Nos 40 «immortels» (ils sont 39 en ce moment car un fauteuil est vacant) viennent d’édicter de nouvelles règles orthographiques.
L’Académie Française propose quelques changements, présentés comme une «simplification». A mon avis, ça complique tout pour tous ceux, dont je fais partie, qui s’efforcent d’écrire le français correctement.
En conséquence, je continuerai d’orthographier comme on me l’a appris, sans tenir compte de l’avis de ces barbons (et barbonnes, forme féminine que j’invente sans leur consentement dont je me contrefiche).
D’ailleurs, mon correcteur d’orthographe n’a pas été averti des dernières élucubrations académiques. C’est à lui que je continuerai de me référer.
Voici, pour votre édification, ce que les habits verts ont manigancé sous leur coupole :
1 Les numéros composés sont toujours reliés par des traits d’union. Ex : trente-et-un, deux-cents (ancienne orthographe : trente et un, deux cents).
2 Dans les noms composés de la forme verbe + nom (pèse-personne) ou préposition + nom (sans-abri), le second élément prend la marque du pluriel seulement et toujours lorsque le mot est au pluriel. Ex : un compte-goutte, des compte-gouttes (avant : un compte-gouttes, des compte-gouttes); un après-midi, des après-midis (un après-midi, des après-midi).
3 On emploie l’accent grave (au lieu de l’accent aigu) dans un certain nombre de mots, ainsi qu’au futur et au conditionnel des verbes qui se conjuguent comme « céder ». Ex : évènement, règlementaire, ils règleraient (avant : événement, réglementaire, ils régleraient).
4 L’accent circonflexe disparaît sur le i et le u, mais on le maintient dans les terminaisons verbales du passé simple, du subjonctif et en cas d’homonymie. Ex : cout; entrainer (avant : coût, entraîner).
5 Les verbes en -eler ou -eter se conjuguent comme peler ou acheter. Les dérivés en -ment suivent les verbes correspondants. Exceptions : appeler, jeter et leurs composés. Ex : j’amoncèle, amoncèlement (avant : j’amoncelle, amoncellement).
6 Les mots empruntés aux langues étrangères forment leur pluriel comme les mots français et sont accentués conformément aux règles qui s’appliquent aux mots français. Ex : des matchs, un révolver (des matches, un revolver).
7 La soudure s’impose, en particulier, dans les mots composés de contr(e)-, entr(e)-, extra-, infra-, intra-, ultra-, avec des éléments savants (hydro-, socio-, agro-…) mais aussi dans les onomatopées et dans les mots d’origine étrangère. Ex : entretemps, tictac, weekend (entre-temps,tic-tac, week-end).
8 Les mots en -olle et les verbes en -otter (et leurs dérivés) s’écrivent respectivement -ole et -oter. Exceptions : colle, folle, molle et les mots de la même famille qu’un nom en -otte (comme botter, de botte). Ex : corole, frisoter (corolle, frisotter).
9 Pour montrer la prononciation du u, le tréma est déplacé sur la lettre u dans les mots comportant -guë- et -guï - et ajouté à la lettre u sur les mots en -geure ainsi qu’avec le verbe arguer. Ex : aigüe, ambigüe, ambigüité, argüer (avant : aiguë, ambiguë, ambiguïté, arguer).
10 Des anomalies sont supprimées. Ex : charriot, imbécilité, lunetier, relai… (avant : chariot, imbécillité, lunettier, relais…)
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Cela ne constitue donc pas un événement. Ce sont des imbécillités qui s’amoncellent dans un chariot et qui me donnent envie de sortir un revolver. Je n’en prendrai pas le relais. Na !
Ces règles datent de 1990... Preuve que ça fait 21 ans que personne n'en a rien à cirer de ce qu'ils racontent ;)
RépondreSupprimerexactement, cher Anonyme de 20:37 !
RépondreSupprimer- Moi aussi, je continuerai d'utiliser l'orthographe comme on me l'a apprise. Et aussi à refuser toute néologie superflue ou malheureuse. Par exemple: «composter» c'est faire du compost et rien d'autre. Sinon on peut dire «poinçonner soi-même» (les lilas, d'où «compost», sans doute).
RépondreSupprimerEn revanche, attention au «sait-s'est-dit» et aux deux «n» à «poinçonner», pièges insurmontables pour un enfant abandonné aux mains des professionnels de l'Éducation nationale. Faudrait metttre un «comité-des-singes» là-dessus !
- Le plus agaçant dans ces décisions malheureuses, c'est que presque du jour au lendemain (enfin, en un laps de temps inférieur à l'espérance de vie moyenne d'un citoyen), on prétende rendre obligatoire ce qui était proscrit et proscrire ce qui était obligatoire. C'est quoi l'intolérance, pour vous? Et la paranoïa ?
- En modifiant l'orthographe, on rend la vie impossible à des tas de gens (par exemple, aux instituteurs, qui doivent enseigner des règles qu'ils n'appliquent pas eux-mêmes et à tous ceux qui, étant de générations différentes, doivent participer à la rédaction de textes communs, lesquels doivent bien tout de même rester cohérents dans leur forme.
- «Simplifier» devrait s'entendre au sens de «rendre plus logique», de telle sorte que, par «réflexion et déduction» (par opposition à «consultation d'une source de référence et mémorisation») on puisse aisément arriver par soi-même à trouver l'orthographe adéquate. Quel est l'intérêt, par exemple, de supprimer le trait d'union du «porte-manteau», si les cache-nez et les couvre-chef que l'on y accroche conservent le leur?
- Enfin, pourquoi toujours vouloir modifier l'orthographe pour la rapprocher de la prononciation? Ne serait-il pas plus simple (et ludique) de prononcer comme on écrit?
J'apprécie beaucoup la citation de La Bruyère. En voici une autre, dont je ne connais pas l'auteur, mais qui me plaît tellement que je n'ai aucun mal à la restituer de mémoire:
«Défiez-vous de ceux qui veulent changer la langue. C'est souvent qu'ils cherchent à obtenir par les mots des effets qu'ils ne peuvent produire avec des idées.»
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