"Ce qui barre la route fait faire du chemin" (Jean de La Bruyère - 'Les Caractères')
lundi 16 juin 2008
Souffrir par toi n'est pas souffrir....
Les épreuves de philo au bac aujourd'hui :
Série L (littéraire) coefficient 7:
- La perception peut-elle s'éduquer ?
- Une connaissance scientifique du vivant est-elle possible ?
- Expliquer un extrait des "Cahiers pour une morale" de Sartre.
Série S (scientifique) coefficient 3:
- L'art transforme-t-il notre conscience du réel ?
- Y a-t-il d'autres moyens que la démonstration pour établir une vérité ?
- Expliquer un extrait de "Le monde comme volonté et comme représentation" de Schopenhauer.
Série ES (économique et social) coefficient 4:
- Peut-on désirer sans souffrir ?
- Est-il plus facile de connaître autrui que de se connaître soi-même ?
- Expliquer un extrait de "De la démocratie en Amérique" de Alexis de Tocqueville
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Le meilleur sujet, c'est dans la série ES : "Peut-on désirer sans souffrir ?".
Moi, j'aurais commencé par inverser la proposition (c'est comme ça qu'on fait en maths pour y voir clair) : "Peut-on souffrir sans désirer ?". Avouez que ça change totalement la perspective.
Ensuite, pour désorienter le correcteur de la copie, probablement frustré dans sa sexualité de fonctionnaire de l'Education Nationale menacé par le méchant Darcos et son sécateur émasculateur qui coupe les postes, j'aurais immédiatement associé le désir au plaisir. Le plaisir comme contrepoison de la souffrance, ça, c'est imparable.
Et puis, pour faire bonne mesure, j'aurais cité un grand philosophe français méconnu, Etienne Roda-Gil (1941-2004), parolier de chansons qui écrivit ceci pour Julien Clerc : "Souffrir par toi n'est pas souffrir." C'est une magnifique déclaration d'amour qui clôt presque le débat.
Dans ma copie de bac, j'aurais ensuite cité quelques personnages contemporains. Jean Sarkozy, 21 ans, fils de son père, réalise un joli hold-up politique dans les Hauts-de-Seine, étape par étape. Jean Sarkozy désire sans souffrir. Désir d'avenir, disait Ségolène Royal. Mais elle, elle a souffert !
Autre exemple dans l'actualité : les zazous de l'équipe de France de football et leur improbable gourou Domenech. Les Bleus (très pâles) nous font souffrir mais n'ont plus aucun désir. Ils sont l'ultime démonstration de la souffrance sans désir.
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2 commentaires:
« Le plaisir achève l’acte » Aristote.
Pas mal, Aristote !
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