"Ce qui barre la route fait faire du chemin" (Jean de La Bruyère - 'Les Caractères')

mercredi 31 octobre 2007

Corsitude


Plus nul, plus inutile, plus "gadget" que ce conseil des ministres en Corse, je ne crois pas que ça existe.

Quelle idée stupide !

Pour dire quoi, pour prouver quoi, pour décider quoi ? Rien de rien.

Une semaine après le Barnum écolo du "Grenelle de l'Environnement", l'escadrille des avions gouvernementaux, aux réacteurs vrombissants et polluants, s'est posée sur l'île pour un petit palabre sans contenu avant de redécoller vers Paris.

Le conseil des ministres, réunion hebdomadaire à l'Elysée, ne sert jamais à rien en général. C'est un rituel républicain vide de sens.

A Paris, même totalement vain, ça ne coûte pas cher. Rapport qualité-prix, pas de problème. Mais le même exercice en Corse, ça coûte bonbon !

Pas besoin de vous faire un dessin : les avions, les hélicos, les flics et les gendarmes en surnombre. Ajaccio était aujourd'hui une forteresse cernée d'uniformes bleus.

Nicolas Sarkozy envisage maintenant de "décentraliser" d'autres conseils des ministres, même dans nos confettis d'outre-mer ! Allons-y, soyons fous : un conseil des ministres à Papeete !

L'outre-mer, c'est une autre frontière. L'outre-mer, c'est un terrain glissant.

Napoléon Bonaparte a bien connu l'outre-mer. Ce Corse s'est retrouvé consigné à l'île d'Elbe. Et ensuite, ce fut l'île de Sainte-Hélène. La Corse, l'île d'Elbe, Sainte-Hélène.

Louis-Ferdinand Céline avait écrit jadis : "D'un château l'autre". Nous sommes désormais d'une île à l'autre. Nicolas Sarkozy devrait se méfier. Ce genre d'épopée n'a jamais de fin heureuse.

mardi 30 octobre 2007

Les bidasses en folie...


On l'oublie trop souvent, mais le Tchad, c'est d'abord un grand esprit de fête.

Savez-vous bonnes gens que, le 31 décembre prochain, Liane Foly accompagnera Hervé Morin au Tchad pour fêter le nouvel an avec les troupes françaises qui y sont stationnées.

Notre ministre de la Défense (le sieur Morin, centriste renégat qui a renié sans vergogne son vieux pote Bayrou) a également convaincu Mimie Mathy de venir avec lui lors de son prochain déplacement en Afghanistan pour distraire les soldats qui y sont basés.

Liane Foly au Tchad et Mimie Mathy en Afghanistan ! Trop sympa, ce ministre de la Défense !

C'est vrai que Mimie Mathy, c'est une sacrée compensation pour toutes les semaines merdiques au contact des talibans !

Même les nains ont commencé petit, comme dit l'adage. Avec Mimie, c'est un éternel recommencement.

Et Liane Foly, ça console vraiment de tous les emmerdements subis auprès des populations autochtones du Tchad.

Liane Foly, c'est l'antidote idéale à l'épopée vaseuse de "L'Arche de Zoé", l'arche des zozos humanitaires venus, sans prévenir, "secourir" des enfants africains qui ne demandaient rien à personne et qu'ils voulaient fourguer, contre une rançon, à des familles françaises, naïves ou rêveuses.

On vit une époque formidable.

Liane Foly et Mimie Mathy, aux avant-postes de la Défense Nationale !

L'armée américaine, jadis, avait bénéficié du soutien de Marilyn Monroe.

Mais nous sommes en France. Ce sera donc Mimie Mathy et Liane Foly.

Pas de folie, juste une liane. On s'y accrochera, en attendant des jours meilleurs !

lundi 29 octobre 2007

Sarko, trop lourd

C'est dans les grands moments que l'on reconnaît les grands hommes.

C'est dans les moments moins grands que se révèlent les petits hommes.

