"Ce qui barre la route fait faire du chemin" (Jean de La Bruyère - 'Les Caractères')

mercredi 20 avril 2011

Souscription ouverte pour la statue de Nicolas Sarkozy

Pompidou, c’est un musée, Charles de Gaulle, c’est un aéroport et Roland Garros, c’est une installation pour des matches de tennis. Si vous interrogez au débotté les quidams, c’est probablement la réponse que vous obtiendrez. Ainsi va la notoriété.

Que dire alors de ces monuments étranges que l’on découvre en se promenant dans Paris ?

Dans un coin reculé du jardin des Tuileries, à l’écart du grand bassin proche de la Concorde, personne ne remarque un édicule un peu pompier.
 
Il a été érigé en 1909 à la mémoire de Waldeck-Rousseau.

Qui ? Waldeck Rochet ? L’ancien secrétaire général du Parti Communiste ? Non, vous faites fausse route.

Il s’agit de Pierre Waldeck-Rousseau qui fut président du Conseil sous la Troisième République. Ce fut même le cabinet le plus durable de l’époque. Le président de la République était alors Emile Loubet, mais cela n’avait pas d’importance car, sous la Troisième République, le président n’avait aucun pouvoir réel.
(Photo de Nadar pour "L'Illustration")

Pierre Waldeck-Rousseau était un républicain modéré («mais pas modérément républicain», précisait-il) qui dut faire face aux remous de l’affaire Dreyfus. Il amnistia tous les protagonistes, dont le Capitaine qui ne fut réhabilité que quelques années plus tard.

Waldeck-Rousseau gouverna avec un cabinet de coalition et instaura le principe de la liberté syndicale. On lui doit aussi la fameuse loi de 1901 qui autorise les associations à but non lucratif, une loi toujours largement utilisée de nos jours.

J’ai photographié le monument à Waldeck-Rousseau en passant devant l’édifice l’autre jour par hasard. L’auteur en est le sculpteur Laurent Honoré Marqueste.

Et je me suis dit qu’il serait peut être temps de songer à édifier, dans un lieu moins obscur, une statue à la gloire de Nicolas Sarkozy. Il n’est pas encore mort, loin de là. Mais, quoi qu’il arrive, il laissera une trace plus profonde dans l’Histoire de France que ce brave Waldeck-Rousseau.

Nicolas Sarkozy a déjà sa statue de cire au musée Grévin à Paris.

Et au musée Tussaud de Londres.
 
Mais cela ne suffit pas. Parmi les pistes sur lesquelles nos artistes devraient travailler dès maintenant, je propose une statue équestre, toujours du meilleur effet :

D’autant que le président est un cavalier émérite :
Mais, compte tenu de la dimension du personnage (je le dis sans ironie), je pense qu’il faut opter pour quelque chose de beaucoup plus monumental. Il faut chercher l’inspiration en Corée du Nord ou au Turkmenistan. Dans ces pays, on sait honorer les grands leaders.


Sur un blog légèrement frondeur (cliquez ici)j’ai trouvé une ébauche qui me paraît très convaincante.
Il suffit maintenant d’ouvrir une souscription nationale afin d’ériger ce monument. La France l’a bien fait pour Waldeck-Rousseau. Nicolas Sarkozy ne mérite pas moins.