Comme dans un roman policier, c’est un petit détail qui a été fatal à Dominique Strauss-Kahn, samedi après-midi à New York, l’empêchant de s’envoler vers Paris et d’échapper à son arrestation.
La «scène» avec la femme de chambre se déroule à la mi-journée dans la suite 2806 du Sofitel proche de Times Square. Selon la police de New York, la rencontre entre DSK et la femme de chambre a eu lieu vers midi et DSK a quitté l'hôtel entre 12 h 28 et 12 h 38, selon la direction l'hôtel. Une caméra vidéo de surveillance du Sofitel a capté le départ furtif de DSK. C'est une pièce à conviction dont se servira l'accusation.
Premier mystère : pourquoi DSK est-il descendu seul pour une nuit au Sofitel, dans une suite à 3000$ (finalement facturée seulement 525$, selon certaines sources), alors qu'il dispose d'un appartement à New York ? Il n'avait aucun rendez-vous officiel à New York. Il y a par ailleurs des vols directs Air-France vers Paris au départ de Washington, lieu de résidence du directeur général du FMI. L'alibi avancé par la défense de DSK est un déjeuner samedi midi à New York avec sa fille Camille. Nous y reviendrons.
La femme de chambre, Nafissatou Diallo, est une immigrée venue d'Afrique, âgée de 32 ans. Selon le "New York Daily News", elle serait de haute stature : environ 1,80 m. Elle est employée par le Sofitel depuis trois ans. Ce n'est donc pas une personne qui se serait fait embaucher récemment dans le but de tendre un piège. Elle donne entière satisfaction par son travail et son comportement, selon la direction de l'hôtel. Elle élève seule une fille adolescente dans un appartement du Bronx. Les voisins n'ont que des éloges à son égard.
Après l'agression supposée, la femme de chambre donne l’alerte rapidement. DSK quitte l’hôtel sans tarder. Dans sa précipitation, il laisse derrière lui dans la suite quelques affaires personnelles dont un téléphone portable.
DSK possède plusieurs téléphones portables : un appareil fourni pour le FMI dont les conversations sont cryptées pour des raisons de sécurité. Et plusieurs autres, à usage personnel. Certains avancent le chiffre de sept portables ! On ne sait pas lequel DSK a oublié à l’hôtel.
La police de New York arrive au Sofitel vers 13 h 30. DSK est déjà parti depuis une heure. Il est en route vers l’aéroport Kennedy à bord d’une limousine (dont le chauffeur fait partie des témoins qui seront entendus par les enquêteurs).
Selon "Le Monde", DSK, sur le chemin de l'aéroport, aurait téléphoné à Paris à Anne Sinclair en évoquant "un problème grave", sans donner à son épouse davantage de précisions.
Selon une autre version, il aurait trouvé le temps de déjeuner avec l'une de ses quatre filles (issues de deux mariages précédents) : Camille, 26 ans, étudiante à Columbia. Après ce déjeuner, DSK aurait pris un taxi pour se rendre à l'aéroport. Le témoignage de Camille est important, même s'il peut être sujet à caution, en raison de la proximité familiale avec le personnage impliqué. On pourra le recouper avec les dépositions du personnel du restaurant, si ce déjeuner a effectivement eu lieu. Mais un éventuel déjeuner n'exclut pas la rencontre dans la suite avec la femme de chambre si l'hôtel a enregistré le départ de DSK à 12 h 28. Où a eu lieu ce déjeuner ? Sûrement pas au Sofitel, truffé de policiers aux aguets.
Le décollage du vol vers Paris est prévu à 16 h 40, sur le vol Air France 23 à destination de Roissy. Compte tenu des embouteillages fréquents sur le trajet (prévoir au moins une heure) et des formalités d’embarquement (sûrement simplifiées pour un passager VIP voyageant en première classe), c’est un délai raisonnable pour ne pas rater son avion, même en incluant un déjeuner rapide à Manhattan.
Selon "Le Monde", DSK, sur le chemin de l'aéroport, aurait téléphoné à Paris à Anne Sinclair en évoquant "un problème grave", sans donner à son épouse davantage de précisions.
Selon une autre version, il aurait trouvé le temps de déjeuner avec l'une de ses quatre filles (issues de deux mariages précédents) : Camille, 26 ans, étudiante à Columbia. Après ce déjeuner, DSK aurait pris un taxi pour se rendre à l'aéroport. Le témoignage de Camille est important, même s'il peut être sujet à caution, en raison de la proximité familiale avec le personnage impliqué. On pourra le recouper avec les dépositions du personnel du restaurant, si ce déjeuner a effectivement eu lieu. Mais un éventuel déjeuner n'exclut pas la rencontre dans la suite avec la femme de chambre si l'hôtel a enregistré le départ de DSK à 12 h 28. Où a eu lieu ce déjeuner ? Sûrement pas au Sofitel, truffé de policiers aux aguets.
