C'était également un dimanche. La bataille gagnée par Philippe Auguste est un tournant majeur de l'Histoire de France : consolidation du trône des Capétiens et première apparition d'un sentiment national français, dans un territoire aux contours encore fluctuants. Le grand historien Georges Duby publia en 1973 un livre magnifique intitulé "Le dimanche de Bouvines". L'ouvrage connut un retentissement extraordinaire. Duby reconstitue la bataille et démonte en partie les légendes qui ont couru ensuite autour de ce qui est peut-être la première grande "victoire française".
Il n'en demeure pas moins que Bouvines, c'est une date, un marqueur de l'Histoire de France. Autant, si ce n'est davantage que 1515 (qui se déroulait en Italie) ou le 14 juillet 1789 (journée ordinaire en France sauf dans un quartier de Paris).
Bouvines donc. 800 ans. Ce n'est pas rien. Le premier ministre de la France avait promis de venir à la place du président Hollande qui devait être en déplacement à La Réunion, à Mayotte et aux Comores (voyage reporté à cause la catastrophe aérienne en Afrique).
Mais Manuel Valls n'a pas renoncé à venir à Bouvines à cause de cet avion. Le premier ministre s'est aperçu soudain que le Tour de France, ce dimanche, faisait étape dans sa ville d'Evry en région parisienne. La carte du Tour de France a été publiée il y a plusieurs mois. Mais Valls s'est rendu compte très tardivement du passage des coureurs dans la commune dont il a été longtemps maire et qui reste son fief.
Il choisit donc. Pour le chef du gouvernement français, le dimanche 27 juillet 2014 restera "le dimanche d'Evry", pas celui de Bouvines.
Espérons au moins qu'un cycliste français l'emporte ce dimanche, en mémoire de Philippe Auguste.