"Ce qui barre la route fait faire du chemin" (Jean de La Bruyère - 'Les Caractères')

dimanche 13 avril 2008

Médiatiquement correct


En vertu du "médiatiquement correct", voici quelques affirmations qu'il n'est pas conseillé d'exprimer :

- Le ratio entre le nombre d'enseignants et le nombre d'élèves dans le secondaire en France (public et privé) est de 1 à 11. Un prof pour 11 élèves. Les classes ne sont pas plus surchargées qu'autrefois. A la rentrée prochaine, pour des raisons purement démographiques, il y aura, dans l'enseignement secondaire en France (collèges et lycées), 40.000 élèves en moins qu'à la rentrée précédente. Et pourtant, par des mensonges grossiers, les syndicats d'enseignants manipulent en ce printemps les collégiens et les lycéens pour qu'ils manifestent, au lieu d'étudier, contre une minuscule diminution du nombre de profs.

- Sur le même sujet, le principe même de "syndicats lycéens" défie l'entendement. Les lycéens ne sont pas des salariés et n'ont donc aucun droit de se constituer en "syndicats". Les lycéens sont les heureux bénéficiaires d'un enseignement, le plus souvent public, financé par la collectivité nationale. Les lycéens devraient être reconnaissants, pas revendicatifs. La dissolution immédiate des prétendus "syndicats lycéens" semble être une mesure de bon sens.

- Le nucléaire civil, largement développé en France, est moins polluant et nettement moins dangereux que les sources d'énergie fossile. Le bilan humain de la catastrophe de Tchernobyl en 1986 (seul exemple majeur de défaillance d'un réacteur nucléaire) est largement dépassé chaque année par le nombre de mineurs de charbon tués dans le monde, en Chine en particulier.

-Les biotechnologies (et les OGM en particulier) constituent un progrès scientifique évident, malheureusement caricaturé par des agitateurs obtus qui refusent de prendre en compte les besoins alimentaires croissants de l'humanité que seules les techniques modernes d'agriculture devraient pouvoir assurer.

- La théocratie médiévale des bouddhistes tibétains n'est pas du tout préférable au capitalisme d'Etat de la République Populaire de Chine.

- Le sort, certes dramatique, d'Ingrid Bétancourt ne doit pas conduire le gouvernement français à offrir, comme François Fillon l'a proposé, l'asile aux terroristes colombiens des FARC.


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Je suscite le dégoût, si j'en crois ce message laissé ci-dessous :

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anonyme a dit...
Sur ce blog en général,
Une profonde envie de gerber. C'est minable. J'ai du mal parfois à expliquer à mes enfant la merde ambiante qui nous entoure. Quand ils seront en age de lire, je le montrerais ce blog. S'il existe encore.

dimanche 13 avril 2008 22 h 46


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"La merde ambiante" vous salue bien bas, cher ou chère anonyme. En espérant que vos enfants iront puiser ailleurs leurs références orthographiques. Trois fautes en trois lignes, pas mal !

7 commentaires:

GED a dit…

D'accord, sauf sur les OGM. Malheureusement ce n'est pas une amélioration de l'espèce, mais d'une résistance à un herbicide. Sur ce Bové est ridicule et pollue la réflexion normale sur ce sujet.

Anonyme a dit…

Les OGM qui permettraient de nourrir plus de monde ? Mes fesses, oui !

D'une part, c'est sans compter les différents modes de culture existants non encore essayés et tout ce que la nature a déjà à nous proposer et que l'on n'a pas encore mis en culture.

D'autre part, cela me rappelle furieusement le discours que les industriels nous tenaient déjà sur l'Amiante.
Le discours du CPA (Comité Permanent Amiante) - dont on sait maintenant qu'il était l'émanation du lobby industriel - était : "On ne sait pas faire sans amiante" disaient les industriels. On peut se demander comment faisaient les pays étrangers qui, eux, n'utilisaient pas l'amiante... vu que la France a décroché le pompom de la nation qui a mieux le plus de temps à reconnaitre le caractère nocif de l'amiante.

Ce CPA-lobby préconisait un "usage maîtrisé de l’amiante". Dans les faits, les rapports du Sénat sur la question, en France, ont mis en évidence, dans les années 1980-1990, "que si la réglementation existe, son application est très mal contrôlée : contrôles peu fréquents, sanctions peu dissuasives, sociétés de désamiantage perdant leur habilitation et qui renaissent sous un autre nom."

Voici ce que l'on a eu pour l'amiante :

(1) Des gouvernements successifs qui avaient renoncé à faire correctement leur boulot et à protéger les citoyens. Des gouvernements qui ont abusivement délégué leur responsabilité à ceux qui crient le plus fort "On ne sait pas faire sans", à ceux, soit-disant, qui savaient, mais ont essentiellement protégé leurs intérêts.

