"Ce qui barre la route fait faire du chemin" (Jean de La Bruyère - 'Les Caractères')
vendredi 26 septembre 2008
Blood, sweat and tears.
Maggie oublie tout. C'est la faute à Alzheimer. Horrible maladie. Mais on ne va pas oublier Maggie ! Franchement, vous nous manquez, vous "la dame de fer", en ces temps incertains.
Margaret Thatcher, la baronne Thatcher, aura 83 ans le mois prochain. Malheureusement, son esprit s'envole et se consume. L'inexorable maladie éloigne de nous la femme politique (comme on dit "homme politique") la plus extraordinaire du 20ème siècle.
Oui, elle fut rude et inflexible. Elle n'a jamais fléchi face aux grévistes, parfois par une force implacable. Elle ne s'est pas inclinée davantage face aux terroristes irlandais. Résultat, vingt ans plus tard ? La paix en Irlande et une économie britannique prospère. Qui le contestera ?
"Blood, sweat and tears".
Avant Maggie, c'est Winston Churchill qui, en mai 1940, à la chambre des communes à Londres, offrit à son peuple ce programme nécessaire et douloureux : "du sang, de la sueur et des larmes".
Regardons ailleurs, autour de nous, pour trouver d'autres exemples.
Prenons les Allemands. Après leur très difficile réunification (conséquence de la chute du mur de Berlin en novembre 1989), ils ont également réussi, dans une extraordinaire concertation sociale, la plus remarquable résurrection économique du vieux continent de la dernière décennie.
Ils ont bossé comme des fous, les Allemands. Ils se sont serré la ceinture. Ils ont tout misé dans la formation professionnelle, dans la recherche, dans les investissements pour les entreprises.
Résultat pour l'Allemagne ? Premier exportateur mondial, chômage en baisse spectaculaire, économie solide sans assistance étatique.
Et nous, pauvres de nous ? Je parle de la France, paradis latin en route vers le purgatoire des pays en perdition.
Nous, nous avons Nicolas Sarkozy, mari récent d'un chanteuse bourlingueuse, président juché sur des talonnettes qui ne rehaussent pas automatiquement son pouvoir.
Il a fait hier soir un discours à Toulon. Il y parlait d'économie et de finances. Il s'engageait à clouer au pilori les affreux responsables de la déroute financière actuelle. C'est son côté "premier flic de France".
Il veut menotter les coupables, faire avouer les capitalistes véreux, sous la lumière intense de la lampe du commissariat ! Les affreux suspects figurent probablement dans un fichier spécialisé ("Edvige", puissance fric). Qu'on les embastille au plus vite !
Comme ce serait simple et gratifiant, Monsieur le Président, d'interpeller sur le champ les voyous de la finance. Vous les connaissez sans doute mieux que nous.
Plus sérieusement, Monsieur le Président, ce n'est pas en fustigeant le capitalisme qu'on calme forcément les maux d'un pays en déclin, celui que vous présidez.
Car, Monsieur le Président, notre pays se traîne, très loin, au fin fond du peloton de l'innovation et de l'audace. Il est à la remorque. Vous n'êtes pas le seul responsable de cette évidente déroute.
Pendant que Margaret Thatcher, au début des années 80, se montrait implacable face à un Royaume Uni empêtré dans son immobilisme, le président français François Mitterrand s'engluait dans des compromis vaseux avec les grévistes d'une sidérurgie lorraine perdue d'avance.
Avec plus de vingt ans de recul, posons-nous la question : qui a gagné ? Sûrement pas la Lorraine, jadis soulevée par une vaine révolte, sous un Mitterrand indéterminé ! C'est la Grande-Bretagne, endurcie par Margaret Thatcher, qui s'est affirmée économiquement.
On voudrait tant que Nicolas Sarkozy ait la même volonté que Margaret Thatcher !
Pour lui et pour nous, les temps sont difficiles. Ces temps difficiles imposent des solutions drastiques.
Cela passe notamment par une réduction significative du poids de l'Etat sur l'économie nationale, tout simplement par une purge du nombre de fonctionnaires. Les Suédois et les Canadiens (qui ne vivent pas en dictature) ont réussi cet assainissement salutaire.
En France, plus de 60 % des salariés dépendent d'une administration, d'une entreprise publique ou para-publique. A part la Corée du Nord et Cuba, il n'y a pas d'équivalent.
Ce système bureaucratique coûte cher, très cher, car c'est le contribuable qui, à chaque instant, est convié à combler les manquements de ces mastodontes nuisibles et inefficaces.
Alors, tranchons dans le vif : oui, évidemment, il faut privatiser "la Poste", citadelle putride d'un syndicalisme attardé. La télé publique, c'est la même chose. Une nullité quotidienne nourrie d'une redevance injustifiée.
J'arrête ici mon cahier de doléances, tellement incomplet.
J'ajoute pourtant que j'aimerais tant que notre président, d'apparence tellement énergique, sorte enfin de sa léthargie et nous propose des projets ambitieux.
Ce que je reproche à Nicolas Sarkozy, ce n'est pas d'en faire trop. Je lui reproche de ne pas en faire assez.
Sarko est pusillanime. Ce n'est pas un compliment.
Une bonne claque dans la figure. Un grand coup de trique. C'est cela dont la France a besoin.
J'en appelle à Margaret Thatcher. Malheureusement, elle ne m'entend plus.
Dommage ! Car chez nous, la rigueur et l'effort ne sont plus à la mode. Hélas, trois fois hélas !
En France, comme d'habitude, on se contentera de demi-mesures, de compromis incertains, de réformettes.
Nous avons sombré. Nous sombrons. Nous sombrerons. Ça se conjugue, ça se décline. Comme notre déclin.
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2 commentaires:
Il n'y a pas de comparaison entre Maggy et Sarkozy. Il y a un niveau d'intelligence qui n'est pas comparable. C'est dans les crises que l'on voit les grands hommes. malheureusement le nôtre, il n'est pas petit que par la taille. pendant qu'il fustige le capitalisme, les allemands manoeuvre pour déloger le dollar par l'euro. Mais comme Sarkozy s'est inféodé à Busch il n'a plus de crédibilité.
Discours du Président de la République
Université d’été du MEDEF
Jouy-en-Josas – Jeudi 30 août 2007
Quand on ne sait pas ce que l’on peut raisonnablement attendre des juges, des
fonctionnaires ? Quand tout acte de commerce peut faire l’objet d’un contentieux à l’issue
imprévisible ? Quand le risque financier lié à l’incertitude juridique se double de plus
en plus d’un risque pénal ?
La pénalisation de notre Droit des affaires est une grave erreur, je veux y mettre un
terme.
DISCOURS DE M. LE PRÉSIDENT DE LA RÉPUBLIQUE
Zénith de Toulon – jeudi 25 septembre 2008
Les responsabilités doivent être recherchées et les responsables de ce naufrage au moins
sanctionnés financièrement. L’impunité serait immorale. On ne peut pas se contenter de
faire payer les actionnaires, les clients et les salariés les plus modestes en exonérant
les principaux responsables. Qui pourrait accepter une telle injustice ?
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