"Ce qui barre la route fait faire du chemin" (Jean de La Bruyère - 'Les Caractères')
lundi 19 janvier 2009
W blues.
Le pouvoir, le plus dur, ce n’est quand on l’exerce, c’est quand on le perd. En 1981, battu par Mitterrand, Giscard avait été terrassé par une profonde et réelle dépression nerveuse qu’il a cachée longuement en se réfugiant chez un ami au Canada. De Gaulle n’a pas survécu longtemps à sa démission forcée. Et pas davantage Mitterrand, très malade il est vrai dès sa prise de fonction.
Et George W. Bush ? Personne ne pense à lui. Tout se focalise sur Obama.
A l’heure où j’écris ces lignes, Bush passe ses dernières heures à la Maison Blanche. Il va y dormir une dernière nuit. Demain matin, il pourrait en théorie encore prendre quelques décisions, donner quelques ordres.
Il est, jusqu’à la dernière minute, le seul président en exercice des Etats-Unis d’Amérique. Si ça lui chante, au moment de son dernier petit déjeuner présidentiel, il peut envoyer un bombardier nucléaire sur Téhéran.
Mais plus vraisemblablement, George W. Bush s’habillera chaudement pour assister en extérieur à la mi-journée à la passation de pouvoir sur les marches du Congrès.
A midi pile (18 h en France), Barack Obama prêtera serment et deviendra le seul et unique patron.
George W. Bush ne sera plus qu’un ex-président. Il montera dans un hélicoptère jusqu’à la base militaire d’Andrews, près de Washington. Là, pour la dernière fois, l’attendra le Boeing « Air Force One » qui le conduira au Texas.
C’est le dernier voyage à bord de l’appareil présidentiel. Même Richard Nixon, fuyant l’infamie du Watergate, avait pu en profiter après avoir laissé les clés du pays à Gerald Ford.
Et pendant que l’Amérique en liesse fêtera la prise de fonction d’Obama, George W. Bush retrouvera son ranch de Crowford au Texas. C’est là qu’il passera la soirée. C’est là qu’il dormira blotti auprès de son épouse Laura.
Aura-t-il des cauchemars ? A quoi pensera-t-il en se réveillant mercredi matin ? Se dira-t-il que, finalement, huit ans, ça passe vite ?
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