lundi 3 décembre 2007

"Ici, nous vivons comme des morts"


Un aveu, en passant. Un aveu de lâcheté ou d'insouciance, ce qui revient souvent au même.


Mon aveu : je ne m'étais jamais vraiment passionné pour le sort d'Ingrid Bétancourt, l'otage franco-colombienne détenue dans la jungle par la guérilla des FARC depuis le 23 février 2002. Bientôt 6 ans !


Et puis ce soir, je lis dans "Le Monde" la lettre qu'Ingrid Bétancourt adresse à sa mère qu'elle appelle Mamita.


Le texte date de la fin octobre de cette année. Il est digne et bouleversant.


Voici les extraits de cette missive poignante. C'est un message intime et universel. Un grande leçon d'humanité.




"C’est un moment très dur pour moi. Ils demandent des preuves de vie brusquement et je t’écris, mon âme tendue sur ce papier. Je vais mal physiquement. Je ne me suis pas réalimentée, j’ai l’appétit bloqué, les cheveux me tombent en grande quantité.


"Je n’ai envie de rien. Je crois que c’est la seule chose de bien, je n’ai envie de rien car, ici, dans cette jungle, l’unique réponse à tout est « non ». Il vaut mieux donc, n’avoir envie de rien pour demeurer, au moins, libre de désirs. Cela fait 3 ans que je demande un dictionnaire encyclopédique pour lire quelque chose, apprendre quelque chose, maintenir vive la curiosité intellectuelle. Je continue à espérer, qu’au moins par compassion, ils m’en procureront un, mais il vaut mieux ne pas y penser. Chaque chose est un miracle, même t’entendre chaque matin car ma radio est très vieille et abîmée.


"Je veux te demander, Mamita Linda, que tu dises aux enfants qu’ils m’envoient trois messages hebdomadaires (...). Rien de transcendant si ce n’est ce qui leur viendra à l’esprit et ce qu’ils auront envie d’écrire (...). Je n’ai besoin de rien de plus mais j’ai besoin d’être en contact avec eux. C’est l’unique information vitale, transcendante, indispensable, le reste ne m’importe plus(...).


"Comme je te disais, la vie ici n’est pas la vie, c’est un gaspillage lugubre de temps. Je vis ou survis dans un hamac tendu entre deux piquets, recouvert d’une moustiquaire et avec une tente au dessus, qui fait office de toit et me permet de penser que j’ai une maison. J’ai une tablette où je mets mes affaires, c’est-à-dire mon sac à dos avec mes vêtements et la Bible qui est mon unique luxe. Tout est prêt pour que je parte en courant. Ici rien n’est à soi, rien ne dure, l’incertitude et la précarité sont l’unique constante. A chaque instant, ils peuvent donner l’ordre de tout ranger [pour partir] et chacun doit dormir dans n’importe quel renfoncement, étendu n’importe où, comme n’importe quel animal (...).


"Mes mains suent et j’ai l’esprit embrumé, je finis par faire les choses deux fois plus doucement qu’à la normale. Les marches sont un calvaire car mon équipement est très lourd et je ne le supporte pas. Mais tout est stressant, je perds mes affaires ou ils me les prennent, comme le jeans que Mélanie m’avait offert pour Noël, que je portais quand ils m’ont prise. L’unique chose que j’ai pu garder est la veste, cela a été une bénédiction, car les nuits sont gelées et je n’ai eu rien de plus pour me couvrir.


"Avant, je profitais de chaque bain dans le fleuve. Comme je suis la seule femme du groupe, je dois y aller presque totalement vêtue : short, chemise, bottes. Avant j’aimais nager dans le fleuve mais maintenant je n’ai même plus le souffle pour. Je suis faible, je ressemble à un chat face à l’eau. Moi qui aimais tant l’eau, je ne me reconnais pas. (...) Mais depuis qu’ils ont séparé les groupes, je n’ai pas eu l’intérêt ni l’énergie de faire quoi que ce soit. Je fais un peu d’étirements car le stress me bloque le cou et cela me fait très mal.


