tag:blogger.com,1999:blog-48458701929513817022024-03-06T06:31:43.041+01:00anyhowANYHOWhttp://www.blogger.com/profile/18028833471124653663noreply@blogger.comBlogger508125tag:blogger.com,1999:blog-4845870192951381702.post-6649539147656642302015-03-01T09:20:00.000+01:002015-03-01T10:30:02.317+01:00La mort de Martin Bouygues et l'AFP : journalisme de la précipitation <span style="-webkit-composition-fill-color: rgba(130, 98, 83, 0.0980392); color: rgba(0, 0, 0, 0.701961); font-family: UICTFontTextStyleBody; font-size: 23px; text-decoration: -webkit-letterpress;">La terrible erreur commise par l'Agence France Presse ce samedi 28 février doit servir de bon rappel à l'ordre des fondamentaux du journalisme. Comment une agence de presse qui vient de fêter son 70 anniversaire a-t-elle pu diffuser, avec une telle légèreté, une fausse information de cette nature ? </span><a href="x-apple-data-detectors://1" style="-webkit-composition-fill-color: rgba(130, 98, 83, 0.0980392); font-family: UICTFontTextStyleBody; font-size: 23px;" x-apple-data-detectors-result="1" x-apple-data-detectors-type="calendar-event" x-apple-data-detectors="true">A 14h27</a><span style="-webkit-composition-fill-color: rgba(130, 98, 83, 0.0980392); color: rgba(0, 0, 0, 0.701961); font-family: UICTFontTextStyleBody; font-size: 23px; text-decoration: -webkit-letterpress;">, l'AFP annonce en une ligne la mort de Martin Bouygues. </span><br />
<div style="-webkit-composition-fill-color: rgba(130, 98, 83, 0.0980392); color: rgba(0, 0, 0, 0.701961); font-family: UICTFontTextStyleBody; font-size: 23px; text-decoration: -webkit-letterpress;">
<br /></div>
<div style="-webkit-composition-fill-color: rgba(130, 98, 83, 0.0980392); color: rgba(0, 0, 0, 0.701961); font-family: UICTFontTextStyleBody; font-size: 23px; text-decoration: -webkit-letterpress;">
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URGENT Martin Bouygues est décédé <a href="x-apple-data-detectors://2" x-apple-data-detectors-result="2" x-apple-data-detectors-type="calendar-event" x-apple-data-detectors="true">samedi matin</a> dans sa résidence de l'Orne (mairie) </div>
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Martin Bouygues n'est pas un personnage anodin. C'est le patron d'un groupe industriel français puissant qui contrôle en outre le principal media du pays, TF1. C'est un homme de 62 ans en parfaite santé. Imaginez que cette (fausse) nouvelle ait été diffusée un <a href="x-apple-data-detectors://3" x-apple-data-detectors-result="3" x-apple-data-detectors-type="calendar-event" x-apple-data-detectors="true">lundi matin</a>, à l'ouverture de la Bourse. La surprise aurait été totale et les cours des actions Bouygues et TF1 auraient sûrement dévissé. </div>
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Par chance, le fausse nouvelle a été répandue un <a href="x-apple-data-detectors://4" x-apple-data-detectors-result="4" x-apple-data-detectors-type="calendar-event" x-apple-data-detectors="true">samedi après-midi</a>. Quand l'AFP annonce une disparition de cette importance, les autres médias agissent en totale confiance et répercutent la nouvelle sans vérification supplémentaire. Si c'est dans l'AFP, c'est vrai. Tel est l'adage. Tous les sites internet d'information ont reproduit la dépêche et, sur les portables, de nombreuses notifications "push" ont été envoyées aux abonnés. Les médias du groupe Bouygues (le site de TF1 et l'antenne de LCI) ont également annoncé la mort de leur patron. </div>
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L'AFP a donné quelques détails supplémentaires dans une dépêche un peu plus longue publiée <a href="x-apple-data-detectors://5" x-apple-data-detectors-result="5" x-apple-data-detectors-type="calendar-event" x-apple-data-detectors="true">à 14h49</a> et venant de son bureau de Rennes. </div>
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médias-industrie-communication-décès</div>
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URGENT L'industriel Martin Bouygues est décédé </div>
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Rennes, 28 février 2015 (AFP) - L'industriel Martin Bouygues est décédé <a href="x-apple-data-detectors://7" x-apple-data-detectors-result="7" x-apple-data-detectors-type="calendar-event" x-apple-data-detectors="true">samedi matin</a>, à l'âge de 62 ans, dans sa résidence de La Roche Mabile, près d'Alençon (Orne), a-t-on appris auprès du maire de la commune voisine de Saint-Denis-sur-Sarthon. </div>
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Les pompiers ont indiqué être intervenus à La Roche Mabile pour un décès, sans identifier la victime. Le maire de la commune voisine a indiqué qu'il s'agissait de l'industriel. "Je le connaissais bien, le famille de son épouse était très engagée dans le vie de la commune", a-t-il dit. </div>
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rb-tm/jag </div>
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C'est une dépêche très étrange qui n'obéit pas du tout aux règles de base journalistiques concernant les sources. La source unique est acceptée quand elle incontestable et pertinente. La mort d'un pape annoncée par le Vatican, c'est officiel. Mais dans l'exemple qui nous occupe, la seule source, ce n'est pas le maire du village où Martin Bouygues a une propriété, c'est le maire d'un commune voisine, à 4 kilomètres au sud. Les pompiers ont certes été contactés. Ils confirment un décès mais ne donnent aucune identité.</div>
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Pour comprendre le cheminement de la fabrication de cette dépêche, il faut revenir en tout début d'après-midi, <a href="x-apple-data-detectors://8" x-apple-data-detectors-result="8" x-apple-data-detectors-type="address" x-apple-data-detectors="true">place de la Bourse à Paris</a>, au siège de l'AFP. Une vague rumeur fait état de la mort soudaine de Martin Bouygues dans l'Orne. L'AFP appelle le bureau régional dont l'Orne dépend : Rennes. De ce bureau, on passe quelques coups de fil et on finit par tomber sur le maire du village voisin qui évoque la mort de "monsieur Martin". </div>
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C'est, pour le journaliste de Rennes qui a la pression de ses supérieurs de Paris sur le dos, la confirmation nécessaire. La rumeur parisienne + la mort de "monsieur Martin" = le décès de Martin Bouygues. Sauf que le Martin n'est pas le bon (il se révélera plus tard être un parfait inconnu) et que (on l'apprendra ensuite) Martin Bouygues est en week-end non pas dans l'Orne, mais à Quiberon. Trop tard. </div>
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La dépêche est publiée par l'AFP et reprise aveuglément par tous les médias qui commencent déjà à recueillir des réactions. </div>
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La première grosse erreur incombe au bureau de Rennes qui ne pouvait pas se contenter d'un seule source aussi faible (le maire d'un village voisin). </div>
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Mais, plus grave, la rédaction en chef de l'AFP à Paris n'aurait jamais dû valider la publication de la dépêche de Rennes sur le réseau de l'agence. Il aurait fallu, au moins, chercher une autre source, par exemple auprès du service de presse de Bouygues ou de TF1 ou bien dans l'entourage du défunt présumé. </div>
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Un ou deux appels téléphoniques auraient permis de tirer l'affaire au clair et d'éviter une terrible bévue. Quelques minutes auraient été perdues, mais c'est toujours mieux que de publier n'importe quoi. </div>
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Sauf que les habitudes vertueuses d'autrefois sont balayées par la crainte de se faire doubler par la concurrence. Et dans cette concurrence, il y a les réseaux sociaux comme Twitter. L'AFP frémit chaque minute dans la hantise d'être battue sur le fil par Twitter. L'arrestation à New York de DSK dans l'affaire du Sofitel avait été révélée avec précision par Twitter bien avant que l'AFP n'écrive la première ligne sur le sujet. </div>
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Il y a beaucoup de bêtises, de fausses nouvelles, de désinformation sur Twitter. Mais dans ce fatras infini, il y a souvent des informations fiables. Cela concerne beaucoup les disparitions de célébrités qui sont signalées par les proches ou les voisins avant que l'information ne doit officiellement divulguée. </div>
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Le phénomène n'est pas nouveau. Bien avant le développement des réseaux sociaux, en 1991, c'est un employé des pompes funèbres de Senlis qui avait appelé le "téléphone rouge" d'Europe 1 pour signaler la mort d'Yves Montand. Le croque-mort espérait toucher la prime hebdomadaire de 500F. Europe 1 avait vérifié le tuyau auprès de sources fiables avant de donner l'information sur son antenne. Montand était bien mort. </div>
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Martin Bouygues est toujours vivant et les démentis embarrassés de l'AFP ont bien été obligés de le reconnaître dans l'après-midi du samedi. Tous les autres médias ont fait également machine arrière, ressuscitant prestement le roi du béton. </div>
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Quelle leçon tirer de cet épisode peu glorieux ? D'abord, pour les médias, revenir aux bonnes vieilles méthodes classiques : le témoignage direct, la présence sur le terrain et le recoupement des sources divergentes. </div>
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Pour une agence de presse, une vérification scrupuleuse des faits et des sources qui doivent être multiples. Cela prend parfois du temps. On risque de rater un prétendu "scoop". Mais c'est préférable au grave dérapage de samedi. Celui-ci renforce le doute et l'incrédulité dans le public. Et cela donne, hélas, du grain à moudre à tous les complotistes et conspirationnistes.</div>
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ANYHOWhttp://www.blogger.com/profile/18028833471124653663noreply@blogger.com6tag:blogger.com,1999:blog-4845870192951381702.post-27612293685182029332015-02-22T19:49:00.000+01:002015-02-22T19:51:43.728+01:00Les naufragés de la neige<div align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0in;">
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhOe5oeHJcKS-2q83HBlsBMHQ9nxr8C-c1fbrEbeF062m0fSW5249s-INuoY9hQpChqzqVAUZQ8py5cpBKhJO6tjZvDW-cPm4p_Ebtr2B-OmOl-QXhW2XTqv60Che61CMCfXInzCb7T8XP1/s1600/savoie-routes-voitures-3021063-jpg_2634147_652x284.JPG" imageanchor="1" style="clear: left; float: left; margin-bottom: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhOe5oeHJcKS-2q83HBlsBMHQ9nxr8C-c1fbrEbeF062m0fSW5249s-INuoY9hQpChqzqVAUZQ8py5cpBKhJO6tjZvDW-cPm4p_Ebtr2B-OmOl-QXhW2XTqv60Che61CMCfXInzCb7T8XP1/s1600/savoie-routes-voitures-3021063-jpg_2634147_652x284.JPG" height="276" width="640" /></a></div>
<span style="font-size: large;">C'est l'histoire de la
famille Dugenoux partie en voiture de Nancy à 6 heures du matin et
qui n'arrive qu'à 22 heures dans son meublé de Peisey-Nancroix en
Savoie, loué pour une semaine de sports d'hiver. Il y avait du monde
sur la route. Il y avait même de la neige sur la route car nous
sommes en février. Monsieur Dugenoux a conduit une bonne partie du
chemin, passant parfois le volant à son épouse. A un moment, il a
fallu équiper les pneus de la voiture avec des chaines. Les époux
Dugenoux se sont entraidés pour accomplir cette délicate opération.
Les trois enfants se sont montrés un peu énervés
vers la fin du voyage. Mais, en arrivant, ils étaient contents de
savoir que, dès le lendemain matin, ils dévaleraient les pentes.</span></div>
<div align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0in;">
<span style="font-size: large;"><br /></span></div>
<div align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0in;">
<span style="font-size: large;">Cette histoire d'une
effondrante banalité est devenue le prototype de l'aventure humaine
mise en lumière, jusqu'à plus soif, par les médias audio-visuels
français. C'est ça l'info, coco ! C'est ce que les
journalistes de l'audio-visuel appellent «la galère»,
en l'occurrence «la galère de la famille Dugenoux».
Cela peut se transformer en «naufrage». Le récit
serait en effet encore plus croustillant si la famille Dugenoux avait été
contrainte de passer la nuit dans un gymnase, ouvert par une
municipalité compatissante, pour cause de route devenue
momentanément impraticable. C'est dans ces cas-là qu'il est
recommandé de parler de « naufragés de la neige ». Ce
sont des vacanciers (mal rasés pour les hommes, décoiffés pour les
femmes) qui passent une nuit légèrement inconfortable dans un local
chauffé avant de gagner, au lever du jour, leur lieu de villégiature
hivernale où raclette, vin chaud et remontées mécaniques les
attendent.</span></div>
<div align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0in;">
<span style="font-size: large;"><br /></span></div>
<div align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0in;">
<span style="font-size: large;">A l'occasion des vacances
de Noël, de février et de Pâques, les radios et télés
multiplient les reportages (tous semblables) sur ces trajets
automobiles vers les cimes. C'est devenu bizarrement, comme disent
les présentateurs dans leur studio parisien, «un grand titre
de l'actualité». C'est encore plus indispensable quand Bison Fûté prévoit une "journée noire". Alors là, ça devient grave.</span></div>
<div align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0in;">
<span style="font-size: large;"><br /></span></div>
<div align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0in;">
<span style="font-size: large;">Cette actualité occupe beaucoup d'espace. Elle est souvent placée en «ouverture», c'est à
dire comme premier sujet dominant : la famille Dugenoux va faire du
ski pendant une semaine en Savoie, la famille Dugenoux est en route, la famille Dugenoux est arrivée. Quelle épopée !</span></div>
<div align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0in;">
<span style="font-size: large;"><br /></span></div>
<div align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0in;">
<span style="font-size: large;">Ce phénomène médiatique débilitant se décline à d'autres saisons. L'été, la «galère»
se déplace sur les aires d'autoroutes du sud du pays. A chaque fois,
ce qui frappe, c'est la répétition à l'identique des reportages,
la similitude des questions et des réponses. A tel point qu'il
serait possible de passer tous les ans les mêmes sujets enregistrés.
Le subterfuge finirait pas être découvert après plusieurs années uniquement à cause des changements de mode vestimentaire et de l'évolution des
modèles de voiture.</span></div>
<div align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0in;">
<span style="font-size: large;"><br /></span></div>
<div align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0in;">
<span style="font-size: large;">Comment en est-on arrivé
à une telle inanité ? C'est que les médias grand public sont
obsédés par ce qu'on appelle très sérieusement (c'est du jargon
journalistique) le «concernant». Autrement dit, tous
les éléments proches de la vie quotidienne des auditeurs et
téléspectateurs sont dignes d'intérêt, le reste beaucoup moins.
S'il fait chaud au mois d'août, il faut impérativement propager la
nouvelle qui n'en est pas une, l'illustrer par des images de
fontaines et bassins pris d'assaut dans les villes et par l'arrosage
préventif des petits vieux dans les hospices.
</span></div>
<div align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0in;">
<span style="font-size: large;"><br /></span></div>
<div align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0in;">
<span style="font-size: large;">Pourquoi ? Parce que
«les gens ne parlent que de ça» vous diront doctement
les rédacteurs en chef. Il est sûr que les gens parlent plus
spontanément de la pluie et du beau temps que de la situation dans
l'est de l'Ukraine. L'Ukraine, ce n'est pas «concernant».
On dit que c'est «clivant», terme de marketing qui
signifie que ça emmerde tout le monde. Donc on s'étendra longuement
sur la neige en hiver mais très peu sur l'Ukraine. Ne clivons pas,
conservons nos auditeurs et téléspectateurs. Et pensons aux chiffres d'audience, quand même.</span></div>
<div align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0in;">
<span style="font-size: large;"><br /></span></div>
<div align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0in;">
<span style="font-size: large;">Mais cette évaluation du
«concernant» et du «clivant» n'est pas
une science exacte. Elle se fait au pifomètre, souvent en fonction
du train de vie des cadres dirigeants des rédactions audio-visuelles
parisiennes. C'est une tranche socio-professionnelle aisée qui est
plutôt habituée à aller aux sports d'hiver. Ces têtes pensantes
de la profession s'imaginent donc que toute la France va au ski. Ce
qui est totalement faux. </span><br />
<span style="font-size: large;"><br /></span>
<span style="font-size: large;">Le très sérieux CREDOC (Centre de
recherche pour l'observation des conditions de vie) a clairement
identifié les habitudes hivernales des Français. Ils ne sont que 8%
à se rendre dans une station de sports d'hiver au moins une fois
tous les deux ans. Donc même pas forcement chaque année. Le reste
des Français, 82%, ne va jamais faire du ski. Jamais. A titre de
comparaison, toujours selon le CREDOC, 40% des Français ne quittent
jamais leur domicile pour des vacances à n'importe quelle période
de l'année (chiffre de 2014).</span></div>
<div align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0in;">
<span style="font-size: large;"><br /></span></div>
<div align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0in;">
<span style="font-size: large;">C'est là que l'équilibre
«concernant» et «clivant» est en péril.
Une infime minorité de Français prend la route de la montagne
pendant les congés d'hiver. Mais ces déplacements puis les
activités sur les pistes occupent une place démesurée dans les
journaux d'information à la radio et à la télé. Si vous soumettez
ce genre d'objection aux responsables des rédactions
audio-visuelles, ils vous rétorqueront (avec une certaine mauvaise
foi) que les embouteillages sur routes verglacées, ça intéresse
tout le monde. C'est «concernant». En tout cas, c'est
plus vite fait et moins cher à réaliser qu'une enquête compliquée
et minutieuse sur le prix des carburants (qui pourrait être
«concernante»).</span></div>
<div align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0in;">
<span style="font-size: large;"><br /></span></div>
<div align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0in;">
<span style="font-size: large;">Et puis, finalement, 8%
de Français partant au ski, faisant du ski, revenant du ski, c'est
beaucoup moins «clivant» que les trois millions de
réfugiés chassés de Syrie par une guerre interminable. Les
réfugiés, hagards, dépenaillés et affamés, c'est clivant. C'est
même carrément plombant.</span></div>
ANYHOWhttp://www.blogger.com/profile/18028833471124653663noreply@blogger.com2tag:blogger.com,1999:blog-4845870192951381702.post-33815991724258794062015-01-21T22:34:00.001+01:002015-01-22T09:08:36.881+01:00"Je ne suis pas journaliste. Je suis pire."<div class="yiv6482190264MsoNormal" id="yui_3_16_0_1_1421774761840_30772" style="background-color: white; padding: 0px; text-align: justify;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhNvFMleLNHdqeGYcAKhpEIki7d3oIV59PMZQ7QaXfazhyyk7w_UC1L8yiLRJfoGCnT9ZP-WU5hHJch533qG-IX5SeZ2slfKSofAHa5LS6a_oVmBBZYjDZV2yUmTuseEEm8NgxqQhmLk5zk/s1600/IMG_3912.JPG" imageanchor="1" style="clear: left; float: left; font-family: 'Helvetica Neue', 'Segoe UI', Helvetica, Arial, 'Lucida Grande', sans-serif; font-size: 19px; line-height: 21px; margin-bottom: 1em; margin-right: 1em; text-align: center;"><img border="0" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhNvFMleLNHdqeGYcAKhpEIki7d3oIV59PMZQ7QaXfazhyyk7w_UC1L8yiLRJfoGCnT9ZP-WU5hHJch533qG-IX5SeZ2slfKSofAHa5LS6a_oVmBBZYjDZV2yUmTuseEEm8NgxqQhmLk5zk/s1600/IMG_3912.JPG" height="320" width="320" /></a><span style="font-family: Helvetica Neue, Segoe UI, Helvetica, Arial, Lucida Grande, sans-serif; font-size: medium;"><span style="line-height: 21px;"><b>Le texte ci-dessous est un cri. </b><i><b>"Un cri venu de </b></i></span></span><span style="font-family: Helvetica Neue, Segoe UI, Helvetica, Arial, Lucida Grande, sans-serif;"><span style="font-size: 19px; line-height: 21px;"><i><b>l'intérieur"</b></i></span><span style="font-weight: bold; line-height: 21px;"><span style="font-size: medium;">, comme le dit Lavilliers dans une de ses chansons. Venu de l'intérieur des médias français. </span></span></span><b><span style="font-family: Helvetica Neue, Segoe UI, Helvetica, Arial, Lucida Grande, sans-serif;"><span style="line-height: 21px;"><span style="font-size: medium;">L'auteur de ces lignes pertinentes comme des flèches est un homme intègre, intelligent, un grand professionnel. Il n'est plus dans le doute. Il est dans le </span></span></span><span style="font-family: Helvetica Neue, Segoe UI, Helvetica, Arial, Lucida Grande, sans-serif; font-size: medium;"><span style="line-height: 21px;">désarroi. </span></span></b><b><span style="font-family: Helvetica Neue, Segoe UI, Helvetica, Arial, Lucida Grande, sans-serif; font-size: medium;"><span style="line-height: 21px;">Il m'a autorisé à reproduire son témoignage lucide et implacable. </span></span></b><b><span style="font-family: Helvetica Neue, Segoe UI, Helvetica, Arial, Lucida Grande, sans-serif; font-size: medium;"><span style="line-height: 21px;">Il nous dit : <i>"j'ai besoin de votre aide"</i>. Quelle est notre réponse ? </span></span></b></div>
<div class="yiv6482190264MsoNormal" id="yui_3_16_0_1_1421774761840_30772" style="background-color: white; font-family: 'Helvetica Neue', 'Segoe UI', Helvetica, Arial, 'Lucida Grande', sans-serif; font-size: 13px; padding: 0px; text-align: justify;">
<span style="font-size: 14pt; line-height: 21px;"><br /></span></div>
<div class="yiv6482190264MsoNormal" id="yui_3_16_0_1_1421774761840_30772" style="background-color: white; font-family: 'Helvetica Neue', 'Segoe UI', Helvetica, Arial, 'Lucida Grande', sans-serif; font-size: 13px; padding: 0px; text-align: center;">
<br />
<br />
<br /></div>
<div class="yiv6482190264MsoNormal" id="yui_3_16_0_1_1421774761840_30772" style="background-color: white; font-family: 'Helvetica Neue', 'Segoe UI', Helvetica, Arial, 'Lucida Grande', sans-serif; font-size: 13px; padding: 0px; text-align: justify;">
<span style="font-size: 14pt; line-height: 21px;"><br /></span></div>
<div class="yiv6482190264MsoNormal" id="yui_3_16_0_1_1421774761840_30772" style="background-color: white; font-family: 'Helvetica Neue', 'Segoe UI', Helvetica, Arial, 'Lucida Grande', sans-serif; padding: 0px; text-align: center;">
<span style="font-size: large; line-height: 21px;"><b>JE NE SUIS PAS JOURNALISTE. </b></span></div>
<div class="yiv6482190264MsoNormal" id="yui_3_16_0_1_1421774761840_30772" style="background-color: white; font-family: 'Helvetica Neue', 'Segoe UI', Helvetica, Arial, 'Lucida Grande', sans-serif; padding: 0px; text-align: center;">
<span style="font-size: large; line-height: 21px;"><b>JE SUIS PIRE. </b></span></div>
<div class="yiv6482190264MsoNormal" id="yui_3_16_0_1_1421774761840_30772" style="background-color: white; font-family: 'Helvetica Neue', 'Segoe UI', Helvetica, Arial, 'Lucida Grande', sans-serif; padding: 0px; text-align: center;">
<span style="font-size: large; line-height: 21px;"><b>J'AI BESOIN DE VOTRE AIDE.</b></span></div>
<div class="yiv6482190264MsoNormal" id="yui_3_16_0_1_1421774761840_30772" style="background-color: white; font-family: 'Helvetica Neue', 'Segoe UI', Helvetica, Arial, 'Lucida Grande', sans-serif; font-size: 13px; padding: 0px; text-align: center;">
<span style="font-size: 14pt; line-height: 21px;"><br /></span></div>
<div class="yiv6482190264MsoNormal" id="yui_3_16_0_1_1421774761840_30772" style="background-color: white; font-family: 'Helvetica Neue', 'Segoe UI', Helvetica, Arial, 'Lucida Grande', sans-serif; font-size: 13px; padding: 0px; text-align: justify;">
<span id="yui_3_16_0_1_1421774761840_30794" style="font-size: 14pt; line-height: 21px;">Bonjour.</span></div>
<div class="yiv6482190264MsoNormal" id="yui_3_16_0_1_1421774761840_30770" style="background-color: white; font-family: 'Helvetica Neue', 'Segoe UI', Helvetica, Arial, 'Lucida Grande', sans-serif; font-size: 13px; padding: 0px; text-align: justify;">
<span style="font-size: 14pt; line-height: 21px;"><br /></span></div>
<div class="yiv6482190264MsoNormal" id="yui_3_16_0_1_1421774761840_30766" style="background-color: white; font-family: 'Helvetica Neue', 'Segoe UI', Helvetica, Arial, 'Lucida Grande', sans-serif; font-size: 13px; padding: 0px; text-align: justify;">
<span id="yui_3_16_0_1_1421774761840_30768" style="font-size: 14pt; line-height: 21px;">Je travaille depuis presque 10 ans au sein d'un des plus grands médias de France. Je suis chargé de ce qu'on appelle la valorisation marketing de notre information. J'ai participé à la création de ce poste et depuis j'en assume seul la charge sous l'autorité de la direction de l'information. Je n'agis pas sur le contenu éditorial de la chaîne. Mon rôle consiste principalement à véhiculer à nos fidèles un message précis : <i>"Continuez de nous écouter parce que nous sommes les meilleurs pour vous offrir l'information que vous atten</i>dez". Je suis chargé de rassurer l'Opinion sur le fait qu'elle est le moteur de notre info. Je suis, parait-il, très doué. Bref, j'étais insouciant et heureux … jusqu'à cette matinée du 7 janvier.</span></div>
<div class="yiv6482190264MsoNormal" id="yui_3_16_0_1_1421774761840_30798" style="background-color: white; font-family: 'Helvetica Neue', 'Segoe UI', Helvetica, Arial, 'Lucida Grande', sans-serif; font-size: 13px; padding: 0px; text-align: justify;">
<span style="font-size: 14pt; line-height: 21px;"><br /></span></div>
<div class="yiv6482190264MsoNormal" id="yui_3_16_0_1_1421774761840_30672" style="background-color: white; font-family: 'Helvetica Neue', 'Segoe UI', Helvetica, Arial, 'Lucida Grande', sans-serif; font-size: 13px; padding: 0px; text-align: justify;">
<span id="yui_3_16_0_1_1421774761840_30671" style="font-size: 14pt; line-height: 21px;">D'abord il y eu l'annonce. Puis la cohue dans la rédaction. Dans l'excitation, tout le monde parlait de barbus, d'islamistes. 11h55. Sans réfléchir, outrepassant mes responsabilités parce que sachant que ce serait toléré, à un cadre de la rédaction qui disait <i>"encore ces maudits barbus"</i>, je répondis : "<i>Breivik n'était pas barbu"</i>. Dans le regard qu'il me lança, il n'y avait ni colère, ni mépris, mais une sorte de vide, comme un désespoir. C'est là, je crois, que j'ai compris clairement pour la première fois qu'un mal nous rongeait. Je les laissais travailler. Je décidais, parce que c'est ma manière de gérer mes émotions, de me poser et d'analyser ce que je voyais pour tenter de comprendre. C'est ce que je fais encore aujourd'hui.</span></div>
<div class="yiv6482190264MsoNormal" id="yui_3_16_0_1_1421774761840_30669" style="background-color: white; font-family: 'Helvetica Neue', 'Segoe UI', Helvetica, Arial, 'Lucida Grande', sans-serif; font-size: 13px; padding: 0px; text-align: justify;">
<span style="font-size: 14pt; line-height: 21px;"><br /></span></div>
<div class="yiv6482190264MsoNormal" id="yui_3_16_0_1_1421774761840_30663" style="background-color: white; font-family: 'Helvetica Neue', 'Segoe UI', Helvetica, Arial, 'Lucida Grande', sans-serif; font-size: 13px; padding: 0px; text-align: justify;">
<span id="yui_3_16_0_1_1421774761840_30662" style="font-size: 14pt; line-height: 21px;">Cette semaine, je nous ai vus faire d'un fabuleux slogan publicitaire, créé par un journaliste / Directeur artistique (sic), un mot d'ordre mondial. C'est la force du marketing. En vidant les mots de leur sens, il leur permet de devenir fédérateur et de toucher le plus grand nombre. L'autre face du marketing, la sombre, c'est qu'en vidant les mots de leurs sens, les seules armes que nous ayons réellement contre la barbarie deviennent inopérantes. Déjà, nous nous divisons sur ce qui nous unissait il y a si peu de temps. <i>"Je suis l'informatique"</i>, dit le premier. <i>"Moi aussi ! Mac Ou PC ?"</i> répondra le deuxième. </span></div>
<div class="yiv6482190264MsoNormal" id="yui_3_16_0_1_1421774761840_30800" style="background-color: white; font-family: 'Helvetica Neue', 'Segoe UI', Helvetica, Arial, 'Lucida Grande', sans-serif; font-size: 13px; padding: 0px; text-align: justify;">
<br /></div>
