"Ce qui barre la route fait faire du chemin" (Jean de La Bruyère - 'Les Caractères')

samedi 12 avril 2008

Familles nombreuses, trop nombreuses.


Semaine d'angoisse pour les familles nombreuses. Sarkozy grippe-sou menaçait de supprimer la carte créée en 1921, cette carte qui permet aux reproducteurs prolifiques de l'espèce française de prendre le train à moindre frais.

Le méchant Sarko espérait récupérer les 70 millions d'euros que l'Etat (fauché comme les blés) verse à la SNCF pour financer cet avantage social et nataliste.

Résultat pendant plusieurs jours : gros pataquès, protestations du lobby des biberons, embrouillamini de la communication gouvernementale.

Finalement, Sarko a tout remis en ordre : on ne change rien. Et même, on ajoute des avantages. La famille nombreuse commencera dès le deuxième enfant. Et, pendant qu'on y est, si aucun bébé n'a encore pointé son museau, un simple test de grossesse positif devrait être suffisant.

Moi qui aime beaucoup prendre le train, je déteste y voir des enfants. Ils sont bruyants, désordonnés et rarement morigénés par leurs géniteurs en cas de notoire perturbation pour les autres voyageurs.

Je voyage en première classe de préférence. Cela m'épargne bien des tourments car la carte "famille nombreuse" ne donne accès qu'à la seconde classe.

Les gosses de la seconde classe, on les croise parfois à la voiture "resto bar" (zone mixte première et seconde classes). Ce n'est qu'un mauvais moment à passer. Ils gémissent pour une friandise qu'ils sont contraints de partager avec leur fratrie étendue. C'est un crève-cœur. Enfin, pas tellement quand je me dis que ces marmots sont dans le même train que moi pour dix fois moins cher.

Le gros avantage de la première classe dans le train, c'est que les enfants y sont en général bien élevés. Les enfants de première classe jouent avec leur Nintendo en silence, ils font des coloriages, ils lisent sagement Harry Potter ou la Bible. Les gosses de riches, on a beau dire, c'est irremplaçable.

La carte "famille nombreuse" pour la SNCF, pour en revenir à ça, quel drôle de concept tout de même ! Ces familles nombreuses, ne feraient-elles des enfants que pour se prélasser dans le train ?

N'avez-vous jamais capté dans la rue le regard conquérant d'un père ou d'une mère qui fend la foule avec une poussette contenant un gniard ? La poussette d'enfant semble être devenue un véhicule prioritaire, pourvu d'un invisible gyrophare.

Moi, passant qui passe, pourquoi devrais-je m'écarter brusquement pour laisser la place à une poussette, fût-elle chargée du bambin qui paiera ma retraite ? Qui la paiera à condition de ne pas glander à l'école comme la plupart de ses congénères !

Les familles nombreuses, espèce protégée, cause nationale. Il me semble pourtant qu'avoir des enfants procure de gros avantages fiscaux. Les "sans enfant", eux, sont soumis au fisc plein pot. Ils ne bénéficient d'aucune réduction nulle part, dans le train en particulier. Et ils prennent les poussettes dans les tibias.

3 commentaires:

Anonyme a dit…

Là franchement c'est très, très méchant. Pas pour les marmots qui chialent dans les wagons, ni pour leurs parents conquérants sur les trottoirs, mais juste pour les familles nombreuses à ne pas pouvoir prendre le train malgré la carte de 1921 car ils ne savent où aller.

Anomyme par flemme. Marie-Pierre Sellal

PS J'adore vous lire

ANYHOW a dit…

Oui c'est méchant. Je sais. Merci de votre attention, Marie-Pierre. Me liriez-vous si j'étais lénifiant ?

Bien à vous,

ANYHOW

Anonyme a dit…

Les gosses de premières classes j'en connais, ils font pas que des coloriages ! Certains hurlent volontiers dans les trains et pas seulement !
Cependant, le coup de la poussette char d'assaut (toutes classes confondues) est un effet insupportable merci de l'avoir noté.
Les enfants mal élevés sont une plaie. Mais le redressement de la France passe par la natalité, bien élevée de préférence.