(2) Une logique court-terme, mortelle à divers titres. Il semble que le bonheur de certains à court-terme ait été payé par un plus grand nombre à plus long-terme.

Un manque d'innovation qui s'est traduit par des morts en France et un retard (!) par rapport à ce qui se faisait à l'étranger.

Conclusions :
- Un gouvernement peu curieux, pas courageux et qui délègue façon Ponce Pilate.
- Des industriels qui veulent protéger leurs investissements (même foireux !), et ne veulent pas ré-investir correctement.
- Le tout, sous-tendu par une approche court-terme, façon économie-holdup (on se sert autant que l'on peut dans la caisse et on évite ensuite de se faire prendre - on ne se pose pas de question sur le long terme)

Vu comment on nous vend les OGM, cela me fait penser à l'amiante :
- Toujours un gouvernement peu curieux, pas courageux, et qui croit ceux qui disent "Les OGM ? on ne pourra pas faire sans !" Soit-disant...
- Des industriels qui poussent pour rentabiliser leurs investissements (dont leurs intérêts ne sont pas forcément les notres),
- Une approche court-terme selon laquelle il faut rapidement faire des OGM pour ne pas se faire distancier par les autres pays, approche qui ne prend pas en compte les effets collatéraux des OGM et les approches alternatives.

Donc, pour les OGM, on retrouve la même situation que pour l'amiante. Cela sent mauvais.

Anonyme a dit…

Sur ce blog en général,
Une profonde envie de gerber. C'est minable. J'ai du mal parfois à expliquer à mes enfant la merde ambiante qui nous entoure. Quand ils seront en age de lire, je le montrerais ce blog. S'il existe encore.

Unknown a dit…

Bonjour,

Je découvre ce blog via le lien de rue89.

Cette ribambelle d'assertions choc a certes le mérite d'être à contre-courant. Je n'en disconviens pas.

Dommage cependant qu'elle soit accompagnée de quelques approximations :
- "Un prof pour onze élèves" -> La formule "Un fonctionnaire pour onze élèves" conviendrait mieux, cette belle statistique (absolument pas orientée) s'appuyant sur le nombre total de fonctionnaire du MEN. De la même manière, il est fait fi dans ce chiffre des décharges syndicales et autres mises à disposition de personnels de l'Etat.
- "Les classes ne sont pas plus surchargées qu'autrefois." -> Je vous saurai gré d'un peu plus de précisions sur le "autrefois". En effet, s'il désigne les années 50, rien à dire. Par contre, s'il s'agit des années 80, il serait plus exact de parler d'une stagnation des effectifs par classe au collège et d'une très légère augmentation au lycée.

Pour confirmer tout ça, je laisserai quiconque en a le courage se plonger dans les statistiques de l'OCDE.

En bref, même si l'ensemble de la prose de ce blog est croustillante et irrévérencieuse, il est regrettable de voir un individu probablement brillant se libérer d'un formatage intellectuel pour en épouser un autre.

Mes cordiales salutations.

ANYHOW a dit…

Mazette, ce lien avec "Rue89" m'apporte une nouvelle clientèle mal préparée à mes élucubrations...

Je maintiens mes chiffres concernant le nombre d'enseignants dans le secondaire, public et privé confondus : environ 500.000. Le secondaire (public+privé) accueille en gros 5 millions d'élèves (collèges et lycées).

Même un prof de maths certifié peut rapidement calculer que le ratio est de 1 à 10. J'avais dit 1 à 11 pour être aimable.

A la rentrée prochaine, dans le secondaire, il y aura 40.000 élèves en moins. Et pourtant, accrochés à vie à leur revendications corporatistes, les enseignants réclament toujours davantage de postes pour une population d'élèves en diminution.

Unknown a dit…

J'espère que l'intrusion d'une "nouvelle clientèle" ne vous chagrine pas trop.

D'autant que je vais tout de go en remettre une couche pour en finir avec les "environ" et les "en gros" : les chiffres du ministère les plus récents (2005) sont consultables ici.
Et on peut découvrir (page 9, je vous épargne une fastidieuse recherche) le chiffre de 12,2 élèves par enseignant (pour le secondaire).

Cette précision est probablement anecdotique et ne change pas le fond du problème, mais voilà, j'aime ça, la précision (chacun ses lubies).

Pour continuer, et même en finir, avec les précisions, les revendications des enseignants du secondaire ne sont pas, d'après ce que j'ai entendu, "plus de postes" mais plutôt "moins de suppressions".

Anonyme a dit…

Enorme ce blog, j'aime.