<div class="yiv6482190264MsoNormal" id="yui_3_16_0_1_1421774761840_30803" style="background-color: white; font-family: 'Helvetica Neue', 'Segoe UI', Helvetica, Arial, 'Lucida Grande', sans-serif; font-size: 13px; padding: 0px; text-align: justify;">
<span id="yui_3_16_0_1_1421774761840_30802" style="font-size: 14pt; line-height: 21px;">Cette semaine, je nous ai vus faire de tweets, ces flocons de neige numérique, de véritables avalanches médiatiques sans nous apercevoir que nous avions, nous même, rassemblé la neige puis poussé la boule dans la pente. Une fois la taille critique atteinte, plus personne ne pourra l'ignorer. Dans l'espace-temps infini d'internet, il faut en permanence une info pour remplir le vide se créant perpétuellement. Dans ces conditions, choisir, donc renoncer, est une épreuve. Hiérarchiser devient un non-sens. Sur le fil d'actu, seule la chronologie n'a de place. Et puis, comment hiérarchiser ce qui sera partagé, ou pas, par nos internautes, nouveaux rédacteurs en chef de leurs média personnels et mondialisés.</span></div>
<div class="yiv6482190264MsoNormal" style="background-color: white; font-family: 'Helvetica Neue', 'Segoe UI', Helvetica, Arial, 'Lucida Grande', sans-serif; font-size: 13px; padding: 0px; text-align: justify;">
<span style="font-size: 14pt; line-height: 21px;"><br /></span></div>
<div class="yiv6482190264MsoNormal" id="yui_3_16_0_1_1421774761840_30806" style="background-color: white; font-family: 'Helvetica Neue', 'Segoe UI', Helvetica, Arial, 'Lucida Grande', sans-serif; font-size: 13px; padding: 0px; text-align: justify;">
<span id="yui_3_16_0_1_1421774761840_30805" style="font-size: 14pt; line-height: 21px;">Cette semaine, j'ai vu le tweet d'Alain Weil :<i> "Record d'audience historique pour BFMTV avec 10.7% de PDA"</i>. J'ai vu l'indignation généralisée…en dehors de la bulle médiatique. A l'intérieur de la bulle, peu d'écho. Il n'y a d'ailleurs qu'un seul et unique site média (ces sites habituellement si prompt à relayer n'importe quel "dérapage" dans la tweetosphère) qui a repris l'information. Site que j'ai découvert à cette occasion, c'est dire sa faible notoriété. De l'intérieur de la bulle, à peine ai-je vu quelques-uns se dire que ce n'était pas très intelligent de le tweeter. Le faire, donc, mais ne pas le faire savoir. N'est-ce pas étrange de devoir garder pour nous ce qui fait notre fierté ? Puis, 3 jours plus tard, j'ai vu les communiqués des radios sortir pour se féliciter des audiences. Que ces radios soient privées ou publiques, pas de différence. Certes, il s'agissait des audiences de Novembre / Décembre. Pour Janvier, rendez-vous en Avril, le contexte sera apaisé, il ne devrait pas y avoir de remous à l'extérieur de la bulle. Les radios pourront à nouveau communiquer et elles aussi, se féliciter du travail accompli par leurs équipes pendant et après la crise du 07 janvier. Il en va ainsi dans toutes les rédactions, tous médias confondus. Les uns et les autres se réjouissent d'avoir été les meilleurs pour donner à nos cibles ce qu'elles attendaient permettant ainsi à nos audiences, nos tirages, nos nombres de visiteurs uniques <i>"de battre des records historiques"</i>. Nous travaillons bien puisque nous faisons de l'audience. Il n'y a de toute façon pas d'autre critère objectif et chiffré pour juger de la qualité de notre travail. Alain Weil avait raison de se réjouir et de féliciter ainsi ses équipes. </span></div>
<div class="yiv6482190264MsoNormal" style="background-color: white; font-family: 'Helvetica Neue', 'Segoe UI', Helvetica, Arial, 'Lucida Grande', sans-serif; font-size: 13px; padding: 0px; text-align: justify;">
<br /></div>
<div class="yiv6482190264MsoNormal" style="background-color: white; font-family: 'Helvetica Neue', 'Segoe UI', Helvetica, Arial, 'Lucida Grande', sans-serif; font-size: 13px; padding: 0px; text-align: justify;">
<span style="font-size: 14pt; line-height: 21px;">Tout est là. La presse indépendante n'est pas une réalité, c'est une utopie pour laquelle il faut perpétuellement se battre. Chacun d'entre nous y pense, plus ou moins selon son degré de résignation, d'inconscience ou, extrêmement rarement, de cynisme. Encore faut-il prendre conscience de tous les pouvoirs susceptibles de nous enchaîner. Le pouvoir politique, c'est vrai. Le pouvoir de l'argent, c'est tout aussi vrai. Mais le fait de n'avoir comme seul critère de jugement objectif et chiffré, l'audience, le tirage, le clic ou le nombre d'abonnement met en péril ce que nous sommes. L’état de santé de Charlie Hebdo avant le 07 janvier l'illustre parfaitement. Ils n'avaient rien concédé de ce qui était leur raison d'être, ils allaient disparaitre faute de moyen d'exister.</span></div>
<div class="yiv6482190264MsoNormal" style="background-color: white; font-family: 'Helvetica Neue', 'Segoe UI', Helvetica, Arial, 'Lucida Grande', sans-serif; font-size: 13px; padding: 0px; text-align: justify;">
<span style="font-size: 14pt; line-height: 21px;"><br /></span></div>
<div class="yiv6482190264MsoNormal" style="background-color: white; font-family: 'Helvetica Neue', 'Segoe UI', Helvetica, Arial, 'Lucida Grande', sans-serif; font-size: 13px; padding: 0px; text-align: justify;">
<span style="font-size: 14pt; line-height: 21px;">Etre ainsi dépendants de l'opinion de nos cibles nous impose de lutter sans cesse pour ne pas céder à la tentation de privilégier nos moyens d'existence (l'audience et les revenus que nous en tirons) sur notre raison d'exister : informer le plus impartialement et précisément possible pour donner aux citoyens le pouvoir de comprendre l'extrême complexité du monde dans lequel nous vivons. </span></div>
<div class="yiv6482190264MsoNormal" style="background-color: white; font-family: 'Helvetica Neue', 'Segoe UI', Helvetica, Arial, 'Lucida Grande', sans-serif; font-size: 13px; padding: 0px; text-align: justify;">
<span style="font-size: 14pt; line-height: 21px;"><br /></span></div>
<div class="yiv6482190264MsoNormal" style="background-color: white; font-family: 'Helvetica Neue', 'Segoe UI', Helvetica, Arial, 'Lucida Grande', sans-serif; font-size: 13px; padding: 0px; text-align: justify;">
<span style="font-size: 14pt; line-height: 21px;">Problème : Pour être "percutant", "impactant", "concernant", "fédérateur" et "prendre des parts de marché "(le catalogue des néologismes marketing est infini), il faut faire simple et efficace, règle de base du marketing. Joachim Roncin, journaliste, d'ores et déjà publicitaire de l'année et désormais propriétaire de la marque déposée <i>"Je suis Charlie" </i>le résumait si bien sur RTL : <i>"On m'a appris qu'au-delà de 8 mots, c'est pas la peine…"</i>. Caricature de l'époque qui en dit autant qu'un dessin de Cabu. Nous informons de moins en moins, nous <i>"marketons"</i> l'information pour atteindre nos cibles. Ainsi naissent et se multiplient les <i>"raccourcis journalistiques"</i> qu'on reproche tant au média. Dans l'exercice qui consiste à résumer un enjeu d'actualité en 20s pour faire une bande annonce, je suis d'ailleurs très souvent sollicité par mes collègues journalistes. Logique, je ne suis pas journaliste, je suis pire.</span></div>
<div class="yiv6482190264MsoNormal" style="background-color: white; font-family: 'Helvetica Neue', 'Segoe UI', Helvetica, Arial, 'Lucida Grande', sans-serif; font-size: 13px; padding: 0px; text-align: justify;">
<span style="font-size: 14pt; line-height: 21px;"><br /></span></div>
<div class="yiv6482190264MsoNormal" style="background-color: white; font-family: 'Helvetica Neue', 'Segoe UI', Helvetica, Arial, 'Lucida Grande', sans-serif; font-size: 13px; padding: 0px; text-align: justify;">
<span style="font-size: 14pt; line-height: 21px;">Face à cette situation, il ne reste que la responsabilité individuelle pour faire barrage à l'abandon de notre raison d'être au profit de nos moyens d'exister. Certains, trop rares, peuvent faire face. Les autres, trop nombreux, renoncent. Dans un monde de concurrence exacerbée et de précarité toujours plus grande, qui pourrait blâmer celui qui renonce ? Ceci est vrai cette semaine, l'était la semaine d'avant et le sera la semaine qui suivra. Le mouvement s'amplifiera inexorablement si nous ne faisons rien pour régler cet enjeu systémique. Les Etats-Unis, référence en tout pour l'occident, nous le montrent déjà. Pas uniquement avec Fox News, nous le savons.</span></div>
<div class="yiv6482190264MsoNormal" style="background-color: white; font-family: 'Helvetica Neue', 'Segoe UI', Helvetica, Arial, 'Lucida Grande', sans-serif; font-size: 13px; padding: 0px; text-align: justify;">
<br /></div>
<div class="yiv6482190264MsoNormal" style="background-color: white; font-family: 'Helvetica Neue', 'Segoe UI', Helvetica, Arial, 'Lucida Grande', sans-serif; font-size: 13px; padding: 0px; text-align: justify;">
<span style="font-size: 14pt; line-height: 21px;">Je n'ai pas les solutions pour changer et adapter à la réalité 2.0 le cadre de plus en plus mortifère dans lequel nous remplissons notre devoir d'informer. Ce n'est pas à moi seul de définir de nouvelles règles. Tout comme c'est n'est pas à nous seul, communauté médiatique, de les chercher. Je crois que notre responsabilité est d'accepter de mettre cette problématique structurelle dans les mains des citoyens. Nous seuls avons le pouvoir de le faire. </span></div>
<div class="yiv6482190264MsoNormal" style="background-color: white; font-family: 'Helvetica Neue', 'Segoe UI', Helvetica, Arial, 'Lucida Grande', sans-serif; font-size: 13px; padding: 0px; text-align: justify;">
<span style="font-size: 14pt; line-height: 21px;"><br /></span></div>
<div class="yiv6482190264MsoNormal" style="background-color: white; font-family: 'Helvetica Neue', 'Segoe UI', Helvetica, Arial, 'Lucida Grande', sans-serif; font-size: 13px; padding: 0px; text-align: justify;">
<span style="font-size: 14pt; line-height: 21px;">A l'heure où, après des années de colères intérieures, les Français se sont soulevés pour réclamer que notre République soit restaurée, peut-être même refondée. A l'heure où ils demandent que soit mieux protégé leur droit à la liberté, leur droit à la sécurité, leur droit à la justice, leur droit à l'éducation, ne restons pas sourd à leur demande, même non clairement verbalisée, d'améliorer leur droit à une information la plus indépendante et précise possible. Il s'agit, là aussi, de restaurer la confiance dans un pilier de notre démocratie.</span></div>
<div class="yiv6482190264MsoNormal" style="background-color: white; font-family: 'Helvetica Neue', 'Segoe UI', Helvetica, Arial, 'Lucida Grande', sans-serif; font-size: 13px; padding: 0px; text-align: justify;">
<span style="font-size: 14pt; line-height: 21px;"><br /></span></div>
<div class="yiv6482190264MsoNormal" style="background-color: white; font-family: 'Helvetica Neue', 'Segoe UI', Helvetica, Arial, 'Lucida Grande', sans-serif; font-size: 13px; padding: 0px; text-align: justify;">
<span style="font-size: 14pt; line-height: 21px;">Nous avons trop longtemps fermé les yeux sur ces enquêtes qui nous disent, années après années, l'extraordinaire défiance de nos concitoyens envers nous, les gardiens de cette liberté fondamentale. Nous avons le devoir de prendre conscience que c'est cette défiance qui pousse de plus en plus de personnes à chercher l'information ailleurs, certains faisant ainsi le premier pas sur la route qui mènent à l'embrigadement et à la haine. Nous avons le devoir d'accepter qu'il faut améliorer les règles qui nous encadrent pour répondre, à nouveau, aux légitimes attentes de nos concitoyens. Et nous avons le devoir de leur confier la responsabilité de ces choix structurants et fondamentaux car il s'agit leur liberté. Nous sommes citoyens. Nous participerons et animerons le débat. Ne pas le faire naître, le confisquer ou l'ignorer serait une trahison envers la démocratie commise par ceux qui en sont les gardiens.</span></div>
<div class="yiv6482190264MsoNormal" style="background-color: white; font-family: 'Helvetica Neue', 'Segoe UI', Helvetica, Arial, 'Lucida Grande', sans-serif; font-size: 13px; padding: 0px; text-align: justify;">
<span style="font-size: 14pt; line-height: 21px;"><br /></span></div>
<div class="yiv6482190264MsoNormal" id="yui_3_16_0_1_1421774761840_30813" style="background-color: white; font-family: 'Helvetica Neue', 'Segoe UI', Helvetica, Arial, 'Lucida Grande', sans-serif; font-size: 13px; padding: 0px; text-align: justify;">
<span id="yui_3_16_0_1_1421774761840_30815" style="font-size: 14pt; line-height: 21px;">Pour parvenir à cette prise de conscience, si brutale et si paradoxale soit elle pour nous tous, vous êtes une des rares personnes à qui j'ai osé m'adresser aussi franchement avec l'espoir que nous partagions ce constat. N'ayant pas l'ombre d'une idée pour inventer les outils qui permettrait la réalisation de ce projet ambitieux, j'ai besoin de votre aide.</span></div>
<div class="yiv6482190264MsoNormal" id="yui_3_16_0_1_1421774761840_30811" style="background-color: white; font-family: 'Helvetica Neue', 'Segoe UI', Helvetica, Arial, 'Lucida Grande', sans-serif; font-size: 13px; padding: 0px; text-align: justify;">
<span style="font-size: 14pt; line-height: 21px;"><br /></span></div>
<div class="yiv6482190264MsoNormal" id="yui_3_16_0_1_1421774761840_30809" style="background-color: white; font-family: 'Helvetica Neue', 'Segoe UI', Helvetica, Arial, 'Lucida Grande', sans-serif; font-size: 13px; padding: 0px; text-align: justify;">
<span style="font-size: 14pt; line-height: 21px;">Respectueusement.</span><br />
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<span style="font-size: 14pt; line-height: 21px;"><br /></span></div>
</div>
ANYHOWhttp://www.blogger.com/profile/18028833471124653663noreply@blogger.com2tag:blogger.com,1999:blog-4845870192951381702.post-39481505347654062562014-12-28T19:43:00.001+01:002015-01-03T23:37:00.250+01:00Tanger, notes de voyage<br />
<div style="-webkit-composition-fill-color: rgba(130, 98, 83, 0.0980392); color: rgba(0, 0, 0, 0.701961); font-family: UICTFontTextStyleBody; font-size: 17px; text-decoration: -webkit-letterpress;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjdGz3ZyTnCSEq9Zd0_F5uPeZeyr6a_d41BhjIpjweVwVh_BqYylxNpVv0MX7hmhyphenhyphenBjs-Q12pXegtywEoAFIWqG3hCbymcCF8_CYvuwDd5RhfdEhrLs5Yek3yHs7i_cK360v0_B9B2-fQ7r/s1600/IMG_3744.JPG" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em; text-align: center;"><img border="0" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjdGz3ZyTnCSEq9Zd0_F5uPeZeyr6a_d41BhjIpjweVwVh_BqYylxNpVv0MX7hmhyphenhyphenBjs-Q12pXegtywEoAFIWqG3hCbymcCF8_CYvuwDd5RhfdEhrLs5Yek3yHs7i_cK360v0_B9B2-fQ7r/s1600/IMG_3744.JPG" height="640" width="640" /></a><br />
<br />
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-size: large;">On a beaucoup trop écrit sur Tanger. On n'a sans doute pas assez regardé. Je vais néanmoins écrire encore un peu.</span></div>
</div>
<div style="-webkit-composition-fill-color: rgba(130, 98, 83, 0.0980392); color: rgba(0, 0, 0, 0.701961); font-family: UICTFontTextStyleBody; font-size: 17px; text-decoration: -webkit-letterpress;">
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><br /></span></div>
</div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="-webkit-composition-fill-color: rgba(130, 98, 83, 0.0980392); color: rgba(0, 0, 0, 0.701961); font-family: UICTFontTextStyleBody; font-size: medium; text-decoration: -webkit-letterpress;">Tanger n'a pas trop souffert en apparence du colonisateur. Avisée, elle en eut plusieurs, parfois en même temps. Diviser pour exister toujours.</span></div>
<div style="-webkit-composition-fill-color: rgba(130, 98, 83, 0.0980392); color: rgba(0, 0, 0, 0.701961); font-family: UICTFontTextStyleBody; font-size: 17px; text-decoration: -webkit-letterpress;">
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><br /></span></div>
</div>
<div style="-webkit-composition-fill-color: rgba(130, 98, 83, 0.0980392); color: rgba(0, 0, 0, 0.701961); font-family: UICTFontTextStyleBody; font-size: 17px; text-decoration: -webkit-letterpress;">
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-size: large;">A Tanger, les premiers mots de langue étrangère qui fusent chez les habitants ne sont pas du français, comme dans le reste du Maroc. C'est de l'espagnol, rugueux et infusé par les 15 kilomètres d'eau salée qui nous séparent du rivage des Ibères. </span></div>
</div>
<div style="-webkit-composition-fill-color: rgba(130, 98, 83, 0.0980392); color: rgba(0, 0, 0, 0.701961); font-family: UICTFontTextStyleBody; font-size: 17px; text-decoration: -webkit-letterpress;">
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><br /></span></div>
</div>
<div style="-webkit-composition-fill-color: rgba(130, 98, 83, 0.0980392); color: rgba(0, 0, 0, 0.701961); font-family: UICTFontTextStyleBody; font-size: 17px; text-decoration: -webkit-letterpress;">
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-size: large;">J'aurais donné cher pour être témoin de la scène racontée par Daniel Rondeau dans "Tanger et autres Marocs". A peine débarqué, Truman Capote, furibard, croise sur la plage son ennemi personnel Gore Vidal, arrivé à dessein quelques jours auparavant pour lui gâcher le plaisir de la découverte en primeur de la ville. </span></div>
</div>
<div style="-webkit-composition-fill-color: rgba(130, 98, 83, 0.0980392); color: rgba(0, 0, 0, 0.701961); font-family: UICTFontTextStyleBody; font-size: 17px; text-decoration: -webkit-letterpress;">
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><br /></span></div>
</div>
<div style="-webkit-composition-fill-color: rgba(130, 98, 83, 0.0980392); color: rgba(0, 0, 0, 0.701961); font-family: UICTFontTextStyleBody; font-size: 17px; text-decoration: -webkit-letterpress;">
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-size: large;">Le trafic des corps et des drogues. On l'imagine en évoquant les personnages signalés ici, à un moment ou à un autre : Tennessee Williams, Jean Genet, Mick Jagger, William Burroughs. </span></div>
</div>
<div style="-webkit-composition-fill-color: rgba(130, 98, 83, 0.0980392); color: rgba(0, 0, 0, 0.701961); font-family: UICTFontTextStyleBody; font-size: 17px; text-decoration: -webkit-letterpress;">
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><br /></span></div>
</div>
<div style="-webkit-composition-fill-color: rgba(130, 98, 83, 0.0980392); color: rgba(0, 0, 0, 0.701961); font-family: UICTFontTextStyleBody; font-size: 17px; text-decoration: -webkit-letterpress;">
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-size: large;">Tanger, ville en pente. Méfiez-vous : pas toujours douce. </span></div>
</div>
<div style="-webkit-composition-fill-color: rgba(130, 98, 83, 0.0980392); color: rgba(0, 0, 0, 0.701961); font-family: UICTFontTextStyleBody; font-size: 17px; text-decoration: -webkit-letterpress;">
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><br /></span></div>
</div>
<div style="-webkit-composition-fill-color: rgba(130, 98, 83, 0.0980392); color: rgba(0, 0, 0, 0.701961); font-family: UICTFontTextStyleBody; font-size: 17px; text-decoration: -webkit-letterpress;">
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-size: large;">Delacroix et Matisse que tout oppose se retrouvent, à un siècle d'écart, dans la stupéfaction que Tanger produit sur eux.</span></div>
</div>
<div style="-webkit-composition-fill-color: rgba(130, 98, 83, 0.0980392); color: rgba(0, 0, 0, 0.701961); font-family: UICTFontTextStyleBody; font-size: 17px; text-decoration: -webkit-letterpress;">
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><br /></span></div>
</div>
<div style="-webkit-composition-fill-color: rgba(130, 98, 83, 0.0980392); color: rgba(0, 0, 0, 0.701961); font-family: UICTFontTextStyleBody; font-size: 17px; text-decoration: -webkit-letterpress;">
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-size: large;">Tanger, nid d'espions. Les espions sont partis. Le nid est resté. </span></div>
</div>
<div style="-webkit-composition-fill-color: rgba(130, 98, 83, 0.0980392); color: rgba(0, 0, 0, 0.701961); font-family: UICTFontTextStyleBody; font-size: 17px; text-decoration: -webkit-letterpress;">
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><br /></span></div>
</div>
<div style="-webkit-composition-fill-color: rgba(130, 98, 83, 0.0980392); color: rgba(0, 0, 0, 0.701961); font-family: UICTFontTextStyleBody; font-size: 17px; text-decoration: -webkit-letterpress;">
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-size: large;">Samuel Beckett venait parfois à Tanger. J'imagine son profil d'aigle fixant Gibraltar, attendant Godot. </span></div>
</div>
<div style="-webkit-composition-fill-color: rgba(130, 98, 83, 0.0980392); color: rgba(0, 0, 0, 0.701961); font-family: UICTFontTextStyleBody; font-size: 17px; text-decoration: -webkit-letterpress;">
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><br /></span></div>
</div>
<div style="-webkit-composition-fill-color: rgba(130, 98, 83, 0.0980392); color: rgba(0, 0, 0, 0.701961); font-family: UICTFontTextStyleBody; font-size: 17px; text-decoration: -webkit-letterpress;">
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-size: large;">Il paraît que Joseph Kessel a écrit un livre intitulé "Le Grand Socco", inspiré par la place ronde à l'entrée de la médina de Tanger. C'est possible. Kessel a écrit tout ce qui était possible de l'être dans cette partie du monde. </span></div>
</div>
<div style="-webkit-composition-fill-color: rgba(130, 98, 83, 0.0980392); color: rgba(0, 0, 0, 0.701961); font-family: UICTFontTextStyleBody; font-size: 17px; text-decoration: -webkit-letterpress;">
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><br /></span></div>
</div>
<div style="-webkit-composition-fill-color: rgba(130, 98, 83, 0.0980392); color: rgba(0, 0, 0, 0.701961); font-family: UICTFontTextStyleBody; font-size: 17px; text-decoration: -webkit-letterpress;">
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-size: large;">Paul Bowles, l'Américain qui vécut et écrivit si longtemps ici, doit tout à Tanger. Cet écrivain mineur s'est forgé progressivement le rôle d'ambassadeur officieux de la ville auprès des voyageurs plus ou moins artistes qui venaient se faire adouber par lui. Il assurait la permanence culturelle de l'Occident dans cette cité volatile. Tanger peut le remercier d'avoir cristallisé un mythe, parfois sur des malentendus. Le malentendu, n'est-ce point ce qu'on savoure le plus dans les mythes ? </span></div>
</div>
<div style="-webkit-composition-fill-color: rgba(130, 98, 83, 0.0980392); color: rgba(0, 0, 0, 0.701961); font-family: UICTFontTextStyleBody; font-size: 17px; text-decoration: -webkit-letterpress;">
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><br /></span></div>
</div>
<div style="-webkit-composition-fill-color: rgba(130, 98, 83, 0.0980392); color: rgba(0, 0, 0, 0.701961); font-family: UICTFontTextStyleBody; font-size: 17px; text-decoration: -webkit-letterpress;">
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-size: large;">Tanger pendant la deuxième guerre fut occupée par la soldatesque franquiste sous la férule du consul d'Hitler, réinstallé à la faveur des événements. Ailleurs au Maroc, le protectorat français s'était mis à carreau, à Vichy. </span></div>
</div>
<div style="-webkit-composition-fill-color: rgba(130, 98, 83, 0.0980392); color: rgba(0, 0, 0, 0.701961); font-family: UICTFontTextStyleBody; font-size: 17px; text-decoration: -webkit-letterpress;">
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><br /></span></div>
</div>
<div style="-webkit-composition-fill-color: rgba(130, 98, 83, 0.0980392); color: rgba(0, 0, 0, 0.701961); font-family: UICTFontTextStyleBody; font-size: 17px; text-decoration: -webkit-letterpress;">
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-size: large;">Pierre Bergé a sauvé de la faillite la "Librairie des Colonnes", au bout du boulevard Pasteur, l'artère commerçante de la ville européenne. L'endroit, petit et élégant, ressemble à une chapelle tapissée de livres en plusieurs langues. La piété s'adresse à la multitude de célébrités artistiques et littéraires ayant fréquenté l'endroit depuis 1949. </span></div>
</div>
<div style="-webkit-composition-fill-color: rgba(130, 98, 83, 0.0980392); color: rgba(0, 0, 0, 0.701961); font-family: UICTFontTextStyleBody; font-size: 17px; text-decoration: -webkit-letterpress;">
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><br /></span></div>
</div>
<div style="-webkit-composition-fill-color: rgba(130, 98, 83, 0.0980392); color: rgba(0, 0, 0, 0.701961); font-family: UICTFontTextStyleBody; font-size: 17px; text-decoration: -webkit-letterpress;">
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-size: large;">Croisés ici ou là, suivis par des grappes dociles de touristes, les guides, en plusieurs langues, finissent par raconter n'importe quoi pour plaire à leur clientèle. Je viens t'entendre par exemple un guide racontant par le menu les pérégrinations de Mick Jagger, défoncé du matin au soir comme il se doit, errant dans la Kasbah de Tanger. On s'étonnait presque, en suivant les gestes du guide, de ne pas voir sur le pavé la trace des chaussures du chanteur des Stones. Le pourboire est au bout du bobard. </span></div>
</div>
<div style="-webkit-composition-fill-color: rgba(130, 98, 83, 0.0980392); color: rgba(0, 0, 0, 0.701961); font-family: UICTFontTextStyleBody; font-size: 17px; text-decoration: -webkit-letterpress;">
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><br /></span></div>
</div>
<div style="-webkit-composition-fill-color: rgba(130, 98, 83, 0.0980392); color: rgba(0, 0, 0, 0.701961); font-family: UICTFontTextStyleBody; font-size: 17px; text-decoration: -webkit-letterpress;">
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-size: large;">Le Tanger des années folles, celui du statut international : plusieurs monnaies européennes avaient cours, chaque système postal des puissances protectrices avait son bureau. On ne payait pas d'impôts, on commerçait sans entrave, on trafiquait sans vergogne. Le kif (haschich) se vendait dans les bureaux de tabac. La fête, si l'on peut dire, est finie. </span></div>
</div>
<div style="-webkit-composition-fill-color: rgba(130, 98, 83, 0.0980392); color: rgba(0, 0, 0, 0.701961); font-family: UICTFontTextStyleBody; font-size: 17px; text-decoration: -webkit-letterpress;">
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><br /></span></div>
</div>
<div style="-webkit-composition-fill-color: rgba(130, 98, 83, 0.0980392); color: rgba(0, 0, 0, 0.701961); font-family: UICTFontTextStyleBody; font-size: 17px; text-decoration: -webkit-letterpress;">
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-size: large;">Le week-end, les Andalous débarquent à Tanger comme les Lillois vont en Belgique. </span></div>
</div>
<div style="-webkit-composition-fill-color: rgba(130, 98, 83, 0.0980392); color: rgba(0, 0, 0, 0.701961); font-family: UICTFontTextStyleBody; font-size: 17px; text-decoration: -webkit-letterpress;">
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><br /></span></div>
</div>
<div style="-webkit-composition-fill-color: rgba(130, 98, 83, 0.0980392); color: rgba(0, 0, 0, 0.701961); font-family: UICTFontTextStyleBody; font-size: 17px; text-decoration: -webkit-letterpress;">
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-size: large;">A l'hôtel El Minzah, l'insubmersible palace de Tanger, je dîne dans l'imposante et fort belle salle du restaurant marocain traditionnel. Un petit orchestre local accompagne moderato les agapes. Le serveur qui m'apporte les plats est doucereux sans être totalement obséquieux. Il est tellement noueux et chenu qu'il pourrait avoir servi ici Rita Hayworth dont le portrait en noir et blanc orne le hall avec ceux des gloires d'autrefois dont le souvenir hante les lieux.</span></div>
</div>
<div style="-webkit-composition-fill-color: rgba(130, 98, 83, 0.0980392); color: rgba(0, 0, 0, 0.701961); font-family: UICTFontTextStyleBody; font-size: 17px; text-decoration: -webkit-letterpress;">
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><br /></span></div>
</div>
<div style="-webkit-composition-fill-color: rgba(130, 98, 83, 0.0980392); color: rgba(0, 0, 0, 0.701961); font-family: UICTFontTextStyleBody; font-size: 17px; text-decoration: -webkit-letterpress;">
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-size: large;">Parmi les visiteurs réguliers du Tanger d'aujourd'hui, Arielle Dombasle et son compagnon Bernard Henri-Lévy, propriétaires jaloux d'un riad planté sur la corniche, face à l'Espagne. Le lieu a été aménagé par Andrée Putman. Ce n'est donc pas un taudis. Les illustres propriétaires ont prudemment fait surélever le mur qui les sépare du café Hafa, endroit magique, agrippé à la falaise, lieu malheureusement fréquenté par la populace tangéroise qui vient y siroter indéfiniment des thés à la menthe en regardant la mer. </span></div>
</div>
