"Ce qui barre la route fait faire du chemin" (Jean de La Bruyère - 'Les Caractères')

lundi 12 novembre 2007

Novembre, c'est toujours difficile...


C'est Novembre. Ce numéro 11 sur le calendrier, ce n'est jamais un cadeau.

Regardez ces gosses illettrés qui encombrent les facs et s'ingénient à les bloquer pour faire rempart à leur ignorance.

L'enseignement supérieur français est un désastre. Notre université ressemble globalement au Titanic sans l'orchestre. La loi de la sous-ministre Pécresse est affreusement timorée.

Il aurait fallu tailler dans le vif : proclamer une véritable autonomie administrative et financière des universités, faire entrer l'argent des entrepreneurs privés, instaurer une sélection d'entrée. En bref, insérer l'enseignement supérieur dans le monde moderne, comme cela se fait partout ailleurs.

La loi Pécresse est une peau de chagrin sans courage qui parvient encore à faire pleurer certains provocateurs très minoritaires, manipulés par les mouvances d'extrême gauche et un parti communiste en guenilles et aux abois.

Cette agitation scandaleuse dans les facs est organisée par 15.000 étudiants nuisibles et agressifs. Ils sont 15.000 à emmerder le monde sur plus d'un million d'étudiants en France. Les emmerdeurs sont, pour la plupart, des énergumènes paumés dans les facs dépotoirs et sans débouchés : sciences humaines et autres billevesées.

Même chose dans les services publics. Notre semaine va être pourrie par des gens qui bénéficient d'un statut protégé et, par rapport à la moyenne, largement avantageux.

Un cheminot se tue moins à la tâche qu'un routier, qu'un couvreur ou qu'un plâtrier. Le cheminot, pour peu qu'il conduise une locomotive, part à la retraite à cinquante ans, à taux plein. L'espérance de vie à la SNCF, de nos jours, est supérieure à la moyenne nationale des salariés du privé. Qui ose le dire ?

Un conducteur de train, c'est souvent un type en costard cravate qui arrive cinq minutes avant le départ de son TGV et qui, sans se salir les doigts, appuie sur un bouton pour faire démarrer sa machine. Oublions le folklore suranné de "La Bête Humaine".

Célébré hier pour le 11 Novembre, l'un des deux derniers poilus français survivants de 14-18 est un retraité des chemins de fer, donc de la SNCF. Il a 110 ans. S'il est parti à la retraite à 55 ans comme ses collègues (c'est la norme à la SNCF pour les non-conducteurs), cela fait 55 ans qu'il profite de cette retraite. Tant mieux pour lui. Et merci pour le courage à Verdun et sur le chemin des Dames. Est-ce modèle choisi par le grévistes de cette semaine ?

Le retraite, comme revendication unique, moi je crois que ça ressemble un peu trop à Waterloo.

En ce lundi morose, dans ce pays perclus d'archaïsmes, une seule éclaircie : j'aperçois à la télé ce soir quelques images du film de Kubrick : "2001, odyssée de l'espace". En quelques séquences, je revois le génie à l'état pur, l'ouverture vers l'inconnu, l'anticipation, l'évolution.

Il faudrait un jour enfermer dans une salle de cinéma tous les abrutis de la CGT et de Sud-Rail, les gauchistes bornés des facs. Et il faudrait leur projeter le film de Kubrick. Pour leur donner l'envie d'évoluer et d'anticiper.

Je sais : c'est de la vraie science-fiction.

8 commentaires:

Anonyme a dit…

C'est vrai que ce mois s'annonce mal. Il n'y aura guère que Bové pour en profiter librement.

Anonyme a dit…

En tant qu'étudiante en sciences humaines (langues, littérature et études culturelles), et ex-étudiante de l'université de Nanterre, je vais corriger deux trois trucs. Pour commencer, les sciences humaines ne sont pas à dénigrer. D'abord parce qu'elles sont l'assurance de la conservation de notre patrimoine culturel. Je me permets de te rappeler que le principal débouché (entre autres parce que c'est en réalité bien plus vaste que cela, selon les études particulières) des sciences humaines en général, c'est l'enseignement: bref, la survie, la commémoration, le fait de faire passer à la génération suivante Racine, Shakespeare, Joyce, Hugo, etc... les pensées de Baudrillard, Nietszche, Freud, etc... Nous contribuons également à réduire le monde avec l'anglais et autres langues et la connaissance de l'histoire, la culture et la civilisation mondiale. Rien que ça.

