"Ce qui barre la route fait faire du chemin" (Jean de La Bruyère - 'Les Caractères')

samedi 28 février 2009

Couple lessivé.

Petite scène au marché ce matin, du côté de la rue de Bretagne (75003), épicentre de la boboïtude : une jeune fille charmante, munie d’un grand panier d’osier, distribue les échantillons gratuits d’une nouvelle lessive (genre « plus blanc que blanc », comme disait Coluche).

« Non, merci, lui dis-je, je ne fais jamais la lessive ! » (ce qui est un gros mensonge car je la fais toutes les semaines).

« Alors, pour votre femme ! » insiste la jeune fille, me tendant l’échantillon.

Je lui réponds en m’éclipsant : « je n’ai pas de femme ! » (ce qui est la stricte vérité).

Passons sur la conception machiste de la lessive qui serait dévolue automatiquement aux femmes.

Le plus intéressant se produit quelques secondes plus tard.

Un passant m’entendant dire très fort « je n’ai pas de femme » s’écrie à la cantonade : « quelle chance ! »

Accompagnant ce badaud, une femme qui semblait être la sienne. Elle a fait soudain une drôle de tête…

vendredi 27 février 2009

Cimetière de voitures.

Parmi les leçons à retenir de l’Histoire, il y a ce doute qui ne doit jamais nous quitter face aux hégémonies prétendant s’installer pour l’éternité.

Adolf Hitler affirmait que son IIIème Reich serait sans fin. Il a duré 12 ans. Le communisme, entre la révolution russe de 1917 et la chute du mur de Berlin n’aura résisté que 72 ans.

Et la dictature de la bagnole ? Bonne nouvelle, ça sent le roussi ! La voiture, un gros siècle, et c’est fini ? On a de bonnes raisons de l’espérer.

L’automobile (véhicule mobile sans traction extérieure) balbutie à la fin du XIXème siècle mais grandit et prospère au début du XXème siècle, notamment grâce à l’Américain Henry Ford.

Funeste invention, la pire de cette époque ! La voiture a perverti nos modes de vie, pollué nos villes et nos campagnes, défiguré les paysages, crétinisé des centaines de millions de conducteurs.

C’est la crise de 1929 aux Etats-Unis qui a fourni à la voiture son redoutable tremplin. Prenant le pouvoir en 1933, l’homme du « new deal », Franklin Delano Roosevelt lance ses grands travaux. Ils comprennent notamment la construction d’un réseau de routes et d’autoroutes : 30.000 kilomètres et 700 ponts. Ce réseau existe toujours. Roosevelt, dans cette période de crise, a cédé au lobby de la voiture, à Henry Ford et à ses concurrents de Detroit qui commencent à produire à la chaîne des voitures accessibles au grand public.

Roosevelt a sacrifié les transports en commun à la voiture individuelle. Il a signé son arrêt de mort au transport ferroviaire. C’est pourtant sur le chemin de fer que les Etats-Unis s’étaient construits et unifiés. Roosevelt a tout lâché à la bagnole. Au même moment ou presque (1936), Adolf Hitler lançait la « voiture du peuple » (la Volkswagen). L’automobile encombre la planète depuis cette époque : Hitler-Roosevelt, même combat !

Par chance, nous sommes en train d’assister, non pas à la mort de la voiture, mais au moins au début de son agonie. Le phénomène est fort bien décrit dans cette tribune signée par Pascal Bruckner dans le journal ‘Le Monde’.

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La voiture : panne de libido ?
par Pascal Bruckner


Ce sont des milliers de carcasses neuves qui, partout en Europe et en Amérique, s'alignent sur des parkings, sous des hangars et attendent en vain un acheteur. Rien à voir avec les classiques cimetières de voitures, amas de tôles froissées, de châssis défoncés pourrissant dans une friche, tel le mythique Cadillac Ranch, sur la Route 66 aux Etats-Unis, monolithes de métal peinturlurés, fichés dans le sable du désert californien. Ceux-ci témoignaient de la vitalité d'une industrie qui semait derrière elle ses déchets.