Nicolas Sarkozy s'est grandement ridiculisé en se dérobant sans raison véritable et avec la vulgarité d'un va-nu-pieds d'une interview qu'il avait accordée au magazine "60 minutes" de CBS.

Personne ne se cabre ainsi devant "60 minutes" ! C'est la vénérable émission d'information et d'investigation qui existe sur CBS depuis plus de 40 ans.

Rater sa prestation sur CBS, c'est une catastrophe de communication, un affront à l'Amérique. D'une certaine façon, Sarko se plante au niveau planétaire, au moins au niveau anglo-saxon.

Personne pour le lui dire ? Personne, évidemment, car il traite, dans cette vidéo, son conseiller de presse David Martinon d' "imbécile".

Chaude ambiance à l'Elysée !

Jaugez par vous-même ci dessous le naufrage médiatique américain de notre Sarko national.

C'est délibéré ou non ?


http://www.dailymotion.com/video/x3c0ix_sarkozy-dans-60-minutes-sur-cbs_news

dimanche 28 octobre 2007

L'heure d'hiver


L'hiver du sarkozisme est précoce.

Où sont les temps heureux de la "Paloma", le yacht de Bolloré à Malte, le clinquant du Fouquet's, les sourires des blondinets et blondinettes de la descendance recomposée sous les dorures de l'Elysée le jour de l'investiture ?

L'été du triomphe n'est plus qu'un mirage. La carrosse est déjà une citrouille.

Air France (l'une des compagnies les plus florissantes du monde aérien) est bloqué par son personnel de bord. Les vacances de Toussaint de ceux qui ont les moyens de prendre l'avion sont gâchées. Parmi ces passagers frustrés, beaucoup ont sûrement voté Sarkozy. Ils se retrouvent bloqués comme des vulgaires banlieusards coincés sur un quai de RER en grève.

Sur le front domestique présidentiel, Cécilia est partie sans demander son reste, en tenant fermement par la main le petit Louis.

L'affairiste Bernard Laporte, malgré le fiasco de son équipe dans le coupe du monde, entre au gouvernement, même si on ne sait pas très bien pour quoi y faire.

Le patronat se couvre de honte à chaque nouvelle révélation sur la caisse très noire de sa fédération métallurgique. Airbus, au-delà de ses graves ennuis industriels, se révèle comme la proie facile de la cupidité de ses dirigeants, à commencer par le rejeton Lagardère, décidemment moins doué que son père.

Tout cela sur fond de chômage qui repart à la hausse, de croissance anémiée, de déficits creusés, de Sécu maladive, de retraites menacées, d'investissements à la traîne, de recherche moribonde, d'enseignement geignard dont les représentants ne se retrouvent que pour "résister" à … Guy Môquet !

Oui, la France est bien passée à l'heure d'hiver.

Ce n'est pas la Belle au Bois Dormant et Nicolas Sarkozy ressemble de moins en moins au Prince capable de la réveiller.

vendredi 26 octobre 2007

Le mot de l'année : instrumentaliser ?

L'année 2007 s'achève (plus que deux mois à tenir) et je crois pouvoir distinguer d'ores et déjà ce qui restera le mot à la mode de cette période.

Je pense ne pas me tromper en affirmant qu'il s'agit du verbe : "instrumentaliser".

C'est un verbe chic et intelligent. C'est le mot idéal pour les Français qui aiment tant solliciter la vindicte publique.

La vindicte publique, cette expression est un des trésors de la Langue Française.

Ce verbe "instrumentaliser" a été brandi par les cheminots que Nicolas Sarkozy est allé rencontrer ce matin en Seine-Saint-Denis pour leur parler des régimes spéciaux de retraite.

"Vous instrumentalisez, Monsieur le Président !", ont dit les syndicalistes indécrottables de la CGT et de Sud Rail.

C'est le même mot ("instrumentaliser") que les profs du SNES ont sorti lundi à propos de la lecture de la lettre de Guy Môquet.

