samedi 12 mars 2011

Fukushima mon amour : les écolos français découvrent le Japon






Ils sont mignons, les écolos français. Et tellement prévisibles !

Il était évident que le séisme japonais qui a touché quelques centrales nucléaires allait rapidement déclencher leur rhétorique. Cela n’a pas tardé.

On a vu surgir Cécile Duflot et Noël Mamère, éructant contre le danger atomique.

Si il y a bien un pays dans le monde qui est capable de le mesurer, ce danger atomique, c’est le Japon.

Que s’est-il passé dans le réacteur numéro 1 de la centrale de Fukushima ? Il y a eu effectivement une explosion. Après le séisme, le réacteur de la centrale a été aussitôt arrêté par mesure de sécurité.
Mais il a continué à chauffer, avec des températures de l'ordre de 1.000 degrés. Une réaction chimique s'est alors produite, fabriquant de l'hydrogène qui s’est répandue dans l'enceinte de l’installation.

Le gaz produit a été évacué dans la partie supérieure du réacteur et a fait sauter un panneau soufflant qui le recouvre. C’est l’origine de l’explosion qui a entrainé un relâchement d'un peu de vapeur pour éviter que le bâtiment ne se fendille.

Ce relâchement de vapeur a été volontaire et salutaire. La vapeur d'eau légèrement contaminée est sortie de la centrale après l'explosion du bâtiment du réacteur. Mais le cœur du réacteur reste sécurisé par une enceinte de confinement qui a résisté au séisme.

Rien à voir avec Tchernobyl en Ukraine dont le réacteur n’était protégé que par une chape de béton qui a été pulvérisée.

Au Japon, les risques pour la population environnante, rapidement évacuée, sont faibles. C’est ce que dit l’Organisation Mondiale pour la Santé, autorité internationale qui ne peut pas être suspectée d’être inféodée au lobby nucléaire. «Nous constatons que le niveau de radiations émises par cette centrale nucléaire est très bas», explique Gregory Hartl, porte-parole de l'OMS.

Le Japon est une démocratie. Dans ce pays, la presse est libre et dira la vérité, si nécessaire. Après Hiroshima et Nagasaki en 1945, le Japon ne plaisante pas avec le nucléaire.

Je trouve pitoyable que les écolos français viennent aujourd’hui faire la leçon à ce pays touché d’abord et avant tout par une catastrophe naturelle.

Ne l’oublions jamais : la planète Terre est un environnement hostile. La présence du genre humain sur la surface du globe est un miracle, pas un acquis.

Au bout du compte, après cet événement dramatique et imparable au Japon, on verra que le séisme et le tsunami auront fait des dizaines de milliers de morts, victimes d’un soubresaut naturel de l’écorce terrestre, comme il s’en produit sans cesse depuis des millénaires.

La Nature est une garce. Il faut définitivement oublier les rêveries de Jean-Jacques Rousseau.
On verra aussi que les incidents à la centrale de Fukushima feront très peu de victimes et sans doute aucune.

Et s’il s’agit de comparer la dangerosité des sources d’énergie, le nucléaire civil présente un bilan largement positif par rapport aux centaines de milliers de mineurs de charbon qui ont succombé en sous-sol depuis le début du XIXème siècle.

5 commentaires:

  1. "Ne l’oublions jamais : la planète Terre est un environnement hostile. La présence du genre humain sur la surface du globe est un miracle, pas un acquis."
    Lorsque vous écrivez cela, j'acquiesce...
    C.C

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  2. Cette inconscience qui veut se faire passer pour le summum du rationalisme fait toujours plaisir à voir.

    D'abord, les explications données dans cet article sont joyeusement simplificatrices (l'ordre des évènements n'est pas respecté, les faits sont pliés à la conclusion choisie à l'avance)et le commentaire général fait aimablement sourire.

    En particulier, considérer que la démocratie japonaise est une garantie de franchise dans la communication renvoie à la démocratie (modèle pour le monde, souvenons-nous en, alors que nous vivons désormais sous loppsi2) française des années Tchernobyl, qui ne se priva pas de mentir à son propre peuple, autant pour ne pas le paniquer que pour ne surtout pas susciter de débat sur la politique énergétique française.

    Et dans l'ordre du mépris des faits, on notera, au passage, que Nathalie Kosciusko-Morizet en ce moment même, déplore sur Itélé le manque d'informations données par les autorités japonaises. On note aussi que les japonais eux mêmes admettent que les taux de radiation sont désormais totalement hors normes sur le site. On se demande dès lors où l'OMS puise ses informations, et ce qui vous permet de la considérer comme une source fiable de réflexion.