Les cimetières d'aujourd'hui incarnent une panne du système. La crise accélère une désaffection grandissante envers l'automobile. Les 4 × 4 gourmands sont dénoncés aux Etats-Unis par les groupes évangélistes qui voient en eux les symboles d'une arrogance contraire aux enseignements du Christ ! Partout les grands constructeurs ferment des usines, réduisent la production, se déclarent en faillite, licencient à tour de bras. Fin d'un objet fétiche qui fut le héros du XXe siècle et créa dans son sillage tant de chefs-d'oeuvre, de petites merveilles de la mécanique.

Trois raisons expliquent cet abandon : l'automobile a incarné longtemps un rêve de liberté, celle de circuler à sa guise. Pour un monde longtemps immergé dans la ruralité, figé dans le temps et l'espace, elle parut un miracle. Rouler des nuits entières, partir sur un coup de tête, traverser la France, l'Europe, avaler des kilomètres pour le plaisir, ne dépendre de personne, tel est, tel fut l'attrait de ce moyen de transport. Personnalisation quasi érotique de la voiture, maison roulante que l'on emportait partout avec soi, incarnation sur roues de votre singularité. Ce rêve s'est écroulé lentement avec l'engorgement des villes, des routes, des autoroutes : si chaque Français, Belge, Américain possède son véhicule, il sera peut-être un heureux propriétaire mais il ne pourra plus circuler.

L'effet démultiplicateur de la démographie périme le droit à la mobilité. Merveilleuse tant qu'elle était réservée à une minorité, la voiture, popularisée, se transforme en cauchemar, fait de chaque conducteur le prisonnier de son véhicule, dispendieux qui plus est. Fin de la vitesse, généralisation de l'embouteillage, de l'accident dont témoignent tant d'oeuvres littéraires ou cinématographiques.

"Démocratie, a très bien dit l'écrivain Roberto Calasso : l'accession de tous à des biens qui n'existent plus." Ajoutons à ce discrédit le renchérissement des coûts du pétrole et surtout l'anathème porté par le discours écologiste sur cette industrie, polluante et encombrante. Symbole d'affranchissement, la voiture est devenue symbole d'aliénation et d'inertie. Le bolide qui dévorait l'espace s'est enlisé dans une coagulation généralisée. La merveilleuse auto s'est transformée en bagnole, poubelle bruyante dont on se détourne avec horreur.

Il ne s'agit pas d'une simple mise au régime, d'une diète provisoire avant de reprendre l'orgie : c'est vraiment la conclusion d'un cycle. Bien sûr, on construira toujours des voitures, mais propres, électriques, petites, n'émettant aucun gaz carbonique et rechargeables sur des prises à haut débit. La Californie commercialise depuis quelques années le Tesla Roadster, une décapotable propre, plébiscitée par les stars, et Bertrand Delanoë lancera bientôt à Paris un système Auto-lib' sur le modèle du Velib' : de petits véhicules électriques empruntables à l'heure ou à la journée. Nous serons tous des "écocitoyens responsables", nous prendrons le bus, le tramway, le métro, nous cesserons de financer, par notre gloutonnerie de pétrole, des dictatures sanguinaires ou des régimes oppresseurs.

Mais qu'est-ce qu'une voiture qui n'est ni voyante, ni polluante, ni tapageuse ? Un moyen de transport, pas un objet de désir. L'écologie a raison, ce pourquoi elle ne suscitera jamais l'enthousiasme, puisque ses mots d'ordre sont l'économie, la privation, la précaution. Finie l'ostentation des cabriolets ou coupés qui écrasaient de leur luxe la piétaille humaine ; finis les exploits des amoureux de la vitesse qui jouissaient d'accélérations vertigineuses et flirtaient avec la mort à chaque virage.