<div style="-webkit-composition-fill-color: rgba(130, 98, 83, 0.0980392); color: rgba(0, 0, 0, 0.701961); font-family: UICTFontTextStyleBody; font-size: 17px; text-decoration: -webkit-letterpress;">
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><br /></span></div>
</div>
<div style="-webkit-composition-fill-color: rgba(130, 98, 83, 0.0980392); color: rgba(0, 0, 0, 0.701961); font-family: UICTFontTextStyleBody; font-size: 17px; text-decoration: -webkit-letterpress;">
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-size: large;">Je séjourne à l'hôtel Villa de France, ancienne résidence diplomatique. L'hôtel a connu des hauts et des bas, des abandons, des résurrections. C'est plutôt une période faste, après une rénovation raffinée. L'établissement est parfaitement situé entre la médina et la ville moderne, dit la brochure. On visite avec dévotion la chambre 35, au coin du bâtiment, au deuxième étage. C'est ici que séjourna le peintre Henri Matisse, un siècle plus tôt. Matisse, issu des brumes de la commune du Cateau près de Cambrai, découvrit avec incrédulité la lumière de l'Afrique du Nord. Installé dans cette chambre 35, il disposait de deux fenêtres offrant deux vues différentes : l'une sur la médina et l'autre sur le port et la mer. Chaque fenêtre donna un tableau, parmi les meilleurs du peintre. La chambre n'est plus jamais louée. Le groom à uniforme rouge à boutons dorés qui vous la fait visiter garde solidement en main la clé d'origine. Un téléphone ancien trône sur une table de nuit. Je doute que Matisse l'ait vraiment utilisé. Le téléphone dans les chambres au Maroc en 1912 ? </span></div>
</div>
<div style="-webkit-composition-fill-color: rgba(130, 98, 83, 0.0980392); color: rgba(0, 0, 0, 0.701961); font-family: UICTFontTextStyleBody; font-size: 17px; text-decoration: -webkit-letterpress;">
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><br /></span></div>
</div>
<div style="-webkit-composition-fill-color: rgba(130, 98, 83, 0.0980392); color: rgba(0, 0, 0, 0.701961); font-family: UICTFontTextStyleBody; font-size: 17px; text-decoration: -webkit-letterpress;">
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-size: large;">Partout à Tanger, dans les ruelles de la médina ou sur les larges boulevards de la ville moderne, cette nonchalance, cette prévenance, cette amabilité. Si on s'interpelle, c'est en riant. Les adolescents friment gentiment, habillés de survêtements de contrefaçon, siglés Adidas. Les filles, voilées plus que jadis, passent en pouffant. </span></div>
</div>
<div style="-webkit-composition-fill-color: rgba(130, 98, 83, 0.0980392); color: rgba(0, 0, 0, 0.701961); font-family: UICTFontTextStyleBody; font-size: 17px; text-decoration: -webkit-letterpress;">
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><br /></span></div>
</div>
<div style="-webkit-composition-fill-color: rgba(130, 98, 83, 0.0980392); color: rgba(0, 0, 0, 0.701961); font-family: UICTFontTextStyleBody; font-size: 17px; text-decoration: -webkit-letterpress;">
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-size: large;">On vend des cigarettes à l'unité, des oranges à la pièce et des téléphones portables usagés de provenance inconnue. Ces portables foisonnent sous le burnous. La fin du téléphone arabe. On communique autrement et ardemment, comme dans le reste du monde. L'estaminet le plus miteux annonce à sa devanture qu'il est doté d'une "zone WiFi".</span></div>
</div>
<div style="-webkit-composition-fill-color: rgba(130, 98, 83, 0.0980392); color: rgba(0, 0, 0, 0.701961); font-family: UICTFontTextStyleBody; font-size: 17px; text-decoration: -webkit-letterpress;">
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><br /></span></div>
</div>
<div style="-webkit-composition-fill-color: rgba(130, 98, 83, 0.0980392); color: rgba(0, 0, 0, 0.701961); font-family: UICTFontTextStyleBody; font-size: 17px; text-decoration: -webkit-letterpress;">
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-size: large;">Les automobilistes sont maladroits. Cheminant à petits pas rue d'Italie, le long de la médina, je me suis fait tamponner légèrement l'arrière-train par une conductrice étourdie. Elle semblait sincèrement navrée.</span></div>
</div>
<div style="-webkit-composition-fill-color: rgba(130, 98, 83, 0.0980392); color: rgba(0, 0, 0, 0.701961); font-family: UICTFontTextStyleBody; font-size: 17px; text-decoration: -webkit-letterpress;">
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><br /></span></div>
</div>
<div style="-webkit-composition-fill-color: rgba(130, 98, 83, 0.0980392); color: rgba(0, 0, 0, 0.701961); font-family: UICTFontTextStyleBody; font-size: 17px; text-decoration: -webkit-letterpress;">
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-size: large;">Partout le portrait du Roi, jusqu'au mur écaillé du plus modeste salon de coiffure ouvert tard le soir. Il est laid, ce Roi. Le père avait plus d'allure. </span></div>
</div>
<div style="-webkit-composition-fill-color: rgba(130, 98, 83, 0.0980392); color: rgba(0, 0, 0, 0.701961); font-family: UICTFontTextStyleBody; font-size: 17px; text-decoration: -webkit-letterpress;">
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><br /></span></div>
</div>
<div style="-webkit-composition-fill-color: rgba(130, 98, 83, 0.0980392); color: rgba(0, 0, 0, 0.701961); font-family: UICTFontTextStyleBody; font-size: 17px; text-decoration: -webkit-letterpress;">
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-size: large;">C'est à Tanger qu'on rêve de croiser, au détour d'une rue sombre, un Orson Welles, gigantesque et épuisé. Cela a pu se produire. Mais plus maintenant. </span></div>
</div>
<div style="-webkit-composition-fill-color: rgba(130, 98, 83, 0.0980392); color: rgba(0, 0, 0, 0.701961); font-family: UICTFontTextStyleBody; font-size: 17px; text-decoration: -webkit-letterpress;">
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><br /></span></div>
</div>
<div style="-webkit-composition-fill-color: rgba(130, 98, 83, 0.0980392); color: rgba(0, 0, 0, 0.701961); font-family: UICTFontTextStyleBody; font-size: 17px; text-decoration: -webkit-letterpress;">
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-size: large;">Enchevêtrement des religions à Tanger : les églises catholiques, construites souvent par les Espagnols, côtoient les synagogues tandis que la mélopée du muezzin s'échappe des nombreuses mosquées. Les Britanniques, pour ne pas être en reste, ont planté ostensiblement le clocher blanc et anglican de Saint-Andrew au milieu de tout. </span></div>
</div>
<div style="-webkit-composition-fill-color: rgba(130, 98, 83, 0.0980392); color: rgba(0, 0, 0, 0.701961); font-family: UICTFontTextStyleBody; font-size: 17px; text-decoration: -webkit-letterpress;">
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><br /></span></div>
</div>
<div style="-webkit-composition-fill-color: rgba(130, 98, 83, 0.0980392); color: rgba(0, 0, 0, 0.701961); font-family: UICTFontTextStyleBody; font-size: 17px; text-decoration: -webkit-letterpress;">
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-size: large;">La puissance et la fragilité de Tanger : être à la lisière, en Histoire et en Géographie. Banlieue de l'Europe, balcon de l'Afrique. En dehors du détroit de Béring, c'est le seul endroit au monde où l'on peut voir, à l'œil nu, le continent d'en-face. Supplice de Tantale pour ceux qui aimeraient traverser et ne le peuvent pas. </span><br />
<span style="font-size: large;"><br /></span>
<div style="text-align: right;">
<span style="font-size: x-small;">Décembre 2014</span></div>
</div>
</div>
<div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<br /></div>
<br /></div>
ANYHOWhttp://www.blogger.com/profile/18028833471124653663noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-4845870192951381702.post-69906504329647625902014-10-12T16:08:00.001+02:002014-10-12T16:08:20.884+02:00De Modiano à Paul Valéry en passant par Valenciennes, Montpellier et Google. <div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjtbUdQatx3LYT_OAcmOvpswqusvyWQGDp9MKeMvLfUEUL0_P50iB4U62a0dcpZ5ILBLS570uDlXjVc01v3nMMmo_0I04r4ZAQ-u61EhtAGO5D2rhBiD0Vo_f79JWgGUcJndhturFzJtRk7/s1600/IMG_7071.jpg" imageanchor="1" style="clear: left; float: left; margin-bottom: 1em; margin-right: 1em; text-align: justify;"><span style="font-family: Arial, Helvetica, sans-serif;"><img border="0" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjtbUdQatx3LYT_OAcmOvpswqusvyWQGDp9MKeMvLfUEUL0_P50iB4U62a0dcpZ5ILBLS570uDlXjVc01v3nMMmo_0I04r4ZAQ-u61EhtAGO5D2rhBiD0Vo_f79JWgGUcJndhturFzJtRk7/s1600/IMG_7071.jpg" height="400" width="332" /></span></a></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: Arial, Helvetica, sans-serif;">Je furetais hier dans ma bibliothèque pour retrouver "La place de l'étoile", le premier roman de Patrick Modiano qui vient d'obtenir le Nobel de littérature. Ce livre avait paru dans la collection blanche de Gallimard, œuvre d'un inconnu de 23 ans mais qui fit aussitôt sensation. J'avais 15 ans lorsque je fis l'acquisition en 1968, dès sa parution, de ce petit volume à la librairie Giard, place d'Armes à Valenciennes. Je me revois encore sortir du magasin, le livre à la main.</span></span></div>
<span style="font-family: Arial, Helvetica, sans-serif; font-size: large;"></span><br />
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
</div>
<br />
<div id="yui_3_16_0_1_1413120644567_3820" style="text-align: justify;">
<span style="font-family: Arial, Helvetica, sans-serif; font-size: large;">Cette librairie Giard elle-même était un lieu symbolique, propriété d'une famille de libraires-éditeurs établis dans le Nord de la France avant la Révolution et dont un descendant a toujours pignon sur rue à Lille. La librairie Giard de Valenciennes, hélas, a depuis longtemps laissé place à une "boutique obscure", pour reprendre l'expression de Modiano. </span></div>
<div id="yui_3_16_0_1_1413120644567_3813" style="text-align: justify;">
<span style="font-family: Arial, Helvetica, sans-serif; font-size: large;"><br /></span></div>
<div id="yui_3_16_0_1_1413120644567_3812" style="text-align: justify;">
<span style="font-family: Arial, Helvetica, sans-serif; font-size: large;">J'ai donc retrouvé hier mon exemplaire de "La place de l'étoile" où j'avais glissé, après ma lecture de l'époque, un petit bout de papier sur lequel j'avais dactylographié (j'avais une machine à écrire que je chérissais) une citation de Maurice Barrès : <b><i>"Mieux vaut un long passé qu'un long avenir."</i></b> Comment l'adolescent de 15 ans que j'étais a-t-il eu l'idée de recueillir et de reproduire cette formule de Barrès ? Que savais-je, moi, élève du lycée Wallon, de l'auteur de "La colline inspirée" ? Rien, évidemment. </span></div>
<div id="yui_3_16_0_1_1413120644567_3819" style="text-align: justify;">
<span style="font-family: Arial, Helvetica, sans-serif; font-size: large;"><br /></span></div>
<div id="yui_3_16_0_1_1413120644567_3814" style="text-align: justify;">
<span style="font-family: Arial, Helvetica, sans-serif; font-size: large;">Mais, avec près d'un demi-siècle de recul, permettez-moi de rendre hommage au très jeune homme que j'étais. Oui, j'avais vu juste : ces mots de Barrès correspondent tout à fait à la littérature de Modiano. Je l'avais confusément ressenti dès la lecture de son premier roman, déjà fondé sur "un long passé" en grande partie inventé, reconstitué, démembré et rafistolé. Tout Modiano est dans cette quête obsédante</span><span style="font-family: Arial, Helvetica, sans-serif; font-size: large;"> d'un passé diffus, évaporé. C'est, en quelque sorte, "A la recherche du temps perforé". Chez Proust, les souvenirs sont nombreux, précis et minutieusement décrits. Modiano, à l'inverse, rassemble, en cheminant, des bribes incertaines de mémoire défaillante. </span></div>
<div id="yui_3_16_0_1_1413120644567_3834" style="text-align: justify;">
<span style="font-family: Arial, Helvetica, sans-serif; font-size: large;"><br /></span></div>
<div id="yui_3_16_0_1_1413120644567_3842" style="text-align: justify;">
<span style="font-family: Arial, Helvetica, sans-serif; font-size: large;">J'ignorais comme tout le monde, en lisant son premier livre en 1968, que Modiano deviendrait cet auteur prolifique et néanmoins bafouillant devant micros et caméras, promis à "un long avenir". Et ma bibliothèque contient bien tous les livres de Modiano que j'ai achetés, au fur et à mesure, depuis 40 ans. </span></div>
<div id="yui_3_16_0_1_1413120644567_3843">
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: Arial, Helvetica, sans-serif; font-size: large;"><br /></span></div>
<div id="yui_3_16_0_1_1413120644567_3845">
<div id="yui_3_16_0_1_1413120644567_3844" style="background-color: white; text-align: justify;">
<span style="font-family: Arial, Helvetica, sans-serif; font-size: large;">Étrangement, mon pèlerinage livresque chez Modiano m'a ramené à <b>Paul Valéry</b> dont je ne cesse de croiser le chemin depuis mon récent séjour à Sète. Non loin des Modiano, j'ai déniché sur une étagère un exemplaire de "La jeune Parque", le long poème que Valéry mit quatre ans à composer et qui marqua son retour en littérature, sur insistance de son ami Gide et après vingt années de silence total. </span></div>
<div id="yui_3_16_0_1_1413120644567_3846" style="background-color: white; text-align: justify;">
<span style="font-family: Arial, Helvetica, sans-serif; font-size: large;"><br /></span></div>
<div id="yui_3_16_0_1_1413120644567_3847" style="background-color: white; text-align: justify;">
<span style="font-family: Arial, Helvetica, sans-serif; font-size: large;">J'avais complètement oublié que je possédais ce livre que je n'avais jamais lu. En y réfléchissant, je me suis souvenu que j'avais acheté ce petit bouquin pour quelques dollars dans une brocante à New York, vers le milieu des années 90. Cet exemplaire est d'ailleurs entaché d'un délit : il a été sorti du département de français d'une bibliothèque universitaire américaine (probablement New York University), jamais restitué et vendu sur un trottoir. Je suis donc receleur d'un objet volé. Le volume renferme une carte de lecture prévue pour répertorier les emprunts successifs. La carte est vierge. Les pages du livre n'étaient d'ailleurs pas découpées. Je les ai moi-même séparées hier. </span></div>
<div style="background-color: white; text-align: justify;">
<span style="font-family: Arial, Helvetica, sans-serif; font-size: large;"><br /></span></div>
<div id="yui_3_16_0_1_1413120644567_3848" style="background-color: white; text-align: justify;">
<span style="font-family: Arial, Helvetica, sans-serif; font-size: large;">Le poème de Valéry parait pour la première fois en 1913 mais l'édition que j'en possède date de 1953 (année de ma naissance). Elle est (comme Modiano) dans la collection blanche de Gallimard. Le texte poétique est accompagné, dans cette édition posthume (Valéry est mort en 1945), d'une préface et d'un long commentaire, ligne à ligne, rédigés assez pompeusement par le philosophe Alain. A vrai dire, "La jeune Parque", poème de 500 alexandrins académiques, est une curiosité désuète, parfois traversée de jolis moments mais globalement d'un élégant ennui. </span></div>
<div id="yui_3_16_0_1_1413120644567_3849" style="background-color: white; text-align: justify;">
<span style="font-family: Arial, Helvetica, sans-serif; font-size: large;"><br /></span></div>
<div id="yui_3_16_0_1_1413120644567_3850" style="background-color: white; text-align: justify;">
<span style="font-family: Arial, Helvetica, sans-serif; font-size: large;">Cette découverte décevante m'a poussé ensuite, pour ne pas rester sur une mauvaise impression, à relire quelques pages de "Monsieur Teste" du même Valéry. Là, le plaisir est intact. Livre cinglant et lumineux malgré son sujet énigmatique. Texte d'une modernité totale. Le "nouveau roman", beaucoup plus tard, n'inventera rien. </span></div>
<div id="yui_3_16_0_1_1413120644567_3851" style="background-color: white; text-align: justify;">
<span style="font-family: Arial, Helvetica, sans-serif; font-size: large;"><br /></span></div>
<div id="yui_3_16_0_1_1413120644567_3852" style="background-color: white; text-align: justify;">
<span style="font-family: Arial, Helvetica, sans-serif; font-size: large;">Et en faisant une petite recherche sur Internet, je découvre qu'une "avenue de Monsieur Teste" existe à Montpellier (où je viens de passer à nouveau une semaine). Le Sétois Valéry avait fait une partie de ses études secondaires dans cette ville. L' "avenue de Monsieur Teste", à l'ouest de Montpellier, passe non loin de l'école élémentaire publique Spinoza. Cela me ravit de savoir que des enfants apprennent à lire aujourd'hui sous les auspices d'un philosophe rationaliste hollandais du XVIIIème siècle et qu'une ville ait donné à une avenue le nom d'un personnage littéraire totalement imaginaire. Existe-t-il ailleurs une "rue de la Princesse de Clèves" ou un "boulevard Julien Sorel" ?</span></div>
<div style="background-color: white; text-align: justify;">
<span style="font-family: Arial, Helvetica, sans-serif; font-size: large;"><br /></span></div>
<div style="background-color: white; text-align: justify;">
<span style="font-family: Arial, Helvetica, sans-serif; font-size: large;">Mais, en me plongeant sur le plan de Montpellier dans "Google Maps", je découvre avec effroi que le service cartographique américain sur Internet a ajouté un accent au nom de l'avenue qui devient "l'avenue de Monsieur Testé". C'est Google qui devrait se tester davantage. "La bêtise n'est pas mon fort", écrivait justement Valéry au tout début de "Monsieur Teste". Google aurait du mal à en dire autant.</span></div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
</div>
</div>
ANYHOWhttp://www.blogger.com/profile/18028833471124653663noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-4845870192951381702.post-32002232882642386282014-08-17T11:26:00.001+02:002014-08-17T11:26:51.464+02:00Ferguson : d'un Nixon à l'autre<div style="text-align: justify;">
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEi4ZcaHsUgIYd2TIOmG8XO2OybcbvRY9zUPT8XEO9w0yv037kAeA-lGiRbfUAxTTcC08LTLRANcgZ0v_DibhAUvMvpnOgoPJqjusGczE975qpzehO9yU2KXaIVXGnoHwpWKuyUoub_6pH0l/s1600/ferguson.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEi4ZcaHsUgIYd2TIOmG8XO2OybcbvRY9zUPT8XEO9w0yv037kAeA-lGiRbfUAxTTcC08LTLRANcgZ0v_DibhAUvMvpnOgoPJqjusGczE975qpzehO9yU2KXaIVXGnoHwpWKuyUoub_6pH0l/s1600/ferguson.jpg" /></a></div>
<span style="font-family: Arial, Helvetica, sans-serif; font-size: large;"><span style="background-color: white; color: #37404e; line-height: 20px; text-align: left;">En 1970, le poète-chanteur-écrivain (et précurseur du rap) Gil Scott-Heron proclamait dans une chanson : <i>"The revolution won't be televised"</i> (la révolution ne sera pas télévisée). Manière de dire que dans l'Amérique blanche de l'époque <b>Nixon</b>, les fréquentes révoltes raciales seraient négl</span><span class="text_exposed_show" style="background-color: white; color: #37404e; display: inline; line-height: 20px; text-align: left;">igées par les grands médias comme la télévision. L'aphorisme avait fait florès ensuite.</span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span class="text_exposed_show" style="background-color: white; color: #37404e; display: inline; line-height: 20px; text-align: left;"><span style="font-family: Arial, Helvetica, sans-serif; font-size: large;"><br />44 ans plus tard, la formule ressurgit à Ferguson, banlieue de Saint-Louis dans le Missouri. Le 9 août, un jeune noir a été abattu dans cette ville par un policier dans des circonstances encore imprécises. Mais il est mort et il n'était pas armé. Ce drame à déclenché une série de protestations qui ont parfois tourné à l'émeute. </span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span class="text_exposed_show" style="background-color: white; color: #37404e; display: inline; line-height: 20px; text-align: left;"><span style="font-family: Arial, Helvetica, sans-serif; font-size: large;"><br />La photo ci-dessus montre un jeune manifestant de Ferguson reprenant le slogan de Gil Scott-Heron mais en le complétant :<i> "la révolution ne sera pas télévisée, elle sera sur Tweeter"</i>. Signe de l'évolution des technologies.</span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span class="text_exposed_show" style="background-color: white; color: #37404e; display: inline; line-height: 20px; text-align: left;"><span style="font-family: Arial, Helvetica, sans-serif; font-size: large;"><br />Les soulèvements répétés à Ferguson ont été violemment réprimés par une police locale équipée avec du matériel de guerre (en réalité, des surplus de l'armée américaine). Obama a appelé en vain au calme. Le gouverneur démocrate du Missouri a déclaré l'état d'urgence et instauré un couvre-feu (non respecté). </span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span class="text_exposed_show" style="background-color: white; color: #37404e; display: inline; line-height: 20px; text-align: left;"><span style="font-family: Arial, Helvetica, sans-serif; font-size: large;"><br />Ironie de l'histoire, ce gouverneur démocrate a un nom difficile à porter : <b>Nixon.</b></span></span></div>
ANYHOWhttp://www.blogger.com/profile/18028833471124653663noreply@blogger.com1tag:blogger.com,1999:blog-4845870192951381702.post-89400073388122034832014-08-14T17:58:00.001+02:002014-08-14T17:58:55.324+02:00Le Point : plus dure sera la chute (de Rome)<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjkH3Y_waGm_hyphenhyphenkIwP02t1S-0uo2IE5OwRcrb8Tvexi_W3WzeOXZ7p1In24D-bgWmhvL05vguaOzWNZsFOfD81liu32BfHwvsieQyWaHOiMNCcgCdSx8kBted9OI5e4C8w4EWaQ5Q94Y3J9/s1600/rome.jpg" imageanchor="1" style="clear: left; float: left; margin-bottom: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjkH3Y_waGm_hyphenhyphenkIwP02t1S-0uo2IE5OwRcrb8Tvexi_W3WzeOXZ7p1In24D-bgWmhvL05vguaOzWNZsFOfD81liu32BfHwvsieQyWaHOiMNCcgCdSx8kBted9OI5e4C8w4EWaQ5Q94Y3J9/s1600/rome.jpg" height="320" width="260" /></a></div>
<div class="body undoreset" id="yui_3_16_0_1_1408031155742_7745" role="gridcell" style="background-color: white; display: table; outline: none 0px; padding-left: 0px; padding-top: 12px; text-align: justify; width: auto; word-break: break-word; word-wrap: break-word;" tabindex="0">
<span style="font-family: Arial, Helvetica, sans-serif; font-size: large;">Je crois que je vais cesser de me lamenter sur l'agonie de la presse écrite. L'été que nous vivons est fortement chargé en actualité, souvent dramatique : plusieurs conflits armés, une crise sanitaire sérieuse et un marasme économique grandissant en France et en Europe. </span></div>
<div class="body undoreset" id="yui_3_16_0_1_1408031155742_7745" role="gridcell" style="background-color: white; display: table; outline: none 0px; padding-left: 0px; padding-top: 12px; text-align: justify; width: auto; word-break: break-word; word-wrap: break-word;" tabindex="0">
<span style="font-family: Arial, Helvetica, sans-serif; font-size: large;">Et pourtant les "news magazines" (pour ne prendre que ce segment de la presse française) multiplient les couvertures lénifiantes, totalement déconnectées des événements importants en cours. </span></div>
<div class="body undoreset" id="yui_3_16_0_1_1408031155742_7745" role="gridcell" style="background-color: white; display: table; outline: none 0px; padding-left: 0px; padding-top: 12px; text-align: justify; width: auto; word-break: break-word; word-wrap: break-word;" tabindex="0">
<span style="font-family: Arial, Helvetica, sans-serif; font-size: large;">L'exemple le plus flagrant, le plus grotesque et le plus pitoyable est le nouveau numéro de l'hebdomadaire "Le Point" paru aujourd'hui. La couverture est consacrée, tenez-vous bien, à <b>la chute de l'empire romain</b> ! Sur cette couverture, on peut lire aussi en toutes lettres : "hebdomadaire d'information". Pour 3,80€, c'est une tromperie sur la marchandise.</span></div>
<div class="body undoreset" id="yui_3_16_0_1_1408031155742_7745" role="gridcell" style="background-color: white; display: table; outline: none 0px; padding-left: 0px; padding-top: 12px; text-align: justify; width: auto; word-break: break-word; word-wrap: break-word;" tabindex="0">
<span style="font-family: Arial, Helvetica, sans-serif; font-size: large;"><br />La chute de Rome ? Quoi, la semaine prochaine ? </span></div>
<br /><div class="body undoreset" id="yui_3_16_0_1_1408031155742_7745" role="gridcell" style="background-color: white; display: table; outline: none 0px; padding-left: 0px; padding-top: 12px; text-align: justify; width: auto; word-break: break-word; word-wrap: break-word;" tabindex="0">
<span style="font-family: Arial, Helvetica, sans-serif; font-size: large;">Je propose : "Cléopâtre avait le nez creux", "la vie sexuelle de Napoléon à Saint-Hélène", "la face cachée de Gengis Khan", "tout sur l'amant de Jeanne d'arc", "Clovis était-il bègue ?", "Charlemagne ne savait pas lire". Du neuf, du frais, du contemporain. </span></div>
<div class="body undoreset" id="yui_3_16_0_1_1408031155742_7745" role="gridcell" style="background-color: white; display: table; outline: none 0px; padding-left: 0px; padding-top: 12px; text-align: justify; width: auto; word-break: break-word; word-wrap: break-word;" tabindex="0">
<span style="font-family: Arial, Helvetica, sans-serif; font-size: large;">Ça se vend sur les plages et dans les campings, disent les directeurs de marketing qui aujourd'hui dirigent les médias. Les lecteurs rejettent les nouvelles anxiogènes, ajoutent-ils. C'est tellement éreintant aussi, quand on est journaliste, de s'intéresser à ce qui se passe dans le monde en ce moment. Faudrait enquêter, aller sur place. Plus le temps, plus l'argent.</span></div>
<div class="body undoreset" id="yui_3_16_0_1_1408031155742_7745" role="gridcell" style="background-color: white; display: table; outline: none 0px; padding-left: 0px; padding-top: 12px; text-align: justify; width: auto; word-break: break-word; word-wrap: break-word;" tabindex="0">
<span style="font-family: Arial, Helvetica, sans-serif; font-size: large;">Alors on va fouiller les poubelles toujours pleines de l'Histoire. En grattant, on trouve toujours au fond un petit reste qu'on fait réchauffer. Cette semaine, le ragoût du chef, c'est "chute de Rome". "Le Point", par cette publication, annonce de manière allégorique son inexorable disparition. Les autres journaux du même acabit seront alignés, peu à peu, dans le carré des naufrages, au cimetière Gutenberg.</span></div>
ANYHOWhttp://www.blogger.com/profile/18028833471124653663noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-4845870192951381702.post-52589198376575170622014-08-12T19:49:00.000+02:002014-08-12T20:34:55.569+02:00Robin Williams et la nécrologie médiatique<div align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0in;">
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgTf2B-RRRzUqhxxXIzLZZVqxjRMsuHNAfk1bD9qZIt1mHiOLHUHeIWr7sjJPuiWW0kU8xY-JjE4cw2eyCkjHeUCWhyphenhyphenGXRC_3zk9l4tiMCc3g6nOLlCLVgaHgAbFhUVsx-cSvB5Dfs-e433/s1600/robin+w.jpg" imageanchor="1" style="clear: left; float: left; margin-bottom: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgTf2B-RRRzUqhxxXIzLZZVqxjRMsuHNAfk1bD9qZIt1mHiOLHUHeIWr7sjJPuiWW0kU8xY-JjE4cw2eyCkjHeUCWhyphenhyphenGXRC_3zk9l4tiMCc3g6nOLlCLVgaHgAbFhUVsx-cSvB5Dfs-e433/s1600/robin+w.jpg" height="320" width="277" /></a></div>
<span style="font-size: large;">L'affaire est entendue :
Robin Williams était un bon acteur américain dont le suicide à
l'âge de 63 ans constitue une triste nouvelle. Il avait interprété
des rôles positifs dans plusieurs films à succès, presque toujours
des «<i>feel good movies</i>», des films qui finissent bien et qui
sont le reflet d'une humanité généreuse et optimiste. Sa
disparition brutale a engendré mécaniquement un mouvement
d'empathie. Mais Robin Williams n'était qu'un acteur. Il n'a tourné
dans aucun film majeur de l'histoire du cinéma. C'était un honnête
artisan qui faisait bien son boulot. C'est déjà beaucoup mais il
n'était ni Clark Gable, ni Brando, ni De Niro. Il ne faut pas tout
mélanger.
</span></div>
<div align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0in;">
<span style="font-size: large;"><br />
</span></div>
<div align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0in;">
<span style="font-size: large;">Les médias, justement,
mélangent tout. Tout cadavre devient exquis, comme disaient les
Surréalistes. Les hommages sur Williams s'empilent. J'ai entendu sur
une station radio du service public deux interviews saugrenues :
celle de l'acteur français qui doublait la voix de Williams mais qui
ne l'avait jamais rencontré et celle d'un prétendu sosie français
du comédien américain qui lui avait furtivement serré la main au
festival de Deauville il y a une dizaine d'années. Vous imaginez la
richesse profonde de ces témoignages...