Le décollage du vol vers Paris est prévu à 16 h 40, sur le vol Air France 23 à destination de Roissy. Compte tenu des embouteillages fréquents sur le trajet (prévoir au moins une heure) et des formalités d’embarquement (sûrement simplifiées pour un passager VIP voyageant en première classe), c’est un délai raisonnable pour ne pas rater son avion, même en incluant un déjeuner rapide à Manhattan.
Il faut préciser que la réservation avait été faite depuis longtemps : DSK avait plusieurs rendez-vous importants en Europe cette semaine. Il ne s’est donc pas jeté dans le premier avion disponible. Ce point sera utile pour sa défense.
Arrivé à Kennedy Airport, DSK passe à l’enregistrement à 15 h 40 et s’aperçoit alors de l’absence de l’un de ses téléphones portables.
Et là, il commet une grave erreur : il appelle le Sofitel pour signaler qu’il a oublié le fameux portable. Les policiers qui ont investi les lieux sont à côté de l’employé de l’hôtel qui prend la communication. Sans savoir encore si le téléphone se trouve effectivement dans la suite 2806, les policiers demandent à l’employé du Sofitel de dire à DSK : «oui, nous avons votre portable».
DSK explique alors qu’il se trouve à Kennedy Airport. Les policiers l’ignoraient encore. C’est donc DSK lui-même qui, sans le savoir, donne à la police newyorkaise une indication géographique très précieuse. DSK aurait pu se trouver n’importe où ailleurs, par exemple à l’aéroport de Newark où Air France assure aussi des liaisons avec Paris.
Ensuite, le scénario se précipite : la police de New York (NYPD) contacte la police de l’aéroport (PAPD - Port Authority Police Department) qui a compétence territoriale sur les installations portuaires et aéroportuaires.
L’Airbus A330 d’Air France n’est pas encore parti. Il est toujours garé devant la porte d’embarquement. La passerelle est encore en place. Nous sommes à quelques minutes du moment où l’avion va quitter le terminal. Les policiers du PAPD montent à bord et interpellent DSK, assis dans son fauteuil 1K de première classe. Le suspect est ensuite livré aux hommes du NYPD et transféré au commissariat de Harlem qui abrite la célèbre «Special Victims Unit» qui s’occupe des affaires sexuelles.
C’est là qu’il sera longuement interrogé et confronté à la femme de chambre qui a formellement reconnu son agresseur. C’est de ce commissariat de Harlem que DSK sortira menottes aux poignets, encadré de deux inspecteurs en civil, devant une nuée de photographes et d'équipes de télévision.
Le coup de fil de DSK au Sofitel indiquant qu’il était à Kennedy Airport a fait gagner beaucoup de temps à la police newyorkaise. Sans cette indication, l’avion d’Air France aurait décollé vers Paris, avec DSK à bord. Une fois l’appareil au dessus des eaux internationales, il aurait été impossible de lui demander de faire demi-tour pour se reposer à New York.
Le «New York Times» livre un autre témoignage. Les journalistes américains ont retrouvé un Norvégien qui séjournait aussi au Sofitel. Plus tard dans la journée de samedi, il a été passager de la limousine empruntée par DSK pour se rendre à Kennedy Airport. Il l’a utilisée après DSK mais c’était le même chauffeur. Selon ce Norvégien, le chauffeur a remarqué que DSK semblait très pressé et qu’il était «stressé et préoccupé».
Tellement stressé qu’il n’a pas eu conscience qu’il se livrait à la police en annonçant par téléphone qu’il se trouvait encore à l’aéroport. Simple comme un coup de fil.
S’il était arrivé en France comme prévu dimanche matin vers 6 h 30, il n’aurait pas échappé à l’accusation mais elle aurait pu être gérée à distance, plus discrètement, sans interpellation et sans les images humiliantes de la sortie du commissariat de Harlem.
2 commentaires:
Attention, c'est UNE des versions possibles. Celle de la défense de DSK est bien différente (déjeuner avec sa fille, hôtel quitté vers 11h45)
Merci de préciser que tout ceci reste du conditionnel, dans un sens ou dans l'autre.
http://www.lesechos.fr/economie-politique/politique/actu/0201372788899-plusieurs-incoherences-ou-anomalies-emergent-dans-le-recit-de-la-fuite-supposee-de-dsk-163566.php
Son horoscope avait été très clair à son sujet ;-)
http://www.lepost.fr/article/2011/05/14/2494244_horoscope-pour-votre-journee-du-samedi-14-mai-2011.html
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Horoscope Taureau (du 21 avril au 21 mai)
Soutenu par la planète Neptune, vous vous sentirez très sûr de vous, trop peut-être, et cela vous donnera aujourd'hui une attitude hautaine, voire prétentieuse. Vos relations n'apprécieront pas du tout ce comportement, et certains conflits risquent d'éclater dans votre cercle amical. Bien entendu, vous avez du mérite, mais "tout vainqueur insolent à sa perte travaille" (La Fontaine). Tâchez d'être modeste, souple et tolérant.
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