Les anathèmes d'Ivan Illitch, André Gorz ou René Dumont n'y ont rien fait. Il a fallu une désertion globale pour que le rêve automobile perde de son lustre et que les ventes s'effondrent. Mais on ne tue jamais une passion sans lui en substituer une autre. Déjà nos rutilantes machines sont remplacées par les portables, les ordinateurs qui répondent au double principe d'indépendance et de locomotion : nous sommes partout sans bouger de chez nous, reliés à tous sans être avec personne.

A la place des monstres énergivores, les écrans ultraplats à fonctions multiples, dans un outil de quelques centaines de grammes. Nouveau paradigme qui fait basculer l'individu contemporain dans une ère inédite d'autosuffisance et de mobilité.
Ce n'est pas le marché qui agonise, c'est une forme dépassée du capitalisme qui disparaît parce qu'elle a cessé d'être désirable.

© Le Monde

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dimanche 22 février 2009

Réflexions abruptes sur l'outre-mer.


Comment voulez-vous que ça marche, un tel système ? Je parle de l’outre-mer de la République Française.

La crise violente en Guadeloupe n’est qu’un rappel bien tardif d’une situation bancale qui perdure depuis des décennies. Il y a, dans les récents troubles antillais, les signes avant-coureurs d’une guerre, comparable à la guerre d’Algérie.

Les békés antillais, potentats blancs, détenteurs ultra-minoritaires du pouvoir économique, ne sont pas sans rappeler les pieds-noirs, à ceci près qu’il y avait en Algérie des pieds-noirs modestes. Ils sont plus rares dans les Antilles.

En Martinique et surtout en Guadeloupe, la caste blanche truste le commerce, l’industrie et ce qui reste de l’agriculture. Les békés, héritiers des esclavagistes, continuent de dominer par l’argent.

La population noire, qui descend des esclaves, est tout autant coupable d’avoir entretenu ce système de domination en acceptant passivement les avantages confortables de l’Etat providence.

Il s’agit de l’Etat Français, celui contre lequel Elie Domota, le meneur guadeloupéen, concentre sa haine. La France, tellement honnie (Domota est indépendantiste) est pourtant extrêmement généreuse.

La population totale de l’outre-mer (tous les DOM et les collectivités territoriales), c’est deux millions d’habitants (moins que la ville de Paris). L’outre-mer français, c’est un budget annuel de 6 ,7 milliards d’euros, c’est-à-dire davantage que le budget annuel du ministère de la Justice de toute la France (tous les tribunaux, tous les magistrats, toutes les prisons, y compris outre-mer).

L’outre-mer français, c’est un taux de non-emploi record. En Guadeloupe, entre les chômeurs et les bénéficiaires du RMI, vous avez un tiers de la population en âge de travailler qui se contente éternellement de l’aide publique. Chez les jeunes (18-25 ans), le taux de chômage est de 40 %.

Dans les Guadeloupéens effectivement au travail, 40% sont employés par une administration, comme le meneur Elie Domota, sous-directeur régional du « Pôle emploi » - fusion UNEDIC, ANPE - (ça ne s’invente pas !).

Il y a aux Antilles (et aussi à la Réunion), cette expression délicieuse pour parler des allocations familiales : on appelle ça « l’argent braguette ». Avec un taux de natalité exceptionnel, l’outre-mer se satisfait avec plaisir de cette prodigue braguette, véritable tiroir-caisse.

Il suffit de prendre un bateau et d’accoster dans les îles voisines, désormais indépendantes. Le niveau de vie y est trois ou quatre fois inférieur à celui des Antilles françaises. Nos départements ultramarins ne se maintiennent que grâce à l’aide très coûteuse de la Métropole, bonne fille et néanmoins conspuée.

Ce système colonial est pourri jusqu’à la moelle par une classe politique locale vermoulue par le clientélisme. Observez par exemple Lucette Michaux-Chevry, sénateur UMP de la Guadeloupe. Elle brandit l’étendard d’une révolte de pacotille, jusque dans la cour de l’Elysée. Un peu de pudeur madame, vous qui avez mangé à tous râteliers républicains en avalant toutes les couleuvres disponibles !

Ces arrangements scandaleux, confortés par des subventions échappant le plus souvent à tous les contrôles élémentaires, ont été cajolés pendant des années par plusieurs présidents de la République.