</span></div>
<div align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0in;">
<span style="font-size: large;"><br />
</span></div>
<div align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0in;">
<span style="font-size: large;">La veille de la mort de
Robin Williams, on avait appris celle du sinologue belge Simon Leys.
Mort naturelle en Australie. Simon Leys n'avait tourné dans aucun
«<i>feel good movie</i>». C'est son tort. Sa mort est passée
inaperçue en France, du moins sur la plupart des chaines de radio et
de télé. La presse écrite où certains savent encore lire a
heureusement signalé, avec plus ou moins de détails, cette
disparition. Simon Leys était un intellectuel majeur du XXème
siècle. Il avait observé et raconté la terrible dérive du maoïsme
triomphant. Dans un ouvrage paru en 1971, il jeta un seau d'eau
froide à la figure des beaux esprits de Saint-Germain-des-Près
enflammés par l'avenir radieux de la «<i>Révolution Culturelle</i>»
et la dictature communiste pékinoise. Le travail de Leys a été
déterminant pour la découverte de l'imposture sanglante incarnée
par Mao.
</span></div>
<div align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0in;">
<span style="font-size: large;"><br />
</span></div>
<div align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0in;">
<span style="font-size: large;">Sans vouloir trop en
demander, je pense qu'un petit sujet d'une minute sur Leys dans le
journal télévisé d'une chaine publique que je finance avec ma
redevance n'aurait pas été superflu. Mais ce n'est pas dans l'air
du temps.
</span></div>
<div align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0in;">
<span style="font-size: large;"><br />
</span></div>
<div align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0in;">
<span style="font-size: large;">Voici un autre exemple.
Ce samedi, TF1 va consacrer la énième soirée d'hommage à un jeune
chanteur dont le mérite principal est d'être mort prématurément
de mucoviscidose. La chaine D8 (groupe Canal+) nous gratifiera en
septembre d'un documentaire consacré à la carrière immense de ce
même jeune homme. Ladite carrière a duré au total trois années.
Les auteurs du documentaire vont devoir faire preuve de beaucoup
d'adresse et d'imagination. Ce chanteur a succombé des suites de sa
maladie à 23 ans. L'Italien Pergolèse était mort de tuberculose à
26 ans. Mais au moins nous avait-t-il laissé, entre autres
merveilles, son Stabat Mater...
</span></div>
<div align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0in;">
<span style="font-size: large;"><br />
</span></div>
<div align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0in;">
<span style="font-size: large;">Il est vain, me
direz-vous, de radoter dans le vide. C'est le vide qui l'a emporté.
Nous vivons dans un pays où la ministre de la Culture avait boudé
les obsèques du dernier grand compositeur français contemporain,
Henri Dutilleux. La même ministre s'était précipitée aux
funérailles du chanteur Moustaki, mort le lendemain. Là, il y avait
des caméras.</span></div>
<div align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0in;">
<span style="font-size: large;"><br />
</span></div>
<br />
<div align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0in;">
<br /></div>
ANYHOWhttp://www.blogger.com/profile/18028833471124653663noreply@blogger.com2tag:blogger.com,1999:blog-4845870192951381702.post-19382581798737159392014-07-27T07:16:00.000+02:002014-07-27T07:16:06.011+02:00Manuel Valls préfère le vélo à l'Histoire de France<span style="background-color: white; font-family: 'Helvetica Neue', 'Segoe UI', Helvetica, Arial, 'Lucida Grande', sans-serif;">Manuel Valls s'est décommandé à la dernière minute : il ne sera pas ce dimanche 27 juillet à Bouvines dans le Nord pour assister aux cérémonies du 800ème anniversaire de la célèbre bataille de 1214. </span><br /><div>
<div class="body undoreset" id="yui_3_16_0_1_1406302193173_257475" role="gridcell" style="background-color: white; display: table; font-family: 'Helvetica Neue', 'Segoe UI', Helvetica, Arial, 'Lucida Grande', sans-serif; outline: none 0px; padding-left: 0px; padding-top: 12px; width: auto; word-break: break-word; word-wrap: break-word;" tabindex="0">
<div id="yiv8246233953">
<br /><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEitqub23YoX11zbMJZNvLp_8f5mZtPmABZY5X_Ms6ezSnHMmoI5uHx51hKF5dz8s-FhAye839HpsdJkQ8M54C_T6ubrvm0xrOAcgYuf8D4TCZNQorixeO7N70tOgDDb1TmNoGxAbRFc3iil/s1600/bouvines.jpg" imageanchor="1" style="clear: left; float: left; margin-bottom: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEitqub23YoX11zbMJZNvLp_8f5mZtPmABZY5X_Ms6ezSnHMmoI5uHx51hKF5dz8s-FhAye839HpsdJkQ8M54C_T6ubrvm0xrOAcgYuf8D4TCZNQorixeO7N70tOgDDb1TmNoGxAbRFc3iil/s1600/bouvines.jpg" height="209" width="320" /></a></div>
<div id="yui_3_16_0_1_1406302193173_257492">
C'était également un dimanche. La bataille gagnée par Philippe Auguste est un tournant majeur de l'Histoire de France : consolidation du trône des Capétiens et première apparition d'un sentiment national français, dans un territoire aux contours encore fluctuants. Le grand historien Georges Duby publia en 1973 un livre magnifique intitulé "Le dimanche de Bouvines". L'ouvrage connut un retentissement extraordinaire. Duby reconstitue la bataille et démonte en partie les légendes qui ont couru ensuite autour de ce qui est peut-être la première grande "victoire française". </div>
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<br /></div>
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Il n'en demeure pas moins que Bouvines, c'est une date, un marqueur de l'Histoire de France. Autant, si ce n'est davantage que 1515 (qui se déroulait en Italie) ou le 14 juillet 1789 (journée ordinaire en France sauf dans un quartier de Paris). </div>
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<br /><div id="yui_3_16_0_1_1406302193173_257478">
Bouvines donc. 800 ans. Ce n'est pas rien. Le premier ministre de la France avait promis de venir à la place du président Hollande qui devait être en déplacement à La Réunion, à Mayotte et aux Comores (voyage reporté à cause la catastrophe aérienne en Afrique).</div>
<div id="yui_3_16_0_1_1406302193173_257480">
</div>
<div id="yui_3_16_0_1_1406302193173_257481">
Mais Manuel Valls n'a pas renoncé à venir à Bouvines à cause de cet avion. Le premier ministre s'est aperçu soudain que le Tour de France, ce dimanche, faisait étape dans sa ville d'Evry en région parisienne. La carte du Tour de France a été publiée il y a plusieurs mois. Mais Valls s'est rendu compte très tardivement du passage des coureurs dans la commune dont il a été longtemps maire et qui reste son fief. </div>
<div id="yui_3_16_0_1_1406302193173_257482">
<br /></div>
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Il choisit donc. Pour le chef du gouvernement français, le dimanche 27 juillet 2014 restera "le dimanche d'Evry", pas celui de Bouvines. </div>
<div id="yui_3_16_0_1_1406302193173_257484">
<br /></div>
<div id="yui_3_16_0_1_1406302193173_257485">
Espérons au moins qu'un cycliste français l'emporte ce dimanche, en mémoire de Philippe Auguste. </div>
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</div>
</div>
</div>
ANYHOWhttp://www.blogger.com/profile/18028833471124653663noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-4845870192951381702.post-31970824242999908072014-05-26T15:17:00.001+02:002014-05-26T21:13:21.344+02:00La fricassée de la fille du borgne<span style="font-size: large;">Il était une fois un petit pays européen (0,4% de la superficie terrestre, 0,9% de la population mondiale) qui se lamentait de son influence perdue et de sa gloire évanouie. Une principauté morose où le chômage massif stagnait et où les usines fermaient chaque jour, en dépit des rodomontades d'un ministre vibrionnant.</span><br />
<span style="font-size: large;"><br /></span>
<span style="font-size: large;">Dans ce confetti déconfit, les résistances étaient nombreuses : du chauffeur de taxi au saltimbanque intermittent, chacun s'accrochait à son petit statut personnel. Des syndicats vermoulus et sans représentativité défendaient avec l'énergie du désespoir des avantages acquis au temps ancien de la prospérité.</span><br />
<span style="font-size: large;"><br /></span>
<span style="font-size: large;">Dans ce territoire minuscule, on se rengorgeait de son exception culturelle et de la vitalité de son cinéma subventionné, cinéma qui n'occupait pourtant que 3% du marché mondial. On portait aux nues la langue nationale, idiome complexe que peu d'habitants pratiquaient correctement.</span><br />
<span style="font-size: large;"><br /></span>
<span style="font-size: large;">Cette étrange contrée avait été dirigée au fil des décennies par des personnages bizarres : un vieux général grandiloquent, un banquier cultivé qui finit boursouflé, un faux aristocrate auvergnat, un florentin jadis décoré de la Francisque, un paresseux amateur de tête de veau, un zébulon à talonnettes et, plus récemment, un indécis adepte de synthèse molle et de scooter nocturne.</span><br />
<span style="font-size: large;"><br /></span>
<span style="font-size: large;">Cet enclos déclinant était entouré d'un espace beaucoup plus grand, conglomérat des nations environnantes. Le tout s'était, tant bien que mal, organisé pour discuter et, parfois, décider ensemble. Le petit réduit, objet de ce billet, se joignait aux pourparlers, souvent à reculons. Il faut dire que ce pow-wow de voisinage était englué dans la bureaucratie et les réglementations incongrues.</span><br />
<span style="font-size: large;"><br /></span>
<span style="font-size: large;">Cette confuse assemblée continentale, à défaut d'avoir ramené partout la prospérité, avait éloigné les guerres. Le secteur en avait connu presque tous les trente ans, aucune en 70 ans, sauf en périphérie balkanique.</span><br />
<span style="font-size: large;"><br /></span>
<span style="font-size: large;">Un jour, comme cela se produisait régulièrement, il fallut élire des représentants pour cette assemblée continentale. La populace du pays croupion ne goûtait guère ce genre de scrutin. Il est vrai que les gazettes locales, fainéantes et pressées, dénigraient à qui mieux mieux les institutions continentales, accusées de gabegie et de pillage de souveraineté.</span><br />
<span style="font-size: large;"><br /></span>
<span style="font-size: large;">Notre principauté vacillante était à cette époque livrée à l'incompétence d'un parti vagissant, soutenu hostilement par une secte verdissante d'écolos chagrins. Il y avait aussi, dans un recoin, les ruines d'un parti ex-stalinien surmontées par un Tartarin énervé et vociférant. En face, une opposition bringuebalante se débattait dans des magouilles inavouables et une guerre des chefs assommante.</span><br />
<span style="font-size: large;"><br /></span>
<span style="font-size: large;">Et puis, prospérant dans les odeurs malsaines de ce piètre marigot, on distinguait de mieux en mieux une blonde, fille de borgne. Elle avait de l'abattage, comme la cantinière d'une gargote qui commence à faire salle comble. Le menu était court et facile à comprendre : cuisine locale, pas de spécialités venues d'ailleurs, vinasse, café et l'addition.</span><br />
<span style="font-size: large;"><br /></span>
<span style="font-size: large;">La formule se mit à plaire. Le plat du jour était tous les jours le même : "fricassée d'immigré". Ça partait comme des petits pains. Même si la réalité était fracassée : le petit pays rabougri était parmi ceux qui accueillaient le moins de ces étrangers honnis. Mais la blonde fille de borgne n'était pas là pour dire la vérité. Elle était là pour vendre les plats du jour.</span><br />
<span style="font-size: large;"><br /></span>
<span style="font-size: large;">Et un récent dimanche, la fricassée d'immigré se vendit de manière inespérée. Au point de surpasser la recette des auberges classiques, celle du gâte-sauce ramolli en charge du pays et l'autre, tenue par les marmitons rivaux de l'équipe précédente.</span><br />
<span style="font-size: large;"><br /></span>
<span style="font-size: large;">La fille du borgne exulta. Le rondouillard chef officiel du pays, tétanisé, emmuré dans son palais déserté, fit la seule chose en son pouvoir : il convoqua une "réunion d'urgence".</span><br />
<br />ANYHOWhttp://www.blogger.com/profile/18028833471124653663noreply@blogger.com1tag:blogger.com,1999:blog-4845870192951381702.post-85926697641749971112014-05-08T19:10:00.000+02:002014-05-08T19:13:24.804+02:00Le vieillard amoureux du 'Bon café' (fable tamoule)<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhomq78tGQUda4vlnBs-TqlChnPe1hFre75UFNBsL_83xeRcV7-n18_TlvSjbb210d6AnkncGJZO3FdwyaAGk-GgkZkN2TbNEoMs6zYbrrW0_KkCcPq6nLGU1I1NmaF_blUcJcIuHZiM_vr/s1600/IMG_5953.jpg" imageanchor="1" style="clear: left; float: left; margin-bottom: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhomq78tGQUda4vlnBs-TqlChnPe1hFre75UFNBsL_83xeRcV7-n18_TlvSjbb210d6AnkncGJZO3FdwyaAGk-GgkZkN2TbNEoMs6zYbrrW0_KkCcPq6nLGU1I1NmaF_blUcJcIuHZiM_vr/s1600/IMG_5953.jpg" height="576" width="640" /></a></div>
<div id="yui_3_13_0_1_1399566967832_2705" style="background-color: white; font-family: 'Helvetica Neue', 'Segoe UI', Helvetica, Arial, 'Lucida Grande', sans-serif; text-align: justify;">
<span style="font-size: large;">C'est un petit bistrot du Xème arrondissement, à la façade rouge, à l'entrée du boulevard Saint-Martin, tout près de la place de la République. Il est en face de chez moi. J'y ai mes habitudes. Il s'appelle <i>"Au bon café"</i> et c'est justifié. C'est un café bien de chez nous. Mieux que de chez nous, en réalité, car il est tenu par des Tamouls. La conquête de ce lieu <i>"de souche" </i>(comme disent certains) par des représentants de ce peuple opprimé du Sri-Lanka s'est faite progressivement, à force de travail et de compétence. </span></div>
<div style="background-color: white; font-family: 'Helvetica Neue', 'Segoe UI', Helvetica, Arial, 'Lucida Grande', sans-serif; text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><br /></span></div>
<div style="background-color: white; font-family: 'Helvetica Neue', 'Segoe UI', Helvetica, Arial, 'Lucida Grande', sans-serif; text-align: justify;">
<span style="font-size: large;">Un jour que j'y déjeunais, on m'apporta, faveur accordée à un bon client, un sorbet de belle apparence. Il se révéla en outre exquis. Je dis benoîtement au Tamoul qui me l'avait offert : <i>"C'est digne de Berthillon !"</i> Je faisais référence au célèbre glacier où les touristes se pressent dans l'île Saint-Louis (sauf l'été car c'est fermé, selon les bonnes traditions françaises). Le Tamoul afficha un large sourire et me confia qu'il avait travaillé comme commis chez Berthillon pendant plusieurs années. C'était son premier emploi. Il venait de débarquer de son île lointaine de l'Océan Indien avec son petit baluchon, sans parler un mot de français. Confiné à des tâches subalternes, il avait néanmoins observé le travail des maîtres-glaciers, au point de les égaler. Il avait ensuite rejoint des compatriotes entreprenants pour s'emparer du <i>"Bon café"</i> du boulevard Saint-Martin. </span></div>
<div style="background-color: white; font-family: 'Helvetica Neue', 'Segoe UI', Helvetica, Arial, 'Lucida Grande', sans-serif; text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><br /></span></div>
<div style="background-color: white; font-family: 'Helvetica Neue', 'Segoe UI', Helvetica, Arial, 'Lucida Grande', sans-serif; text-align: justify;">
<span style="font-size: large;">Dans ce troquet modeste, la cuisine est bon marché, soignée, dans les traditions françaises avec une touche bienvenue de piment d'Asie du Sud. Une fois par semaine, des inconscients enhardis par quelques bières rivalisent dans d'improbables karaokés que je fuis prudemment. </span></div>
<div style="background-color: white; font-family: 'Helvetica Neue', 'Segoe UI', Helvetica, Arial, 'Lucida Grande', sans-serif; text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><br /></span></div>
<div style="background-color: white; font-family: 'Helvetica Neue', 'Segoe UI', Helvetica, Arial, 'Lucida Grande', sans-serif; text-align: justify;">
<span style="font-size: large;">Lorsque je déjeunais tardivement au <i>"Bon café"</i> presque tous les jours à une époque désormais révolue de ma vie, j'y croisais un vieil homme qui arrivait invariablement vers 14h. Il avait environ 90 ans. Rabougri, maigre et mal rasé, il s'avançait à petits pas vers le café, plié en deux sur une canne, portant -été comme hiver- un manteau beige élimé et une casquette en velours de la même couleur et dans le même état. </span></div>
<div style="background-color: white; font-family: 'Helvetica Neue', 'Segoe UI', Helvetica, Arial, 'Lucida Grande', sans-serif; text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><br /></span></div>
<div id="yui_3_13_0_1_1399566967832_2761" style="background-color: white; font-family: 'Helvetica Neue', 'Segoe UI', Helvetica, Arial, 'Lucida Grande', sans-serif; text-align: justify;">
<span style="font-size: large;">Le vieillard solitaire s'asseyait toujours à la même table, légèrement en retrait de la porte, avec une vision circulaire sur l'endroit. Il commandait un café ("<i>et un verre d'eau !</i>") sur un ton comminatoire. Il s'impatientait et pestait quand le Tamoul de service, pourtant attentionné, tardait à satisfaire sa commande. </span></div>
<div id="yui_3_13_0_1_1399566967832_2760" style="background-color: white; font-family: 'Helvetica Neue', 'Segoe UI', Helvetica, Arial, 'Lucida Grande', sans-serif; text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><br /></span></div>
<div id="yui_3_13_0_1_1399566967832_2759" style="background-color: white; font-family: 'Helvetica Neue', 'Segoe UI', Helvetica, Arial, 'Lucida Grande', sans-serif; text-align: justify;">
<span style="font-size: large;">Il restait là une petite heure, scrutant les lieux, les autres clients et le boulevard à travers la devanture, avec le regard acéré d'un oiseau de proie. Puis il repartait péniblement vers le métro. Il habitait très loin, dans un gourbi d'une banlieue excentrée, dernier refuge de sa vieillesse et de sa maigre pension. </span></div>
<div id="yui_3_13_0_1_1399566967832_2758" style="background-color: white; font-family: 'Helvetica Neue', 'Segoe UI', Helvetica, Arial, 'Lucida Grande', sans-serif; text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><br /></span></div>
<div id="yui_3_13_0_1_1399566967832_2757" style="background-color: white; font-family: 'Helvetica Neue', 'Segoe UI', Helvetica, Arial, 'Lucida Grande', sans-serif; text-align: justify;">
<span style="font-size: large;">Les Tamouls que j'interrogeais à propos de ce personnage me racontèrent qu'il habitait jadis dans un appartement en face du café, sur le boulevard Saint-Martin, au dessus du magasin de farces et attrapes qui existe toujours sous l'enseigne <i>"Le clown de la République"</i>, appellation qui conviendrait à bon nombre de nos politiciens. </span></div>
<div id="yui_3_13_0_1_1399566967832_2756" style="background-color: white; font-family: 'Helvetica Neue', 'Segoe UI', Helvetica, Arial, 'Lucida Grande', sans-serif; text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><br /></span></div>
<div id="yui_3_13_0_1_1399566967832_2755" style="background-color: white; font-family: 'Helvetica Neue', 'Segoe UI', Helvetica, Arial, 'Lucida Grande', sans-serif; text-align: justify;">
<span style="font-size: large;">Le vieux bonhomme n'était guère sympathique. J'avais à quelques reprises engagé la conversation avec lui. Il était distant et peu disert. Il m'avait néanmoins raconté la libération de Paris en août 1944. Il avait vécu cela, ici, dans le quartier de la place de la République. Cet endroit fut l'un des derniers bastions allemands. Les SS, réfugiés dans ce qui est désormais une caserne de la garde républicaine, canardaient copieusement le voisinage avec des mitrailleuses nichées sur les toits du bâtiment. </span></div>
<div id="yui_3_13_0_1_1399566967832_2754" style="background-color: white; font-family: 'Helvetica Neue', 'Segoe UI', Helvetica, Arial, 'Lucida Grande', sans-serif; text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><br /></span></div>
<div id="yui_3_13_0_1_1399566967832_2753" style="background-color: white; font-family: 'Helvetica Neue', 'Segoe UI', Helvetica, Arial, 'Lucida Grande', sans-serif; text-align: justify;">
<span style="font-size: large;">Il suffit aujourd'hui de serpenter les environs pour voir, à chaque coin de rue, une plaque à la mémoire d'un Parisien abattu alors que De Gaulle paradait déjà sur les Champs-Élysées. Les SS, cernés, finirent par battre en retraite vers l'Allemagne en empruntant le boulevard de Magenta, ce qui est la bonne direction. Le vieil homme du <i>"Bon café" </i>me raconta ces épisodes. </span></div>
<div id="yui_3_13_0_1_1399566967832_2752" style="background-color: white; font-family: 'Helvetica Neue', 'Segoe UI', Helvetica, Arial, 'Lucida Grande', sans-serif; text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><br /></span></div>
<div id="yui_3_13_0_1_1399566967832_2751" style="background-color: white; font-family: 'Helvetica Neue', 'Segoe UI', Helvetica, Arial, 'Lucida Grande', sans-serif; text-align: justify;">
<span style="font-size: large;">Mais il ne dit jamais un mot sur son attachement à ce bistrot qui faisait face à son ancien domicile, attachement qui le poussait chaque jour à s'extirper péniblement de son inaccessible banlieue pour boire un café et repartir. Il a fallu que j'interroge les Tamouls pour en savoir davantage. </span></div>
<div id="yui_3_13_0_1_1399566967832_2750" style="background-color: white; font-family: 'Helvetica Neue', 'Segoe UI', Helvetica, Arial, 'Lucida Grande', sans-serif; text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><br /></span></div>
<div id="yui_3_13_0_1_1399566967832_2749" style="background-color: white; font-family: 'Helvetica Neue', 'Segoe UI', Helvetica, Arial, 'Lucida Grande', sans-serif; text-align: justify;">
<span style="font-size: large;">L'histoire est sentimentale, à la manière d'une chanson réaliste de Piaf. Après la guerre, dans la force de l'âge, le vieillard avait rencontré la femme de sa vie dans ce débit de boisson pas encore tamoulisé. Ils se marièrent et n'eurent aucun enfant. Ils vécurent longtemps sur le boulevard Saint-Martin, en voyant de leurs fenêtres le café où ils s'étaient découverts, frappé par le coup de foudre. Mais le couple, chassé par la cherté des loyers parisiens, fut contraint un jour de quitter ce lieu familier pour s'installer à regret dans une obscure périphérie. </span></div>
<div id="yui_3_13_0_1_1399566967832_2749" style="background-color: white; font-family: 'Helvetica Neue', 'Segoe UI', Helvetica, Arial, 'Lucida Grande', sans-serif; text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><br /></span></div>
<div id="yui_3_13_0_1_1399566967832_2749" style="background-color: white; font-family: 'Helvetica Neue', 'Segoe UI', Helvetica, Arial, 'Lucida Grande', sans-serif; text-align: justify;">
<span style="font-size: large;">L'épouse mourut. Le veuf inconsolable commença à venir chaque jour dans l'estaminet où il avait connu sa dulcinée, en face de l'ancien nid conjugal. Il fit le pèlerinage quotidien (sauf dimanche et fêtes) pendant plus de deux décennies. </span></div>
<div id="yui_3_13_0_1_1399566967832_2743" style="background-color: white;">
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: 'Helvetica Neue', 'Segoe UI', Helvetica, Arial, 'Lucida Grande', sans-serif; font-size: large;"><br /></span></div>
<div id="yui_3_13_0_1_1399566967832_2742" style="font-family: 'Helvetica Neue', 'Segoe UI', Helvetica, Arial, 'Lucida Grande', sans-serif; text-align: justify;">
<span style="font-size: large;">Il y a quelques jours, je suis venu boire à mon tour un café chez les Tamouls. J'ai demandé des nouvelles du vieil homme à la casquette de velours. Ils ne l'ont plus revu depuis presque deux ans. Il est peut-être mort ou, pire encore, il n'a plus la force d'accomplir le rituel quotidien du <i>"Bon café"</i>, ultime balise d'un bonheur évanoui. </span></div>
</div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
ANYHOWhttp://www.blogger.com/profile/18028833471124653663noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-4845870192951381702.post-67881802617912724072013-05-05T22:10:00.001+02:002013-05-05T22:11:36.680+02:00"Mud", un vrai film qui réconcilie avec le cinéma<br />
<div style="margin-bottom: 0in; text-align: justify;">
<span style="font-size: large;">Le cinoche, c'est magnifique. Une heure
et cinquante cinq minutes de plaisir pur aujourd'hui en voyant le
film américain <i>«Mud»</i> réalisé par Jeff Nichols (34 ans). </span></div>
<div style="margin-bottom: 0in;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiKtjHH-DfUu3LwY7jgDHlILe4hYzO8cAPSpsLmlLOla-pRCbbCynFyN6UdHFwf0AgE_yf-isA8j1p2HQTPF0EP3zBAj9MDJuBluXeGO3P-DpgNduYgzksovfjfqXxojceaiAVlVB9duWgS/s1600/mud+poster+fr.jpg" imageanchor="1" style="clear: left; float: left; margin-bottom: 1em; margin-right: 1em; text-align: justify;"><span style="font-size: large;"><img border="0" height="400" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiKtjHH-DfUu3LwY7jgDHlILe4hYzO8cAPSpsLmlLOla-pRCbbCynFyN6UdHFwf0AgE_yf-isA8j1p2HQTPF0EP3zBAj9MDJuBluXeGO3P-DpgNduYgzksovfjfqXxojceaiAVlVB9duWgS/s400/mud+poster+fr.jpg" width="314" /></span></a></div>
<div style="margin-bottom: 0in; text-align: justify;">
<span style="font-size: large;">C'est son troisième film. Un scénario impeccable, une réalisation
minutieuse, des acteurs exceptionnels. Ça se passe le long du
Mississippi. Des bleds improbables et oubliés, des paumés, des
losers. </span></div>
<div style="margin-bottom: 0in; text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><br /></span></div>
<div style="margin-bottom: 0in; text-align: justify;">
<span style="font-size: large;">L'histoire, je ne la raconterai pas ici. Et surtout pas les
rebondissements du dernier quart d'heure. C'est une variation moderne
du western. Mais il n'y a pas de cheval. J'évoquerai les personnages, l'atmosphère. Tout est restitué avec justesse, sans
misérabilisme. C'est une histoire d'amour. En fait, plusieurs
histoires de ce genre qui s'entrecroisent. Une initiation aussi, un
passage à l'âge adulte. La morale (la vraie) et la justice ont
également leur mot à dire. Et c'est bien dit. </span></div>
<div style="margin-bottom: 0in; text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><br /></span></div>
<div style="margin-bottom: 0in; text-align: justify;">
<span style="font-size: large;">Courez voir ce film.
Vous y verrez notamment un acteur que l'on jugeait fadasse il y a dix
ans et qui est devenu l'un des meilleurs de sa génération :
Matthew McConaughey. </span></div>
<div style="margin-bottom: 0in; text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><br /></span></div>
<div style="margin-bottom: 0in; text-align: justify;">
<span style="font-size: large;">Et puis, vous les sélectionneurs des Oscars à Hollywood, ça ira très mal pour vous si vous ne choisissez pas de mettre sur vos listes ce gamin exceptionnel : Tye Sheridan. Il a 16 ans (son personnage dans le film n'en a que 14). On l'avait déjà remarqué dans <i>«The Tree of Life» </i>de Terrence Malick, aux côtés de
Brad Pitt. Là, franchement, dans <i>«Mud»</i>, il est
époustouflant. </span></div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><br /></span></div>
<div style="margin-bottom: 0in; text-align: justify;">
<span style="font-size: large;">Mais ce n'est pas la seule raison d'aller voir ce
film. Tout le reste est au même niveau. Très haut niveau. Ne pas
dire <i>«chef d'oeuvre»</i>. C'est idiot, inutile. Dire seulement
que c'est un film. Un vrai. Du cinoche, vous dis-je. </span></div>
ANYHOWhttp://www.blogger.com/profile/18028833471124653663noreply@blogger.com1tag:blogger.com,1999:blog-4845870192951381702.post-60197672447596080162013-02-06T21:51:00.000+01:002013-02-07T19:25:17.945+01:00Mariage pour tous : ratage historique des chaines parlementaires<br />
<div align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0in;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhtv4AMxnYWFSJu4AEVvd6fHLyPPWuNo9DU5cpv5hhP00adBQxIX59_hV56CbgtCUkm2dwbmwbLkCySIGw1n2P8k_JbQ7v0Kw_aUDCv1g7UIZ0MWJBs1fh2KcwehwdJGhKTuzLHulmVX9k0/s1600/380px-Public-Senat-LCP-An_logo_2010.png" imageanchor="1" style="clear: left; float: left; margin-bottom: 1em; margin-right: 1em; text-align: center;"><img border="0" height="272" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhtv4AMxnYWFSJu4AEVvd6fHLyPPWuNo9DU5cpv5hhP00adBQxIX59_hV56CbgtCUkm2dwbmwbLkCySIGw1n2P8k_JbQ7v0Kw_aUDCv1g7UIZ0MWJBs1fh2KcwehwdJGhKTuzLHulmVX9k0/s320/380px-Public-Senat-LCP-An_logo_2010.png" width="320" /></a><span style="font-size: large;">La <i>«Chaine
Parlementaire Assemblée Nationale»</i> (LCPAN) est en train de
rater une occasion unique de montrer son utilité et de justifier son
existence. Le débat qui se déroule actuellement au Palais Bourbon
sur le <i>«mariage pour tous»</i> déclenche les passions de part
et d'autre de l'hémicycle et de l'opinion. Les députés siègent
jour et nuit mais LCPAN n'a rien changé à ses petites habitudes.
