Youpi ! On a gagné !
L’Institut National de la Statistique et des Etudes Economiques (l’INSEE) a décidé de nous remonter le moral. Quand tout va mal, rien de tel que quelques chiffres cocardiers.
Il paraît en effet, selon les sondages, que les Français sont parmi les peuples les plus moroses. Nous serions plus pessimistes que les Afghans et les Irakiens.
Alors, pour nous requinquer, les médias ont claironné aujourd’hui les chiffres démographiques tout frais de l’INSEE.
Au 1er janvier de cette année, nous avons franchi magnifiquement le cap des 65 millions d’habitants sur le territoire français (Métropole et Outre-Mer)
Au cours de l’année 2010, la population en France a augmenté de 358.000 personnes. Cette progression est davantage imputable à l’excédent des naissances sur les décès qu’au solde migratoire. Les maternités sont plus puissantes que les immigrés qui débarquent. Il faudra le dire à Marine Le Pen.
Avec 828.000 bébés, l’année 2010 se situe au niveau des années record de 2006 et 2008. La fécondité augmente, essentiellement grâce aux femmes de plus de 30 ans. Les femmes ont en moyenne 2,01 enfants, niveau le plus élevé depuis la fin du baby-boom. On n’ose pas imaginer à quoi ressemble l’enfant qui incarne le chiffre après la virgule. L’âge moyen à l’accouchement augmente et atteint 30 ans en 2010. Bref, des enfants de vieux.
Le nombre de décès (545.000) est très légèrement inférieur à celui de 2009, année touchée par une forte épidémie de grippe en janvier, mais il se situe dans la moyenne des dernières années.
L’espérance de vie augmente de quatre mois, tant pour les hommes (78,1 ans) que pour les femmes (84,8 ans). Ça fait de longues retraites, tout ça !
En 2010, trois Pacs ont été conclus pour quatre mariages célébrés. Alors que le nombre de Pacs conclus progresse de 13 % par rapport à 2009, la baisse du nombre de mariages se poursuit en 2010.
L’âge au premier mariage continue d’augmenter et atteint 29,8 ans pour les femmes et 31,7 ans pour les hommes. Un mariage sur trois en France aboutit à un divorce (un mariage sur deux en ville). Ah, l’amour !
Nous sommes donc 65 millions sur le territoire de la République Française, hexagone et confettis ultramarins confondus.
En 1789, la France de Louis XVI comptait 26 millions d’habitants. En 1950, nous étions 42 millions (colonies exclues). Et au cours des 30 dernières années, nous avons gagné 10 millions de concitoyens ou résidents supplémentaires (de 1981 –55 millions- à 2011 -65 millions-).
C’est formidable, c’est époustouflant.
Mais, vous me connaissez, je vais évidemment refroidir votre enthousiasme : nous sommes de plus en plus minoritaires dans le monde, malgré une natalité convenable.
La population française actuelle représente 0,9% de la population mondiale. C’est minuscule.
Vu d'Asie (60% de la population mondiale), c'est dérisoire. Pour les Chinois, la France, c’est Monaco. La population française, c’est moins du double de la population actuelle de l’agglomération de Tokyo (38 millions d’habitants).
La population française a certes augmenté de 358.000 personnes en 2010. Mais la population mondiale progresse quotidiennement de 221.000 individus.
En moins de trois jours, la planète fait mieux que la France en un an.
En moins d’un an, l’excédent de population (décès/naissance) dans le monde dépasse largement l’ensemble de la population actuelle de la France.
Sur la terre, au début du 19ème siècle, il y avait moins d’un milliard d’habitants. En 2050, nous serons sur cette planète plus de 9 milliards. En 2050, la France comptera 70 millions d’habitants. La population française représentera alors 0,8% de la population mondiale.
Tout le monde parlera chinois, hindi, arabe ou, accessoirement, anglais.
C’est une bonne chose finalement que Jean Dutourd soit mort aujourd’hui. Il n’aurait pas supporté.
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