"On instrumentalise l'Histoire", ont dit les enseignants rigides de la gauche encalminée.

Vous vous en souviendrez, je pense.

Pour avoir l'air malin et pertinent, il faut savoir sortir rapidement le mot "instrumentaliser". C'est la meilleure parade. C'est la plus solide défense, même si c'est du papier mâché. Mais ça peut faire illusion un petit moment. Alors, instrumentalisons !

jeudi 25 octobre 2007

Le Reste n'a pas d'importance

Le "Who's who" a toujours été l'annuaire du gratin, un version un peu plus plébéienne du "Bottin Mondain".

Mais tout fout le camp : le "Who's Who" devient infréquentable. C'est désormais un hall de gare. Un hall de gare en grève.
Le secrétaire général de la CGT-Cheminots, Didier Le Reste, compte parmi les nouveaux admis dans l'édition 2008 du "Who's Who in France", la bible rouge (la couleur lui convient hélas à merveille) des personnalités en France.

Didier Le Reste est, de très loin, le syndicaliste le plus rétrograde de France, pays où la compétition, dans ce domaine, est intense. Didier Le Reste, c'est la quintessence de l'immobilisme social. Ce type est un boulet teigneux et haineux. Mais il plastronne donc désormais au milieu des gens qui comptent dans notre petit pays.

"Nous essayons de tenir compte le plus possible de l'actualité et de ses contraintes. Les grèves en font partie et les cheminots comptent", a expliqué M. Hébrard, éditeur de l'ouvrage. Monsieur Hébrard, puissez-vous n'avoir jamais à répondre de votre indulgente naïveté !

La promotion 2008 du bouquin compte aussi des politiques avec Fadela Amara, secrétaire d'Etat chargée de la Politique de la ville (Madame "Dégueulasse"), Rama Yade, secrétaire d'Etat aux Droits de l'Homme, Olivier Dussopt, benjamin de l'Assemblée nationale, Franck Louvrier, conseiller à la Présidence de la République.

Côté culture, font leur entrée l'écrivain Maxime Chattam (?), le danseur étoile Mathieu Ganio, 23 ans, les chanteurs Natacha Saint-Pier et Charlélie Couture.

Le monde des médias est représenté par les journalistes Christophe Barbier, directeur de la rédaction de l'Express, Jean-Yves Bonsergent, directeur général de la chaîne d'information continue France 24 (??), et le journaliste-présentateur de TF1 Harry Roselmack (!!!).

L'univers de la télé-réalité fait également son entrée au Who's Who avec Alexia Laroche-Joubert, directrice de la société de productions Endemol et directrice de la "Star Academy 2007" (TF1).

Rappelons que pour figurer dans le "Who's Who", il faut y consentir en remplissant un questionnaire que l'on signe.

On n'est jamais dans le "Who's who" contre son gré.

Didier Le Reste ? Qu'il y reste !

mercredi 24 octobre 2007

Cécilia et Ségo

La voici, Cécilia, mise à nu, sans maquillage ni retouche Photoshop, saisie dans un instant de vérité par un cliché cruel que publie le magazine "Le Point".



Ce même magazine publie aussi cette chronique caustique du romancier Marc Lambron qui nous avait tant réjoui au printemps dernier avec son joli pamphlet anti-Ségolène ("Mignonne, allons voir si la rose..." -Grasset-)

Revoici Lambron qui imagine Royal victorieuse, et Hollande déconfit et éconduit.

(Cliquez sur le texte pour le lire à la bonne dimension.)


mardi 23 octobre 2007

STAR'AC


Un malheur n'arrive jamais seul.

Laporte et ses gaillards sont virés comme des malpropres de la coupe du monde de rugby.

Cécilia vire à son tour Nicolas.

Ce même Nicolas n'arrive pas à fourguer au Maroc nos appareils militaires "Rafale" (avions chics mais vraiment trop chers).