Sans conteste, le plus conciliant (pour ne pas dire le plus lâche) a été Jacques Chirac. Pendant les années interminables de son règne, le Corrézien (d’adoption) a toujours caressé l’outre-mer dans le sens des alyzés.

Pas de vague : on dépose le fric sur la plage au pied des cocotiers et tout le monde est content : les exploiteurs, les exploités et les (nombreux) fonctionnaires. L’outre-mer, ça s’arrangeait toujours à coup de millions ou de milliards.

Seulement voilà, les temps ont changé. Nous traversons une crise mondiale qui tolère plus difficilement les gouffres budgétaires. Et Nicolas Sarkozy se fiche royalement des confettis de notre empire, ces petits pustules tricolores sur la surface du globe. L’outre-mer : un sac de nœuds, que des emmerdements. Et ‘at home’, en métropole, les emmerdements, il en a à revendre Sarko !

Alors, il a laissé ce pauvre Yves Jégo patauger lamentablement dans ce bourbier exotique, pendant que la ministre de tutelle (Michèle Alliot-Marie, alias MAM) enfouissait précipitamment son long bec d’autruche dans le sable tropical.

Pas joli-joli, le comportement veule de la République à l’égard de ses possessions lointaines !

Alors, s’il fallait trancher une bonne fois pour toutes, pourquoi ne pas poser la vraie question, celle qui fâche ? Pourquoi ne pas couper le cordon ombilical ?

Elie Domota, le chef de la révolte guadeloupéenne, ne cesse d’évoquer le colonialisme. Il fustige la « presse étrangère » (en réalité les journalistes blancs venus de Métropole).

Voulez-vous l’indépendance, vous les ultramarins ? Si c’est ce que voulez, on peut s’organiser.

La Nouvelle-Calédonie a commencé ce chemin, après le travail délicat de conciliation réussi par Michel Rocard lorsqu’il était à Matignon. Dommage, car la Nouvelle-Calédonie est bien le seul territoire d’outre-mer vraiment économiquement viable grâce au nickel (premier producteur mondial).

Mais vous les Antillais, les Guyanais, les Réunionnais, souffrez-vous vraiment de vivre à l’ombre du drapeau français ? Il faut le dire tout de suite.

Votre indépendance, je vous l’accorde dans la seconde.

Mais il va falloir tout réinventer, sans le fric de la Métropole : les bureaux de poste qui distribuent vraiment le courrier, l’argent braguette (voir plus haut), les indemnités chômage, le RMI, les pharmacies (exceptionnellement nombreuses dans les DOM) où les médicaments sont distribués gratuitement grâce à la Sécu, les hôpitaux qui soignent, les routes entretenues, l’électricité qui fonctionne.

L’indépendance, le mot est joli. Mais il ne sera pas facile de l’accompagner de tous les agréments fournis depuis si longtemps par la manne métropolitaine (nos impôts, ceux que vous payez si peu) de la République Française.

Antillais, allez faire un tour à La Dominique ou à Sainte-Lucie, îles indépendantes voisines, deux anciennes colonies britanniques. La vie quotidienne est y nettement moins florissante que dans nos départements d’outre-mer. Comparez les niveaux de vie.

Finalement, les Britanniques n’ont pas fait une mauvaise opération en larguant leurs boulets coloniaux au bon moment.

vendredi 20 février 2009

Gloire et longue vie à notre grand leader !


Un internaute, fidèle de ce blog, me communique une liste (non exhaustive) des exploits magnifiques de notre grand leader, notre Kim Jong-il hexagonal, celui que la Corée du Nord et la planète entière nous envient tant !

Je propage avec joie et espoir ce palmarès qui devrait parfaire l’édification des masses populaires.


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Un aigle peut lire un journal à 1400 mètres de distance. Nicolas Sarkozy peut tourner la page.

Un jour Nicolas Sarkozy a dit "Va voir la-bas si j'y suis" ....et il y était...

