"Ce qui barre la route fait faire du chemin" (Jean de La Bruyère - 'Les Caractères')

vendredi 18 mars 2011

True Grit, the Fighter : hommage aux acteurs du cinéma américain

Le cinoche. S’asseoir dans le noir. Partager des émotions. Regarder un spectacle. Etre surpris, ému, amusé, transporté.

Je l’ai déjà écrit ici : je suis tellement heureux d’être né après la naissance du cinéma et d’avoir profité de son développement et de ses accomplissements. Ni Louis XIV ni Napoléon n’ont eu ce privilège !

Etre dans une salle obscure, c’est se plonger volontairement dans le rêve imaginé par un autre (un réalisateur) et incarné par des acteurs. J’aime mes propres rêves (cinéma gratuit et profondément personnel) et je suis toujours avide d’explorer ceux des autres.

Voici deux rêves récents, deux films vus cette semaine.

«True Grit» des frères Coen
Que de souvenirs ! J’avais vu en 1969, dans un cinéma de New York,  la première adaptation à l'écran de cette histoire, réalisée par Harry Hathaway. La version française avait pour titre «100 dollars pour un shérif». Je me souviens que dans la salle newyorkaise, il y avait à l’époque une section «fumeurs» ! Le film n’était pas très bon. John Wayne, vieillissant, avait le rôle principal. Il cabotinait.

Il faut croire que c’est le rôle qui veut ça. Dans la version récente des frères Coen, Jeff Bridges cabotine tout autant. Mais il a à ses côtés des acteurs épatants. D’abord Matt Damon. J’aime beaucoup cet acteur. Un type intelligent qui fait une belle carrière, avec des films toujours bien choisis depuis «Good Will Hunting». Matt Damon est exemplaire. Il échappe à tous les travers du «people» hollywoodien.

Dans le «True Grit» des frères Coen, on découvre aussi une très jeune actrice d'une maturité incroyable : Hailee Steinfeld. 
C’est elle qui incarne le personnage d'une jeune fille de 14 ans qui tient à retrouver, par tous les moyens, le meurtrier de son père, en fuite dans l’ouest américain.

Le film est un hommage fidèle au western classique avec ses chevauchées, ses embuscades, son suspense solidement construit. Les frères Coen nous offrent des images somptueuses et un grand sens du récit. Dommage que certaines scènes soient un peu bavardes.

«The Fighter» de David O. Russell
Ce film est sorti bizarrement en France sans l’article sous le titre «Fighter».

C’est une histoire de boxe située à Lowell, une petite industrielle ville du nord du Massachussetts. Le récit, dans un milieu populaire, se concentre sur les rapports entre deux frères : un ancien champion à la dérive, perdu dans la drogue (belle performance de Christian Bale, saluée par un Oscar) et son cadet, boxeur en devenir qui va conquérir le titre de champion du monde. Ce dernier est interprété par Mark Wahlberg, au sommet de son art. C’est un acteur exceptionnel. Si vous n’aviez pas vu «The Yards» de James Gray (2000), courez d’urgence acheter le DVD.

Whalberg est un acteur physique, taciturne, tout en retenue. Son histoire personnelle est intéressante : il est né dans un famille nombreuse et pauvre de Boston. Il devint célèbre comme chanteur à minettes dans le groupe «New kids on the block». Il posa ensuite comme mannequin musclé pour les sous-vêtements Calvin Klein. 

Il s’est imposé ensuite discrètement comme un des acteurs les plus intéressants du cinéma américain. Il a tout juste quarante ans. Sa carrière ne fait que commencer.

Je suis un fan absolu de Mark Wahlberg. Dans ce film, il est totalement crédible dans son rôle de boxeur. Il y a eu, dans l’histoire du cinéma, une belle moisson de films remarquables sur la boxe. C’est un sujet dont la dramaturgie se prête très bien au grand écran. Dans «The Fighter», on peut voir plusieurs combats. Le dernier combat, celui du championnat du monde à Londres, est époustouflant.

Bref, vive le cinoche quand il est fait de cette façon.

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