Les cheminots pénibles et ultra-protégés de la SNCF bousillent la vie du populo précaire de la banlieue Nord avec des grèves désagréables et injustifiées.

Les abrutis sectaires du SNES pourrissent l'hommage rendu dans les lycées à Guy Môquet.

Mais le pire n'est jamais sûr.

Et pourtant, il survient, comme l'ultime cerise pourrie sur un gâteau insipide.

Car, bonnes gens, il faut que vous en soyez informés : c'est ce soir que la "Star Academy" redémarre sur TF1.

Septième saison, comme le temps passe ! Ce truc ne s'arrêtera-t-il jamais ? C'est Sisyphe !

Dès ce soir, on va donc revoir à loisir le béat Nikos, le pâtre grec de la crétinerie. Comme à l'accoutumée, il présentera, avec ses 300 mots de vocabulaire, toute une jeunesse niaise et formatée.

Je reconnais bien volontiers que je parle de ce que je connais pas vraiment. Et c'est malhonnête. Je suis l'un des rares Français capable de proclamer avec fierté : "je n'ai jamais, jamais, jamais regardé la Star'Ac".

Croix de bois, croix de fer. Si je mens, je vais en enfer (sans Nikos, si possible).

lundi 22 octobre 2007

Le bornés du SNES (ils se reconnaitront)

L'obscurantisme inquiétant des enseignants du SNES (principal syndicat du secondaire) s'est manifesté d'une manière éclatante à l'occasion, aujourd'hui, de la commémoration de la mort, sous les balles allemandes, de Guy Môquet, commémoration souhaitée par Nicolas Sarkozy.

Môquet, galopin communiste de 17 ans, demeure l'emblème contestable d'un PCF qui n'a jamais expliqué clairement sa position vaseuse dans le début de l'occupation, lorsque le pacte germano-soviétique était encore en vigueur. C'est à ce moment-là que Guy Môquet est interpellé.

Môquet est mort, arrêté par Vichy, fusillé par le système installé par Hitler. Les choses sont cependant assez claires.

Voici Sarkozy qui surgit en tentant de s'approprier cette légende juvénile de la gauche estampillée. Touche pas à mon pote, marche à l'ombre et laisse béton, comme dit la chanson (de Renaud, pour ceux qui manquent de références).

Mais Guy Môquet, c'est un peu Jeanne d'Arc. Ça n'appartient ni à la gauche, ni à la droite.

Qu'auraient-ils dit, les enseignants de gauche, encartés au SNES, si Ségolène Royal avait été élue (ce qu'à Dieu ne plaise) à la Présidence et si elle avait décrété, de la même manière, une journée commémorative autour de la mort de Guy Môquet.

Quelque chose me dit que le SNES aurait trouvé l'idée absolument géniale.

La seule différence, c'est que Sarko est président et qu'il est impensable d'espérer que la moindre initiative venant de lui soit entérinée par un corps enseignant gangrené par l'idéologie de gauche.



Je reste obsédé par cette histoire de Guy Môquet et je veux citer ici deux poèmes.
Le premier, très célèbre, est signé par Louis Aragon. Il s'agit du texte fameux : "La rose et le réséda".
Le second poème est de René-Louis Cadou et il raconte le digne cheminement des suppliciés de Châteaubriant, tombés sous les balles nazies, le 22 octobre 1941. Le jeune Guy, 17 ans, est tombé ce jour-là.



