dimanche 6 avril 2008

Sur Ingrid (politiquement incorrect)


Je sais que c'est mal vu d'écrire un truc comme ça.

Je ne vais donc pas écrire : Ingrid, on s'en fout. Ce serait trop brutal.

Mais je crois tout de même qu'on en fait vraiment trop dans les médias français et à l'Elysée pour l'otage franco-colombienne.

Oui, six ans de captivité dans cette forêt humide, c'est long. Et la barbarie des FARC est inacceptable.

J'ai dit ici que j'avais été ému par la lettre de Madame Bétancourt que nous avions pu lire il y a quelques mois.

Mais il faut remettre les combats et les douleurs en perspective. Que François Fillon aille jusqu'à proposer l'asile politique de la France aux membres des FARC qui faciliteraient la libération de Madame Bétancourt, je crois que c'est une grossière erreur politique. C'est céder au chantage émotionnel et ce serait fournir un blanc-seing à une horde dépenaillée de terroristes de la pire espèce. Je ne veux pas que mon pays offre le moindre asile aux dangereux allumés des FARC, même en échange de la vie d'Ingrid Bétancourt.

Cette femme politique colombienne avait choisi de se mesurer aux FARC en s'aventurant sur leur territoire. C'est une affaire colombienne. C'est une bien triste affaire mais notre diplomatie n'a-t-elle pas de missions plus urgentes à engager ?

A quoi rime ce petit avion français envoyé à Bogota, toutes affaires cessantes, par Nicolas Sarkozy ? Que signifient ces déclarations grotesques qui nous promettent Sarkozy et Chavez allant chercher eux-mêmes l'otage émaciée au fond de la jungle, le coupe-coupe à la main ? Quel cinéma !

Je souhaite évidemment qu'Ingrid Bétancourt sorte vivante de son calvaire. Mais je ne comprends pas l'agitation des officiels français et la commisération plaintive des médias de notre pays pour cette histoire sur laquelle nous n'avons aucune prise ni aucune influence.

3 commentaires:

  1. Bonjour,
    Vous avez tout à fait raison et cette Bétancourt-mania vient sans dout du fait que :
    - ses enfants (en particulier sa fille ) passent bien à la télé et s'expriment bien.
    - elle a de la famille qui travaille au Quai d'Orsay, ça doit aider un peu pour faire bouger les choses ...
    - en cas de libération ( que je souhaite tout comme vous ) ça fera quand même de sacrément belles images avec certainement des directs de Colombie-les-milles-églises !

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  2. Pas un mot en France sur l'interview de M Lopez dans le journal colombien Semana. Dans cet article, l'ancien compagnon d'infortune de Mme Betancourt s'inquiète du fait que cette communication valorise sa personne (voir ci-dessous l'extrait de l'interview. Toute cette agitation est, de plus, contre productive pour l'otage.

    A noter M. Delloye est l'attaché culturel auprès de l'ambassade de france à Lima au Pérou, Quand y est-il?

    Extrait de Semana : M.I.R.: ¿Íngrid está consciente de la cruzada mundial que hay por su liberación?
    L.E.P.: Sí. Pero eso también le preocupa, porque se da cuenta de que terminó valorizándola, lo cual a su vez dificulta, por razones obvias, su liberación. Y produce muchas envidias en su contra.

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  3. Pour une fois, chuis d'accord avec vous. Ca n'arrive pas souvent, il faut célébrer ce moment avec la pompe qu'il se doit.

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