vendredi 28 mars 2008
Les collants de la République
Réceptions, voyages, restaurants et dépenses personnelles: la ministre de la Justice a dépensé en moins de trois mois près des deux tiers des "frais de réception" alloués à son cabinet pour toute l'année 2008. Un dépassement de 30% avait déjà été enregistré l'an dernier. Le contrôleur financier du ministère s'en inquiète.
C'est ce que révèle le site d'information 'médiapart'. On y apprend aussi que Madame Dati fait passer sur le budget de son ministère les produits de maquillage qu'elle utilise lorsqu'une télé vient cadrer à l'improviste son joli minois.
La Garde de Sceaux facture également aux contribuables l'achat d'urgence de quelques "collants", lorsque cet accessoire vestimentaire doit être impérativement remplacé après un malencontreux "filage". Un collant qui file, c'est la guigne !
Je ne devrais pas, me direz-vous, chipoter pour quelques collants et un peu de fond de teint. Tout de même, c'est à la fois mesquin, tristement révélateur et proprement scandaleux !
Si un collant de Madame Dati a filé (c'est un drame pour une femme, je le conçois), je trouverais plus élégant et républicain que la Ministre de la Justice sorte un peu d'argent personnel de son sac à main (Gucci, Louis Vuitton, Prada ?) et demande à un membre de son équipe (un huissier à chaînes comme il y en a à foison Place Vendôme) d'aller faire l'emplette d'un collant au Monoprix du coin.
Madame Dati a largement les moyens de se payer elle-même un collant. Mon objection ne porte pas sur la somme imputée au budget de l'Etat. C'est pour le principe. Dans n'importe quelle démocratie responsable, après la découverte d'une telle indélicatesse, aucun membre de gouvernement ne pourrait rester à son poste plus de 24 heures.
Par ailleurs, il ne serait que justice que notre Garde des Sceaux restitue dans des délais raisonnables les robes qui lui sont aimablement prêtées par des grands couturiers comme Dior. C'est un prêt, pas un don. On a dit : Garde des Sceaux. On n'a pas dit : Garde les robes !
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