En tant qu'ex-étudiante à Nanterre et en sciences humaines, je me suis trouvée par le passé au centre de ces conflits un peu étranges. S'il est vrai que la majorité des protestations viennent des étudiants de sciences humaines, il est également vrai que la majorité des étudiants de sciences humaines ne sont pas des marxistes attardés bloquant les facs. La majorité des étudiants de sciences humaines (ou dans ce cas précis, la totalité de ma classe) à l'époque ou j'étais à Nanterre s'est au contraire battus pour sortir à coups de pieds au cul une bande d'activistes d'un cours ou ils désiraient arracher la parole à un professeur de littérature anglaise du 19eme. La même majorité se plaignait entre deux cours des perturbations subies, des graffitis marxistes, menaces et vandalismes causés par la minorité des étudiants en question.

Anonyme a dit…

Chère Shannonriver,

Vous avez raison, nos chers étudiants en histoire d’aujourd'hui assureront "la survie" des "pensées de Baudrillard" (parlez-vous de lui parce qu’il a enseigné à Nanterre... ?). Bien entendu, c'est bien connu.

C’est une blague. Ce passage de connaissance est minime, quasi-inexistant, mal organisé et sans conséquence car il ne fait pas naître d’ esprit critique, d’appétit pour la littérature , pour les arts.

Le seul ex-étudiant en histoire que je connaisse a vite chercher un échappatoire et bosse aujourd’hui en marketing. Si sa fac avait été privatisée, dotée de budgets décents il ne l’aurait peut être pas quittée si tôt.

Anonyme a dit…

Shannonriver, pouvez vous s'il vous plaît répondre à Ohak qu'on dit UNE échappatoire ?

Oh certes, le savoir ne fera pas de vous un as du marketing plein aux as pour être devenu mâtre dans l'art d'apprendre aux gens comment s'endetter en se rendant massivement acquéreur d'objets aussi inutiles que coûteux, mais le minimum minimorum culturel devrait être la moindre des exigences.

Pour réfléchir bien sûr, pas pour devenir le roi du monde .

Deux conceptions du monde....

Anonyme a dit…

maître et pas mâtre, bien sûr...

Anonyme a dit…

Ohak,
la culture est un luxe. Ce n'est pas ce qu'il y a de plus utile. Avoir contemplé une oeuvre de Waterhouse ou de Boticelli, ce n'est pas "utile".

Je suis étudiante en Masters of Arts à l'université de Limerick en Irlande. Ici, j'ai étudié tous ceux que j'ai cité et bien d'autres. Je fais de la recherche. On m'a même accordé une bourse pour étudier les arts et la littérature et écrire une thèse (bourse au mérite, accordée selon mes résultats précédents et ma proposition de thèse). En tant qu'étudiante, je suis passionnée par mon sujet. Mes profs sont également passionnés et quelques uns de mes ainés, en doctorat, le sont également. J'ai l'intention d'enseigner à l'université à la fin de mon doctorat.

Tu me dis que ce passage des connaissances est minime. Je te poserai juste cette question: en est-il moins nécessaire?

Anonyme a dit…

Et je me demande si tu as bien compris mes propos précédents: il ne s'agissait en aucun cas de défendre les étudiants bloqueurs ou même leurs opinions, mais bien d'exempter les sciences humaines de l'accusation faite: que nous sommes un vivier à communistes révolutionnaires qui protestent pour un rien. Ce n'est pas vrai. Nous avons juste une minorité bruyante...

Anonyme a dit…

Shannonriver,
Je conçois parfaitement que certains étudiants et leurs profs soient passionnés par leur sujet. Leur savoir est un bien précieux, leur culture indispensable pour notre société. C'est très sincèrement que je te félicite pour l'obtention d'une bourse et t'encourage pour ce travail de longue haleine que représente une thèse.
Et soyons clair, je n'oppose aucunement la notion d'utilité aux arts, au savoir, à la culture.
Mais combien de glandeurs / usurpateurs dans ces facs en premières années ? 1 an par ci, 1 par là… la majorité ? Qui repose aveuglement sur un système archaïque et cherche à le protéger.
Ton envolée lyrique, bien que touchante, est, je pense, peu réaliste et ne constitue pas une approche pragmatique pour résoudre notre problème commun : repenser l’enseignement (nécessaire je te confirme).
La sélection à l’entrée et les nouvelles sources de financement sont des passages obligés pour revaloriser l’université en France, et lui donner les moyens de ces ambitions.

Au plaisir de te lire, ainsi que Buggs en colère contre les rois du marketing... et donc du monde !