    Accessoirement, vous vous avancez un peu quand, tel un Nostradamus technophile, vous prévoyez qu'il n'y aura aucune victime à la suite des incidents de cette centrale, puisque des victimes, il y en a déjà. Quant à la comparaison avec les mines de charbon, elle est étonnante : 1 - les dangers encourus par les mineurs venaient moins de la technologie charbon que du manque d'investissement dans la protection des ouvriers. 2 - de mémoire, on ne se souvient pas d'évacuation de régions entières provoquées par un problème sur un site d'extraction, ni de catastrophe similaire à celle de Tchernobyl, ni même de risques équivalents à de simples incidents de niveau 4 ou 5 dans les centrales nucléaires.

    Bref, votre discours semble souffrir des maux dont vous accusez l'écologie politique. On reconnaîtra à cette dernière que son discours est un peu plus accordé à la réalité que le vôtre, ce qui constitue tout de même la moindre des choses quand on prétend comme vous semblez le faire à un discours rationnel. Les écologistes éprouvent sans doute ces jours ci l'ivresse et la colère de la confirmation par les faits, vous semblez atteint éprouver la même ivresse alors que tout infirme votre discours. Ce n'est pas exactement le gage d'une grande lucidité.

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  3. @yourikane
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    Je reconnais que j'ai écrit ce texte très vite hier soir, sous le coup de mon irritation de voir les anti-nucléaires s'emparer sans vergogne de la situation au Japon pour valider leur discours. C'est une réaction épidermique bourrée de mauvaise foi, autant que les déclarations prévisibles des écolos.
    L'analyse sereine de la situation japonaise se fera avec du recul et surtout quand nous disposerons d'éléments d'appréciation plus précis. En réalité, actuellement, nous ne savons pas grand chose. C'est pourquoi les anti-nucléaires (comme les partisans de ce type d'énergie) devraient s'abstenir de proférer des conclusions définitives.
    Je constate néanmoins, de manière provisoire, que les nombreux morts au Japon ont été victimes du tremblement de terre et du tsunami, pas des incidents dans les centrales, même s'il y a eu du personnel irradié et des habitants du secteur.
    Le Japon n'est pas frappé par une catastrophe nucléaire mais par une catastrophe naturelle. Aucun coeur de réacteur n'est, jusqu'à présent, en fusion. Et il est utile aussi de rappeler qu'une centrale nucléaire n'est pas une bombe atomique. Il ne faut pas tout mélanger pour entretenir la peur.
    J'aurai l'occasion de revenir sur le sujet.
    Par ailleurs, j'ai consulté votre blog qui est fort intéressant. J'ai notamment beaucoup apprécié la vidéo sur les subprimes.
    A bientôt.

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  4. A vrai dire, la récupération écologique me semble, à moi aussi, un peu indécente, et n'augure pas d'un débat rationnel sur la question nucléaire.

    Mais voir le ministre de l'industrie passer une journée entière sur les medias pour ne rassurer que ceux qui ne cernent pas les erreurs dans ses propos ne peut que provoquer un gros doute sur les moyens que peut utiliser l'industrie nucleaire pour imposer sa filière comme seule et unique direction énergétique.

    Mais si on doit juger une hypothèse à son aptitude à prévoir ce qui va se passer, il faut admettre, à la lumière des évènements de ce matin, que les discours les plus rassurants se trompaient.

    Sinon, merci pour la visite !

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  5. Bonjour Anyhow, 14.02.2011

    Morne norme, les taux admis de radiations, de polluants dans l'eau, dans l'air, ou dans le lait que boivent nos co-terriens sont maintenant libres d'évaluation sanitaire, au gré des intentions de vente de nos dirigeants (c'est-à-dire de nos industriels planétaires et non plus de nos gouvernants). Affirmation gratuite ? (voir la restructuration de la criirad).

    Tout discours semble vain face à la "vague" et nul ne détient la clé pour ouvrir ou conclure le débat sur EPR, par exemple : même demander aux peuples soi-disants souverains ne résoud pas la question de notre survie électrisée puisqu'il y a tant d'argent en jeu. L'argent ne se mange pas, selon l'adage indien.
    Ces mots qui pourraient nous inviter à la prudence ne mènent qu'à admettre la "nécessité" de faits dont nous ne maîtrisons aucun paramètre.
    Alors ?
    Alors, je m'"élève" avec ou contre vous (quelle importance ?) dans le non-sens du commentaire... et un peu contre ces paroles vite dites, sans apporter d'autre contribution que celle de constater que dès 1971, des hommes ingénieurs,étaient capables de faire voler un avion simplement avec l'énergie solaire. Etonnant, non ?

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