Incorrigiblement maladroits, les Américains.
Qui, à la Maison Blanche, a eu l’idée brillante de choisir «Géronimo» comme nom de code pour l’opération militaire au Pakistan qui a conduit à l’élimination de Ben Laden ? Probablement un visage pâle, avec l’approbation suprême du président des Etats-Unis, au visage beaucoup moins pâle.
Les gentils et les méchants. Les cow-boys et les Indiens. On n’en sort pas.
Une fois encore, l’Amérique blanche, même présidée par un noir, va chercher ses références dans l’histoire de sa conquête sanglante du continent.
Les Européens en débarquant en Amérique du Nord ont perpétré en moins de deux siècles un génocide des populations indigènes, exterminées à 95% par la maladie, les mauvais traitements et les guerres.
Géronimo fut l’un des chefs de la résistance, à la fois contre les Mexicains et les Américains. Géronimo n’est pas mort comme Ben Laden. Il a succombé en 1909 des suites d’une pneumonie à l’âge de 79 ans. Il était en résidence surveillée au camp militaire de Fort Sill dans l’Oklahoma. Sa sépulture a été profanée moins de 10 ans après sa mort par un groupe de jeunes gens de bonne famille, parmi lesquels figurait le grand-père de l’ex-président George W. Bush. Bon sang ne saurait mentir.
Géronimo, après de nombreux combats, s’était rendu. Il avait cru aux promesses du gouvernement des Etats-Unis. Comme tous les Indiens, il a été berné. Aucun des 400 traités signés avec les tribus indiennes n’a jamais été respecté par les Etats-Unis.
On peut comprendre que les Américains se félicitent d’être débarrassés de Ben Laden. Mais il est franchement inconvenant d’aller chercher le nom du plus célèbre guerrier apache pour désigner l’homme à abattre, responsable des attentats du 11 septembre.
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