"Avec les exercices d’étirement, le split et autres, je parviens à détendre un peu mon cou. (...) Je fais en sorte de rester silencieuse, je parle le moins possible pour éviter les problèmes. La présence d’une femme au milieu de tant de prisonniers masculins qui sont dans cette situation depuis 8 à 10 ans, est un problème (...). Lors des inspections, ils nous privent de ce que nous chérissons le plus. Une lettre de toi qui m’était arrivée, m’a été prise après la dernière preuve de survie, en 2003. Les dessins d’Anastasia et Stanislas [neveux d’Ingrid], les photos de Mélanie et Lorenzo, le scapulaire de papa, un programme de gouvernement en 190 points, ils m’ont tout pris. Chaque jour, il me reste moins de moi-même. Certains détails t’ont été racontés par Pinchao. Tout est dur.


"Il est important que je dédie ces lignes à ces êtres qui sont mon oxygène, ma vie. A ceux qui me maintiennent la tête hors de l’eau, qui ne me laissent pas couler dans l’oubli, le néant et le désespoir. Ce sont toi, mes enfants, Astrid et mes petits garçons, Fab [Fabrice Delloye], tante Nancy et Juanqui [Juan Carlos, le mari d’’Ingrid]. Chaque jour, je suis en communication avec Dieu, Jésus et la Vierge (...). Ici, tout a deux visages, la joie vient puis la douleur. La joie est triste. L’amour apaise et ouvre de nouvelles blessures... c’est vivre et mourir à nouveau.


"Pendant des années, je n’ai pas pu penser aux enfants, la douleur de la mort de papa accaparait toute ma capacité de résistance. Je pleurais en pensant à eux, je me sentais asphyxiée, sans pouvoir respirer. En moi, je me disais : « Fab est là, il veille à tout, il ne faut pas y penser ni même penser ». Je suis presque devenue folle avec la mort de papa. Je n’ai jamais su comment cela s’est passé, qui était là, s’il m’a laissé un message, une lettre, une bénédiction. Mais ce qui a soulagé mon tourment, a été de penser qu’il est parti confiant en Dieu et que là-bas, je le retrouverai pour le prendre dans mes bras. Je suis certaine de cela. Te sentir a été ma force. Je n’ai pas vu de messages jusqu’à ce qu’il me mette dans le groupe de [l’otage] Lucho, Luis Eladio Pérez, le 22 août 2003. Nous avons été de très bons amis, nous avons été séparés en août. Mais durant ce temps, il a été mon soutien, mon écuyer, mon frère (...).


"J’ai en mémoire l’âge de chacun de mes enfants. A chaque anniversaire, je leur chante le « Happy Birthday ». Je demande à ce qu’ils me laissent faire un gâteau. Mais, depuis trois ans, à chaque fois que je le demande, la réponse est non. Ca m’est égal, s’ils amènent un biscuit ou une soupe quelconque de riz et de haricot, ce qui est habituel, je me figure que c’est un gâteau et je leur célèbre dans mon cœur leur anniversaire.




"A ma Melelinga [Mélanie], mon soleil de printemps, ma princesse de la constellation du cygne, à elle que j’aime tant, je veux te dire que je suis la maman la plus fière de cette terre (...). Et si je devais mourir aujourd’hui, je partirais satisfaite de la vie, en remerciant Dieu pour mes enfants. Je suis heureuse pour ton master à New York. C’est exactement ce que je t’aurais conseillé. Mais attention, il est très important que tu fasses ton DOCTORAT. Dans le monde actuel, même pour respirer, il faut des lettres de soutien (...). Je ne vais pas me fatiguer à insister auprès de Loli [Lorenzo] et Méla qu’ils n’abandonnent pas avant d’avoir leur doctorat. J’aimerais que Méla me le promette.


"(...) Mélanie, je t’ai toujours dit que tu étais la meilleure, bien meilleure que moi, une sorte de meilleure version de ce que j’aurais voulu être. C’est pourquoi, avec l’expérience que j’ai accumulée dans la vie et dans la perspective que donne le monde vu à distance, je te demande, mon amour, que tu te prépares à arriver au sommet.