</span></div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<br /></div>
<div align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0in;">
<span style="font-size: large;"><br />
</span></div>
<div align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0in;">
<span style="font-size: large;">Il faut d'abord savoir
que cette chaine partage un canal de la TNT avec l'autre chaine
parlementaire : <i>«Public Sénat»</i>. Deux chaines sur un
seul canal, c'est déjà idiot comme principe. Ces deux chaines sont
publiques mais ne sont pas financées par la redevance. C'est
directement le contribuable qui raque : 16 millions d'euros pour
chacune, 32 millions au total. Ces deux chaines échappent en outre
au contrôle du CSA. Ce qui leur permet de faire n'importe quoi.</span></div>
<div align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0in;">
<span style="font-size: large;"><br />
</span></div>
<div align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0in;">
<span style="font-size: large;">Le modèle vient des
chaines parlementaires américaines : CSPAN et CSPAN2 qui
retransmettent les débats respectivement de la Chambre des
Représentants (notre Assemblée Nationale) et du Sénat à
Washington. Il y a aussi une CSPAN3 qui diffuse des documentaires et
des archives.</span></div>
<div align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0in;">
<span style="font-size: large;"><br />
</span></div>
<div align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0in;">
<span style="font-size: large;">Les réseaux CSPAN ne
sont pas financés par une redevance (il n'y en a pas aux Etats-Unis)
ni par l'impôt mais par une taxe versée par les cablo-opérateurs,
au titre du service civique. Les trois chaines de CSPAN (plus un
réseau de radio) ont un budget annuel de 55 millions de dollars (40
millions d'euros), comparable aux deux seules chaines parlementaires
françaises (32 millions d'euros).</span></div>
<div align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0in;">
<span style="font-size: large;"><br />
</span></div>
<div align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0in;">
<span style="font-size: large;">Quand le Congrès
américain est en session, les chaines CSPAN <u><b>diffusent en
direct et en intégralité</b></u> les débats de chacune des deux
chambres sur leur canal respectif, quelle que soit la nature de la
discussion parlemenaire. C'est leur mission, leur raison d'être.
Elle sont le relais de la démocratie en action. Leur audience n'est
pas mesurée. Ce n'est pas ça qui compte.</span></div>
<div align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0in;">
<span style="font-size: large;"><br />
</span></div>
<div align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0in;">
<span style="font-size: large;">En France, que se
passe-t-il ? Les débats à l'Assemblée Nationale et au Sénat
sont diffusés au petit bonheur la chance, dans une confusion totale.
Ils sont coupés sans explication pour faire place à des émissions
souvent inutiles, des débats vaseux en studio, des magazines et des
interviews complaisants. Ces programmes souvent bidons permettent à
quelques vedettes du journalisme plus ou moins sur le déclin de se
faire un peu d'argent de poche.</span></div>
<div align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0in;">
<span style="font-size: large;"><br />
</span></div>
<div align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0in;">
<span style="font-size: large;">Actuellement, il est
impossible de suivre en continu le débat sur le <i>«mariage pour
tous»</i> à l'Assemblée Nationale sur la TNT. <i>«Public Sénat»</i>
qui partage le canal ne lâche rien sur les heures d'antenne
auxquelles elle a <i>«droit»</i> et continue son petit train-train.
On se farcit donc des émissions pâlichonnes alors qu'un débat
parlementaire vibrant se déroule au même moment.</span></div>
<div align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0in;">
<span style="font-size: large;"><br />
</span></div>
<div align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0in;">
<span style="font-size: large;">Il y a bien sur les
boitiers ADSL deux canaux 24 h sur 24h qui promettent de diffuser les
débats des deux chambres dans leur intégralité. Ils sont
accessibles à une minorité de téléspectateurs et la promesse est
fausse : les débats de nuit ne sont pas retransmis. On nous
renvoie alors sur un site internet qui se révèle archaïque et
presque toujours saturé.</span></div>
<div align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0in;">
<span style="font-size: large;"><br />
</span></div>
<div align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0in;">
<span style="font-size: large;">Voilà donc à quoi
servent ces 32 millions d'euros venant de vos impôts. Voilà donc
aussi comment ces chaines s'obstinent à ne pas remplir la mission de
service public et civique pour laquelle elles ont été créées.
</span><br />
<span style="font-size: large;"><br /></span>
<span style="font-size: large;">__________________</span><br />
<span style="font-size: large;"><br /></span>
<span style="font-size: large;"><b><i>Au lendemain de la publication du billet qui précède, LCPAN change radicalement d'attitude et décide d'élargir la diffusion en direct de la discussion parlementaire. Le site <a href="http://www.ozap.com/">PUREMÉDIAS </a>qui donne la nouvelle cite ANYHOW.</i></b></span><br />
<span style="font-size: large;"><br /></span>
<span style="font-size: large;">__________________</span><br />
<br />
<br />
<h1 class="title" style="background-color: white; color: #08435d; font-family: Arial, sans-serif; font-size: 23px; margin: 0px 0px 10px; padding: 0px; text-align: left; text-transform: uppercase;">
MARIAGE POUR TOUS : LCP-AN SE DÉCIDE ENFIN À DIFFUSER LES DÉBATS</h1>
<div class="text" style="background-color: white; color: #2a2a2a; font-family: Arial, sans-serif; font-size: 14px; line-height: 19px; margin: 0px 0px 15px; padding: 0px;">
Très critiquée pour ne diffuser les débats sur le mariage pour tous que sur son site internet, la chaîne LCP-AN bouleverse sa grille dès demain pour proposer un direct intégral sur sa chaîne de la TNT.</div>
<div class="viewer" style="background-color: white; color: #2a2a2a; font-family: Arial, sans-serif; font-size: 12px; margin: 0px 0px 5px; padding: 0px; text-align: left;">
<div class="wrapper" style="margin: 0px; padding: 0px;">
<div class="media" style="margin: 0px; padding: 0px; position: relative;">
<img alt="Enfin ! La chaîne LCP se décide à retransmettre les débats de l'Assemblée nationale sur le mariage pour tous." src="http://static1.ozap.com/articles/3/44/54/63/@/4448952-le-debat-autour-du-mariage-pour-tous-620x345-1.jpg" style="border: 0px; vertical-align: bottom;" /><div class="legend" style="background-color: black; bottom: 0px; color: white; left: 0px; margin: 0px; opacity: 0.8; padding: 4px; position: absolute;">
Enfin ! La chaîne LCP se décide à retransmettre les débats de l'Assemblée nationale sur le mariage pour tous.</div>
</div>
</div>
</div>
<div class="text" style="background-color: white; color: #2a2a2a; font-family: Arial, sans-serif; font-size: 14px; line-height: 19px; margin: 0px 0px 15px; padding: 0px;">
<a href="" name="article-content" style="cursor: pointer; text-decoration: underline;"></a><div class="" id="fbFrictionless" style="background-image: none; background-position: 50% 50%; background-repeat: no-repeat no-repeat; height: 50px; margin: 15px 0px 20px; min-height: 50px; padding: 0px; position: relative;">
<div class="notConnected" style="border-top-color: rgb(59, 89, 152); border-top-style: solid; border-top-width: 4px; font-size: 11px; list-style-type: none; margin: 0px auto; padding: 3px 0px 0px;">
<br /></div>
</div>
<div style="padding: 0px;">
Depuis plus d'une semaine, les internautes ne parlent que de ça. Ils sont très nombreux à suivre les débats sur le projet de loi d'ouverture du mariage aux couples de même sexe, qui <a href="http://www.ozap.com/actu/mariage-pour-tous-olivier-mazerolle-s-agace-des-histoires-de-zigounette-dans-la-foufounette/445289" style="color: #2a2a2a; cursor: pointer;">déchaîne les passions</a>. Portée par la ministre de la justice, <a href="http://www.ozap.com/personnalite/christiane-taubira_e122393" style="color: #2a2a2a; cursor: pointer;">Christiane Taubira</a>, cette réforme est commentée jour et nuit sur les réseaux sociaux, par les <a href="http://www.ozap.com/actu/twitter-bientot-interdit-a-l-assemblee-nationale/445371" style="color: #2a2a2a; cursor: pointer;">députés eux-mêmes</a>, par les <a href="http://www.ozap.com/actu/mariage-pour-tous-une-journaliste-du-monde-prise-a-partie-par-l-ump-a-l-assemblee-nationale/445451" style="color: #2a2a2a; cursor: pointer;">journalistes présents dans la tribune presse</a> de l'hémicycle et par les internautes qui suivent les débat sur le site web de la chaîne LCP-AN.</div>
<div style="padding: 0px;">
<br /></div>
<div style="padding: 0px;">
La Chaîne Parlementaire - Assemblée Nationale retransmet en effet en direct, 24 heures sur 24, sur <a href="http://www.lcp.fr/" rel="nofollow" style="color: #2a2a2a; cursor: pointer;" target="_blank">son site internet</a>, les débats entre les députés qui, après une semaine d'échanges musclés, ont <a href="http://www.ozap.com/actu/zapping-christiane-taubira-prise-d-un-fou-rire-a-l-assemblee-nationale/445414" style="color: #2a2a2a; cursor: pointer;">eu un fou rire</a> mardi soir. Selon nos informations, l'audience de son site internet être a été multipliée par 4 lors des 5 premiers jours du débat. Le <a href="http://www.ozap.com/actu/twitter-ne-dites-plus-hashtag-mais-mot-diese/445164" style="color: #2a2a2a; cursor: pointer;">mot-dièse</a> #DirectAN fait partie depuis neuf jours des <em>hashtags</em> les plus utilisés sur Twitter.</div>
<div style="padding: 0px;">
<br /></div>
<h2 style="color: #3776a2; font-size: 1.3em; margin: 0px 0px 8px; padding: 0px;">
Les débats absents de la télé</h2>
<div style="padding: 0px;">
Mais les Français passionnés par ce débat ont plusieurs fois critiqué la couverture médiatique de la réforme. En effet, ils se sont plaints que <a href="http://www.ozap.com/actu/mariage-pour-tous-bfm-tv-et-i-tele-critiquees-pour-avoir-prefere-le-vendee-globe-a-la-manifestation/445242" style="color: #2a2a2a; cursor: pointer;">la manifestation pro-mariage gay se soit faite éclipser</a>sur les chaînes d'info par l'arrivée du Vendée Globe et que l'adoption du <a href="http://www.ozap.com/actu/mariage-pour-tous-le-deplacement-de-hollande-au-mali-eclipse-l-adoption-du-texte/445358" style="color: #2a2a2a; cursor: pointer;">premier article ait été zappée</a> par le déplacement au Mali de François Hollande. Mais ils sont surtout nombreux à déplorer que la chaîne parlementaire, qui est diffusée sur le canal 13 sur la TNT (qu'elle partage avec Public Sénat), ne diffuse pas le débat, préférant consacrer son antenne à des magazines d'actualité. "<em>LCPAN est en train de rater une occasion unique de montrer son utilité et de justifier son existence</em>", s'est même <a href="http://anyhow-anyhow.blogspot.fr/2013/02/mariage-pour-tous-ratage-historique-des.html?spref=tw" rel="nofollow" style="color: #2a2a2a; cursor: pointer;" target="_blank">agacé un blogueur</a>. "<em>Je trouve scandaleux que @LCPan n'utilise pas son canal TNT pour retransmettre en direct le débat #mariagepourtous pour le plus grand nombre"</em>, <a href="https://twitter.com/jeromegodefroy/status/298035497840828416" rel="nofollow" style="color: #2a2a2a; cursor: pointer;" target="_blank">dénonçait un autre</a>.</div>
<div style="padding: 0px;">
<br /></div>
<div style="padding: 0px;">
Face à ce torrent de critiques, la chaîne dirigée par Gérard Leclerc a (enfin !) modifié sa stratégie et décidé de diffuser les débats. Elle annonce ce soir dans un communiqué qu'elle "<em>bouleverse ses programmes, mobilise sa rédaction et ses deux antennes</em>" pour diffuser "e<em>n direct et en intégralité</em>" les débats entre le vendredi 8 février 9h30 et le lundi 11 février 8h00. Un changement d'attitude tardif qui devrait permettre aux citoyens de suivre la fin des débats.</div>
<aside><div class="inline" id="sharebox" style="border: 1px solid rgb(238, 233, 233); margin: 15px 0px; padding: 5px; position: relative; width: auto;">
</div>
</aside></div>
</div>
<div align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0in;">
<span style="font-size: large;"><br />
</span></div>
<div align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0in;">
<br /></div>
ANYHOWhttp://www.blogger.com/profile/18028833471124653663noreply@blogger.com35tag:blogger.com,1999:blog-4845870192951381702.post-7156043352112848242013-01-21T18:45:00.001+01:002013-01-21T18:47:54.728+01:00Le mariage pour tous ? Non, pour personne !<br />
<div align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0in;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjsuI8K78xlphc1eDo9W335nGrU2bXSAXR07qeWLSyj-FXzVMirMrvFp6733AOBD-bZCUg9GvVRHVWbrsYb1nftNMZeShTXo0Utf5K3BcxYlOOLjMcMchu4nDr5NHGDiZA3ZWoDy8gFsLHC/s1600/mariagepaysan.jpg" imageanchor="1" style="clear: left; float: left; margin-bottom: 1em; margin-right: 1em; text-align: center;"><img border="0" height="368" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjsuI8K78xlphc1eDo9W335nGrU2bXSAXR07qeWLSyj-FXzVMirMrvFp6733AOBD-bZCUg9GvVRHVWbrsYb1nftNMZeShTXo0Utf5K3BcxYlOOLjMcMchu4nDr5NHGDiZA3ZWoDy8gFsLHC/s640/mariagepaysan.jpg" width="640" /></a><span style="font-size: large;">Quelle drôle d'époque !
Des catholiques défilent pour s'opposer au mariage tandis que des
homosexuels font la même chose pour le réclamer. On se bat pour ou
contre le mariage, pas forcément dans les camps prévisibles.</span></div>
<div align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0in;">
<span style="font-size: large;"><br />
</span></div>
<div align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0in;">
<span style="font-size: large;">Certes, il s'agit
aujourd'hui du mariage dit <i>«pour tous» </i>qui serait étendu
aux personnes du même sexe. Mais on s'invective toujours à propos
d'un contrat civil, déclinaison païenne et surannée d'un sacrement
religieux.
</span></div>
<div align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0in;">
<span style="font-size: large;"><br />
</span></div>
<div align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0in;">
<span style="font-size: large;">Le mariage est en déclin
constant : 241.000 mariages (en 2012), moitié moins qu'à la
Libération en 1945. Dans le même temps, le PACS (qui attire très
majoritairement des hétérosexuels) est l'union désormais favorisée
par environ 200.000 couples chaque année.
</span></div>
<div align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0in;">
<span style="font-size: large;"><br />
</span></div>
<div align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0in;">
<span style="font-size: large;">Si vous voyez passer deux
cortèges nuptiaux dans une journée, n'oubliez pas que l'un des deux
roule inexorablement vers le divorce. On prononce 130.000 divorces
par an en France. Ce qui a tout changé, c'est la longévité. Le
mariage était une expérience acceptable au 19ème siècle quand
l'espérance de vie oscillait autour de 40 ans. Aujourd'hui, c'est
environ 80 ans. Quarante années supplémentaires de vie commune,
cela devient souvent (mais pas toujours) une épreuve, une promesse
qu'on ne peut tenir indéfiniment.
</span></div>
<div align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0in;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgp4SsjfivhXuzFhUTpRMlUqKVM5EIlU4yCAfKPTZ4xZ437Y0DlFfQ8oVy5TuRj9dafRkXHZ-dugWM8en__sEXH1hcsaerDDEUADmDdqCI-LlnLiPx59scrY9VFEoHuKNsfuWMUw_VMItSG/s1600/mariagetableausignature.jpg" imageanchor="1" style="clear: left; float: left; margin-bottom: 1em; margin-right: 1em; text-align: center;"><img border="0" height="234" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgp4SsjfivhXuzFhUTpRMlUqKVM5EIlU4yCAfKPTZ4xZ437Y0DlFfQ8oVy5TuRj9dafRkXHZ-dugWM8en__sEXH1hcsaerDDEUADmDdqCI-LlnLiPx59scrY9VFEoHuKNsfuWMUw_VMItSG/s320/mariagetableausignature.jpg" width="320" /></a></div>
<div align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0in;">
<span style="font-size: large;">Les défenseurs du
mariage hétérosexuel affirment que celui-ci est le pilier de la
famille. C'est de moins en moins vrai : 55% des enfants français
naissent hors mariage et 3 millions d'enfants sont élevés dans des
familles monoparentales, surtout par des mères seules. Mariage et
procréation ne sont plus liés comme par le passé. D'ailleurs, on
se marie de plus en plus tard (autour de 30 ans) et nombre de
mariages unissent des personnes qui ne sont plus en âge d'avoir des
enfants ou qui n'en veulent surtout pas.
</span></div>
<div align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0in;">
<span style="font-size: large;"><br />
</span></div>
<div align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0in;">
<span style="font-size: large;">D'où vient d'ailleurs
cette manie de faire des enfants ? En 1950, la Terre comptait
2,5 milliards d'habitants. Nous sommes désormais 7 milliards et nous
serons 9 milliards en 2050. Il n'est sans doute pas nécessaire d'en
ajouter outre mesure, au moyen d'éprouvettes et fécondations
forcées. Cette remarque vaut autant pour les hétérosexuels que
pour les autres.
</span></div>
<div align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0in;">
<span style="font-size: large;"><br />
</span></div>
<div align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0in;">
<span style="font-size: large;">Les opposants au <i>«mariage
pour tous» </i>soutiennent aussi
que les enfants seront perturbés et déstabilisés par une
combinaison différente de<i> «un papa+une maman». </i>Rien
ne le prouve. Actuellement en France, environ 30.000 enfants sont
élevés par des couples homosexuels. A-t-on jamais signalé le
moindre incident concernant ces enfants ? En revanche, près de
100.000 enfants souffrent de maltraitance grave. Ils vivent dans des
familles <i>«papa+maman»</i>.
En moyenne en France chaque jour, deux enfants élevés par des
couples hétérosexuels meurent des suites de maltraitance. Ce
chiffre est en augmentation constante et alarmante. Ah la famille, ce
n'est plus ce que c'était...</span></div>
<div align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0in;">
<span style="font-size: large;"><br />
</span></div>
<div align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0in;">
<span style="font-size: large;">Que
dire aussi, pour la stabilité psychologique des enfants, de ces
familles décomposées, recomposées, éparses et fluctuantes ?
Ces tribus sans frontière se constituent au grès des mariages,
divorces et concubinages successifs. Est-ce plus sécurisant qu'un
couple stable, fût-il <i>«papa+papa»</i>
ou <i>«maman+maman» </i>?
</span></div>
<div align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0in;">
<span style="font-size: large;"><br />
</span></div>
<div align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0in;">
<span style="font-size: large;">Malgré la capilotade du
mariage, les homosexuels veulent à tout prix installer leur petite
cabane dans ce champ de ruines. <i>«Mêmes droits pour tous !»</i>
proclament-ils en exigeant ainsi de se glisser dans un système à
bout de souffle.
</span></div>
<div align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0in;">
<span style="font-size: large;"><br />
</span></div>
<div align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0in;">
<span style="font-size: large;">Souvenez-vous : le
mariage n'a jamais été une revendication fondamentale des
homosexuels. Il n'y a pas si longtemps encore, ils avaient d'autres
priorités.
</span></div>
<div align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0in;">
<span style="font-size: large;"><br />
</span></div>
<div align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0in;">
<span style="font-size: large;">Pendant l'été 1969, les
jeunes homosexuels du bar <i>«Stonewall» </i>de
Christopher Street, harcelés et molestés par la police de
New York, déclenchent des émeutes pendant 5 jours. Ils ne réclament
pas le mariage, juste le droit d'exister sans être ostracisés.
</span></div>
<div align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0in;">
<span style="font-size: large;"><br />
</span></div>
<div align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0in;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjqa0mQwwrMSPA8Srg6MkMtd_m1BffMp8TaxqiqVXhw8L4IOj0F-sFGSyNYflFo2-mmrZZqY8ZOzrc2YC0eLjA-MAGQfsZMzDXyatZeN0X_OZFE0wBg5bx-1RiGb3RATemeXyMLAhWjCA1b/s1600/gateaumariagegay.jpg" imageanchor="1" style="clear: right; float: right; margin-bottom: 1em; margin-left: 1em; text-align: center;"><img border="0" height="320" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjqa0mQwwrMSPA8Srg6MkMtd_m1BffMp8TaxqiqVXhw8L4IOj0F-sFGSyNYflFo2-mmrZZqY8ZOzrc2YC0eLjA-MAGQfsZMzDXyatZeN0X_OZFE0wBg5bx-1RiGb3RATemeXyMLAhWjCA1b/s320/gateaumariagegay.jpg" width="232" /></a><span style="font-size: large;">En France, la Révolution
puis Napoléon dépénalisent l'homosexualité. Mais en 1942, le
régime de Pétain revient totalement en arrière sur ce point. A la
Libération, le code pénal reste à l'heure de Vichy. Il faut
attendre François Mitterrand et son ministre Robert Badinter pour
que l'homosexualité, en 1982, soit à nouveau sortie de la liste des
crimes et délits. Quelques années plus tard, en 1985,
l'Organisation Mondiale de la Santé retire enfin l'homosexualité du
répertoires des maladies mentales. A cette époque, les homosexuels
français ne réclament pas le mariage, ils veulent juste être
considérés comme des personnes à part entière.
</span></div>
<div align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0in;">
<span style="font-size: large;"><br />
</span></div>
<div align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0in;">
<span style="font-size: large;">Il y eut ensuite le PACS,
enfanté dans la douleur parlementaire mais désormais banalisé et
plébiscité, surtout par les hétéros. Et voici qui surgit cette
revendication, somme toute incongrue, du mariage <i>«pour tous»</i>,
reprise par un candidat socialiste qui, lui, ne s'est jamais marié.
Elu, François Hollande, continue de défendre mollement cette
proposition. Les homosexuels ne veulent d'ailleurs pas une formule au
rabais. Ils exigent le mariage intégral: adoption, filiation,
procréation assistée. La totale. Tant qu'à faire...</span></div>
<div align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0in;">
<span style="font-size: large;"><br />
</span></div>
<div align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0in;">
<span style="font-size: large;">Ils veulent être <i>«comme
les autres»</i> pour que leur différence (qu'ils revendiquent
pourtant) soient noyée dans la masse. Ils veulent une cérémonie
officielle à la mairie et un de ces banquets où les hétérosexuels
dépensent 12.000 € (prix moyen d'une fête de mariage en France).
Ils veulent ensuite vivre <i>«pour le meilleur et pour le pire»</i>
dans l'intimité de leur deux-pièces-cuisine meublé chez Ikéa. Les
homosexuels veulent une existence conforme à celle de leurs parents.
</span></div>
<div align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0in;">
<span style="font-size: large;"><br />
</span></div>
<div align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0in;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEi0_ihkEzNda-lsW5PajOnSo3_7UZlWUWt066PpXgsVhKhEH8KYVA1BJjzvoZyYN5lSskjcVhy_fVGtZl-zLg_8CbIiYm7e3w5FjWeCABtoJBeHYm4wuOFHyloT_VE6ffKYpPaJoTbKUFo3/s1600/mariagegay.jpg" imageanchor="1" style="clear: left; float: left; margin-bottom: 1em; margin-right: 1em; text-align: center;"><img border="0" height="212" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEi0_ihkEzNda-lsW5PajOnSo3_7UZlWUWt066PpXgsVhKhEH8KYVA1BJjzvoZyYN5lSskjcVhy_fVGtZl-zLg_8CbIiYm7e3w5FjWeCABtoJBeHYm4wuOFHyloT_VE6ffKYpPaJoTbKUFo3/s320/mariagegay.jpg" width="320" /></a><span style="font-size: large;">Il me semblait au
contraire que l'homosexualité, dès lors qu'elle n'est plus illégale
et sujet de discrimination, était une chance de vivre autrement,
sans s'engouffrer dans la rigidité routinière du sacro-saint
<i>«mariage»</i>. Oui, une chance de sortir des stéréotypes, du
foyer immuable. Je croyais que l'homosexualité était un privilège,
un gage de liberté, une occasion de créer des rapports différents,
pas moulés dans les conventions établies par les hétérosexuels au
fil des siècles. Il m'apparaissait même que le principal avantage de
l'homosexualité, c'est qu'on n'avait pas à se marier ni à
s'encombrer d'enfants. Je me trompais sans doute.
</span></div>
<div align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0in;">
<span style="font-size: large;"><br />
</span></div>
<div align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0in;">
<span style="font-size: large;">Certes, il faut que les
droits soient identiques, quelle que soit l'orientation sexuelle.
Mais un mariage ? Pourquoi faire ? Uniquement pour le
conformisme et les cérémonies désuètes ?</span></div>
<div align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0in;">
<span style="font-size: large;"><br />
</span></div>
<div align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0in;">
<span style="font-size: large;">Cela n'intéressera de
toutes façons qu'une minorité d'homosexuels. En France, chaque
année, le PACS entre personnes du même sexe concerne environ 10.000
couples. Il n'est pas certain qu'il y ait autant d'engouement pour le
mariage. En Espagne ou aux Pays-Bas où le mariage est ouvert aux
homosexuels, on enregistre environ 3000 unions de ce type par an
(pour une population de 46 et 17 millions d'habitants,
respectivement).
</span></div>
<div align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0in;">
<span style="font-size: large;"><br />
</span></div>
<div align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0in;">
<span style="font-size: large;">En résumé, au nom de
l'égalité d'une part ou pour défendre la famille traditionnelle
d'autre part, on s'étripe sur une mesure qui n'intéresse qu'une
minorité dans une minorité, quelques milliers de personnes.
</span></div>
<div align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0in;">
<span style="font-size: large;"><br />
</span></div>
<div align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0in;">
<span style="font-size: large;">Tout cela est ridicule.
Si on cherche l'égalité, je formule ici une proposition simple et
concrète : l'abolition du mariage. Abolition pour tous, mariage
pour personne. Les mariages déjà contractés restent valides. Mais,
désormais, la République n'enregistre plus aucun mariage. Elle
laisse ça aux religions, si jalouses de leurs rites, de leurs
prérogatives et de leurs préjugés. Les religions restent libres
de fixer leurs critères, même les plus absurdes.</span></div>
<div align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0in;">
<span style="font-size: large; text-align: center;"><br /></span></div>
<div align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0in;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhZsVJzW0BBr9pEhISRnh7ofECthCVQOx2Lq7Gc4tfKF1Sb1moMgAKouqf-Dpu4ILlbtqxC15n-YPX36f4fIjKUAXgbZp2sBMTMAXEi6BLaoH4HIjspnuxlWS8R4Hc2xU3ROct6WSQp7Tgi/s1600/mariageroussseau.jpg" imageanchor="1" style="clear: right; float: right; margin-bottom: 1em; margin-left: 1em; text-align: center;"><img border="0" height="320" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhZsVJzW0BBr9pEhISRnh7ofECthCVQOx2Lq7Gc4tfKF1Sb1moMgAKouqf-Dpu4ILlbtqxC15n-YPX36f4fIjKUAXgbZp2sBMTMAXEi6BLaoH4HIjspnuxlWS8R4Hc2xU3ROct6WSQp7Tgi/s320/mariageroussseau.jpg" width="219" /></a><span style="font-size: large; text-align: center;">La République valide une
seule forme d'union civile pour tous, sans distinction d'orientation
sexuelle, offrant des droits et des devoirs exactement identiques. Une union qui ne prétend pas être un CDI. Il faut être réaliste :
la vie est de plus en plus longue et les couples ont presque tous une
date de péremption. C'est un contrat sérieux et légal mais on peut
s'en défaire facilement, sans drame.</span></div>
<div align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0in;">
<span style="font-size: large;"><br />
</span></div>
<div align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0in;">
<span style="font-size: large;">Appelons ça comme on
veut. Mais, par pitié, arrêtons les mariages. </span></div>
ANYHOWhttp://www.blogger.com/profile/18028833471124653663noreply@blogger.com16tag:blogger.com,1999:blog-4845870192951381702.post-35894735069242391962012-09-16T09:59:00.000+02:002012-09-16T17:43:32.066+02:00Médias et viande froide, une passion nécrophile. <br />
<div align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0in;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: Arial, sans-serif;">Les
journaux télévisés du début de soirée hier (le 19/20 de France
3, les 20 h de TF1 et France 2) ont considéré que l'information la
plus marquante, le fait essentiel de la journée, c'était la mort de
l'acteur Pierre Mondy. Les trois principales chaînes ont accordé la
première place à cette disparition : ils en ont fait
<i>«l'ouverture» </i>de leur narration des principales nouvelles du
jour. </span>
</span></div>
<div align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0in;">
<span style="font-size: large;"><br />
</span></div>
<div align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0in;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjC0mLpuV6Sr06_dAcjtk0vtBwEYcPNarsOJIm5iEt4VZ-31Tjfj6cHVt3j_L0kNkxqMyJx01NForUY3TbfDUsV64B1gNdrxbrfvIEgxQ0_BrLtrsy-i5nMhPq6mXoop7WKjwkmQZz3gtFD/s1600/carnet-noir-comedien-francais-pierre-mondy-de-L-sDrgQz.png" imageanchor="1" style="clear: left; float: left; margin-bottom: 1em; margin-right: 1em; text-align: center;"><span style="font-size: large;"><img border="0" height="180" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjC0mLpuV6Sr06_dAcjtk0vtBwEYcPNarsOJIm5iEt4VZ-31Tjfj6cHVt3j_L0kNkxqMyJx01NForUY3TbfDUsV64B1gNdrxbrfvIEgxQ0_BrLtrsy-i5nMhPq6mXoop7WKjwkmQZz3gtFD/s320/carnet-noir-comedien-francais-pierre-mondy-de-L-sDrgQz.png" width="320" /></span></a><span style="font-size: large;"><span style="font-family: Arial, sans-serif;">Qui
était Pierre Mondy ? Un acteur français populaire grâce à la
télévision, en particulier pour la série <i>«Les Cordier, juge et
flic»</i>. Mondy avait aussi beaucoup fréquenté les théâtres
(surtout ceux des boulevards) comme comédien ou metteur en scène.