Nicolas Sarkozy sera déclaré recordman de l'Univers du lancer du poids le jour où le poids retombera

Nicolas Sarkozy a perdu sa virginité avant son père.

Nicolas Sarkozy mesure très précisément 1 Nicolas Sarkozy.

Nicolas Sarkozy est en couleur sur les photos Noir et Blanc.

Lorsque Nicolas Sarkozy crie au bord d'une falaise, il n'y a pas d'écho. On ne répond pas à Nicolas Sarkozy.

Nicolas Sarkozy a réussi à placer "Anticonstitutionnellement" en mot compte triple dans une grille de sudoku.

La mère de Nicolas Sarkozy a essayé d'avorter. Trois fois.

Nicolas Sarkozy peut trouver du foin dans une aiguille !

Nicolas Sarkozy ne vit pas sur Terre, la Terre vit sous Nicolas Sarkozy.


Nicolas Sarkozy chie sur la tête des pigeons

Quand le croquemitaine va se coucher, il vérifie si il n'y a pas un Nicolas Sarkozy sous son lit

Nicolas Sarkozy sait ou se trouve Ornicar.

La mort se demande souvent ce qu'il y a après Nicolas Sarkozy.

Neil Armstrong est le premier homme à avoir marché sur la Lune. Mais Nicolas Sarkozy y était déjà allé courir

Nicolas Sarkozy peut encercler ses ennemis. Tout seul.

Quand Nicolas Sarkozy pisse face au vent, le vent change de direction.


Nicolas Sarkozy a déjà compté jusqu'à l'infini. Deux fois.

Certaines personnes portent un pyjama Superman. Superman porte un pyjama Nicolas Sarkozy.

Jésus Christ est né en 1955 avant Nicolas Sarkozy.

Nicolas Sarkozy ne porte pas de montre. Il décide de l'heure qu'il est.

Nicolas Sarkozy peut diviser par zéro.

Dieu a dit: "que la lumière soit !" Et Nicolas Sarkozy répondit: "On dit s'il vous plaît".

La seule chose qui arrive à la cheville de Nicolas Sarkozy. c'est sa chaussette.

Quand Google ne trouve pas quelque chose, il demande à Nicolas Sarkozy.

Nicolas Sarkozy fait pleurer les oignons.

Les Suisses ne sont pas neutres, ils attendent de savoir de quel coté Nicolas Sarkozy se situe.

Pour certains hommes le testicule gauche est plus large que le testicule droit. Chez Nicolas Sarkozy, chaque testicule est plus large que l'autre.

Nicolas Sarkozy sait parler le braille.

Il n'y a pas de théorie de l'évolution. Juste une liste d'espèces que Nicolas Sarkozy autorise à survivre.

Un jour, au restaurant, Nicolas Sarkozy a commandé un steak. Et le steak a obéi.

Nicolas Sarkozy a un jour avalé un paquet entier de somnifères. Il a juste cligné des yeux.

Nicolas Sarkozy mesure son pouls sur l'échelle de Richter.

Nicolas Sarkozy connaît la dernière décimale de Pi.

Nicolas Sarkozy peut taguer le mur du son.

Quand la tartine de Nicolas Sarkozy tombe, la confiture change de côté.

Dieu voulait créer l'univers en 10 jours. Nicolas Sarkozy lui en a donné 6.

Nicolas Sarkozy est capable de laisser un message avant le bip sonore

Une seule larme de Nicolas Sarkozy pourrait guérir du cancer. Malheureusement Nicolas Sarkozy ne pleure pas.

Quand Nicolas Sarkozy passe devant un miroir, il n'y a pas de reflet: il n'y a qu'un seul Nicolas Sarkozy.

Si Nicolas Sarkozy dort avec une lampe allumée, ce n'est pas parce qu'il a peur du noir mais parce que le noir a peur de lui.

Nicolas Sarkozy est mort depuis 10 ans, mais la Mort n'a pas encore trouvé le courage d'aller lui dire.

lundi 16 février 2009

Guy Debord sauvé par Nicolas Sarkozy


Le paradoxe n’aurait pas forcément déplu à Guy Debord. Il y aurait sans doute vu la confirmation suprême de ses analyses.