"A mon Lorenzo, mon Loli Pop, mon ange de lumière, mon roi des eaux bleues, mon chief musician qui me chante et m’enchante, au maître de mon coeur, je veux dire que depuis qu’il est né jusqu’à aujourd’hui, il a été ma source de joies. Tout ce qui vient de lui est du baume pour mon coeur, tout me réconforte, tout m’apaise, tout me donne plaisir et placidité (...). J’ai enfin pu entendre sa voix, plusieurs fois cette année. J’en ai tremblé d’émotion. C’est mon Loli, la voix de mon enfant, mais il y a déjà un autre homme sur cette voix d’enfant. Un enrouement d’homme-homme, comme celle de papa (...). L’autre jour, j’ai découpé une photo dans un journal arrivé par hasard. C’est une propagande pour un parfum de Carolina Herrera « 212 Sexy men ». On y voit un jeune homme et je me suis dit : mon Lorenzo doit être comme ça. Et je l’ai gardé.


"La vie est devant eux, qu’ils cherchent à arriver le plus haut. Etudier est grandir : non seulement par ce qu’on apprend intellectuellement, mais aussi par l’expérience humaine, les proches qui alimentent émotionnellement pour avoir chaque jour un plus grand contrôle sur soi, et spirituellement pour modeler un plus grand caractère au service d’autrui, où l’ego se réduit à sa plus minime expression et où l’on grandit en humilité et force morale. L’un va avec l’autre. C’est cela vivre, grandir pour servir (...).


"A mon Sébastien [fils du premier mariage de Fabrice Delloye], mon petit prince des voyages astraux et ancestraux. J’ai tant à te dire ! Premièrement, que je ne veux pas partir de ce monde sans qu’il n’ait la connaissance, la certitude et la confirmation que ce ne sont pas deux, mais trois enfants d’âme, que j’ai (...). Mais avec lui, je devrais dénouer des années de silence qui me pèsent trop depuis la prise d’otage. J’ai décidé que ma couleur favorite était le bleu de ses yeux (...). Si je venais à ne pas sortir d’ici, je te l’écris pour que tu le gardes dans ton âme, mon Babon adoré, et pour que tu comprennes ce que j’ai compris quand ton frère et ta sœur sont nés : je t’ai toujours aimé comme le fils que tu es et que Dieu m’a donné. Le reste n’est que formalité.


"(...) Je sais que Fab a beaucoup souffert à cause de moi. Mais que sa souffrance soit soulagée en sachant qu’il a été la source de paix pour moi. (...) Dis à Fab que sur lui je m’appuie, sur ses épaules je pleure, qu’il est mon soutien pour continuer à sourire de tristesse, que son amour me rend forte. Parce qu’il fait face aux nécessités de mes enfants, je peux cesser de respirer sans que la vie ne me fasse tant mal. (...)


"A mon Astrica, tant de choses que je ne sais par où commencer. Tout d’abord, lui dire que « sa feuille de vie » m’a sauvé pendant la première année de prise d’otage, pendant l’année de deuil de papa (...). J’ai besoin de parler avec elle de tous ces moments, de la prendre dans mes bras et de pleurer jusqu’à ce que se tarisse le puits de larmes que j’ai dans mon cœur. Dans tout ce que je fais dans la journée, elle est en référence. Je pense toujours, « ça, je le faisais avec Astrid quand nous étions enfants » ou « ça, Astrid le faisait mieux que moi ». (...) Je l’ai entendu plusieurs fois à la radio. Je ressens beaucoup d’admiration pour son expression impeccable, pour la qualité de sa réflexion, pour la maîtrise de ses émotions, pour l’élégance de ses sentiments. Je l’entends et je pense « Je veux être comme ça » (...). Je m’imagine comment vont Anastasia et Stanis. Combien cela m’a fait mal qu’ils me prennent leurs dessins. Le poème d’Anastasia disait « par un tour du sort, par un tour de magie ou par un tour de Dieu, en trois années ou trois jours, tu seras de retour parmi nous ». Le dessin de Stanis était un sauvetage en hélicoptère, moi endormie et lui en sauveur.