Mondy avait tourné en outre dans une quantité impressionnante de
navets (plus de 90) du cinéma français, la seule exception notable
étant peut-être son rôle de Napoléon Bonaparte dans <i>«Austerlitz»</i>
d'Abel Gance (1960). Pour vérifier, je demande néanmoins à revoir
ce film qui doit avoir singulièrement vieilli. Mais nous reverrons
d'abord ce soir (sur TF1) une des nombreuses daubes où il s'était
illustré : <i>«Mais où est donc passée la 7ème compagnie ?»
</i></span>
</span></div>
<div align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0in;">
<span style="font-size: large;"><br />
</span></div>
<div align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0in;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: Arial, sans-serif;">C'est
vous dire que Pierre Mondy, bien que populaire, n'était pas
exactement un artiste de premier plan, tout juste un sympathique et
honnête tâcheron du spectacle français, spécialisé dans la
gaudriole et le téléfilm standardisé. </span>
</span></div>
<div align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0in;">
<span style="font-size: large;"><br />
</span></div>
<div align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0in;">
<span style="font-family: Arial, sans-serif; font-size: large;">Pour
les trois principales chaînes de la télévision française hier
soir, sa disparition a toutefois éclipsé tous les autres sujets du
jour : le mouvement de colère violente contre les Etats-Unis à
travers le monde ou la conférence environnementale à Paris, par
exemple.</span></div>
<div align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0in;">
<span style="font-size: large;"><br />
</span></div>
<div align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0in;">
<span style="font-family: Arial, sans-serif; font-size: large;">Pour
les médias, un cadavre people est <i>«exquis»</i> (pour reprendre
l'adjectif des surréalistes). La viande froide se vend toujours très
bien. Par conséquent, on la met en vitrine. Je ne dis pas que les
journaux télévisés ne devaient pas évoquer la mort de Mondy. Mais
pas à la première place. C'est totalement démesuré.</span></div>
<div align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0in;">
<span style="font-size: large;"><br />
</span></div>
<div align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0in;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: Arial, sans-serif;">La
démesure et le manque absolu de hiérarchisation de l'information,
nous y sommes de plus en plus souvent confrontés. La mort du
journaliste sportif Thierry Roland en juin dernier a occulté pendant
plus de 48 heures le reste de l'actualité. Lui aussi était
populaire mais ce n'était qu'un journaliste sportif. Il n'avait pas
inventé le vaccin contre la rage. Même réaction totalement
disproportionnée des médias, fin août, à l'occasion du décès de
l'animateur Jean-Luc Delarue : débauche d'hommages larmoyants,
interminable rétrospective de sa (petite) carrière. </span>
</span></div>
<div align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0in;">
<span style="font-size: large;"><br />
</span></div>
<div align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0in;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: Arial, sans-serif;">Delarue
est mort un jour avant Neil Armstrong. Au final, les médias français
ont consacré beaucoup plus de temps à l'animateur cocaïné qu'au
premier homme ayant marché sur la Lune. Que pèse en effet un
personnage véritablement historique (le premier représentant du
genre humain ayant foulé un sol qui n'était pas la Terre) face à un
agité du petit écran hexagonal ? Réponse : pas grand
chose. </span>
</span></div>
<div align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0in;">
<span style="font-size: large;"><br />
</span></div>
<div align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0in;">
<span style="font-family: Arial, sans-serif; font-size: large;">Pour
preuve, le numéro de <i>«Paris-Match»</i> de la fin août :
photo de Delarue en couverture et Neil Armstrong relégué en pages
intérieures. Consternante évolution pour ce magazine qui, dans sa
période glorieuse des années 60, avait magnifiquement fait vivre à
ses lecteurs la conquête spatiale. Mais entre deux cadavres encore
tièdes, il faut choisir le plus <i>«exquis»</i>, le plus
<i>«vendeur»</i>. Le commerce funéraire des médias obéit d'abord
à des impératifs commerciaux. La mort de Delarue, en France, a
beaucoup plus de valeur marchande que celle de Neil Armstrong. C'est
ainsi.</span></div>
<div align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0in;">
<span style="font-size: large;"><br />
</span></div>
<div align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0in;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: Arial, sans-serif;">Revenons
30 ans en arrière, presque jour pour jour, le 14 septembre 1982 :
le président libanais Bashir Gemayel est assassiné à Beyrouth dans
un attentat à la bombe qui fait une soixantaine de morts. Evénement
d'une exceptionnelle gravité qui eu pour conséquence, entre autres,
le massacre dans le camp de réfugiés palestiniens de Sabra et
Chatila. Ce même jour, on apprend le décès accidentel de la
princesse Grace de Monaco. </span>
</span></div>
<div align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0in;">
<span style="font-size: large;"><br />
</span></div>
<div align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0in;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: Arial, sans-serif;">Le
lendemain, le journal télévisé de la mi-journée est présenté
sur Antenne 2 (le 'France 2' d'aujourd'hui) par Bernard Langlois. Le
journal commence par deux photos : d'abord celle de Gemayel puis
celle de Grace Kelly. Langlois indique clairement que l'on traitera
d'abord de l'attentat libanais puis, dans un deuxième temps, de
l'accident monégasque. Langlois fait du journalisme : il
établit une hiérarchie. </span>
</span></div>
<div align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0in;">
<span style="font-size: large;"><br />
</span></div>
<div align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0in;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: Arial, sans-serif;">Dans
un très long préambule, magnifiquement écrit, Langlois met en
perspective les deux événements : d'une part, l'assassinat de
Gemayel, jeune président à peine élu dans un pays déchiré, au
centre d'un Proche-Orient particulièrement en ébullition en cette
année 1982. Et d'autre part, un accident de voiture dans le midi de
la France. </span>
</span></div>
<div align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0in;">
<span style="font-size: large;"><br />
</span></div>
<div align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0in;">
<span style="font-family: Arial, sans-serif; font-size: large;">A
propos de Grace Kelly, Bernard Langlois dit ceci : <i>«</i><span style="color: black;"><i>Elle
n'était plus très jeune - 52 ans. Elle était toujours belle, dans
sa maturité de femme épanouie, passée sans transition de la
célébrité sulfureuse d'Hollywood à celle, respectable, du gotha.
Curieux destin que celui de Grâce Kelly, actrice talentueuse
distinguée par un prince, qui lui offrit un jour sa main, sa
couronne, et de partager son trône planté sur un caillou cossu,
dans un royaume d'opérette.»</i></span></span></div>
<div align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0in;">
<span style="font-size: large;"><br />
</span></div>
<div align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0in;">
<span style="font-family: Arial, sans-serif; font-size: large;">Langlois
paiera très cher sa hiérarchisation et sa mise en perspective des
événements. Il fut aussitôt viré de la télévision publique
(pourtant contrôlée à l'époque par un gouvernement de gauche que
l'on aurait pu croire moins attaché à la défense d'un paradis
fiscal qu'à l'équilibre du Proche-Orient).</span></div>
<div align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0in;">
<span style="font-size: large;"><br />
</span></div>
<div align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0in;">
<span style="font-family: Arial, sans-serif; font-size: large;"><span style="color: black;">Quelque
temps plus tard, sur France-Inter, l'humoriste Pierre Desproges
rendit hommage à Bernard Langlois : </span><span style="color: black;"><i>«ce
journaliste d'Antenne 2 renvoyé promptement pour avoir, si j'ai bien
compris, ramené à de justes proportions, un accident d'automobile
survenu à une ancienne copine de Cary Grant reconvertie dans
l'opérette immobilière sur la Côte d'Azur.»</i></span></span></div>
<div align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0in;">
<span style="font-size: large;"><br />
</span></div>
<div align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0in;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: Arial, sans-serif;"><span style="color: black;">Désormais,
les choses sont simples : peu de médias décideraient de
privilégier une information capitale au dépens de la disparition
d'un people quelconque. Grace Kelly passera toujours devant Gemayel.
Quelques rares quotidiens comme </span><span style="color: black;"><i>«Le
Monde»</i></span><span style="color: black;">
et</span><span style="color: black;"><i> «Libération»</i></span><span style="color: black;">
ont relaté, sans s'étendre exagérément, les disparitions de
Thierry Roland et Jean-Luc Delarue. En radio, France-Inter a
également fait preuve de mesure. Ce sont des exceptions. </span></span>
</span></div>
<div align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0in;">
<span style="font-size: large;"><br />
</span></div>
<div align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0in;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: Arial, sans-serif;"><span style="color: black;">Les
sondages qui mesurent l'audience de la télévision sont devenus
d'une précision redoutable. On connaît désormais, minute par
minute, la courbe de l'auditoire : sur un reportage concernant
la Syrie, ça baisse. Mais avec Pierre Mondy en </span><span style="color: black;"><i>«ouverture»</i></span><span style="color: black;">,
on ne prend pas de risques : ça attire la clientèle. On
n'attrape pas les mouches avec du vinaigre. </span></span>
</span></div>
<div align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0in;">
<span style="font-size: large;"><br />
</span></div>
<div align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0in;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: Arial, sans-serif;">Prévoyez
donc le pire quand, tôt ou tard, Johnny trépassera. </span>
</span></div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<br /></div>
ANYHOWhttp://www.blogger.com/profile/18028833471124653663noreply@blogger.com95tag:blogger.com,1999:blog-4845870192951381702.post-86520032628001144122012-05-13T15:22:00.000+02:002012-05-13T15:22:22.937+02:00Parachutage : l'argument idiot<br />
<div align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0in;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhM_m20enuyVk9Kzu3dHykZqWK2oN-8I8TyPnAEYTS7ktgUgUEr3XB5Z797lPnnSuQU39e50zXQu-D6eGBA8PI_9-an4wgcUiANg-x2DhOAmgqynAMcgn5i3SDd2fGo69ALdUGJ24lgN7WZ/s1600/France-pays-carte.jpg" imageanchor="1" style="clear: left; float: left; margin-bottom: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhM_m20enuyVk9Kzu3dHykZqWK2oN-8I8TyPnAEYTS7ktgUgUEr3XB5Z797lPnnSuQU39e50zXQu-D6eGBA8PI_9-an4wgcUiANg-x2DhOAmgqynAMcgn5i3SDd2fGo69ALdUGJ24lgN7WZ/s1600/France-pays-carte.jpg" /></a><span class="Apple-style-span" style="font-size: large;">Vous la sentez aussi fort
que moi, l'odeur rancie du terroir, quand les autochtones
authentiques de souche brandissent l'insulte suprême :
<i>«parachutage»</i>. C'est l'argument massue qui doit, en
principe, estourbir toute personne ayant des velléités de se
présenter dans une circonscription législative sans produire au
préalable un arbre généalogique luxuriant qui puisse attester de
racines remontant au moins jusqu'à trois générations.
<i>«Parachutage»</i>, c'est l'obstacle que l'on oppose à tout
individu souhaitant postuler au poste de député et qui n'aurait pas
fait sa première communion dans l'église du village. </span></div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: justify;">
<span class="Apple-style-span" style="font-size: large;"><br /></span></div>
<div align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0in;">
<span class="Apple-style-span" style="font-size: large;">Misérable
esprit de clocher ! Il ne connait pas nos vaches par leur
prénom, boutons d'ici l'intrus. Dernière menace des <i>"imbéciles qui sont nés quelques part"</i>, comme le chantait Brassens. Illustration minable de ce pays
casanier où celui ou celle qui vient du bourg d'à-côté est
considéré comme un étranger. S'il est un peu basané, c'est encore
pire.
</span></div>
<div align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0in;">
<span class="Apple-style-span" style="font-size: large;"><br />
</span></div>
<div align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0in;">
<span class="Apple-style-span" style="font-size: large;">La France : moins de
1% de la population mondiale sur 0,4% de la surface du globe. Et on
raisonne encore à l'échelle des cantons...</span></div>
<div align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0in;">
<span class="Apple-style-span" style="font-size: large;"><br />
</span></div>
<div align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0in;">
<span class="Apple-style-span" style="font-size: large;"><b><u>Un député n'est pas
un élu local</u>.</b> La Constitution le dit clairement. Un député,
élu par la population d'une circonscription, est un élu de la
Nation. Il ne représente pas sa circonscription. Il est, comme les
autres députés, responsable des lois votées pour l'ensemble des
Français. S'il venait à privilégier les intérêts de son
territoire électoral, il commettrait une faute politique.</span></div>
<div align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0in;">
<span class="Apple-style-span" style="font-size: large;"><br />
</span></div>
<div align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0in;">
<span class="Apple-style-span" style="font-size: large;">Comme l'a dit fort
justement Jean-Luc Mélenchon en débarquant dans le Pas-de-Calais :
<i>«Quelqu'un du coin connaît bien... le coin»</i>. Mais rien
d'autre au fond. Marine Le Pen n'est pas née à Hénin-Beaumont.
François Hollande n'avait, au départ, aucune attache avec la
Corrèze, pas davantage que Jacques Chirac. François Mitterrand
était arrivé par hasard dans la Nièvre. Jean-Louis Borloo a réussi
à Valenciennes sans y avoir usé ses fonds de culotte d'écolier.
La députation ne trouve pas sa légitimité dans un extrait de
naissance.
</span></div>
<div align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0in;">
<span class="Apple-style-span" style="font-size: large;"><br />
</span></div>
<div align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0in;">
<span class="Apple-style-span" style="font-size: large;">Le prochain qui me parle
de <i>«parachutage»</i>, je le pousse par la porte de l'avion, sans
parachute...</span></div>
<div align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0in;">
<br />
</div>ANYHOWhttp://www.blogger.com/profile/18028833471124653663noreply@blogger.com3tag:blogger.com,1999:blog-4845870192951381702.post-56862148567524985782012-05-07T10:31:00.000+02:002012-05-07T14:23:21.562+02:00François Hollande n'a pas pris la même Bastille<div style="text-align: center;">
<span class="Apple-style-span" style="font-size: x-large;"><b>Hollande : le changement. Et maintenant ? </b></span></div>
<div align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0in;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEitEGhn-5DVIIhoOUvi6nZyY5554smAgf8LqIbaYoTd7hBysWWH3jX8KvSZOlQMsqWLat830B11_Jvfl9regxA1sk375ZvQ80MRA8Mqm6Wk6dWUiK4SwDfiKfmTH-7AzkF0ZBnUSWi5Pg9m/s1600/P1060005.JPG" imageanchor="1" style="clear: left; float: left; margin-bottom: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="370" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEitEGhn-5DVIIhoOUvi6nZyY5554smAgf8LqIbaYoTd7hBysWWH3jX8KvSZOlQMsqWLat830B11_Jvfl9regxA1sk375ZvQ80MRA8Mqm6Wk6dWUiK4SwDfiKfmTH-7AzkF0ZBnUSWi5Pg9m/s640/P1060005.JPG" width="640" /></a><span class="Apple-style-span" style="font-size: large;"><span class="Apple-style-span" style="font-size: small;"></span></span></div>
<div align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0in;">
<span class="Apple-style-span" style="font-size: large;"><b>La Bastille, 31 ans
après, ça n'est plus ce que c'était. J'y étais le 10 mai 1981.
J'y suis retourné hier soir. Deux époques, deux ambiances, deux
contextes bien différents.</b></span></div>
<div align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0in;">
<span class="Apple-style-span" style="font-size: large;"><br />
</span></div>
<div align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0in;">
<span class="Apple-style-span" style="font-size: large;">En 1981, au soir de la
victoire de François Mitterrand, la foule était joyeuse, surprise,
emportée par la nouveauté historique de l'alternance. Incrédules
face à l'arrivée inédite de la gauche au sommet du pouvoir, les
gens s'embrassaient. C'était fraternel et bon enfant.
</span></div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
<span class="Apple-style-span" style="font-size: large;">Hier soir, l'atmosphère
était nettement moins positive. Les slogans étaient chargés de
hargne : </span><span class="Apple-style-span" style="font-size: large;"><i>«Sarko, c'est fini !»</i></span><span class="Apple-style-span" style="font-size: large;"> ou encore :
</span><span class="Apple-style-span" style="font-size: large;"><i>«On l'a viré !» </i></span><span class="Apple-style-span" style="font-size: large;"><span style="font-style: normal;">Peu
de cris de victoire, mais surtout des invectives contre le vaincu. En
2012, on a davantage célébré une défaite qu'on n'a salué un
succès. Hollande n'a gagné que parce que Sarkozy a perdu. En 1981, on voulait </span></span><i><span class="Apple-style-span" style="font-size: large;">«</span><span class="Apple-style-span" style="font-size: large;">Changer la vie</span><span class="Apple-style-span" style="font-size: large;">»</span></i><span class="Apple-style-span" style="font-size: large;">. En 2012, on voulait juste changer de président. </span></div>
<div align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0in;">
<span class="Apple-style-span" style="font-size: large;"><br />
</span></div>
<div align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0in;">
<span style="font-style: normal;"><span class="Apple-style-span" style="font-size: large;">En
1981, Mitterrand n'était pas venu à la Bastille. Finalement, le
peuple, il préférait le voir de loin. Hollande est arrivé
tardivement hier soir. La voix cassée par la fatigue, il a prononcé
un discours bref et sans relief. Pas grave. La foule n'était pas
venue l'entendre, elle voulait juste l'apercevoir. François
Mitterrand avait préservé le mystère. Hollande s'est montré après
minuit, de retour de Tulle. Mais cela n'était sans doute pas
nécessaire.</span></span></div>
<div align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0in;">
<span class="Apple-style-span" style="font-size: large;"><br />
</span></div>
<div align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0in;">
<span style="font-style: normal;"><span class="Apple-style-span" style="font-size: large;">Sur
cette même place de la Bastille, quelques semaines plus tôt,
Jean-Luc Mélenchon avait rassemblé une masse plus fervente. Un
souffle était passé. Hier soir, en attendant Hollande, je n'ai pas
perçu cette exaltation. Pas plus que je n'ai retrouvé le grand
frisson du 10 mai 1981.</span></span></div>
<div align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0in;">
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<span class="Apple-style-span" style="font-size: large;"><span style="font-style: normal;"><br /></span></span></div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: justify;">
<span class="Apple-style-span" style="font-size: large;"><span style="font-style: normal;">Il
faut se méfier des frénésies collectives. On a vu ce qu'il est
advenu du mitterrandisme au fil du temps. Hollande, </span><i>«l'homme
normal»</i><span style="font-style: normal;">, n'a pas promis cette
fois des lendemains qui chantent. Hier soir, Jack Lang, le voisin de
DSK sur la place des Vosges toute proche, n'a pas osé répéter ce
qu'il avait dit en 1981 : </span><i>«Nous sommes passés de
l'ombre à la lumière»</i><span style="font-style: normal;">.</span></span></div>
</div>
<div align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0in;">
<span class="Apple-style-span" style="font-size: large;"><br />
</span></div>
<div align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0in;">
<span class="Apple-style-span" style="font-size: large;"><span style="font-style: normal;">La
lumière se fait rare en France. Chahuté par la mondialisation,
encalminé par ses corporatismes, englué dans le chômage, le pays
est en mauvaise posture. Il faudra du courage et beaucoup d'énergie
à François Hollande pour éloigner des récifs notre radeau de la
méduse. On lui souhaite bonne chance. De sa réussite dépend la
nôtre. On n'attend pas de lui des miracles. On attend, sans
illusion. </span>
</span></div>
<div align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0in;">
<br /></div>
<div align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0in;">
<br /></div>ANYHOWhttp://www.blogger.com/profile/18028833471124653663noreply@blogger.com4tag:blogger.com,1999:blog-4845870192951381702.post-39955590153628162542012-05-05T11:56:00.000+02:002012-05-05T12:17:03.541+02:00Images de la campagne 2012<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<br /></div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjQ2pE6qVBjQp3UR4XXw7K2EijsLc6M1b7_8X3GvPwjRLYlz8TkbS-fxSMvhbM4LtJtWixCFkZHYfRegZc0MdvqHrYPb6iClZ7PLBhWYU3H2mC2m4I2uIf5birRZcfKbTJ4_-PqELdlqebR/s1600/presidentielles-2012.jpg" imageanchor="1" style="clear: left; float: left; margin-bottom: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="193" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjQ2pE6qVBjQp3UR4XXw7K2EijsLc6M1b7_8X3GvPwjRLYlz8TkbS-fxSMvhbM4LtJtWixCFkZHYfRegZc0MdvqHrYPb6iClZ7PLBhWYU3H2mC2m4I2uIf5birRZcfKbTJ4_-PqELdlqebR/s320/presidentielles-2012.jpg" width="320" /></a><span class="Apple-style-span" style="font-family: 'Courier New', Courier, monospace; font-size: x-large;"><b>Quelques images de la campagne présidentielle trouvées ici et ailleurs.</b></span></div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<br /></div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEi2iyka1kZLOnefnZNnIHprKcXsGrEgGRCG_hbvpQ4uLKJjASXqqTdAepQAWp-6Aqekgrhdk81S4onPPkesEiHgBHTTAaJsO7Impz8RaByEo4X8izjcDdtAzss_U7T7dWmPah3rWKn3Zcao/s1600/1692599_3_f9ec_une-affiche-de-marine-le-pen-dans-un-champ-du_a7010ff7b0cd5b30be8c9d3d74d919de.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="320" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEi2iyka1kZLOnefnZNnIHprKcXsGrEgGRCG_hbvpQ4uLKJjASXqqTdAepQAWp-6Aqekgrhdk81S4onPPkesEiHgBHTTAaJsO7Impz8RaByEo4X8izjcDdtAzss_U7T7dWmPah3rWKn3Zcao/s640/1692599_3_f9ec_une-affiche-de-marine-le-pen-dans-un-champ-du_a7010ff7b0cd5b30be8c9d3d74d919de.jpg" width="640" /></a></div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiJcXENtUrZx3EfnXzAZYg1fqCB8G1ZvMD3YYgVsHmDBabQNTyMlIXX26bAh942NuzWkj6rJEN3w28jDVJLVSoJvETf0wQgWMMYrbPQb2cPxIObLKihwI8onkpPD9i4eOSCmWwFLarNsvTY/s1600/img_0133_0.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="478" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiJcXENtUrZx3EfnXzAZYg1fqCB8G1ZvMD3YYgVsHmDBabQNTyMlIXX26bAh942NuzWkj6rJEN3w28jDVJLVSoJvETf0wQgWMMYrbPQb2cPxIObLKihwI8onkpPD9i4eOSCmWwFLarNsvTY/s640/img_0133_0.jpg" width="640" /></a></div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEh5ZGi8Dv9tj8r50P6CZeEFu7huilJKQx1qryS-SCSGZ27fjcrgzNDzMQfOpzZaUoVklbFH20oA1tuEYoWplO5AOrpYoHYXaoot7IQHBr9paEhGxYNiLmNlFq0GBtszrYDTbyAm-YttXZed/s1600/1696155_3_3a83_affiches-dechirees-de-nicolas-sarkozy-et_d11123ea409f424cd02d821085b78058.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="320" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEh5ZGi8Dv9tj8r50P6CZeEFu7huilJKQx1qryS-SCSGZ27fjcrgzNDzMQfOpzZaUoVklbFH20oA1tuEYoWplO5AOrpYoHYXaoot7IQHBr9paEhGxYNiLmNlFq0GBtszrYDTbyAm-YttXZed/s640/1696155_3_3a83_affiches-dechirees-de-nicolas-sarkozy-et_d11123ea409f424cd02d821085b78058.jpg" width="640" /></a></div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjc60rlHMePymEK2CNC_45_H0G1NrJ1T18h-BEFPr6HAeix-W2s-XmdwqcJTmWtLRZiW_1EFFqkQfY8P8I2c1ndxJzpgivHRj7xPXbpI8FYuA6da7ShEF3GTXT0YMXi0Xvp63fs6uI0KuOu/s1600/P1050951.JPG" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="480" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjc60rlHMePymEK2CNC_45_H0G1NrJ1T18h-BEFPr6HAeix-W2s-XmdwqcJTmWtLRZiW_1EFFqkQfY8P8I2c1ndxJzpgivHRj7xPXbpI8FYuA6da7ShEF3GTXT0YMXi0Xvp63fs6uI0KuOu/s640/P1050951.JPG" width="640" /></a></div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEimP1bh7IdseaBm_fvai8Mso_4MtBsJXpPz4kWmkaRULackqEA_WMIg0Nwj_gf6OGja4ERzRGhU6gQ2OK9JQAlIx_wyHujK4YxdIraBsNQhIWrlsxGG6yulavEEV1EGcP7P0JJGQ4Em2kZC/s1600/546437_10150754911335769_638990768_9664673_1849675518_n.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="488" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEimP1bh7IdseaBm_fvai8Mso_4MtBsJXpPz4kWmkaRULackqEA_WMIg0Nwj_gf6OGja4ERzRGhU6gQ2OK9JQAlIx_wyHujK4YxdIraBsNQhIWrlsxGG6yulavEEV1EGcP7P0JJGQ4Em2kZC/s640/546437_10150754911335769_638990768_9664673_1849675518_n.jpg" width="640" /></a></div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgZT95MNRJJrNZczntPyLXUVZzl9aZsL3qDoEYKYVOiLxzW3q2o-OuDAoyzWAi1N7opzFvqbnn9krj6kaWJu9UmP6wAFwfUFk4UvhmncA9JFqZgmq41jL27nu9BpJRMhyphenhyphenFBS9yic3075GEA/s1600/544826_10150785322610769_638990768_9744875_267138610_n.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="640" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgZT95MNRJJrNZczntPyLXUVZzl9aZsL3qDoEYKYVOiLxzW3q2o-OuDAoyzWAi1N7opzFvqbnn9krj6kaWJu9UmP6wAFwfUFk4UvhmncA9JFqZgmq41jL27nu9BpJRMhyphenhyphenFBS9yic3075GEA/s640/544826_10150785322610769_638990768_9744875_267138610_n.jpg" width="524" /></a></div>
<table align="center" cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="margin-left: auto; margin-right: auto; text-align: center;"><tbody>
