"Ce qui barre la route fait faire du chemin" (Jean de La Bruyère - 'Les Caractères')

jeudi 22 janvier 2009

Pur et dur.


Ça va de mieux en mieux. Ou de pire en pire ? Allez savoir !

Petit exemple, parmi beaucoup d’autres : la société Microsoft jadis florissante sous la houlette de Bill Gates, est elle aussi happée par la crise. Microsoft supprime 5000 emplois (5% de ses effectifs).

C’est du licenciement à l’américaine, pur et dur : vous êtes à la rue en un quart d’heure, avec un carton d’objets personnels sous le bras, devant l’immeuble de votre société. Et, au bout du compte, vous survivez avec une minuscule assurance-chômage pour une période très limitée.

Allez donc expliquer ça aux dangereux irresponsables super-planqués de la CGT et de Sud-Rail qui, en France, pleurnichent pour des broutilles et bousillent leur entreprise publique et emmerdent des millions de gens !

Quelque chose me dit que l’année 2009 ne va pas être vraiment joyeuse.

Yes, we can ! Can we, really ?

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Je te fais le tableau (d'après ce que j'ai compris) :
- tout le monde a cru que les arbres allaient grandir jusqu'à toucher le ciel (variante : tout le monde a essayé de toucher son bonus en disant "après moi, le déluge").
- certains organismes financiers ont émis des titres qu'elles savaient pourris, par ex, des organismes américains, mais les acheteurs n'ont pas été très regardants (cf. point précédent).
- certains industriels ont aussi vu grands, en multipliant les prospectives, bercés par les capacités de crédit des banques, en apparence illimitées.

Ca, c'est à peu près la partie émergée de l'iceberg, dont tout le monde s'est déjà fait une idée.

Je me suis fait une idée de la partie immergée, en lisant divers blogs économiques.

- l'économie US a donné des signes de faiblesse il y a qques mois déjà.
- la banque centrale US n'a pas été entendue et tout le monde a cru que cela pouvait continuer longtemps : cela a continué à fonctionner malgré les avertissements de la banque centrale.

Quand l'économie américaine a vraiment commencé à aller plus mal, la banque centrale n'a pas sauvé tout le monde (cf. Lehman Brothers par ex) :
- histoire de donner un signal au marché que les risques se paient cash,
- cela servait d'avertissement pour les autres, la banque centrale US pouvait à nouveau se faire entendre,
- parce que les US fonctionnent suivant un cycle de destruction créatrice (avant, on avait les guerres mondiales pour cela) comme l'a théorisé Joseph Schumpeter
- parce que les US ont plein de banques, plutôt de taille moyenne dans l'ensemble et qu'ils s'en foutent qu'il y en ait 2 ou 3 banques qui claquent sur 40.

Les USA vont bien se sortir de la crise, certains disent que de nombreux indicateurs sont déjà revenus au vert et que cela annonce la reprise pour fin 2009. D'autres raisons existent :
- les USA sont un grand pays : comme dit plus haut, il y a bcq plus de banques aux USA, peu importe qu'il y en ait 2 ou 3 qui clamsent.
- les USA sont un pays plein de flexibilité (au prix de la pauvreté d'une certaine partie de la population), réactif, armé pour la destruction créatrice.
- les USA contrôlent de nombreux leviers, le prix du pétrole (dont on dit qu'il est tout sauf régi par l'offre et la demande, car politique), la bourse des matières premières à Chicago...
- les USA ont vendu leurs créances pourries notamment à l'étranger. J'imagine que les personnes made in USA, mieux informés en interne, devaient se tenir à l'écart de ce type de créances.
- quand les capitaux se sont écartés des marchés boursiers, ils ont été consacrés à l'achat de bons du Trésor US : le taux d'intérêt de ces bons du Trésor est tombé à un rendement proche de 0. La banque centrale US récupèrait, à n'en plus savoir qu'en faire, de l'argent à un intérêt quasi-nul ! Le trésor US a financé sans peine son plan anti-crise.
- les USA cachent certaines informations qui leur donnent un avantage important. La banque centrale ne publie plus l'indicateur de masse monétaire M3. On ne sait pas non plus comment ils font tourner leur planche à billets...

Bref, les USA ont l'avantage de la taille, de la flexibilité, de l'information, du pouvoir, du plus fort (vers lequel on se prosterne quand tout va mal).

