dimanche 30 mars 2008
Encre de Chine
Une nouvelle petite scène de la vie parisienne.
Dimanche après-midi, dans le métro entre Bastille et République, ligne 5. Pas beaucoup de monde. Le trajet est court, quelques minutes à peine.
Assis en face de moi, un jeune homme vêtu de noir écoute de la musique avec des écouteurs. Soudain, comme pris par une urgence, le jeune homme sort prestement d'une poche un petit carnet et un feutre noir. Il se met à dessiner.
Je me demande quel peut être l'objet de son croquis. Je comprends assez vite en me retournant : une banquette derrière moi est un assis un vieux Chinois penché sur une canne et coiffé d'une casquette. Le personnage, habillé avec soin, est beau et digne.
Le jeune homme réalise son croquis à toute vitesse, de la main gauche. Ses yeux passent alternativement de son carnet à son sujet : le vieux Chinois qui ignore ce qui se passe.
La rame arrive à République. Tout le monde descend : le vieux Chinois, le jeune dessinateur et moi-même.
Hasard des couloirs de cette vaste station, je me dirige vers la même sortie que le dessinateur. Il est derrière moi. Je me retourne et, pris d'une forte curiosité, je lui demande de mon montrer son dessin. Il est surpris, gêné, modeste. "Ce n'est qu'un petit dessin", me dit-il. Il accepte néanmoins de me le montrer.
C'est un croquis à la pointe fine, léger, subtil, précis. On reconnaît aussitôt le vieux Chinois assis dans le métro. Le jeune homme me raconte qu'il fait très régulièrement des dessins de ce genre. Il croque les gens, les arbres, les bâtiments. Il s'éloigne avec son petit carnet après m'avoir poliment salué.
Je pense à ces millions de photos inutiles prises n'importe où et n'importe comment avec des appareils numériques ou avec des téléphones portables.
Le petit dessin, saisi dans le métro en quelques minutes par un jeune homme qui a eu l'œil éveillé pour repérer un modèle et le restituer rapidement sur un petit carnet, est infiniment plus précieux que ces millions de photos numériques moches, floues et superflues.
Sans rapport avec le sujet, mais comme je sais que le cirque autour de La betancourt vous hérisse autant que moi. Je vous indique cet article de La Libre belgique relatant le point de vue d'Ingrid Betancourt curieusement passé sous silence en France : « La Franco-Colombienne Ingrid Betancourt, otage de la guérilla colombienne des Farc depuis 2002, s'est inquiétée de la campagne internationale en sa faveur car elle lui a donné une certaine valeur aux yeux des guérilleros, a révélé un ex-otage qui a été détenu avec elle. "Cela l'inquiétait car elle s'est rendu compte que cela finissait par la valoriser, ce qui rendait difficile, pour des raisons évidentes, sa libération", a déclaré l'ancien parlementaire Luis Eladio Pérez, dans un entretien publié par la revue Semana dimanche. …. »
RépondreSupprimerhttp://www.lalibre.be/actu/monde/article/411776/une-campagne-de-soutien-nefaste.html
Monsieur Delloye est conseiller culturel à l'Ambassade de France au Pérou, à l'évidence ça ne l'occupe pas beaucoup. 5voir l'article du journal suisse 24 heureshttp://www.24heures.ch/pages/home/24_heures/l_actu/monde/monde_detail/(contenu)/210994
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