Le cortège est parti peu après 14 heures et les derniers manifestants n’avaient pas quitté la République à 18 heures. Quand la mobilisation est faible, je connais la technique syndicale qui consiste à ralentir le rythme du défilé et à espacer les manifestants pour donner l’illusion qu’il s’agit d’un long cortège. Cela est utile quand la manif est un bide. Aujourd’hui, cela n’était vraiment pas nécessaire. Les rangs étaient compacts, la foule très dense, la détermination palpable.
Si les RG lisent ce blog, je leur indique que ce n’était pas une petite manif habituelle. Le peuple était dans la rue. Transmettez à votre hiérarchie !
Evidemment, les slogans préfabriqués, hurlés pendant des heures, sont à côté de la plaque. La réforme des retraites présentée par le gouvernement est maladroite mais nécessaire. La réponse des syndicats est simpliste et passéiste. Nous sommes, une fois encore, dans le dialogue de sourds.
Mais le contexte est défavorable au pouvoir. Comment faire accepter des sacrifices alors que le gouvernement semble se vautrer dans les magouilles et les privilèges ? Comment le ministre du travail, Eric Woerth, pourra-t-il faire passer un texte qui consiste à se serrer la ceinture alors que depuis plusieurs mois son nom est associé à une milliardaire, à des enveloppes de gros billets de banque et à une distribution de Légions d’Honneur ?
Ce que j’ai le plus clairement ressenti dans cette foule, c’est le mépris pour les responsables politiques, pas seulement ceux au pouvoir sans doute.
Peut-être de la haine. En tout cas, pas d’amour, comme en témoigne cette pancarte photographiée boulevard du Temple (qu’on appelait autrefois le boulevard du crime...) :
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