Guy Debord était le fondateur de « l’Internationale Situationniste ». Il était le pourfendeur implacable de la société marchande, cette société qui se donne en spectacle, qui n’existe que par le spectacle qu’elle donne (ou vend) de sa propre marchandise.

Guy Debord, auteur prémonitoire de « La Société du Spectacle » (1967), avait préfiguré, avec brio mais sans jamais s’en rengorger, le mouvement social, politique et sociétal (comme on dit aujourd’hui) de Mai 68.

Guy Debord fut, comme Antonin Artaud, un « suicidé de la société ». Debord, rongé par une cirrhose, reclus et oublié dans sa maison de Haute-Loire, s’est tiré une balle dans le cœur le 30 novembre 1994. Il avait 62 ans.

Un écrivain ou un essayiste laisse toujours derrière lui un gros amas de papiers, de manuscrits et de notes diverses. L’université américaine de Yale avait manifesté son intention d’acheter à bon prix la totalité des archives de Guy Debord.

Ce n’était pas une destination infâmante car les universités américaines ont, mieux que les nôtres, reconnu très vite la place occupée par Guy Debord dans le mouvement intellectuel de la seconde moitié du XXe siècle en France.

Mais, patatras, coup de théâtre ! Les archives de Guy Debord ne quitteront pas le territoire national ! Ainsi en a décidé Christine Albanel, ci-devant Ministre de la Culture du gouvernement présidé par Nicolas Sarkozy.

Les œuvres et les manuscrits de Guy Debord viennent d’être officiellement classés par la « Commission consultative des trésors nationaux », au même titre que la cathédrale de Chartres ou le château de Chambord. Exportation interdite !

C’est ainsi que Guy Debord, le situationniste, l’inspirateur subliminal de la « chienlit » de Mai 68, Guy Debord est considéré désormais comme étant « un trésor national », par une ministre désignée par Nicolas Sarkozy, cet homme politique qui promettait sur les tréteaux de sa campagne présidentielle de « liquider l’héritage de Mai 68 ».

Christine Albanel, vestale culturelle de Nicolas Sarkozy, ne « liquide » pas Guy Debord. Bien au contraire, elle le protège en le soustrayant à l’attraction des universitaires américains. Elle l’embaume. Debord, mon trésor !

« Toute la vie des sociétés dans lesquelles règnent les conditions modernes de production s'annonce comme une immense accumulation de spectacles », écrivait Guy Debord.

Autour de ses vieux papiers, on organisera prochainement des colloques et des expositions, patronnés par le Ministère de la Culture. Ironie extrême : Guy Debord est devenu un spectacle, avec la bénédiction de Nicolas Sarkozy et de son gouvernement.

Qui l’eût dit ? Qui l’eût cru ? La boucle est bouclée.

samedi 7 février 2009

Plus ça va mal, plus ça empire.

Le Sarko Show de jeudi soir. C’est un exercice ambigu et extravagant que de vouloir expliquer la gravité de la crise et rassurer le bon peuple sous les dorures d’un palais, devant un petit groupe de figurants dociles (pour la plupart issus du personnel de l’Elysée) en se faisant interroger par des journalistes qui sont forcément en porte-à-faux. Les interviewers se déplacent sur le terrain de celui qui les invite. Sarkozy joue à domicile. Les footballeurs savent que c’est toujours un avantage.

Pourquoi le président ne viendrait-il pas dans un studio de télé, neutre et sans décor ostentatoire ? Il aurait face à lui trois caméras le serrant en gros plan et deux bons questionneurs (ou questionneuses) qui connaîtraient le fond des dossiers et pourraient le pousser dans ses retranchements à la moindre tentative d’esquive. On progresserait peut-être.