"Mamita, il y a tant de personnes que je veux remercier de se souvenir de nous, de ne pas nous avoir abandonnés. Pendant longtemps, nous avons été comme les lépreux qui enlaidissaient le bal. Nous, les séquestrés, ne sommes pas un thème « politiquement correct », cela sonne mieux de dire qu’il faut être fort face à la guérilla même s’il faut sacrifier des vies humaines. Face à cela, le silence. Seul le temps peut ouvrir les consciences et élever les esprits. Je pense à la grandeur des Etats-Unis, par exemple. Cette grandeur n’est pas le fruit de la richesse en terres, matières premières, etc, mais plutôt le fruit de la grandeur d’âme des leaders qui ont modelé la Nation. Quand Lincoln a défendu le droit à la vie et à la liberté des esclaves noirs en Amérique, il a aussi affronté beaucoup de Floridas et Praderas [municipalités demandées par les FARC pour la zone démilitarisée]. Beaucoup d’intérêts économiques et politiques considérés supérieurs à la vie et à la liberté d’une poignée de noirs. Mais Lincoln a gagné et il reste imprimé sur le collectif de cette nation la priorité de la vie de l’être humain sur quelque autre type d’intérêt.


"En Colombie, nous devons encore penser à notre origine, à qui nous sommes et où nous voulons aller. Moi, j’aspire à ce qu’un jour, nous ayons la soif de grandeur qui fait surgir les peuples du néant pour atteindre le soleil. Quand nous serons inconditionnels face à la défense de la vie et de la liberté des nôtres, c’est-à-dire, quand nous serons moins individualistes et plus solidaires, moins indifférents et plus engagés, moins intolérants et plus compatissants. Alors, ce jour-là, nous serons la grande nation que nous voulons tous être. Cette grandeur est là, endormie dans les cœurs. Mais les cœurs se sont endurcis et pèsent tellement qu’ils ne nous permettent pas des sentiments élevés.



"Mais il y a beaucoup de personnes que je voudrais remercier car ils ont contribué à réveiller les esprits et à faire grandir la Colombie. Je ne peux pas tous les mentionner [elle cite alors l’ex président Lopez et « en général, tous les ex présidents libéraux », Hernan Echevarria, les familles des députés du Valle, Monseigneur Castro et le Père Echeverri].


"Mamita, hélas, ils viennent demander les lettres. Je ne vais pas pouvoir écrire tout ce que je veux. A Piedad et à Chavez, toute, toute mon affection et mon admiration. Nos vies sont là, dans leurs cœurs, que je sais grand et valeureux. [elle dédie alors un paragraphe de remerciements à Chavez, Alvaro Leyva, Lucho Garzon [ancien maire de Bogota] et Gustavo Petro, puis mentionne des journalistes]. Mon cœur appartient aussi à la France (...). Quand la nuit était la plus obscure, la France a été le phare. Quand il était mal vu de demander notre liberté, la France ne s’est pas tue. Quand ils ont accusé nos familles de faire du mal à la Colombie, la France les a soutenues et consolées.


"Je ne pourrais pas croire qu’il est possible de se libérer un jour d’ici, si je ne connaissais pas l’histoire de la France et de son peuple. J’ai demandé à Dieu qu’il me recouvre de la même force que celle avec laquelle la France a su supporter l’adversité, pour me sentir plus digne d’être comptée parmi ses enfants. J’aime la France de toute mon âme, les voix de mon être cherchent à se nourrir des composants de son caractère national, elle qui cherche toujours à se guider par principes et non par intérêts.


"J’aime la France avec mon cœur, car j’admire la capacité de mobilisation d’un peuple qui, comme disait Camus, sait que vivre c’est s’engager. (...) Toutes ces années ont été terribles mais je ne crois pas que je pourrais être encore vivante sans l’engagement qu’ils nous ont apporté à nous tous qui ici vivons comme des morts.


"(...) Je sais que ce que nous vivons est plein d’inconnues, mais l’histoire a ses temps propres de maturation et le président Sarkozy est sur le Méridien de l’Histoire. Avec le président Chavez, le président Bush et la solidarité de tout le continent, nous pourrions assister à un miracle.