La rose et le réséda

Celui qui croyait au ciel celui qui n'y croyait pas

Tous deux adoraient la belle prisonnière des soldats

Lequel montait à l'échelle et lequel guettait en bas

Celui qui croyait au ciel celui qui n'y croyait pas

Qu'importe comment s'appelle cette clarté sur leur pas

Que l'un fut de la chapelle et l'autre s'y dérobât

Celui qui croyait au ciel celui qui n'y croyait pas

Tous les deux étaient fidèles des lèvres du coeur des bras

Et tous les deux disaient qu'elle vive et qui vivra verra

Celui qui croyait au ciel celui qui n'y croyait pas

Quand les blés sont sous la grêle fou qui fait le délicat

Fou qui songe à ses querelles au coeur du commun combat

Celui qui croyait au ciel celui qui n'y croyait pas

Du haut de la citadelle la sentinelle tira

Par deux fois et l'un chancelle l'autre tombe qui mourra

Celui qui croyait au ciel celui qui n'y croyait pas

Ils sont en prison Lequel a le plus triste grabat

Lequel plus que l'autre gèle lequel préfère les rats

Celui qui croyait au ciel celui qui n'y croyait pas

Un rebelle est un rebelle deux sanglots font un seul glas

Et quand vient l'aube cruelle passent de vie à trépas

Celui qui croyait au ciel celui qui n'y croyait pas

Répétant le nom de celle qu'aucun des deux ne trompa

Et leur sang rouge ruisselle même couleur même éclat

Celui qui croyait au ciel celui qui n'y croyait pas

Il coule, il coule, il se mêle à la terre qu'il aima

Pour qu'à la saison nouvelle mûrisse un raisin muscat

Celui qui croyait au ciel celui qui n'y croyait pas

L'un court et l'autre a des ailes de Bretagne ou du Jura

Et framboise ou mirabelle le grillon rechantera

Dites flûte ou violoncelle le double amour qui brûla

L'alouette et l'hirondelle la rose et le réséda

Louis Aragon




Les fusillés de Châteaubriant

Ils sont appuyés contre le ciel
Ils sont une trentaine appuyés contre le ciel
Avec toute la vie derrière eux
Ils sont pleins d'étonnement pour leur épaule
Qui est un monument d'amour
Ils n'ont pas de recommandations à se faire
Parce qu'ils ne se quitteront jamais plus
L'un d'eux pense à un petit village
Où il allait à l'école
Un autre est assis à sa table
Et ses amis tiennent ses mains
Ils ne sont déjà plus du pays dont ils rêvent
Ils sont bien au-dessus de ces hommes
Qui les regardent mourir
Il y a entre eux la différence du martyre
Parce que le vent est passé là où ils chantent
Et leur seul regret est que ceux
Qui vont les tuer n'entendent pas
Le bruit énorme des paroles
Ils sont exacts au rendez-vous
Ils sont même en avance sur les autres
Pourtant ils disent qu'ils ne sont pas des apôtres
Et que tout est simple
Et que la mort surtout est une chose simple
Puisque toute liberté se survit.

René-Louis Cadou


dimanche 21 octobre 2007

Rappel à la décence pour certains profs bornés


Il faut saluer ici la formidable habileté politique de Nicolas Sarkozy : il parvient à subtiliser à un Parti Communiste exsangue son icône absolue : Guy Môquet.

Fils d'un député communiste emprisonné par Daladier pendant "la drôle de guerre", le jeune Guy Môquet se révèle un militant communiste exalté.

Pour faire honneur à son père, le jeune Guy distribue des tracts dans la ligne officielle communiste, celle du pacte germano-soviétique : dénonciation de l'impérialisme et des puissances d'argent.

L'Allemagne occupe déjà la France mais Guy Môquet n'est pas en résistance, juste en protestation, fidèle à l'idéal communiste de papa.

Elève du lycée Carnot (dans le 17ème arrondisssement où il réside), il est interpellé par la police de Vichy en octobre 1940. L'interpellation se déroule à la gare de l'Est. Il n'a que 16 ans. La justice française l'acquitte.

Il est néanmoins maintenu en détention et transféré vers la camp de Châteaubriant, entre Nantes et Rennes.

En octobre 1941, un officier supérieur allemand est abattu dans le centre de Nantes, près de la cathédrale, par un commando de trois activistes communistes.

Hitler est très énervé (c'est dans sa nature, l'Histoire l'a démontré). Hitler exige, en représailles, l'exécution immédiate de 50 communistes français.

C'est Vichy qui fera le tri, par l'intermédiaire de son ministre de l'intérieur, Pierre Pucheu.