<tr><td style="text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEh7PW6_nYXXJgtYfrNnH5SCrUMS-5ZQzbIeWAIyFh1lPyLStCYE6AZN3u2_lBoGShTcgUkGjhxByb-nL3dtpgky_WeEAAg_xqhAY8yUuoWlfdTWdQKYAKHtyR28uIWEIdy1CpDR68JuiZEB/s1600/563231_10150839176615769_638990768_9846822_336464366_n.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><img border="0" height="566" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEh7PW6_nYXXJgtYfrNnH5SCrUMS-5ZQzbIeWAIyFh1lPyLStCYE6AZN3u2_lBoGShTcgUkGjhxByb-nL3dtpgky_WeEAAg_xqhAY8yUuoWlfdTWdQKYAKHtyR28uIWEIdy1CpDR68JuiZEB/s640/563231_10150839176615769_638990768_9846822_336464366_n.jpg" width="640" /></a></td></tr>
<tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;">Nadine Morano colle.<br />
<span class="Apple-style-span" style="font-size: small;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgapaWN_ZJ6ml-gENJKT83eVcwLjOhXcO_KLrlePAjgHyTUt5WODX4FBlxTIU5s7rAgWbmdHsrT5_GYVHwoaJN7uHKyLthx_wPLWXZWzg7XmCtKAwWxxSWt0PixULYxUIxAu2WD0Rw9OZYd/s1600/sarkozy-merkel-baiser-campagne-benetton-930620-16.11.11_scalewidth_630-480x320.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="426" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgapaWN_ZJ6ml-gENJKT83eVcwLjOhXcO_KLrlePAjgHyTUt5WODX4FBlxTIU5s7rAgWbmdHsrT5_GYVHwoaJN7uHKyLthx_wPLWXZWzg7XmCtKAwWxxSWt0PixULYxUIxAu2WD0Rw9OZYd/s640/sarkozy-merkel-baiser-campagne-benetton-930620-16.11.11_scalewidth_630-480x320.jpg" width="640" /></a></span><span class="Apple-style-span" style="font-size: small;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiJmezPI0ZZNQx-DjThlD7KgXUEZFwASvqqEtcX3FV5jVEzVlyx7Sdhsua6u1bJTYbOWkOvJNOCe1Nm4lGtA2JjJDq3lK9QAL2dRblqbKEPH9lJSmUJPmTgzd4I4VjHKunPhjpZHBrJasDU/s1600/1694398_3_b71c_nicolas-sarkozy-et-son-epouse-carla_5f15cea6d8dc9b47723b1542c9e4e1dc.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="320" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiJmezPI0ZZNQx-DjThlD7KgXUEZFwASvqqEtcX3FV5jVEzVlyx7Sdhsua6u1bJTYbOWkOvJNOCe1Nm4lGtA2JjJDq3lK9QAL2dRblqbKEPH9lJSmUJPmTgzd4I4VjHKunPhjpZHBrJasDU/s640/1694398_3_b71c_nicolas-sarkozy-et-son-epouse-carla_5f15cea6d8dc9b47723b1542c9e4e1dc.jpg" width="640" /></a></span></td></tr>
</tbody></table>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEg42-BOedgdGO93euTpWXbl4UYVzYBjWfwAH4sxP_PTLoJSfW39KNqpP5kTQwMIfB-Bd1qJWoaWbW0lKoPTrEP4SQ4aagnSLx-FcJcA8-YAI1SkmFisjPD4qd-dDNUKPQnoe1WxDmPjQx_V/s1600/1694400_3_ff61_francois-hollande-et-sa-compagne-valerie_cdbbca9a6cb5955daef1f92df23a0024.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="320" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEg42-BOedgdGO93euTpWXbl4UYVzYBjWfwAH4sxP_PTLoJSfW39KNqpP5kTQwMIfB-Bd1qJWoaWbW0lKoPTrEP4SQ4aagnSLx-FcJcA8-YAI1SkmFisjPD4qd-dDNUKPQnoe1WxDmPjQx_V/s640/1694400_3_ff61_francois-hollande-et-sa-compagne-valerie_cdbbca9a6cb5955daef1f92df23a0024.jpg" width="640" /></a></div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEg-f50EYZF11g-xmmmAdzuAh9zBxDcCQgMfMMwCX_hIWWC5UyDtgqZDkPLCM8r-eyQVZHsIP-qQU5tdDCHgzwZRkcK7lwcVMPEdRJMcR5TrRl2ItSyNfgF1FY17ORZiHUGycKRj2fnoIp5i/s1600/577217_10150792037711079_601621078_11295910_681069465_n.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="640" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEg-f50EYZF11g-xmmmAdzuAh9zBxDcCQgMfMMwCX_hIWWC5UyDtgqZDkPLCM8r-eyQVZHsIP-qQU5tdDCHgzwZRkcK7lwcVMPEdRJMcR5TrRl2ItSyNfgF1FY17ORZiHUGycKRj2fnoIp5i/s640/577217_10150792037711079_601621078_11295910_681069465_n.jpg" width="414" /></a></div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjBSJCNjxT0WYAjkNmfrAsBG3bjz1UuUnm5Pmu15nlaDK_rDK7JzAXe1-beGD9JyyySZRHKXixQ3mg11nwQk7qhiXkZEeONX7Lt0evmC79CHOo6YaLoh6-UPTK_lIj1mE75iSsH6Eb0i6S2/s1600/535670_10150793046335769_638990768_9770522_1045505698_n.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="640" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjBSJCNjxT0WYAjkNmfrAsBG3bjz1UuUnm5Pmu15nlaDK_rDK7JzAXe1-beGD9JyyySZRHKXixQ3mg11nwQk7qhiXkZEeONX7Lt0evmC79CHOo6YaLoh6-UPTK_lIj1mE75iSsH6Eb0i6S2/s640/535670_10150793046335769_638990768_9770522_1045505698_n.jpg" width="532" /></a></div>
<table align="center" cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="margin-left: auto; margin-right: auto; text-align: center;"><tbody>
<tr><td style="text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhoQkbDnITA5EnbaS-X4eKCMWvlNEVsz6_WQynXCp_bUkZ3MXr_SIQIbZhqJfyi2rGyYvdb2n3dn8ZxAfjbp1c0DPQQBQuEvkHRhZ-ZSKHgjh-ChyzASXAcM8bNIo-OLuzdC2pMO_VmcEau/s1600/546973_10150727938030769_638990768_9562010_428957769_n.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><img border="0" height="640" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhoQkbDnITA5EnbaS-X4eKCMWvlNEVsz6_WQynXCp_bUkZ3MXr_SIQIbZhqJfyi2rGyYvdb2n3dn8ZxAfjbp1c0DPQQBQuEvkHRhZ-ZSKHgjh-ChyzASXAcM8bNIo-OLuzdC2pMO_VmcEau/s640/546973_10150727938030769_638990768_9562010_428957769_n.jpg" width="478" /></a></td></tr>
<tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;">Les choix de Marine en matière de vins</td></tr>
</tbody></table>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjeNcFR1R5P-wB0E-SjxTpy9ISVmszCBbGKSOniOZDeYodvmlrha3aGJfN0lDf9sMRlJnDYvrCKVVPyO2x9r0CtWyYhcE96XxEKoFCgJUlaOYxm0FsXz_4OHCvEww55Rax0AhmOJE5IIYku/s1600/576227_10150801028365769_638990768_9792032_1377944672_n.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjeNcFR1R5P-wB0E-SjxTpy9ISVmszCBbGKSOniOZDeYodvmlrha3aGJfN0lDf9sMRlJnDYvrCKVVPyO2x9r0CtWyYhcE96XxEKoFCgJUlaOYxm0FsXz_4OHCvEww55Rax0AhmOJE5IIYku/s1600/576227_10150801028365769_638990768_9792032_1377944672_n.jpg" /></a></div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhaaDH3y0BmuUXO0KmuG3jokXwkZzzoXFz-_Iw8792X2gwltls3uCBUdDapDYHax2p1u0Du5CxKCdaletDzzdwjKfF7nAjpg0EdFiDqHoTkZshPrqRBp28eS-MAOVB5Y-60wPDWFXweAoLF/s1600/538477_348452085216610_100001554630845_59944832_1411485371_n.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="480" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhaaDH3y0BmuUXO0KmuG3jokXwkZzzoXFz-_Iw8792X2gwltls3uCBUdDapDYHax2p1u0Du5CxKCdaletDzzdwjKfF7nAjpg0EdFiDqHoTkZshPrqRBp28eS-MAOVB5Y-60wPDWFXweAoLF/s640/538477_348452085216610_100001554630845_59944832_1411485371_n.jpg" width="640" /></a></div>
<table align="center" cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="margin-left: auto; margin-right: auto; text-align: center;"><tbody>
<tr><td style="text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhp0JUakcAkr1QQbErwDS4glOH9sv8oXmemyErCp33ZAMd75VxxeD4IGnNtn0LYCA4a3TngVpZnh7mwsNJw8H40dF7F5eIXW-1oVbdmZxnZ0v-TQSqsfaiaAVrVi6iY0bEtt890-VpEoUGd/s1600/P1050961.JPG" imageanchor="1" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><img border="0" height="438" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhp0JUakcAkr1QQbErwDS4glOH9sv8oXmemyErCp33ZAMd75VxxeD4IGnNtn0LYCA4a3TngVpZnh7mwsNJw8H40dF7F5eIXW-1oVbdmZxnZ0v-TQSqsfaiaAVrVi6iY0bEtt890-VpEoUGd/s640/P1050961.JPG" width="640" /></a></td></tr>
<tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;">Meeting Hollande à Vincennes</td></tr>
</tbody></table>
<table align="center" cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="margin-left: auto; margin-right: auto; text-align: center;"><tbody>
<tr><td style="text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgeFWU1ITTpzn5ZnhsZO-TpDr-HlgLjG4ZQSlQQxH_Qj-Z41c5xr5knrBunPuu7g5yi015UNndm1oJHl2EO87rsExcImhvByaYp7NsOclHOo3VlJMBtbIvtShFus9bfS529KoU7_xvMb6xe/s1600/P1050964.JPG" imageanchor="1" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><img border="0" height="466" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgeFWU1ITTpzn5ZnhsZO-TpDr-HlgLjG4ZQSlQQxH_Qj-Z41c5xr5knrBunPuu7g5yi015UNndm1oJHl2EO87rsExcImhvByaYp7NsOclHOo3VlJMBtbIvtShFus9bfS529KoU7_xvMb6xe/s640/P1050964.JPG" width="640" /></a></td></tr>
<tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;">Jeunes bretons au meeting Sarkozy à la Concorde</td></tr>
</tbody></table>
<table align="center" cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="margin-left: auto; margin-right: auto; text-align: center;"><tbody>
<tr><td style="text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjszeXczQ1YJ5bszp3-_78oAsHvZmi3tocGO7zXZ7RD26VXPUzYmJN-W9T2L8aRoAZjDRHh0_fzvAx2jn18kduVvrRc4IqJ68L-msGazx3QmAE7Dje1tw8Ivt355OjWVp_5v5sIyEJT5QA5/s1600/P1050971.JPG" imageanchor="1" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><img border="0" height="480" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjszeXczQ1YJ5bszp3-_78oAsHvZmi3tocGO7zXZ7RD26VXPUzYmJN-W9T2L8aRoAZjDRHh0_fzvAx2jn18kduVvrRc4IqJ68L-msGazx3QmAE7Dje1tw8Ivt355OjWVp_5v5sIyEJT5QA5/s640/P1050971.JPG" width="640" /></a></td></tr>
<tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;">Meeting Sarkozy à la Concorde</td></tr>
</tbody></table>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEj3uSA3n489ganF-ZIeOAc2BkzrRx99btUQeHHMaWuVP354C1jSZQbkEWYqgRDBRSjptVhtVkGbYjf8y0Uc9jju-5IdD3aqfA3Y5QdDSHpgVbL965COJ2Xk1VfuOlwqHK4DpB8VcU-Crpqi/s1600/P1050974.JPG" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="480" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEj3uSA3n489ganF-ZIeOAc2BkzrRx99btUQeHHMaWuVP354C1jSZQbkEWYqgRDBRSjptVhtVkGbYjf8y0Uc9jju-5IdD3aqfA3Y5QdDSHpgVbL965COJ2Xk1VfuOlwqHK4DpB8VcU-Crpqi/s640/P1050974.JPG" width="640" /></a></div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjuY-pnL0EBqyC2PoOlqAn4Z2mUKgTN7F7ZV_CjiiDO1pFW3MZELhVTPW1mSMNHcJsnqQOShLeiNGtugtqvSLWDTZba3QVgHRqRkvFX4PDLDbSXeukLAYuBvdQUpYXfwI_5DpuEto21hUrz/s1600/P1050984.JPG" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="478" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjuY-pnL0EBqyC2PoOlqAn4Z2mUKgTN7F7ZV_CjiiDO1pFW3MZELhVTPW1mSMNHcJsnqQOShLeiNGtugtqvSLWDTZba3QVgHRqRkvFX4PDLDbSXeukLAYuBvdQUpYXfwI_5DpuEto21hUrz/s640/P1050984.JPG" width="640" /></a></div>
<br />
<br />ANYHOWhttp://www.blogger.com/profile/18028833471124653663noreply@blogger.com1tag:blogger.com,1999:blog-4845870192951381702.post-44710276721633483922012-04-28T21:17:00.000+02:002012-04-28T21:17:48.383+02:00La France, c'est le Quevilly du monde<br />
<div align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0in;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhjrmP9jOI-13x9X3R3tVHzBIGxJALUHIUi595ySp3ouAefB1E1ISsRRi3NkT0c0OOgoI1yPR0RPM00axXYUzdA-TlnjNB7Ca1-cbm4NldZIeYepprPPOEJN9WL5eXH3zH3EtZW24wWFJz-/s1600/quevilly.jpg" imageanchor="1" style="clear: left; float: left; margin-bottom: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="412" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhjrmP9jOI-13x9X3R3tVHzBIGxJALUHIUi595ySp3ouAefB1E1ISsRRi3NkT0c0OOgoI1yPR0RPM00axXYUzdA-TlnjNB7Ca1-cbm4NldZIeYepprPPOEJN9WL5eXH3zH3EtZW24wWFJz-/s640/quevilly.jpg" width="640" /></a><span class="Apple-style-span" style="font-size: large;"><span class="Apple-style-span" style="font-size: small;"></span></span></div>
<div align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0in;">
<span class="Apple-style-span" style="font-size: large;">Ah, Quevilly ! Au
moment où j'écris ces lignes, la finale de la coupe de France de
football se joue à Saint-Denis. Peu importe le résultat : Quevilly a
déjà gagné. Ce club amateur a conquis le cœur des Français qui
adorent les petits qui bravent les grands. Les mythes conjugués du
Petit Poucet face à l'ogre et de David face à Goliath ont la vie
dure.
</span></div>
<div align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0in;">
<span class="Apple-style-span" style="font-size: large;"><br />
</span></div>
<div align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0in;">
<span class="Apple-style-span" style="font-size: large;">La France, pourvue jadis
d'un empire, roule toujours des mécaniques. Elle continue à le
faire, contre l'évidence de son rétrécissement historique et
économique. La France, c'est 1% de la population mondiale réparti
sur 0,43% de la surface du globe. Un confetti, une principauté même
si on a la bombe atomique et toujours un siège, largement usurpé,
de membre permanent au Conseil de Sécurité de l'ONU.
</span></div>
<div align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0in;">
<span class="Apple-style-span" style="font-size: large;"><br />
</span></div>
<div align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0in;">
<span class="Apple-style-span" style="font-size: large;">Une aventure sportive
comme celle de Quevilly, ça rassure les Français. On est petit mais
on existe. On est petit mais on est malin. Tous les Français se
reconnaissent en Astérix, le gaulois irréductible retranché dans
son village récalcitrant. Les Romains de la bande dessinée ont été
remplacés par la mondialisation. Les Français sont les plus forts.
Le protectionnisme et le rejet des étrangers vont sauver leur
identité nationale.
</span></div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: justify;">
<span class="Apple-style-span" style="font-size: large;"><br /></span></div>
<div align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0in;">
<span class="Apple-style-span" style="font-size: large;">Alors, on célèbre ces
braves joueurs amateurs de Quevilly. La Normandie, ça sent bon les
verts pâturages. Ils sont modestes et méritants, plus sympas que
les professionnels trop payés de Lyon. On aime Quevilly parce que
cette équipe est à l'échelle de nos ambitions. </span></div>
<div align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0in;">
<span class="Apple-style-span" style="font-size: large;"><br />
</span></div>
<div align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0in;">
<span class="Apple-style-span" style="font-size: large;">La France, c'est le
Quevilly du monde. </span></div>ANYHOWhttp://www.blogger.com/profile/18028833471124653663noreply@blogger.com4tag:blogger.com,1999:blog-4845870192951381702.post-16923520637161653302012-04-24T12:58:00.002+02:002012-04-24T19:27:00.692+02:00French politics for dummies (in english)<br />
<div align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0in;">
<div style="font-weight: normal;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEir7C4JEwkVwJizZcw9GhyCYCFLG1cCavUuWG2LLkxy1-pMT_Wd-t3NCPhVjYXrQXfd2qzZ-m0RhdiBOsuDGU3btugfY-epUBqoj0B9YJE1recMRaVkASabSCQjweKcA2a90-0dwqLTemkb/s1600/20120214090321_parisweb.jpeg" imageanchor="1" style="clear: left; float: left; margin-bottom: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="424" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEir7C4JEwkVwJizZcw9GhyCYCFLG1cCavUuWG2LLkxy1-pMT_Wd-t3NCPhVjYXrQXfd2qzZ-m0RhdiBOsuDGU3btugfY-epUBqoj0B9YJE1recMRaVkASabSCQjweKcA2a90-0dwqLTemkb/s640/20120214090321_parisweb.jpeg" width="640" /></a></div>
<span class="Apple-style-span" style="font-size: large;"><span style="color: #353535;"><span style="font-family: Arial, sans-serif;"><b>The
french electoral system runs on a 5 year cycle. The president is
elected directly by all the voters (minimum age : 18 yo). To be
elected president, you need 50 % of the popular vote. This was not
reached by any candidate last Sunday. In two weeks, on the second
round, the two candidates who collected the most votes last Sunday
(Hollande and Sarkozy) will compete. The winner will be the one who
has the most votes (even under 50%). </b></span></span>
</span></div>
<div align="JUSTIFY" style="font-weight: normal; margin-bottom: 0in;">
<span class="Apple-style-span" style="font-size: large;"><br />
</span></div>
<div align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0in;">
<br />
<ul>
<li style="font-weight: normal;"><span class="Apple-style-span" style="color: #353535; font-family: Arial, sans-serif; font-size: large;">The
lower house of the Parliement is elected immediately after the
president. The prime minister is coming from the dominant party in
the lower house (not necessarly the same party as the president's –
in that case, it is called <i>"cohabitation"</i>).</span></li>
<li><span class="Apple-style-span" style="color: #353535; font-family: Arial, sans-serif; font-size: large;">Anybody
can be candidate in the presidential race. You don't need the support
of a real party, although it's easier. To take part in the race, you
have to gather 500 signed endorsements from local elected officials
(such as mayors : there are 36,000 mayors in France !). This is the
reason why a lunatic like Jacques Cheminade managed to be candidate
this year. His program included the project of an universal effort to
implant human colonies on Mars. He got 0.2 % of voters last Sunday.</span></li>
<li><span class="Apple-style-span" style="color: #353535; font-family: Arial, sans-serif; font-size: large;">The
system doesn't require primaries like in the US. Sarkozy was the only
candidate of his party (UMP - conservative) this year and 5 years
ago. But the Socialist Party (PS) has organized this time a certain
form of primary, on the national level, to choose its candidate among
6 executives of the PS. All the french voters were able to cast their
vote and François Hollande was designated.</span></li>
<li><span class="Apple-style-span" style="color: #353535; font-family: Arial, sans-serif; font-size: large;">Dominique
Strauss Kahn would have been the obvious contender for the PS if he
hadn't been caught his pants down in the 2806 suite of the Sofitel
hotel in New York City.</span></li>
<li><span class="Apple-style-span" style="color: #353535; font-family: Arial, sans-serif; font-size: large;">If
the president of the Republic dies, the president of the Senate
(elected on a different basis) takes over for a period of about 2
months, after which a presidential election is called.</span></li>
<li><span class="Apple-style-span" style="color: #353535; font-family: Arial, sans-serif; font-size: large;">The
president has the power to dismiss the lower house, only once during
his 5 year term. In that case, parlementary elections are called. The
president can change the prime minister (always coming from the
dominant party) and the government as many times as he wants.</span></li>
<li><span class="Apple-style-span" style="color: #353535; font-family: Arial, sans-serif; font-size: large;">The
president cannot be criminally charged during his term. The president
can be a divorcee, a womanizer. He can have one or several
mistresses. He can marry a botoxed ex-model turned singer. </span></li>
<li><span class="Apple-style-span" style="color: #353535; font-family: Arial, sans-serif; font-size: large;">The
president can be a woman, but that has never happened. He could be
gay. But that has never been proven.</span></li>
</ul>
</div>ANYHOWhttp://www.blogger.com/profile/18028833471124653663noreply@blogger.com12tag:blogger.com,1999:blog-4845870192951381702.post-84035794895424028232012-04-23T11:43:00.000+02:002012-04-23T11:52:30.820+02:00Premier tour : un goût amer<br />
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEi_QwY0K_PCp8vT03Id1GCNZPjQvITmXL2qwpvt0DMjkic2p9uqzzQa3RFHh1OKwYJ80hrZSKMm0o9CxOEHGydMalKVmjc_TABKtaSUTkZR1hQqijTc0_6cH6B4COGmcojdgJH2_EL4Lrxy/s1600/panneaux+vote+cartoon.jpg" imageanchor="1" style="clear: left; float: left; margin-bottom: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="363" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEi_QwY0K_PCp8vT03Id1GCNZPjQvITmXL2qwpvt0DMjkic2p9uqzzQa3RFHh1OKwYJ80hrZSKMm0o9CxOEHGydMalKVmjc_TABKtaSUTkZR1hQqijTc0_6cH6B4COGmcojdgJH2_EL4Lrxy/s640/panneaux+vote+cartoon.jpg" width="640" /></a></div>
<div style="margin-bottom: 0in; text-align: justify;">
<span class="Apple-style-span" style="font-size: large;"><b>Le premier tour de cette élection
présidentielle laisse un goût profondément amer. Les résultats ne
sont satisfaisants pour personne. A peine 1 point et demi d'écart
entre Hollande et Sarkozy et une Marine Le Pen qui réalise le
meilleur score de tous les temps pour le Front National.
</b></span></div>
<div style="margin-bottom: 0in; text-align: justify;">
<span class="Apple-style-span" style="font-size: large;"><br />
</span></div>
<div style="margin-bottom: 0in;">
</div>
<ul>
<li style="text-align: justify;"><span class="Apple-style-span" style="font-size: large;">Les instituts de sondage se sont
magistralement vautrés en sous-estimant le FN, en sur-estimant
Mélenchon et en pronostiquant à tort une forte abstention. </span></li>
<li style="text-align: justify;"><span class="Apple-style-span" style="font-size: large;">Le
système de 500 signatures est une mauvaise farce qui à permis à un
hurluberlu comme Cheminade d'envahir les médias pour finalement ne
récolter que moins de 90.000 suffrages.</span></li>
<li style="text-align: justify;"><span class="Apple-style-span" style="font-size: large;">Les écolos ne sont pas en reste : malgré un sujet en or massif servi sur un plateau d'argent (Fukushima), Eva Joly a ramassé une monumentale gamelle.</span></li>
<li style="text-align: justify;"><span class="Apple-style-span" style="font-size: large;">Les règles du CSA constituent une
autre bizarrerie moyenâgeuse qui empêche le débat direct entre les
candidats représentatifs à l'approche du scrutin.</span></li>
<li style="text-align: justify;"><span class="Apple-style-span" style="font-size: large;">La commission de sondages a ajouté sa
dose de ridicule en menaçant tous ceux qui laisseraient filtrer des
estimations avant 20 heures. On avait tous les chiffres, sans
difficulté, dès 18 h 30.</span></li>
<li style="text-align: justify;"><span class="Apple-style-span" style="font-size: large;">Les vrais sujets de fond n'ont été
qu'effleurés : dette, chômage, compétitivité,
désindustrialisation. N'espérez pas que cela s'arrange avant le
second tour. Nicolas Sarkozy, aux abois, a déjà annoncé la
couleur, celle d'une droitisation absurde et suicidaire.</span></li>
</ul>
<br />
<div style="margin-bottom: 0in; text-align: justify;">
<span class="Apple-style-span" style="font-size: large;"><br />
</span></div>
<div style="margin-bottom: 0in; text-align: justify;">
<span class="Apple-style-span" style="font-size: large;">Le 6 mai au soir, le pays sera en
lambeaux, probablement dirigé par un socialiste timoré qui n'osera
pas trancher dans le vif et imposer des décisions courageuses. Et,
dans 5 ans, selon la bonne vieille tradition française, le retour de
balancier bénéficiera à un quelconque Copé. </span><br />
<span class="Apple-style-span" style="font-size: large;"><br /></span><br />
<span class="Apple-style-span" style="font-size: large;">Vive la France ! </span></div>ANYHOWhttp://www.blogger.com/profile/18028833471124653663noreply@blogger.com1tag:blogger.com,1999:blog-4845870192951381702.post-24586209968472842362012-04-18T10:15:00.000+02:002012-04-18T11:49:22.003+02:00Mon vote : rouge et blanc (pas de rosé)<br />
<div align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0in;">
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhpt1Q-jOXL2HChbPPPNggJQ0oLr0RQzMilJL_PWxL-v7bhq1kmjLvhO8ZGXwb631RPefAjXikpHEH9yVqLjQI4TicHw87NgH4j_ceKUMth5qCrHnBwqNZwUq-qZMSC5g4y6ZQkXMv7Dqx-/s1600/RougeBlanc.jpg" imageanchor="1" style="clear: left; float: left; margin-bottom: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="155" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhpt1Q-jOXL2HChbPPPNggJQ0oLr0RQzMilJL_PWxL-v7bhq1kmjLvhO8ZGXwb631RPefAjXikpHEH9yVqLjQI4TicHw87NgH4j_ceKUMth5qCrHnBwqNZwUq-qZMSC5g4y6ZQkXMv7Dqx-/s200/RougeBlanc.jpg" width="200" /></a></div>
<span class="Apple-style-span" style="font-size: large;">Rouge et blanc. Tels
seront mes votes pour le premier et le second tour de l'élection
présidentielle.</span></div>
<div align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0in;">
<span class="Apple-style-span" style="font-size: large;"><br />
</span></div>
<div align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0in;">
<span class="Apple-style-span" style="font-size: large;">Rouge au premier tour :
ce sera donc Mélenchon. Son programme krypto-bolchévique est
absurde de bout en bout. Mais je lui accorde mon suffrage en
récompense d'une campagne populaire et ardente. Il a parlé au
peuple avec respect et avec amour. Oui, l'amour en politique, c'est
rare. Son constat est juste même si ses solutions sont suicidaires. </span><span class="Apple-style-span" style="font-size: large;">Mélenchon a été <i>"le grand perturbateur"</i> de cette morne campagne, pour reprendre l'expression choisie par <i>"Le Nouvel Observateur". </i></span><span class="Apple-style-span" style="font-size: large;">Je voterai pour lui en espérant au passage, modestement, pousser
dans ses retranchement un système électoral obsolète : les
500 signatures, les calculs d'apothicaire du CSA, les tartufferies
sur les sondages et leur publication interdite (tu parles!) sur
Internet. Un bon score de Mélenchon fera aussi réfléchir Hollande. </span></div>
<div align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0in;">
<span class="Apple-style-span" style="font-size: large;"><br /></span></div>
<div align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0in;">
</div>
<div align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0in;">
<span class="Apple-style-span" style="font-size: large;">Au second tour, je ne
voterai pas, comme il y a 5 ans, pour Sarkozy. Il a raté son
quinquennat, aveuglé par son arrogance et par sa pusillanimité. Le
principal reproche que je lui fais est simple : il n'a pas eu le
courage d'appliquer son programme de 2007. <i><b><a href="http://anyhow-anyhow.blogspot.fr/2012/02/un-decu-du-sarkozysme-tente-par.html">(lire ici des explications plus développées)</a></b></i></span></div>
<div align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0in;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEg7cuXL5G5Zgf8X_dqgvAofjNqHhYXIkSXdPxYE6ZomT3b5tUtzK39GXnXwSat6ALzbdUwhqbmYeyAVGMw7UIpEaEDfaSyvTL_ec7z5spFMmvz9aBEUF1R41s9cAaUwwZPh4Cluszx2I5Nn/s1600/3467881.jpg" imageanchor="1" style="clear: left; float: left; margin-bottom: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="316" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEg7cuXL5G5Zgf8X_dqgvAofjNqHhYXIkSXdPxYE6ZomT3b5tUtzK39GXnXwSat6ALzbdUwhqbmYeyAVGMw7UIpEaEDfaSyvTL_ec7z5spFMmvz9aBEUF1R41s9cAaUwwZPh4Cluszx2I5Nn/s640/3467881.jpg" width="640" /></a><span class="Apple-style-span" style="font-size: large;"><span class="Apple-style-span" style="font-size: small;"></span></span></div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: justify;">
<span class="Apple-style-span" style="font-size: large;">Je ne peux pas voter non
plus pour Hollande. On sait très bien ce que ça va donner. C'est le
retour du PS réformiste petits bras. Je vois déjà ressurgir les
fantômes de Fabius et d'Aubry. On n'y coupera pas mais je ne veux
pas cautionner, même avec une simple petite voix, ce <i>"revival"</i> des
morts-vivants de la sociale démocratie indécise.</span></div>
<div align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0in;">
<span class="Apple-style-span" style="font-size: large;"><br />
</span></div>
<div align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0in;">
<span class="Apple-style-span" style="font-size: large;">Alors, au second tour, je
voterai blanc. Je regrette, comme beaucoup, que ce choix ne soit pas
comptabilisé. Je voterai quand même. Pour la beauté du geste.
Hollande, élu sans moi, fera du replâtrage sur une maison en ruine.