Pas étonnant que les USA incitent au capitalisme : il leur va comme un gant car ils ont tous les avantages en main. Ils incitent à jouer à un jeu qui est tout à leur avantage, en gros, pour les mal-comprenants, les dés sont pipés ! A l'avantage des USA !

Par contre, en Europe, cela va mal.
- aux USA, quand 2 ou 3 banques clamsent, cela n'est pas (si) grave. Par contre, en France, comme on a 3 banque principales, s'il y en a qu'une seule qui tousse, c'est le drame.
- les banquiers européens n'ont pas compris qu'au grand jeu du capitalisme, les dés étaient pipés. Ils ont cru à la fable du capitalisme tjrs triomphant et ont même gobé les créances douteuses. En gros, (1) l'Europe a oublié ses propres forces (face aux démonstrations triomphantes à la Hollywood), oublié, par ex, la prudence, (2) acheté des titres foireux made in USA.
- l'Europe n'est pas taillée pour une économie fonctionnant suivant le principe de la destruction créatrice.
- L'Islande a coulé, l'Irlande se sent mal, la Grande-Bretagne cache des montagnes de dettes derrière des savants montages : l'alliance d'une économie principalement basée sur la finance et de la dérèglementation a du donner lieu à nombres de placements à la Kerviel, et cela fait très mal. Plus mal pour chaque pays de l'Europe (très petit face aux USA, bien moins résilient) qu'aux USA.

Bref, chaque pays d'Europe pris isolément est petit, peu flexible, peu informé (manque de culture économique, fascination béate face aux USA), avec peu de pouvoir (faible armée, peu d'envergure financière).

La Russie, qui s'y est cru, avec la hausse des matières premières et du pétrole, s'est pris une sacrée mandale. Les américains doivent bien rigoler de ce tour qu'ils leur ont joué.

Et la Chine ?

On ne l'entend pas trop dans cette histoire.
Certes, on n'entend pas tellement les fonds d'investissement du Moyen-Orient, qui pèsent bcq, mais ils dépendent trop de la puissance américaine pour hausser trop haut un sourcil.
La Chine, à mon avis, c'est une autre histoire.

On a bcq parlé de l'alliance économique USA-Chine : la Chine finançait le déficit américain sachant que les américains consommaient les produits chinois.
A mon avis, cette alliance continue.
La Chine doit perdre de l'argent dans la crise, mais à mon avis, ils n'ont pas de mal à ronger leur frein. Elle voit les entreprises européennes en mauvaise posture. Elle doit se dire que la destruction créatrice, relativement voulue et orchestrée par les USA, a du bon, même si elle souffre. Au fond, quand les entreprises européennes seront KO, ou quand elles auront encore plus délocalisées en Chine, au final, même après qques soubresauts, la Chine sera gagnante. C'est à mon avis pourquoi elle ne l'ouvre pas trop en ce moment.

La grande perdante de cette crise, cela a l'air d'être l'Europe...

Au fond, comme le disait Attali, le capitalisme a gagné :
- quand tout va bien, les capitalistes s'en mettent plein les poches,
- quand tout va mal, les capitalistes paient leur dettes en faisant payer les contribuables.

Encore une fois, les dés sont pipés. Surtout, surtout, si l'on s'en remet aveuglément à la vulgate US sans prendre de précaution.
Avec le capitalisme tel que vanté par les US, les dés sont pipés.

Et avec Obama, ils ont réussi leur coup. Comme pendant la guerre du Vietnam :
- au début, la guerre du Vietnam générait du business et cela était bon,
- puis quand l'image de marque du Vietnam était mauvais pour leur business, ils ont coupé court.
Dans tous les cas, il s'agit de décision business, ou disons, fortement orientées par le business.

Pareil avec Bush et Obama. Ils ont changé de président pour avoir un meilleur VRP.
Bien sur, Obama, cela n'est pas que cela. Obama ne doit pas être si naif que cela, vu qu'il a vu bcq plus de pays que Bush qui n'a jamais quitté sa mère patrie avant d'accéder à la présidence. Mais méfiance, Clinton a fait passer des lois quelques fois plus dures que celles de Bush, plus dures pour l'Europe, mais comme il était perçu comme un homme de gauche, cela passait. Attention à Obama...

"Ils ne sont grands que parce que nous sommes à genoux".

Par ex, la moitié des étudiants US dans des branches scientifiques avancées sont des étudiants étrangers attirés comme des papillons par la lumière.

Blog TRES intéressant : http://www.jpchevallier.com
Un peu technique, mais plein d'informations que l'on ne trouve pas ailleurs.