Finalement, les représailles allemandes (avec l'aimable collaboration des autorités françaises) ne feront que 48 morts, dont 27 dans le camp de Châteaubriant. Les autre mourront à Nantes et au Mont Valérien.

Dans ce camp de Châteaubriant, la plus jeune victime est Guy Môquet. Il fait preuve d'un grand courage, d'une parfaite dignité. Il a alors 17 ans et demi. Avant de mourir, il laisse une lettre magnifique adressée à sa famille et principalement à sa mère.

Cette lettre est le document proposé à la jeunesse de 2007 dans les écoles.




Ma petite maman chérie,

mon tout petit frère adoré,

mon petit papa aimé,

Je vais mourir ! Ce que je vous demande, toi, en particulier ma petite maman, c'est d'être courageuse. Je le suis et je veux l'être autant que ceux qui sont passés avant moi. Certes, j'aurais voulu vivre. Mais ce que je souhaite de tout mon cœur, c'est que ma mort serve à quelque chose. Je n'ai pas eu le temps d'embrasser Jean. J'ai embrassé mes deux frères Roger et Rino. Quant au véritable je ne peux le faire hélas ! J'espère que toutes mes affaires te seront renvoyées elles pourront servir à Serge, qui je l'escompte sera fier de les porter un jour. A toi petit papa, si je t'ai fait ainsi qu'à ma petite maman, bien des peines, je te salue une dernière fois. Sache que j'ai fait de mon mieux pour suivre la voie que tu m'as tracée.

Un dernier adieu à tous mes amis, à mon frère que j'aime beaucoup. Qu'il étudie bien pour être plus tard un homme.

17 ans 1/2, ma vie a été courte, je n'ai aucun regret, si ce n'est de vous quitter tous. Je vais mourir avec Tintin, Michels. Maman, ce que je te demande, ce que je veux que tu me promettes, c'est d'être courageuse et de surmonter ta peine.

Je ne peux en mettre davantage. Je vous quitte tous, toutes, toi maman, Serge, papa, en vous embrassant de tout mon cœur d'enfant. Courage !

Votre Guy qui vous aime.

Guy

Dernières pensées : Vous tous qui restez, soyez dignes de nous, les 27 qui allons mourir !





C'est donc cette lettre que Nicolas Sarkozy demande aux enseignants de lire ce lundi devant leurs élèves.

Est-ce trop demander ? Le sacrifice du jeune Guy est-il à ce point méprisable ? Les enseignants (gangrenés par la gauche bien-pensante) sont-ils à ce point révulsés de devoir, à la demande d'un président de droite, exalter une figure du Panthéon communiste ?

N'oublions pas que c'est le Général De Gaulle qui, le premier, a rendu hommage à Guy Môquet à la Libération en le citant à "l'ordre de la Nation".

C'est encore De Gaulle, en 1946, qui a demandé que l'on donne, dans le 17ème arrondissement, le nom de "Guy Môquet" à une station de métro, toute proche du domicile de la famille du militant communiste exécuté par les nazis.

Pourquoi faudrait-il s'offusquer de voir Nicolas Sarkozy demander aux profs (principalement de gauche) de saluer la mémoire de ce jeune communiste, mort sous les balles allemandes, vers 16 heures, un 22 octobre ? C'était en 1941.

Il est vrai que, depuis cette époque, l'obscurantisme idéologique du corps enseignant français a fait des progrès fulgurants. Fulgurants de bêtise.

This is England



L'Angleterre, quel pays ! Quel pays dur ! Je sors d'une projection du film "This is England" réalisé par Shane Meadows.

L'Angleterre y est montrée dans toute sa dureté, dans l'âpreté des années Thatcher. C'est un long métrage imparfait mais saisissant.

De quoi s'agit-il ?

D'un groupe de skinheads, dans un quartier déshérité de Nottingham. Ils trompent leur ennui par des frasques minables.

