"Ce qui barre la route fait faire du chemin" (Jean de La Bruyère - 'Les Caractères')

mardi 9 novembre 2010

Les punks de Rangoon

Qu’on soit de la Balance ou du Lion
On s’en balance, on est des lions.
(Extrait de la chanson du vieux lion Léo Ferré intitulée « Avoir 20 ans »)
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Je lis le remarquable numéro spécial de Courrier International titré "Avoir 20 ans en 2010".
Je m’arrête sur les pages consacrées à la Birmanie : "Avoir 20 ans et être birman, vivre malgré la junte".
Le dossier sur la jeunesse de Birmanie dans Courrier International est composé de plusieurs articles dont un rédigé par le New York Times .
"Des miettes de liberté qui procurent l’ivresse", c’est le titre de ce reportage qui raconte que les jeunes birmans parviennent à se glisser dans les interstices du régime dictatorial. L’article est illustré par cette photo de Kim Maung Win (AP-Sipa).
Légende de cette photo : "A Rangoon, ces punks ont passé outre les consignes de la junte de rejeter les tenues décadentes de l’Occident".
Cette image me rappelle ce que j’avais vu à Berlin-Est au début des années 80 lorsque Erich Honecker dirigeait encore la RDA.
J’avais été frappé de voir, aux abords de l’Alexanderplatz, plusieurs groupes de jeunes Allemands de l’Est en tenue punk, "les tenues décadentes de l’Occident". C’est également ainsi que les dirigeants de la RDA qualifiaient l’apparence de ces jeunes réfractaires.
A l’époque, j’avais d’ailleurs remarqué davantage de punks à Berlin-Est qu’à Berlin-Ouest. Quelques années plus tard, le mur de Berlin est tombé. Honecker est mort ensuite au Chili, sans être vraiment jugé en Allemagne.
Je me dis, si tout va bien, qu’un sort comparable pourrait être réservé à Than Shwe, le chef de la junte birmane.
Certes, un punk ne fait pas le printemps. Il n’y a pas de vrai mur autour de la Birmanie. Ce qui doit tomber est plus résistant, encore plus opaque que dans notre vieille Europe. Les situations sont très dissemblables.
Avoir 20 ans en Birmanie en 2010 n’est pas facile. J’emploie ici un doux euphémisme. Mais, après tout, qu’on soit de la Balance ou du Lion, on s’en balance, on est des lions.
Je mise beaucoup sur ces punks birmans. L’avenir leur appartient, beaucoup plus qu’à Than Shwe et à sa clique.

2 commentaires:

Anonyme a dit…

Bonjour, Je voulais juste vous féliciter parler un peu de la Birmanie sur la toile française. J'ai également lu l'article (et celui sur la Bosnie-Herzégovine), ça m'a retourné, moi qui ai leur age dans 3 ans (j'ai 17ans) et observe la jeunesse française qui n'arrête pas de se plaindre. La photo est superbe..

Anonyme a dit…
Ce commentaire a été supprimé par l'auteur.