Après Brassens, Montand.
Ce sera le cadavre que les médias vont déterrer cette semaine, à l’occasion du 20ème anniversaire de la mort de l’acteur-chanteur. En ce qui concerne Montand, la sortie du corps du caveau du Père-Lachaise avait réellement été réalisée en 1997, pour les besoins d’une recherche de paternité post mortem, avec test ADN, recherche qui se révéla infructueuse.
Communiste repenti pour cause de chars russes à Prague, converti au libéralisme reaganien («Vive la crise», à la télé), Montand a tourné une multitude de films et chanté toute sa vie. Du talent mais un sale caractère.
J’ai interviewé Yves Montand en août 1982. C’était dans sa loge de l’Olympia. Je travaillais à l’époque pour Europe 1. La rédaction de cette station, dégiscardisée et mitterrandisée, était dirigée alors par Ivan Levaï, ami personnel du couple Montand/Signoret.
En ce jour estival de 1982, ma mission était d’arracher à Montand quelques mots sur Marilyn Monroe avec qui il avait vécu une idylle hollywoodienne, fugace et retentissante. En août 1982, les médias préparaient la commémoration des 20 ans de la disparition de l’actrice américaine. Les anniversaires, toujours les anniversaires...
Ivan Levaï, en m’envoyant à l’Olympia, m’avait donné un conseil : «Tu interviewes gentiment Montand sur son spectacle et puis, à la fin, tu lui balances une question sur Marilyn. C’est ça qu’on gardera».
J’arrive à l’Olympia à l’heure dite, en fin d’après midi. Montand me fait poireauter une bonne heure dans le couloir de sa loge. Il me reçoit enfin. Il est un peu bougon mais, comme je suis recommandé par son ami Ivan Levaï, il m’accorde cette interview.
Ainsi qu'Ivan Levaï me l’avait conseillé, j’interroge mollement Montand sur son tour de chant. Et puis je sors ma question sur le vingtième anniversaire de la mort de Marilyn. Là, d’un seul coup, Montand se bloque. Il est malin, il a vu arriver le piège, gros comme une maison. Simone Signoret, déjà très malade (alcool et cigarettes), est encore vivante. Inutile de rouvrir une vieille plaie sentimentale.
Il se fâche un peu, pour la forme, et s’en sort par une pirouette en disant à mon micro : «Je ne parle pas de Marilyn Monroe. Celle qui a le mieux parlé d’elle, c’est Simone Signoret dans son livre ‘La Nostalgie n’est plus ce qu’elle était’». Une petite promo pour le bouquin de Simone, Montand ne m’en dira pas plus. Il me donne congé.
Je sors de sa loge en ayant raté mon coup : je n’ai pas obtenu de confidence croustillante sur Marilyn. Il était d’ailleurs bien présomptueux d’en espérer une. Je rentre bredouille à Europe 1 avec mon interview dont aucun extrait n’a jamais été diffusé.
Le soir, je retourne à l’Olympia car j’avais au passage obtenu de l’attachée de presse une invitation pour le spectacle de Montand. Une très bonne place, dans les premiers rangs.
Je me retrouve assis à côté d’une journaliste américaine de l’hebdomadaire «Time». Elle est venue faire un article sur Montand, l’homme de scène. Elle ne parle pas français et je lui traduis les quelques mots que Montand glisse entre les chansons. Le show est impeccable, réglé au millimètre près. La voix de Montand (60 ans à l’époque) est encore bien timbrée. Tout le répertoire défile sans anicroche. Mais l’ensemble est froid et aseptisé. Montand, le perfectionniste, apparaît presque mécanique.
Ce sont les impressions que je livre, en exagérant un peu, à ma consœur américaine qui prend des notes. J’avoue que je savoure une petite revanche après mon échec de l’après-midi : Montand ne m’a rien dit sur Marilyn, alors je l’égratigne auprès de la journaliste de «Time». L’article du magazine américain est paru quelques jours plus tard. On y lisait que le spectacle de Montand manquait de chaleur et de spontanéité...
Montand n’a sans doute pas apprécié. Il ne pouvait pas savoir que j’avais soufflé mes impressions personnelles, teintées d’une rancœur mesquine, à l’oreille de la journaliste américaine.
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Je me retrouve assis à côté d’une journaliste américaine de l’hebdomadaire «Time». Elle est venue faire un article sur Montand, l’homme de scène. Elle ne parle pas français et je lui traduis les quelques mots que Montand glisse entre les chansons. Le show est impeccable, réglé au millimètre près. La voix de Montand (60 ans à l’époque) est encore bien timbrée. Tout le répertoire défile sans anicroche. Mais l’ensemble est froid et aseptisé. Montand, le perfectionniste, apparaît presque mécanique.
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