C’était il y a longtemps, à la fin des années 70. J’avais rendez-vous avec le réalisateur de télévision Jean-Christophe Averty pour l’interviewer. Pour les plus jeunes, il faut rappeler qu’Averty a été un réalisateur fantasque, pionnier du cathodique, qui a exploré toutes les possibilités de l’image électronique, avec les techniques rudimentaires de l’époque, avant le numérique. Averty a fait éclater le genre des émissions de variétés.
Ce jour-là, Averty travaillait, comme toujours, dans les studios des Buttes Chaumont, dans le 19ème arrondissement de Paris. Ces studios, construits à l’origine pour le cinéma en 1905 par Louis Gaumont, furent le haut lieu de tournage de la télévision française (RTF, ORTF, SFP) pour les «dramatiques» (un genre qui a disparu) et toutes sortes de programmes artistiques. Avant la création en 1963 de la «deuxième chaine», la France ne disposait que d’un seul canal n’émettant que quelques heures par jour. Les programmes étaient fabriqués au Buttes Chaumont, le journal télévisé dans les petits studios de la rue Cognacq Jay, près de la Seine, dans le 7ème arrondissement. Les locaux de la télévision aux Buttes Chaumont ont été rasés en 1990 et remplacés par des immeubles d’habitation.
Pour me recevoir, Jean-Christophe Averty a profité d’une pause dans la réalisation de son émission. A l'autre extrémité du grand plateau au fond blanc et presque vide, j’ai aperçu un moustachu avec une guitare, assis sur une chaise, l'air taciturne. C’était Georges Brassens. C’est la seule fois où j’ai vu le chanteur. Il paraissait vieilli et fatigué. Très malade, il est mort peu après, en 1981, à seulement 60 ans. J'ai déjà évoqué ce souvenir fugace dans cette note antérieure : "Je me souviens"
La Cité de la Musique à Paris célèbre par une exposition ces deux dates : les 90 ans de la naissance à Sète de Brassens et le trentième anniversaire de sa disparition. Drôle de projet que de vouloir muséifier Brassens, le doux anar bougon, iconoclaste et anticlérical, modeste et timide, solitaire entouré de copains, peu intéressé par l’argent et par cette célébrité qui l’a accompagné des années 50 jusqu’à sa mort.
Brassens a incarné «la chanson française à texte», comme Brel, Ferré, Barbara. Toute une époque en noir et blanc qui paraît bien lointaine.
Le réalisateur et auteur de BD Joann Sfar et la journaliste Clémentine Deroudille ont conçu cette exposition. Joann Sfar n’avait que 10 ans et Clémentine Deroudille 6 ans quand Brassens a disparu. Leur regard n’est donc pas fait de souvenirs personnels et de nostalgie. Ils ont voulu approcher le Brassens intime et familier, sans emphase.
L’exposition est faite d’objets personnels, de photos agrandies, de manuscrits de Brassens, des chansons et des textes consignés d’une écriture régulière sur des cahiers d’écolier, presque toujours sans rature. Le tout est présenté dans une sorte de labyrinthe assez sombre, semblable à un sous-bois. On se promène dans la vie de Brassens, dans sa simplicité, dans ses mots.
Les visiteurs de l’exposition sont de toutes les générations. Les plus âgés ont suivi Brassens pendant sa carrière. On voit aussi des trentenaires un peu introvertis, des bobos littéraires, des étudiants discrets et même des enfants pour qui des animations spéciales ont été imaginées. Ils adorent les «gros mots» qu’utilisait souvent le chanteur.
Dans une vitrine, sont présentées quelques fiches cartonnées venant de la discothèque de la radio publique. Elles sont barrées d’un trait rouge et tamponnées du mot «interdit». Beaucoup de chansons de Brassens ont longtemps été censurées et n’étaient jamais diffusées (comme certaines de Jean Ferrat, de Léo Ferré et de Boris Vian).
Evidemment, la visite de l’expo se fait en musique, celle de Brassens. Ses chansons passent en boucle dans des haut-parleurs invisibles. Le plus surprenant et le plus sympathique, c’est d’entendre beaucoup de visiteurs chanter à l’unisson avec la voix enregistrée de Brassens. C’est vrai qu’on les connaît presque par cœur, ces mélodies qui accompagnent des paroles limpides et ciselées, à la rime plus ou moins riche.
Brassens n’avait pas la prétention d’être un poète. Il se faisait humble face à François Villon ou Arthur Rimbaud. Il versifiait avec brio et gratouillait sa guitare, soutenu par son contrebassiste Pierre Nicolas, mort en 1990 et qui jouait un peu faux .
Il ne faut pas accorder à Brassens une place plus importante que celle qu’il a voulu occuper. L’exposition est à l’image du personnage : tendre et joyeuse, sans ostentation, à hauteur d’homme. C’est en cela qu’elle est réussie.
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«Brassens ou la liberté», Cité de la Musique, métro Porte de Pantin – jusqu’au 21 août. Tous les jours, sauf le lundi.
Quelque part, dans un petite ville du sud du Vietnam, j’ai pris cette photo d’un café qui rend hommage en permanence aux chansons de Brassens.
Bonjour,
RépondreSupprimerLa photo n'est pas prise dans le sud du Vietnam : le café est situé à Hôi An, jolie ville du centre du Vietnam, près de Danang.
donc quand même au sud du 17ème parallèle ....
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