Cela nous épargnerait le spectacle embarrassant de jeudi soir, incarné par cette présentatrice blonde qui, après avoir ânonné quelques platitudes, s’est cantonnée ensuite au rôle de potiche souriante. Exercice inutile aussi : le contenu du message présidentiel (suppression de la taxe professionnelle, ‘hedge-funds’, ‘bad banks’), étalé sur plus d’une heure et demie, était vraiment trop technique et fastidieux pour le large public auquel il voulait s’adresser.

Conflits d’intérêts. Dans un livre douteux, Pierre Péan (un expert du genre) attaque certaines pratiques de Bernard Kouchner. L’affaire « fait du bruit dans Landerneau », comme on dit. On le connaît bien, ce bon docteur qui s’avance depuis quarante ans, sac de riz sur l’épaule, vêtu de probité candide et de lin blanc. A la longue, on remarque peut-être quelques tâches sur le lin. Péan lave plus blanc. Plus blanc que blanc, comme disait Coluche !

Il y aurait tant à récurer. Personne ne s’intéresse plus par exemple à Jacques Chirac et à son appartement du Quai Voltaire : 396 mètres carrés, face à la Seine, dans le VIIème arrondissement de la capitale (deux entrées, un office, un séjour, un salon, une salle à manger, cinq chambres, deux cuisines, trois salles de bains, une salle d’eau, un rangement, trois débarras, trois WC, des dégagements, un balcon, et en prime, un entresol de 31,6 mètres carrés avec cuisine, séjour et alcôve). Loyer : gratuit pour les Chirac, grâce à des amis étrangers très généreux.

Quand il a quitté le pouvoir, Chirac avait fait savoir qu’il occuperait ce logement « à titre très provisoire, le temps de trouver un domicile définitif ». Quelques semaines avant l’installation de Nicolas Sarkozy, l’Elysée avait affirmé sans rire que le couple Chirac « n’avait pas eu le temps de trouver leur logement ». Leur fin de règne était pourtant annoncée depuis longtemps. Et Bernadette Chirac, à part ses bonnes oeuvres, avait un emploi du temps encore moins chargé que celui de son président de mari.

« L’Express » nous apprend cette semaine que Bernadette Chirac avait inspecté elle-même avec satisfaction l’appartement du Quai Voltaire quelques années avant d’y emménager avec son époux et leur chien Sumo. La demeure était vide, inoccupée par la famille libanaise Hariri à qui elle appartient. L’appartement, rénové à grands frais en 2001, était destiné à l’un des fils de cette famille, Ayman, qui ne l’a jamais habité. Un endroit idéal et à très bon prix pour le retraité Chirac qui, notons-le au passage, a été hébergé gratis dans des logements de fonction depuis 1974 (comme secrétaire d’Etat, ministre, premier ministre, maire de Paris, président de la République).

Le conflit d’intérêt réside dans le fait que le président de la République Française (encore en exercice) savait qu’il pourrait profiter des largesses d’une puissante famille libanaise. Le patriarche Rafic Hariri, assassiné en 2005, était l’ami intime de Jacques Chirac. Il n’est pas interdit pour un président d’avoir des amis. Mais en tirer des avantages en nature, c’est très gênant, surtout lorsqu’il s’agit d’une famille qui a une forte influence politique, économique et financière au Proche-Orient. La politique de Jacques Chirac dans cette région du monde a été fortement influencée par le prisme libanais, sauce Hariri. Cela vaut bien 396 mètres carrés face à la Seine, pour une période « provisoire » qui s’éternise.

Plus ça va mal, plus ça empire. Les Etats-Unis ont perdu 600.000 emplois pendant le seul mois de janvier 2009 et 1,8 millions en trois mois. Les groupes Murdoch, Time Warner et Disney mordent la poussière. Le numéro un mondial de l’automobile, le japonais Toyota, est dans le rouge pour la première fois. Le déficit du commerce extérieur de la France pour l’année 2008 dépasse les 55 milliards d’euros, 15 milliards de plus que l’année précédente. Toutes ses mauvaises nouvelles étaient dans les journaux aujourd’hui. Attendons celles de demain.

lundi 2 février 2009

Slush.