Au passage, ils adoptent, comme une mascotte, un gamin de 12 ans, fils unique d'une veuve dont la mari est mort dans la guerre des Malouines, la dernière expédition coloniale de Thatcher qui s'était engagée pour défendre, au fin fond de l'Atlantique Sud, ces îlots lointains, peuplés de moutons, néanmoins propriété de la Couronne dorée de Sa Gracieuse Majesté.

Le film est violent, sensible, parfois insupportable. Il est dominé par la performance extraordinaire de l'interprète central (totalement inconnu), celle d'un gosse qui s'appelle Thomas Turgoose. C'est lui qui joue le gamin de 12 ans adopté par ce groupe de skinheads à l'époque Thatcher. Ce gamin est époustouflant de justesse et de mesure.

C'est un film exigeant. Ce n'est pas une partie de plaisir. Mais c'est un moment intéressant.

samedi 20 octobre 2007

Coeur brisé


La "rupture" était promise. Elle est consommée.
Cécilia Sarkozy est comme ça : entière et déterminée, toujours solidaire.
Pendant que la populace syndiquée de la SNCF et de la RATP vociférait dans les rues avec des banderoles et des mégaphones poussifs pour défendre les privilèges des "régimes spéciaux", Cécilia Sarkozy décrétait à l'unisson la grève des transports amoureux.

Cécilia, tu brises un cœur (you're breaking my heart), tu brises le cœur du petit Nicolas.




Cecilia, you're breaking my heart

You're shaking my confidence daily

Oh, Cecilia, I'm down on my knees

I'm begging you please to come home


Cecilia, you're breaking my heart

You're shaking my confidence daily

Oh, Cecilia, I'm down on my knees

I'm begging you please to come home

Come on home


Making love in the afternoon with Cecilia

Up in my bedroom (making love)

I got up to wash my face

When I come back to bed

Someone's taken my place


Cecilia, you're breaking my heart

You're shaking my confidence daily

Oh, Cecilia, I'm down on my knees

I'm begging you please to come home

Come on home


Jubilation, she loves me again

I fall on the floor and I'm laughing

Jubilation, she loves me again

I fall on the floor and I'm laughing



(Simon and Garfunkel)






L'amour, toujours l'amour. Je pense à l'œuvre immense écrite par Honoré d'Urfé. Enorme bouquin intitulé "L'Astrée", publié au 17ème siècle. A l'époque, Amélie Nothomb n'était pas encore une lueur de désir dans les yeux de ses lointains aïeuls belges. "L'Astrée", c'est quand même de la littérature, sans doute plus qu'Amélie Nothomb.

Qui a lu "L'Astrée"?
J'ai l'outrecuidance de dire que moi, j'ai lu "L'Astrée", dans une version légèrement raccourcie. Pas l'intégrale, faut pas charrier. Mais tout de même, j'ai lu "L'Astrée".



Cette œuvre colossale est constituée de 5 parties, de 40 histoires, de 60 livres et de 5399 pages. Le fil rouge de cet ouvrage massif reste l'histoire d'amour entre l'héroïne Astrée et Céladon (personnage qui a donné son nom à un type de céramique, propre à la Chine et à l'Extrême-Orient). Il s'agit de deux bergers foréziens. Les perfidies de certains personnages, les ambitions politiques d'autres, les mésaventures amoureuses des deux héros constituent la partie essentielle de ce roman extrêmement dense et complexe, qui contient diverses autres péripéties vécues par des personnages n'ayant aucun lien avec l'histoire centrale, mais qui illustrent par leurs vies, celles vécues par les protagonistes principaux.



Nicolas, Cécilia et leurs entourages, n'est-ce point "L'Astrée" du XXIème siècle ?



Le plus dur est à venir : Nicolas, tout seul, sans femme. Qui comblera le vide ? Un président plaqué, célibataire malgré lui, pauvre petit bonhomme ! Pourvu qu'il ne fasse de bêtises… Ce serait le bouquet !