"Ce qui barre la route fait faire du chemin" (Jean de La Bruyère - 'Les Caractères')
samedi 7 août 2010
Mozart, what else ?
Mozart, bien sûr, toujours.
Mesurons-nous la chance que nous avons, d’un seul clic sur un appareil électronique, de pouvoir convoquer la musique de Mozart, selon notre bon vouloir. Jadis, seuls les rois et les aristocrates fortunés avaient ce privilège. Mozart, maintenant, tout de suite. C’est possible.
Wolfgang, quand j’y pense, mort à 35 ans. Schubert, mort à 31 ans ! Des vies courtes et fécondes.
Mon premier accès à la culture vivante et universelle, je le dois à ma grand-mère maternelle Marguerite, une grand-mère avec une vraie bibliothèque, des tas de livres, du classique (Balzac, Hugo, Montaigne, etc.), des romans de son époque et puis des ouvrages plus exotiques comme un petit opuscule signé Gandhi qu’elle m’avait donné et que je conserve toujours précieusement.
Ma grand mère Marguerite possédait aussi une belle collection de disques. Il s’agissait de 78 tours. Pour écouter l’intégralité de la 9ème de Beethoven, il fallait manipuler (recto, verso) une demi-douzaine de galettes lourdes et fragiles.
Aujourd’hui, la 9ème de Beethoven, elle est sur mon Iphone parmi les 50 heures de musique que j’ai en mémoire et que je promène partout. Sur mon ordinateur, j’ai encore mieux, encore plus : 250 heures de musique. Et je pourrais, si je le voulais, en conserver plus du double.
Aujourd’hui, dix ans après le démarrage de ce millénaire incertain, nous avons à notre disposition, en quelques secondes, les références nécessaires à toutes les questions que nous nous posons à chaque instant, les plus triviales, les plus profondes. Quelle cuisson pour un œuf à la coque ? Une petite fiche sur Kierkegaard ? Quels sont les horaires du train vers Sospel ? Quelle est la filmographie de Stephen Frears ? Quelle est l’influence d’Homère sur Joyce ? Quel temps fera-t-il demain à Limoges ? Tout cela, nous pouvons le savoir immédiatement grâce à Internet.
Les esprits chagrins vous diront que tout ce qui sort d’Internet est louche, sujet à caution, pas forcément vérifié. Les esprits chagrins ne sont jamais allés compulser des grimoires dans des rayonnages poussiéreux et mal éclairés, souvent pour n’y rien trouver.
La bibliothèque d’Alexandrie est finalement reconstituée. Et elle est, pour qui sait s’en servir, immédiatement accessible.
Reconnaissons que, sur ce point au moins, notre époque n’est pas si mauvaise.
Inscription à :
Publier les commentaires (Atom)
2 commentaires:
Serai ce donc de l'optimisme que l'on discerne
Tiens, cela me rappelle la bd "Dieu en personne" de Marc-Antoine Mathieu (MAM) : comprenne qui a lu la BD... MAM, une référence en BD à la fois "intelligente" et distrayante.
Enregistrer un commentaire