Le plus dur est à venir. </span></div>ANYHOWhttp://www.blogger.com/profile/18028833471124653663noreply@blogger.com3tag:blogger.com,1999:blog-4845870192951381702.post-68790960297289340932012-04-15T10:40:00.000+02:002012-04-15T10:40:27.840+02:00SOS Homophobie imagine une autre enfance pour nos candidats<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEg4K5rXpFnYtqTydiiCANhRkiRSonEtKjtx5kVXmYBtKhRDK5ee-5YquH5YogXxiiDn3leDHw3WBRk4Dhotj6-q2qwuVPOWXr_Q-3oNwapTn05X4uIpvmdrJqLTbacrsCYkHXZkmxw1pVC4/s1600/homoparentalite-sarkozy.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEg4K5rXpFnYtqTydiiCANhRkiRSonEtKjtx5kVXmYBtKhRDK5ee-5YquH5YogXxiiDn3leDHw3WBRk4Dhotj6-q2qwuVPOWXr_Q-3oNwapTn05X4uIpvmdrJqLTbacrsCYkHXZkmxw1pVC4/s1600/homoparentalite-sarkozy.jpg" /></a></div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgJNuRgH04JJLbwdU1MD-7FZikaklo2XC2FE4yt2r93-EgPH1Xk-sMrz2pk_CRcfzHKr55-lCeHZisu4vR4TEPVOIpXxYKkJkrEX-YuCwKq2TnxLjG4GGVZhn4YtEnr0_Rc8nPjpeNSGunW/s1600/homoparentalite-bayrou.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgJNuRgH04JJLbwdU1MD-7FZikaklo2XC2FE4yt2r93-EgPH1Xk-sMrz2pk_CRcfzHKr55-lCeHZisu4vR4TEPVOIpXxYKkJkrEX-YuCwKq2TnxLjG4GGVZhn4YtEnr0_Rc8nPjpeNSGunW/s1600/homoparentalite-bayrou.jpg" /></a></div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgXbMwBLLQk485Pekk2WwglCk1asQd_F9002TbpakP08XeWZvIF2WChU2NHR-bI8cXYvrV3ZhDE0E4Qx3oRDKSeOildjA0T7efwSpuCW8q7TqHVbaNumCSu2Tc_xQx0MUwKb9tzfzKRowaR/s1600/homoparentalite-hollande.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgXbMwBLLQk485Pekk2WwglCk1asQd_F9002TbpakP08XeWZvIF2WChU2NHR-bI8cXYvrV3ZhDE0E4Qx3oRDKSeOildjA0T7efwSpuCW8q7TqHVbaNumCSu2Tc_xQx0MUwKb9tzfzKRowaR/s1600/homoparentalite-hollande.jpg" /></a></div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhopJodye_ZAmcqvej7kspRMFheZZCNP87cAMesRpsQJUX1R191iYqDmeGXxiIiA2286IsNljKTnJVdGGCSVbF_9w43MI-ighRb7mrWnkcq8jOU8EbWFf2kwq3QFyJqVx2bJyJwtqekFysg/s1600/homoparentalite-joly.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhopJodye_ZAmcqvej7kspRMFheZZCNP87cAMesRpsQJUX1R191iYqDmeGXxiIiA2286IsNljKTnJVdGGCSVbF_9w43MI-ighRb7mrWnkcq8jOU8EbWFf2kwq3QFyJqVx2bJyJwtqekFysg/s1600/homoparentalite-joly.jpg" /></a></div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjOPTpOrNVJFgCPh-I2Qu7JnY36NZ95l3BMbyU7-i2HWr93BIWK-913nGcq_0SrH4XNAilpT-wvy4WFaibQ_70yIZdBOEBXYkcv8PwxqGPvypo97Mqlmqwe1hpZ6WVOSHdssMmx_m6ewdst/s1600/homoparentalite-lepen.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjOPTpOrNVJFgCPh-I2Qu7JnY36NZ95l3BMbyU7-i2HWr93BIWK-913nGcq_0SrH4XNAilpT-wvy4WFaibQ_70yIZdBOEBXYkcv8PwxqGPvypo97Mqlmqwe1hpZ6WVOSHdssMmx_m6ewdst/s1600/homoparentalite-lepen.jpg" /></a></div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjsnuWm5rSUx1GMuWuoj5UinrXtcfTUanN-w-uLq8J10wKYJvEwGSfz4L1zxbFh9LyUu06DPaM3JYCHriQEc2pKFWYQS23lt5Usy0_3g1BNodN69JjMLFaMCwT9b0e6eSHpMSIvNpo9vROu/s1600/homoparentalite-melenchon.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjsnuWm5rSUx1GMuWuoj5UinrXtcfTUanN-w-uLq8J10wKYJvEwGSfz4L1zxbFh9LyUu06DPaM3JYCHriQEc2pKFWYQS23lt5Usy0_3g1BNodN69JjMLFaMCwT9b0e6eSHpMSIvNpo9vROu/s1600/homoparentalite-melenchon.jpg" /></a></div>
<br />
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<br /></div>
<br />ANYHOWhttp://www.blogger.com/profile/18028833471124653663noreply@blogger.com6tag:blogger.com,1999:blog-4845870192951381702.post-26831283304191169432012-04-04T12:00:00.000+02:002012-04-04T12:01:01.788+02:00Un débat présidentiel tronqué<br />
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiftfELC1SW8d07moeShztFWehxJeoJPWOeWjzlv1z4mNPOPyank9eeLYY8qMbtpZtJmSJ_TbB9BzIIx0pSNcY0c9nGh8BwSefv1tkBWZsuuWhVj_yChJCfq5e0kv2RZlBstaa_7cRcdrW-/s1600/candidats-ok.jpg" imageanchor="1" style="clear: left; float: left; margin-bottom: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="403" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiftfELC1SW8d07moeShztFWehxJeoJPWOeWjzlv1z4mNPOPyank9eeLYY8qMbtpZtJmSJ_TbB9BzIIx0pSNcY0c9nGh8BwSefv1tkBWZsuuWhVj_yChJCfq5e0kv2RZlBstaa_7cRcdrW-/s640/candidats-ok.jpg" width="640" /></a></div>
<br />
<br />
<div align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0in;">
<span class="Apple-style-span" style="font-size: large;">Péniblement, France 2 a
réussi à mettre sur pied deux émissions où l'on entendra la
semaine prochaine tous les candidats à l'élection présidentielle.
Deux groupes de cinq : le premier avec François Hollande et le
second, le lendemain, avec Nicolas Sarkozy. Pas de débat, seulement
une succession de monologues, entrecoupés de questions de David
Pujadas et de Fabien Namias. Quelques jours plus tard, Yves Calvi
réunira un plateau de dix invités, mais Sarkozy et Hollande se sont
débinés et seront représentés chacun par un second couteau.
</span></div>
<div align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0in;">
<span class="Apple-style-span" style="font-size: large;"><br />
</span></div>
<div align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0in;">
<span class="Apple-style-span" style="font-size: large;">Ces contorsions
médiatiques sont misérables mais elles découlent des absurdités
de l'organisation de ce scrutin. On comprend aisément que Sarkozy et
Hollande ne veillent pas être confrontés directement aux quelques
hurluberlus qui ont réussi à récolter les 500 signatures
nécessaires pour figurer dans le scrutin : le fantasque Jacques
Cheminade et les deux trotskistes pathétiques. Deux trotskistes en
France en 2012 ! On progresse : en 2002, ils étaient
trois. Réveille-toi, Léon, ils sont devenus fous... C'est d'abord
ce système de sélection qu'il faut revoir. Corinne Lepage ou
Dominique de Villepin avaient largement plus de légitimité pour se
présenter que ces trois parasites.
</span></div>
<div align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0in;">
<span class="Apple-style-span" style="font-size: large;"><br />
</span></div>
<div align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0in;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEh9BaV4fqy66w2Z9djxnsqjGy9XUR2j190uA79HrY0b7Bt0urhuz4LwjZYKsRHEzcpXupA9HHbd0zrhxPL44QQTaqv3MGTM6qKfgTic-EeaagTGM_tSUHU31p3H4bNgSWkYB7chZYf2Ga2L/s1600/csa-logo.jpg" imageanchor="1" style="clear: left; float: left; margin-bottom: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="104" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEh9BaV4fqy66w2Z9djxnsqjGy9XUR2j190uA79HrY0b7Bt0urhuz4LwjZYKsRHEzcpXupA9HHbd0zrhxPL44QQTaqv3MGTM6qKfgTic-EeaagTGM_tSUHU31p3H4bNgSWkYB7chZYf2Ga2L/s200/csa-logo.jpg" width="200" /></a><span class="Apple-style-span" style="font-size: large;">Ce qu'il faudra aussi
réformer d'urgence, ce sont les règles ridicules de temps de parole
imposées par le CSA. Ces comptes d'apothicaire entravent gravement
le travail des journalistes et les rédactions en chef, par
commodité, préfèrent réduire au minimum l'espace dévolu à
l'actualité politique, même si nous sommes à quelques semaines de
l'élection majeure dans notre pays. Un exemple hier soir, dans le 20
h de France 2 : le journal durait exactement 40 minutes. Il a
fallu attendre 20 h 21 pour découvrir une séquence rabougrie de 2
minutes et 40 secondes consacrée à l'élection présidentielle. Sur
cette portion congrue, 40 secondes étaient mangées par un sondage
détaillé en plateau par David Pujadas. A suivi un reportage sur les
interrogations suscitées par la percée de Mélenchon chez les
militants socialistes. On n'a pas entendu une seule seconde la voix
d'un candidat, cela afin d'éviter de devoir donner ensuite la même
exposition aux autres prétendants, dans le respect des règlements
tatillons du CSA.
</span></div>
<div align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0in;">
<span class="Apple-style-span" style="font-size: large;"><br />
</span></div>
<div align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0in;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhK-F2cVt41GT85EUzLsKsW2MKKGEeoFEl2qejrBSM85Gpziyp77pwj0Cag-9frE9ECOJW8y5wPutxq8BpU4Ya_qQ_i2FTzKEEjYR0L2ZZfczlWP48lQT8qQ5eZiR7loEqL3bHzu4BAn2jH/s1600/pendule+ORTF.jpg" imageanchor="1" style="clear: right; float: right; margin-bottom: 1em; margin-left: 1em;"><img border="0" height="229" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhK-F2cVt41GT85EUzLsKsW2MKKGEeoFEl2qejrBSM85Gpziyp77pwj0Cag-9frE9ECOJW8y5wPutxq8BpU4Ya_qQ_i2FTzKEEjYR0L2ZZfczlWP48lQT8qQ5eZiR7loEqL3bHzu4BAn2jH/s320/pendule+ORTF.jpg" width="320" /></a><span class="Apple-style-span" style="font-size: large;">Les télés avaient
largement retransmis les débats des primaires socialistes, sans
s'embarrasser de minutage. Les chaines d'info avaient ensuite diffusé
in extenso les meetings des uns et des autres. Mais on n'était pas
encore dans la période sacrée définie arbitrairement par le CSA. A
présent, alors que le scrutin approche, les électeurs n'ont plus le
loisir d'écouter les candidats, sauf par bribes saucissonnées. Ce
système idiot empêche toute expression structurée sur le fond des
dossiers. Les candidats et leur staff de campagne se contentent de
forger des <i>«petites phrases», </i><span style="font-style: normal;">des
formules piquantes sans véritable contenu destinées à être
reprises, si tout va bien, par des médias frileux qui picorent avec
parcimonie. </span>
</span></div>
<div align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0in;">
<span class="Apple-style-span" style="font-size: large;"><br />
</span></div>
<div align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0in;">
<span class="Apple-style-span" style="font-size: large;"><span style="font-style: normal;">Nicolas
Sarkozy, encore aux affaires (sans jeu de mot), a la possibilité de
faire campagne autrement en organisant un </span><i>«bruit de fond
médiatique», </i><span style="font-style: normal;">en multipliant
par exemple les interpellations d'islamistes présumés dangereux.
Cette agitation policière n'est pas décomptée de son temps de
parole. </span>
</span></div>
<div align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0in;">
<span class="Apple-style-span" style="font-size: large;"><br />
</span></div>
<div align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0in;">
<span class="Apple-style-span" style="font-size: large;"><span style="font-style: normal;">François
Bayrou a eu raison de réclamer une vraie confrontation entre tous
les candidats, même s'il aurait fallu au passage se coltiner les
quelques olibrius qui ont franchi l'épreuve des 500 signatures. Ce
débat n'aura pas lieu. La campagne sombre dans l'ennui et
l'anecdotique. Il ne faut pas s'étonner que les prévisions
d'abstention soient aussi élevées et que les citoyens doutent de
plus en plus de l'utilité de cette élection. </span>
</span></div>
<div align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0in;">
<br /></div>ANYHOWhttp://www.blogger.com/profile/18028833471124653663noreply@blogger.com2tag:blogger.com,1999:blog-4845870192951381702.post-75468405125418133642012-03-25T10:12:00.001+02:002012-03-25T14:14:50.947+02:00Une femme acquittée, au nom de beaucoup d'autres<div style="font-style: normal; margin-bottom: 0in; margin-left: 0.32in; text-align: justify; text-indent: -0.5in;"><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><br />
</div><br />
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><br />
</div><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhMhj8lynPgtXD7xeV2u2GtwjuD_z0MieVxwdyqKN1bEQlaetuniOQWnyaBpfzHAJPVvJFGPpO4NSZvTmC0Q2UO5X9fNedt1oDvkIqhb9MrRWtanojdw9OctOJJlCkitM_QmYV585DELNpW/s1600/Capture-decran-2011-03-15-a-19.jpeg" imageanchor="1" style="clear: left; float: left; margin-bottom: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="320" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhMhj8lynPgtXD7xeV2u2GtwjuD_z0MieVxwdyqKN1bEQlaetuniOQWnyaBpfzHAJPVvJFGPpO4NSZvTmC0Q2UO5X9fNedt1oDvkIqhb9MrRWtanojdw9OctOJJlCkitM_QmYV585DELNpW/s320/Capture-decran-2011-03-15-a-19.jpeg" width="203" /></a><span class="Apple-style-span" style="font-size: large;"><span style="font-family: Arial, sans-serif;"><b> </b></span></span><span class="Apple-style-span" style="font-family: Arial, sans-serif; font-size: large;"><b><span class="Apple-style-span" style="background-color: white; color: #351c75;">Les événements de Toulouse ont éclipsé un procès exemplaire qui s'est tenu cette semaine devant la Cour d'Assises du Nord, à Douai. On jugeait une femme qui a assassiné son mari. Un mari violent. Une femme maltraitée et battue depuis des années par son compagnon. L'avocat général, Luc Frémiot, a prononcé à cette occasion un réquisitoire extraordinaire, non pas contre la femme qui était dans le prétoire mais contre sa victime, l'homme, le vrai bourreau. Un réquisitoire qui valait toutes les plaidoiries. L'accusée a été acquittée. Le texte de la déclaration de l'avocat général figure dans un article sobre et remarquable signé Pascale Robert-Diard, publié par le journal </span></b><span class="Apple-style-span" style="background-color: white; color: #351c75;"><i style="text-decoration: none;"><b>«Le Monde»</b></i><b style="text-decoration: none;">. Je vous propose de le lire ci-dessous. On peut parfois douter de la Justice. Pas cette fois-ci.</b></span></span></div><div align="JUSTIFY" style="font-style: normal; margin-bottom: 0in; margin-left: 0.32in; text-decoration: none; text-indent: -0.5in;"><span class="Apple-style-span" style="font-size: large;"><br />
</span></div><div align="JUSTIFY" style="font-style: normal; font-weight: normal; margin-bottom: 0in; text-decoration: none;"><span class="Apple-style-span" style="font-size: large;"><br />
</span></div><div align="JUSTIFY" style="font-style: normal; margin-bottom: 0in;"><span style="font-family: Arial, sans-serif; font-size: x-large;"><u><b>Femmes battues : réquisitoire contre l'indifférence aux assises du Nord</b></u></span></div><table border="0" cellpadding="7" cellspacing="0" style="width: 601px;"><colgroup><col width="290"></col> <col width="283"></col> </colgroup><tbody>
<tr valign="TOP"> <td width="290"><div align="JUSTIFY" style="font-style: normal; font-weight: normal; text-decoration: none;"><span class="Apple-style-span" style="font-size: large;"><br />
</span></div></td> <td width="283"><div align="JUSTIFY" style="font-style: normal; font-weight: normal; text-decoration: none;"><span class="Apple-style-span" style="font-size: large;"><br />
</span></div></td> </tr>
</tbody></table><div align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0.21in;"><span style="font-family: Arial, sans-serif; font-size: large;"><span style="font-style: normal;"><span style="text-decoration: none;"><span style="font-weight: normal;">C'est une sale affaire de violence et de misère. Une de celles auxquelles on rechigne à s'intéresser parce que tout cela semble trop loin, trop moche et qu'on en a bien assez comme ça. C'est ce que l'on pensait, au début. Comme sans doute les six jurés - quatre femmes, deux hommes - tirés au sort devant la cour d'assises du Nord pour juger Alexandra Guillemin, 32 ans, qui comparaissait pour le meurtre de son mari, Marcelino.</span></span></span></span></div><div align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0.21in;"><span class="Apple-style-span" style="font-size: large;"><span style="font-family: Arial, sans-serif;"><span style="font-style: normal;"><span style="text-decoration: none;"><span style="font-weight: normal;">Un soir de juin 2009, dans la cuisine de leur appartement à Douai, cette mère de quatre enfants a dit à son mari qu'elle voulait le quitter. Il a explosé de fureur, a cherché à l'étrangler, elle a saisi un couteau de cuisine. La plaie dans le cou mesurait 13,5 cm de profondeur. Il est mort sur le coup, </span></span></span></span><span style="font-family: Arial, sans-serif;"><i><span style="text-decoration: none;"><span style="font-weight: normal;">"dans une mare de sang"</span></span></i></span><span style="font-family: Arial, sans-serif;"><span style="font-style: normal;"><span style="text-decoration: none;"><span style="font-weight: normal;">, dit le procès-verbal des policiers. Voilà pour les faits.</span></span></span></span></span></div><div align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0.21in;"><span style="font-family: Arial, sans-serif; font-size: large;"><span style="font-style: normal;"><span style="text-decoration: none;"><span style="font-weight: normal;">Le procès s'est ouvert mercredi 21 mars. Alexandra Guillemin comparaissait libre après dix-sept mois de détention provisoire. Elle s'est assise dans le prétoire, le visage légèrement incliné, ses longs cheveux sombres noués sur la nuque, les yeux baissés, les mains posées sur les genoux et elle n'a plus vraiment bougé. Dehors, c'était le printemps, le ciel était bleu tendre. Le soleil inondait les murs clairs de la salle d'audience. C'est là, dans cette lumière si blanche, si crue, qu'une cour et des jurés ont plongé dans la nuit d'une femme.</span></span></span></span></div><div align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0.21in;"><span style="font-family: Arial, sans-serif; font-size: large;"><span style="font-style: normal;"><span style="text-decoration: none;"><span style="font-weight: normal;">Alexandra avait 17 ans, elle était en première, au lycée, quand elle a rencontré Marcelino, un Gitan sédentarisé, de quatorze ans son aîné. Elle est tombée amoureuse, a claqué la porte de chez sa mère qui ne l'aimait guère et rompu avec son père qui était en colère. Quelques mois plus tard, elle s'est mariée, le premier des quatre enfants est né et Alexandra Guillemin a renoncé à passer son bac. Le reste est un long calvaire. Une épouse que l'on viole, frappe, insulte et humilie. Que l'on menace lorsqu'elle murmure des confidences à sa sœur au téléphone ou cherche à voir son père. Que l'on épie quand elle tente de se confier à l'assistante sociale. Que l'on écrase et engloutit. Au XXIe siècle, dans une ville française, une ombre dans une caverne.</span></span></span></span></div><div align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0.21in;"><span class="Apple-style-span" style="font-size: large;"><span style="font-family: Arial, sans-serif;"><span style="font-style: normal;"><span style="text-decoration: none;"><span style="font-weight: normal;">Pendant trois jours, un homme ne l'a pas quittée des yeux. Luc Frémiot est avocat général. Cela fait plus de dix ans qu'il se bat contre les violences conjugales. Qu'il essaie de secouer les consciences. Qu'il tonne à l'audience, bat les estrades, s'invite dans les colloques. Qu'il donne des instructions écrites aux policiers pour transmettre systématiquement au parquet les </span></span></span></span><span style="font-family: Arial, sans-serif;"><i><span style="text-decoration: none;"><span style="font-weight: normal;">"mains courantes"</span></span></i></span><span style="font-family: Arial, sans-serif;"><span style="font-style: normal;"><span style="text-decoration: none;"><span style="font-weight: normal;"> déposées par les femmes, afin de ne pas laisser échapper la moindre chance de briser le silence, d'endiguer la violence dès le premier coup porté. Pour qu'il ne soit pas suivi d'un deuxième, puis d'un troisième, qui fait plus mal, détruit plus profond.</span></span></span></span></span></div><div align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0.21in;"><span class="Apple-style-span" style="font-size: large;"><span style="font-family: Arial, sans-serif;"><span style="font-style: normal;"><span style="text-decoration: none;"><span style="font-weight: normal;">Il l'a regardée, Alexandra Guillemin, lorsqu'à la barre elle triturait son mouchoir, en répondant d'une voix faible aux questions de la présidente, Catherine Schneider. Lorsque des larmes roulaient sur son visage à l'évocation par les voisins, par les rares amis, par les dépositions de ses enfants, de ce qu'avait été sa vie. Lorsqu'elle chassait de la main les images qui l'assaillaient, honteuse de devoir expliquer ce que son corps avait subi et qu'elle avait toujours tu. Luc Frémiot observait tout, aspirait tout. Il a dévisagé aussi ces femmes assises dans le public, dont soudain s'échappait un cri, presque un ordre : </span></span></span></span><span style="font-family: Arial, sans-serif;"><i><span style="text-decoration: none;"><span style="font-weight: normal;">"Parle, Alexandra ! Parle !"</span></span></i></span><span style="font-family: Arial, sans-serif;"><span style="font-style: normal;"><span style="text-decoration: none;"><span style="font-weight: normal;"> Il a crucifié du regard cet officier de police judiciaire concédant un </span></span></span></span><span style="font-family: Arial, sans-serif;"><i><span style="text-decoration: none;"><span style="font-weight: normal;">"dysfonctionnement" </span></span></i></span><span style="font-family: Arial, sans-serif;"><span style="font-style: normal;"><span style="text-decoration: none;"><span style="font-weight: normal;">quand on lui a demandé d'expliquer comment et pourquoi son service n'avait pas jugé nécessaire de donner suite à la plainte que voulait déposer Alexandra Guillemin contre son mari. Elle avait l'œil tuméfié, on lui a conseillé une main courante et on l'a renvoyée chez elle parce que </span></span></span></span><span style="font-family: Arial, sans-serif;"><i><span style="text-decoration: none;"><span style="font-weight: normal;">"ça ne saignait pas"</span></span></i></span><span style="font-family: Arial, sans-serif;"><span style="font-style: normal;"><span style="text-decoration: none;"><span style="font-weight: normal;">.</span></span></span></span></span></div><div align="JUSTIFY" style="font-style: normal; font-weight: normal; margin-bottom: 0.21in; text-decoration: none;"><span style="font-family: Arial, sans-serif; font-size: large;">Vendredi 23 mars, l'avocat général s'est levé. Ou, plus justement dit, il s'est jeté. Les notes sur le carnet ne disent ni la voix qui enfle et se brise, ni les silences, le souffle qui emporte, les mains tendues qui escortent les paroles jusqu'aux visages concentrés des jurés, le regard suspendu de l'accusée.</span></div><div align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0.21in;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEj6j9-oSKMafZNpNyK-TMZZk0JTsQECfGsDGNgMSq7ngbqydpk33iYkf0tnqIBO_wublZYM1Gpg_1s2e0iDVVLUVojtdwV_wivfCu1fq-HmHyluLgT325xSXg6g1wCvnbSoXtu_696PGISP/s1600/acquitte%CC%81e.jpg" imageanchor="1" style="clear: left; float: left; margin-bottom: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEj6j9-oSKMafZNpNyK-TMZZk0JTsQECfGsDGNgMSq7ngbqydpk33iYkf0tnqIBO_wublZYM1Gpg_1s2e0iDVVLUVojtdwV_wivfCu1fq-HmHyluLgT325xSXg6g1wCvnbSoXtu_696PGISP/s1600/acquitte%CC%81e.jpg" /></a><span style="font-family: Arial, sans-serif; font-size: large;"><span class="Apple-style-span" style="font-family: Times; font-size: small;"></span><i><span style="text-decoration: none;"><b>"Alexandra Guillemin, nous avions rendez-vous. C'est un rendez-vous inexorable, qui guette toutes les victimes de violences conjugales. Ce procès vous dépasse parce que derrière vous, il y a toutes ces femmes qui vivent la même chose que vous. Qui guettent les ombres de la nuit, le bruit des pas qui leur fait comprendre que c'est l'heure où le danger rentre à la maison. Les enfants qui filent dans la chambre et la mère qui va dans la cuisine, qui fait comme si tout était normal et qui sait que tout à l'heure, la violence explosera.</b></span></i></span></div><div align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0.21in;"><span style="font-family: Arial, sans-serif; font-size: large;"><i><span style="text-decoration: none;"><b>Elles sont toutes sœurs, ces femmes que personne ne regarde, que personne n'écoute. Parce que, comme on l'a entendu tout au long de cette audience, lorsque la porte est fermée, on ne sait pas ce qui se passe derrière. Mais la vraie question, c'est de savoir si l'on a envie de savoir ce qui se passe. Si l'on a envie d'écouter le bruit des meubles que l'on renverse, des coups qui font mal, des claques qui sonnent et des enfants qui pleurent.</b></span></i></span></div><div align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0.21in;"><span style="font-family: Arial, sans-serif; font-size: large;"><i><span style="text-decoration: none;"><b>Ici, dans les cours d'assises, on connaît bien les auteurs des violences conjugales. De leurs victimes, on n'a le plus souvent qu'une image, celle d'un corps de femme sur une table d'autopsie. Aujourd'hui, dans cette affaire, nous sommes au pied du mur, nous allons devoir décider.</b></span></i></span></div><div align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0.21in;"><span style="font-family: Arial, sans-serif; font-size: large;"><i><span style="text-decoration: none;"><b>Mon devoir est de rappeler que l'on n'a pas le droit de tuer. Mais je ne peux pas parler de ce geste homicide sans évoquer ces mots des enfants : 'Papa est mort, on ne sera plus frappés'. 'Papa, il était méchant'. 'Avec nous, il se comportait mal, mais c'était rien comparé à ce qu'il faisait à maman'. On n'a pas le droit de tuer, mais on n'a pas le droit de violer non plus. D'emprisonner une femme et des enfants dans un caveau de souffrances et de douleur.</b></span></i></span></div><div align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0.21in;"><span style="font-family: Arial, sans-serif; font-size: large;"><i><span style="text-decoration: none;"><b>Je sais la question que vous vous posez. 'Mais pourquoi Alexandra Guillemin n'est-elle pas partie avec ses enfants sous le bras ?' Cette question est celle d'hommes et de femmes de l'extérieur, qui regardent une situation qu'ils ne comprennent pas et qui se disent: 'Mais moi, je serais parti !' En êtes-vous si sûr ? Ce que vivent ces femmes, ce qu'a vécu Alexandra Guillemin, c'est la terreur, l'angoisse, le pouvoir de quelqu'un qui vous coupe le souffle, vous enlève tout courage. C'est sortir faire les courses pendant cinq minutes, parce que celui qui vous envoie a calculé exactement le temps qu'il vous faut pour aller lui acheter ses bouteilles de bière. Et c'est à cette femme-là que l'on voudrait demander pourquoi elle est restée ? Mais c'est la guerre que vous avez vécue, madame, la guerre dans votre corps, dans votre cœur. Et vous, les jurés, vous ne pouvez pas la juger sans savoir les blessures béantes qu'elle a en elle. C'est cela être juge, c'est être capable de se mettre à la place des autres. Alexandra Guillemin, il suffit de l'écouter, de la regarder. De voir son visage ravagé. Mais un visage qui change dès qu'elle parle de ses enfants. On a beaucoup dit qu'elle était 'passive'. Mais c'est une combattante, cette femme ! Ses enfants, elle leur a tenu la tête hors de l'eau, hors du gouffre. Il n'y a pas beaucoup d'amour dans ce dossier, mais il y a le sien pour ses enfants, et ça suffit à tout transfigurer. Sephora, Josué, Saraï, Siméon ont 13, 11, 8 et 6 ans aujourd'hui, ils vous aiment, ils seront votre revanche.</b></span></i></span></div><div align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0.21in;"><span style="font-family: Arial, sans-serif; font-size: large;"><i><span style="text-decoration: none;"><b>Nous, la question que nous devons nous poser, c'est : 'De quoi êtes-vous responsable, Alexandra Guillemin ?' Quelle serait la crédibilité, la légitimité de l'avocat de la société qui viendrait vous demander la condamnation d'une accusée, s'il oubliait que la société n'a pas su la protéger ? Alors, je vais parler de légitime défense. Est-ce qu'au moment des faits, Alexandra Guillemin a pu penser qu'elle était en danger de mort ? Est-ce qu'en fonction de tout ce qu'elle a vécu, subi, elle a pu imaginer que ce soir-là, Marcelino allait la tuer ? Mais bien sûr ! Cela fait des années que ça dure. Alexandra a toujours été seule. Aujourd'hui, je ne veux pas la laisser seule. C'est l'avocat de la société qui vous le dit : vous n'avez rien à faire dans une cour d'assises, madame. Acquittez-la !"</b></span></i></span></div><div align="JUSTIFY" style="border-bottom: 1.00pt solid #000000; border-left: none; border-right: none; border-top: none; margin-bottom: 0.21in; padding-bottom: 0.03in; padding-left: 0in; padding-right: 0in; padding-top: 0in;"><span style="font-family: Arial, sans-serif; font-size: large;"><span style="font-style: normal;"><span style="text-decoration: none;"><span style="font-weight: normal;">Vendredi 23 mars, six jurés - responsable de paie, retraitée, techniciens, ingénieur, assistante d'achat - et trois magistrats professionnels l'ont écouté. Et d'une sale affaire de violence et de misère, si loin, si moche, ils ont fait un grand moment de justice, si proche.</span></span></span></span></div><div align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0.21in; text-decoration: none;"><span style="font-family: Arial, sans-serif;"><i><span style="font-size: x-small; font-weight: normal;">©Le Monde</span></i></span></div>ANYHOWhttp://www.blogger.com/profile/18028833471124653663noreply@blogger.com93