"Ce qui barre la route fait faire du chemin" (Jean de La Bruyère - 'Les Caractères')

samedi 26 février 2011

John Galliano à "La Perle" : injures haute-couture

Si vous n’êtes pas un branché urbain, un jet-setter de la fashion week, un people décalé, bref, si vous n’êtes personne, vous ne connaissez pas «La Perle», bar-brasserie très «hype» du Marais, à Paris. L’établissement se trouve au 78 de la rue Vieille-du-Temple, dans le 3ème arrondissement de la capitale. Pour vous expliquer ce que vous manquez, voici une petite description de l’endroit que j’ai trouvée sur un site :

­­­­­­­­­­­­De jour comme de nuit, La Perle grouille de monde. Le matin, livreurs, commerçants et habitués du quartier se pressent pour déguster le premier café du jour. A midi, ceux qui travaillent dans le quartier apprécient d’y prendre une pause déjeuner. La journée, les retraités viennent volontiers prendre une pâtisserie ou une boisson chaude. A la tombée de la nuit, étudiants, jeunes branchés, bande de copains ont fait de ce bar tout simple, sans fioriture leur quartier général. Volutes de fumée, musique rock ou électro, cigares, cocktails bières ou champagnes... à chacun ses plaisirs. Un vrai bar de quartier où toutes les générations se retrouvent, une ambiance de fête et de chaleur au quotidien.

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Oui, c’est ça «La Perle», la chaleur au quotidien et le diabolo menthe à 4,5 €. Et c’est là que jeudi soir s’est produit un événement dont le protagoniste est John Galliano, né il y a 50 ans à Gibraltar, fils d’un plombier anglais et d’une espagnole férue de flamenco. John Galliano est un célèbre couturier, directeur artistique chez Dior (groupe LVMH). Il est «Commander of the British Empire» (Commandeur de l'ordre de l'Empire britannique). Il a bien changé l'Empire britannique, depuis la reine Victoria...

Jeudi soir, John Galliano avait un peu bu. Mais pas des diabolos menthe. Vers 21 h, à la terrasse de «La Perle», il interpelle un couple assis à une table voisine. La conversation prend très vite un tour très animé. Galliano lance d’abord à Géraldine (35 ans) la phrase suivante (en anglais) : «Sale face de juive, tu devrais être morte !». Puis Galliano agrippe la jeune femme par les cheveux avant de s’en prendre verbalement à son compagnon d’origine asiatique, Philippe (41 ans) : «Putain de batard asiatique, je vais te tuer !». Des témoins s’interposent. Ce qui n’empêche pas Galliano de proférer d’autres amabilités : «Ferme ta gueule, sale pute ! Je ne supporte pas ta voix de sale pute ! Tu es tellement moche que je ne supporte pas ta vision. Tu as des bottes bas de gamme, des cuisses bas de gamme. Tu n’as pas de cheveux, tes sourcils sont moches, tu es dégueulasse, tu n’es qu’une pute !».

Géraldine n'a pas "pas de cheveux" mais Galliano les a quand même empoignés...

Le couturier, pour prouver son expertise en matière de bottes haut de gamme, a conclu l’échange en s’identifiant : «Je suis le créateur John Galliano !».

Voici le témoignage sonore de Géraldine, recueilli par Europe 1 :



La police est intervenue et a embarqué le malotru éméché. Le couple (qui rapporte les propos cités ci-dessus) a porté plainte. Galliano, dégrisé, conteste formellement les faits. Il va néanmoins avoir du mal à contrer les témoignages des nombreux autres clients du bar qui ont assisté à la scène.

La maison Dior a prestement suspendu Galliano de ses fonctions. Chez LVMH, on est devenu très prudent après les propos sur les «nègres» du parfumeur Jean-Paul Guerlain (autre marque LVMH).

Evidemment, c’est très embêtant pour Dior : Galliano devait présenter vendredi prochain au musée Rodin son défilé automne-hiver. L’injure antisémite, si elle est confirmée, est très préjudiciable pour la marque. Et l’injure anti-asiatique est très mal venue pour Dior qui réalise un tiers de son chiffre d’affaires en Asie.

John Galliano, s’il est condamné, risque 22.500 € d’amende (une broutille pour lui) et six mois de prison.

Mais il est toujours possible de tirer parti de l’adversité. La prison, finalement, ce serait peut-être une aubaine, une inspiration nouvelle pour le créateur de mode.

En 2000, Galliano nous avait gratifié de son mémorable défilé «Clochards» : hommage luxueux et romantique, selon le couturier, «à l'ingéniosité que déploient les déshérités pour se vêtir». Les associations de défense des SDF avaient manifesté à l’époque devant le siège de Dior.

Après les clochards, Galliano pourrait profiter d’un possible séjour derrière les barreaux pour inventer une collection «taulards»...

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Il existe une courte vidéo tournée le 12 décembre 2010 "la Perle". Elle a été récupérée par le quotidien britannique "The Sun" visible en cliquant ici. On y voit et on y entend très clairement le couturier proférer des insultes racistes.

2 commentaires:

Anonyme a dit…

Attendons de voir. Ca ressemble fort à un lynchage. Et pendant ce temps, les pédophiles courent les rues....et les ministères. Un type ivre mort débite des horreurs et un ministre tout à fait lucide agit. C'est l'alcoolo qui trinque et le ministre qui fait des ronds de jambe... A votre avis, qui garde son emploi ? L'artiste ou le politique ? Bon, d'accord ça n'est pas la même chose, alors prenons un autre exemple. Dans l'art précisément . Mode et 7ème art. A en croire la mobilisation du cinéma français et la pluie d'honneurs déversée sur Polanski (4 récompenses aux derniers César), il vaudrait finalement mieux être pédophile de nos jours qu'alcoolique ou raciste. Cherchez l'erreur !

Anonyme a dit…

MA CONCLUSION : IL VAUT MIEUX ÊTRE JUSTE QUELQU'UN DE BIEN, MEME ANONYME, MEME PAUVRE, MEME SANS TALENT. Une catégorie où pédophiles et Anti-sémites ne mettront pas un pied, sous peine de prendre un grand coup de pied dans le c** pour leur apprendre à respecter la vie de leurs congénères qui eux, ne posent pas problème. Donc exit GALLIANO and fast.
Claudie Canessa