S’agit-il de moi seulement ? Ou ressentez-vous la même chose ? Ne patauge-t-on pas tous ensemble dans cette neige ramollie que les anglo-saxons appellent « slush » (mot intraduisible) ? Je ne parle pas seulement de cette neige fugace tombée aujourd’hui sur la moitié nord de la France et qui s’est vite transformée en bouillasse.

Je parle de cet horizon plombé auquel nous nous fracassons. Sans sombrer dans le catastrophisme, je vous le dis tout net : nous sommes dans le pétrin, bonnes gens. C’est un énorme pétrin planétaire : pas d’issue (nowhere to run !).

Ce brave Obama découvre peu à peu le champ de ruines. Le World Trade Center, après le 11 septembre 2001, c’était juste l’apéritif. Ce sont tous les Etats-Unis qui sont dévastés économiquement. On évoque 1929 ? Obama a compris que le mal est plus profond, comme le résume bien cette mauvaise blague lue quelque part : « Aux Etats-Unis, c’est toujours un noir qui ramasse la merde. »

Même tableau au Royaume-Uni où l’on était encore narquois, il y a peu. Gordon Brown sera-t-il Churchill ? «Blood, sweat and tears». Faut voir !

L’Espagne, naguère vibrionnante, replonge. Et l’Irlande, tellement moderne et créative au cours de la dernière décennie, se referme comme une coquille vide.

Récession, dépression. Peu importent les mots. Ça va très très mal. Les grands experts, les gros manitous, les gourous super-informés vous disent que l’amorce du début du commencement du frémissement de l’ébauche de la reprise, c’est pour 2010. Qu’en savent-ils ? Vous avaient-ils dit, par anticipation, que nous serions aujourd’hui dans cette mélasse ?

Et il faut les entendre aussi nos gouvernants français. François Fillon a pris aujourd’hui le TGV avec 18 de ses ministres pour arriver à Lyon. C’est là qu’il a annoncé le lancement de « mille projets » contre la crise.

Quand on commence à donner ce genre de chiffres, je frémis. Ça me rappelle les « 110 propositions » de François Mitterrand. On a vu le résultat au bout de 14 ans. Ou, pire encore, je me souviens de la campagne des « cent fleurs » de Mao en 1957. Tous les désastres, toutes les tueries du maoïsme en découleront.

Fillon et ses « mille projets », de quoi s’agit-il ? Même avec indulgence, il est difficile d’y voir autre chose qu’un rafistolage de vieux chantiers étatiques couverts de poussière. Un bout d’autoroute, la réfection partielle de la toiture de Notre Dame, une école par-ci, par-là. Ce n’est pas ça qui fonde une politique de crise. On est encore et toujours dans le provisoire, dans l’éphémère, dans le ravaudage.

On dit que Nicolas Sarkozy s’invite à la télé (qui est un peu la sienne) jeudi soir. S’il voulait marquer l’Histoire, le président de la République Française pourrait nous impressionner en disant clairement ceci :

« Mes chers concitoyens, le monde est à la dérive, je vous invite à réagir avec courage et ce sera long et pénible. C’est ensemble que nous nous sortirons de ce bourbier, ce n’est pas en clamant des slogans d’un autre âge. Il faut réinventer nos rapports sociaux, notre distribution de la richesse. Il faut que la France s’inscrive dans une Europe forte qui respectera et travaillera en harmonie avec le reste du Monde. Nous avons des ressources, du savoir-faire, nous sommes mieux armés que beaucoup d’autres nations pour réagir face à ce défi sans précédent. Nous devons oublier nos clivages, nos certitudes, nos schémas anciens. Si par malheur nous nous y accrochons encore, ils seront les instruments de notre naufrage collectif»

Voilà ce que doit dire, en substance, le président jeudi. Et il doit aussi, au passage, clouer le bec aux politiciens français de gauche (Martine and Co) et d’extrême gauche (Olivier et les autres) qui, inexorablement, nous réchauffent le ragoût krypto-marxiste. Celui-ci a franchement dépassé sa date de péremption.