"Durant plusieurs années, j’ai pensé que tant que j’étais vivante, tant que je continuais à respirer, je devrais continuer à héberger l’espoir. Je n’ai plus les mêmes forces, cela m’est très difficile de continuer à croire, mais je voudrais qu’ils ressentent que ce qu’ils ont fait pour nous, fait la différence. Nous nous sommes sentis des êtres humains (...).


"Mamita, j’aurais plus de choses à dire. T’expliquer que cela fait longtemps que je n’ai pas de nouvelles de Clara et de son bébé (...). Bon, Mamita, que Dieu nous vienne en aide, nous guide, nous donne la patience et nous recouvre. Pour toujours et à jamais."



Ingrid Bétancourt.




6 commentaires:

  1. Etrange que dans de désespérance soit aussi une leçon d'espoir

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  2. Putain, moi, je n'y vois aucun espoir. Ca me donne envie d'y aller en commando et de tout défoncer.

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  3. @fêlure: on sait désormais qu'elle est vivante. Et qu' elle garde une étonnante maîtrise d'elle-même, à la fois dans son propos et dans l'image qu'elle a voulu donner au travers de cette video. Je suis persuadé qu'elle en sortira.

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  4. C'est très triste mais qu'on arrete de se lamenter. On lui a dit plusieurs fois de pas y aller. Avant qu'elle ne parte pour la jungle, une fois sur place un flic lui a dit: "ils sont au bout de la route faites demi tour", elle a dit "moi je vais négocier avec eux" elle a été d'une prétention folle, elle a été inconéquente, tant pis pour elle !

    Ps : je crois que l'article qui raconte son enlevement a été publié dans le monde

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  5. Voilà qui remet effectivement les choses en perspective, "anonymous".

    Mais bien sûr cet aspect des choses sera très largement passé sous silence, n'allant pas dans le sens de ce que le bon peuple français attend dans cette triste affaire. L'émotion a désormais pris le pas sur toute autre considération.

    Personne ou presque ne connaît vraiment les tenants et aboutissants de cette affaire ni ce qui l'a amenée dans ce pétrin.

    Peu importe: nous sommes de plain-pied dans le registre compassionnel, avec spectacularisation, mise en scène, dramatisation des faits ( réels, s'entend!!) à des fins de détournement pro domo. Et pour qui, je vous le donne en mille ?

    Et c'est magnifiquement bien joué, parfaitement cynique mais magnifiquement bien joué, car qui oserait publiquement relativiser, mettre en perpsective, dénoncer cette récupération, les méthodes douteuses utilisées pour en arriver à toute fin à l'issue que toute le monde attend, et oser ainsi prendre le risque de passer pour un sans coeur insensible à la douleur d'une famille, à l'injustice d'une coerition si longue et si dure?

    M'est avis qu'elle va être libérée au bout du compte ( et je le souhaite vivement, évidemment), à quel prix et selon quelles modalités nous n'en saurons jamais rien, et la force émotionnelle qui se dégagera du soulagement ressenti par TOUS, moi y compris, devant la fin du calvaire, occultera toutes les autres bonnes raisons d'être en révolte contre nos gouvernants actuels. On ne sait par où commencer tant la liste s'allonge.

    C'est hallucinant d'habileté quant à la connaisance de la psychlogie humaine, si faillible, manipulable , influençable , comme en ont attesté de multiples études comportementales.

    L'ego surdimensionné de sa Suffisance n'attend que l'issue de cette opération pour donner à penser qu'il est l'homme providentiel, le deus ex machina. Tout s'articule selon cette logique, dans les moindres interstices de chacun de ses actes. Il en a fait cette nuit une affaire personnelle, ce sera sa force ( ou ce qui sera ressenti comme telle par l'immense majorité de ceux qui s'en tiennent à l'écume des choses) ou sa vulnérabilité, car il n'est pas anodin sni sans conséquences qu'un chef d'Etat en vienne à dialoguer ainsi publiquement avec des forces terroristes.

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  6. entièrement d'accord avec Bugs Daffy

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