CHRONOPHAGE
Je pratique Facebook depuis environ 3 ans. Je dois avouer qui j’y passe beaucoup trop de temps. Au total, si je suis honnête avec moi-même et en tenant compte de l’usage par iPhone, je passe en moyenne deux heures par jour sur Facebook, sachant que l’usage peut être combiné parallèlement avec d’autres activités sur Internet. Mais ce réseau social est chronophage et addictif .
AMIS ET AMIS
J’avais le mois dernier 694 « amis ». Ce sont des amis réels ou virtuels. J’ai fait le décompte : sur le 694 inscrits comme « amis », je n’en connais vraiment physiquement que 256. J’ai fait un tri : j’ai éliminé les inconnus amorphes, les crétins radoteurs et les idéologues que j’avais admis par erreur dans mes « friends » ainsi que deux ou trois personnes un peu « collantes ».
AU QUOTIDIEN
Je mets presque tous les jours un « statut » qui est quelquefois un commentaire sur l’actualité, ou bien une réflexion sur l’air du temps ou encore un résumé de mes activités en cours (en étant très allusif). Très souvent sur Facebook, je laisse des liens avec des articles de sites d’info qui m’ont intéressé. Je ne laisse que très rarement des liens avec des vidéos. Je déteste certains gadgets disponibles sur Facebook du genre « envoyer un baiser, un cœur, etc » Je rejette aussi toute participation à des concours de listes (vos chanteurs préférés, vos films préférés) et toutes ces choses de potaches.
PARTAGE DE PHOTOS
Je mets aussi très régulièrement des photos personnelles sur mon « mur » (photos prises dans la rue ou en voyage). Je pense à ce sujet que Facebook est un très bon outil de partage des photos, beaucoup plus pratique que Flickr par exemple, même si sur Facebook on ne peut pas mettre de grandes photos.
MES DÉPLACEMENTS
J’interviens aussi sur Facebook avec mon Iphone. Comme je prends très souvent le train à travers la France, l’une de mes petites manies est d’indiquer l’évolution de mon voyage, en particulier les éventuels retards. Ces notations ferroviaires amusent beaucoup certains de mes « friends » qui les commentent souvent. Il y a quelques mois, mon TGV avait été heurté par des sangliers et bloqué en rase campagne. Je l’avais immédiatement signalé sur Facebook. Cela m’a valu une avalanche de commentaires assez rigolos. C’est ce qui me plait à propos de ce système : savoir ce que fait telle ou telle de ses connaissances. Cela n’a de sens que pour des personnes que l’on connaît vraiment (les « friends » inconnus, ce qui leur arrive, je m’en fous). Pouvoir les localiser, connaître leur humeur du jour. Ce type d’information très infime ne justifierait pas un mail ou un appel téléphonique. Mais en quelques mots, sur Facebook, on donne de ses nouvelles à une grande quantité de gens que l’on connaît de près ou de loin. Et on en reçoit de la même manière.
PAS ADEPTE DU « CHAT » EN DIRECT
Il y a une option de Facebook que je n’utilise presque jamais : c’est le « chat » en direct. La principale raison, c’est que je ne tiens pas à faire savoir que je suis connecté à Facebook à ce moment-là, surtout si c’est à une heure bizarre. Je fais parfois une rapide incursion sur la liste des personnes connectées sur le « chat ». Je ne reste que si je trouve un interlocuteur qui habite loin à l’étranger. Le décalage horaire, à ce moment-là, me semble une bonne motivation pour dialoguer sur le « chat ».
LA FIN DE L’E-MAIL ?
Je m’aperçois que je ne communique désormais plus que par Facebook avec certains de mes vrais amis. Je leur envoie des « messages personnels » sur Facebook et ils me répondent de la même manière, tout simplement parce que je possède pas leur e-mail ou que j’ai la flemme de les rechercher ou vérifier. Pour ces quelques personnes, Facebook a remplacé l’e-mail classique.
LE « POKE »
Je pratique de manière passive la fonction « poke ». Je reçois tous les jours des « pokes » de 5 ou 6 personnes (que je connais personnellement). C’est une façon de dire « coucou » et rien de plus. Je réponds toujours aux « pokes » que je reçois par un renvoi de poke.
CONFIDENTIALITÉ
Je ne fais pas de parano mais je suis prudent. Je fais toujours très attention à ce que j’écris sur Facebook à propos de ma vie personnelle et de ma vie professionnelle. Aucune mention du boulot (les conflits, les problèmes, les collègues, les chefs) et rien de précis sur la vie privée (surtout en ce qui concerne le sexe !). Aucune des photos que j’ai mises en ligne ne peut faire polémique et ne pourrait, à mon avis, me poursuivre plus tard. Je n’ai jamais vu de photos embarrassantes me représentant et ayant été postées par d’autres participants à Facebook.
LES BONS CÔTÉS
Facebook m’a permis de renouer avec 5 ou 6 personnes que j’avais perdues de vue et que j’ai revues en chair et en os, grâce à Facebook. Toujours grâce à Facebook, j’ai pu entrer en contact avec 3 ou 4 personnes que j’avais envie de rencontrer dans mon milieu professionnel. Le fait que nous soyons « friend » sur Facebook a permis des rencontres. Cela, dans certains cas, a débouché sur une relation suivie, entretenue par les notules régulières dispensées par Facebook.
HUMOUR
Facebook est un système ludique et malléable. Je n’utilise pas toutes les fonctions, seulement celles qui me sont utiles, souvent les plus simples. J’y trouve beaucoup d’humour car mon panel de « friends » connus ou inconnus pratique plutôt l’humour. C’est en fait ce que je préfère : mettre des commentaires acerbes, en recevoir. C’est du ping-pong. C’est un jeu parfois très drôle.
UNE COMMUNICATION QUI N’ENGAGE À RIEN
C’est un jeu mais aussi une forme de communication, superficielle, anodine qui entretient un contact ténu entre des individus. Il y a des gens à qui on n’aurait pas jugé indispensable de téléphoner, encore moins de voir « en vrai ». Mais on a des nouvelles, souvent très vagues et anecdotiques, grâce à quatre mots sur Facebook. C’est minimal et rassurant. Ça n’engage à rien. Il n’y a pas d’effort, pas d’implication personnelle forte.
JE NE SUIS PAS MORT, JE SUIS SUR FACEBOOK
Finalement, Facebook, c’est une manière de dire rapidement et régulièrement à une large liste d’amis réels ou fictifs : « j’existe, je fais des trucs, j’ai un petit commentaire à placer sur l’actualité, un jeu de mot à balancer. » Bref, Facebook, ça sert à dire : « je ne suis pas mort même si vous ne me parlez pas et si je ne vous parle pas non plus.»
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